LA BOLIVIE EN SOLO : Emerveillement et adrénaline, le cocktail magique.

Après une pause, je repars et roule roule roule, la laguna Salada apparaît à son tour, le coin est vraiment désertique, je n'ai rencontré personne

        depuis mon départ. J'arrive à admirer le paysage, surveiller la piste, jeter un oeil sur les voyants, et être à l'écoute du moteur, tout en même temps,

        robocop quoi... En toute modestie bien-sûr.








        4 photos : la laguna Salada, 4400 m.

Bravo pour ce beau voyage. 
Il faut visiblement être bon conducteur pour s'offrir ces magnifiques paysages. 

La bonne cuisine familiale, que mande t'on en Bolivie ?

Et la lagune céleste, peut on s'y baigner ?

Je traverse la laguna Salada, une autre piste, moins marquée part à gauche vers le sud, c'est ma direction, un petit moment plus tard je rejoins

         la piste principale que tous les 4x4 d'agences empruntent, y compris ceux qui viennent du Chili et San Pedro d'Atacama. je roule plein sud et arrive

        au bord de la laguna Chalviri, 4390 m. Sur la droite deux refuges, je continue ma route.

        La laguna Chalviri, la piste est plus roulante car mieux entretenue, tourisme oblige.


          La piste est belle mais je continue à vitesse modérée, je profite. Plus loin j'entame la traversée du désert de Dali, c'est grandiose et impressionnant.





  



       Désert de Dali, le clin d'oeil : ou comment bien se garer même au milieu de nulle part...

Bonjour Nathalie 971, il faut surtout être prudent et ménager la voiture, prendre tout son temps,

et être très attentif. Ce n'était que la 2ème fois que je conduisais un 4x4, mais il est vrai que j'ai

passé une grande partie de ma vie derrière un volant, voitures, camions et même limousines.

Cela aide bien-sûr, mais si l'on respecte les règles citées ci-dessus, tout le monde peut le faire, ce

n'est pas la traversée du Sahara.

Pour la cuisine je n'y connais rien, je sais seulement que j'aime tout, même quand je ne connais

pas. C'est un gros avantage en voyage. Quant à se baigner dans la laguna Céleste, moi je

n'essaierais pas, la température de l'eau à 4500 m ? De plus j'aurais l'impression de déranger

quelque chose.  Et le soleil sur la peau nue, mortel, moi c'est épaules et bras couverts, pantalons

longs et amples pleins de poches, chapeau à large bord, lunettes de soleil niveau 3 et protection

UV maxi. Il suffit d'observer les locaux emmitouflés, ça parle.

Cette lagune céleste porte bien son nom, au début j'ai même cru que c'était de la glace. Mais non c'est de l'eau, elle doit être frisquette 

y a t il des poissons ou de la vie dans une telle "lagune" ? pourquoi "lagune" et pas "lac" ? C'est très étrange dans ce paysage qui semble mort. Enfin ily a des vigognes

Deborah : Des poissons, je ne sais pas, l'eau n'est pas claire à cause de tous les minèraux en

suspension et qui lui donne sa couleur.  Pourquoi laguna plutôt que lago, je ne sais pas, peut-être

à cause de leur taille. L'essentiel de l'eau vient des montagnes, fonte des neiges etc... Certaines

s'assèchent entièrement, mais je ne suis pas spécialiste. Je devrais être plus curieux sans doute.

      Dans le coin tout en haut à droite, la laguna Hedionda sud, puis plus petite la laguna Kollpa. Ensuite la laguna Salada imbriquée dans le salar de

       Chalviri et sa lagune, puis en bas la piste à travers le désert de Dali qui mène au Chili.

(voir mon MP).

@Deborah @Titoualsace Je suppose qu'on les appelle «laguna», donc lagune puisque l'eau y est salée, comme les lagunes en bord de mer, par contre on dira par exemple «lago titicaca » puisque c'est de l'eau douce.
@Titoualsace Merci de nous faire partager ce périple, cela promet pour la suite

     Tout est si irréel, alors que je suis en pause un 4x4 de rangers du parc passe, il ralentit et par la vitre lève son pouce, je lui retourne son geste,

      plutôt sympa, traduction : tout va bien merci et il disparaît dans un nuage de poussière. Un passage entre deux montagnes marque la fin de ce

      mini désert, je continue jusqu'à la laguna Bianca, c'est le bout, après il y a quelques bâtiment, un refuge je pense mais aussi peut-être le poste

    douanier bolivien d'Hito Cajon. Je roule vers le bord de la lagune, elle n'est pas exceptionnelle, par contre plus loin accolée derrière, j'aperçois

     la laguna verde, beaucoup plus belle. Je reprends ma piste en sens inverse, en cherchant un accès, plusieurs traces plus ou moins bonnes y mène.

       Je me décide au pif et tout en étant secoué comme un prunier, j'arrive près de cette lagune. En haut à droite il y a un belvédère, il y a même un 

       petit parking. Super endroit pour casser la croûte.






    Photo 1 : laguna Bianca, 2 et 3 laguna Verde dominée par le volcan Licancabur, 5920 m, frontière chilienne.

  Selon la météo, la lumière ou le vent, elle peut être encore plus belle.  Altitude : 4330 m.

Merci beaucoup Yvesguillem pour tes infos, effectivement c'est tout à fait logique.

J'ai essayé de poster deux fois hier, et chaque fois mon message a disparu. Alors je réessaie.  Je n'avais aucun problème dans le passé.

Merci beaucoup pour ton récit de voyage. Je prends plaisir à le lire. Les photos sont excellentes aussi.  Bien que j'ai pas mal voyagé en Amérique latine, je ne connais pas encore la Bolivie.

Je suis curieux de savoir si t'as voyagé ailleurs en Amérique latine avant ce voyage?  Je me débrouille en espagnol et quand j'ai voyagé avec des amis qui ne parlent pas espagnol, ils m'ont dit qu'ils n'auraient pas tenté un voyage par eux-mêmes.  Évidemment, cela ne t'a pas arrêté. Bravo.

Les heures passent, le vent souffle de plus en plus fort, et il n'est vraiment pas chaud, quelques nuages sont apparus vers le nord. Je reviens sur mes

    pas pour retourner à Chalviri.  Je traverse à nouveau le désert de Dali avec un point de vue différent, tant mieux. De grands tourbillons de poussière

  s'élèvent et traversent la piste, atmosphère étrange, en haute montagne tout peut changer très vite. Quand j'arrive à Chalviri le vent s'est calmé et le

   soleil brille. J'ai prévu de dormir dans la voiture ce soir, mais je demande au 1er refuge si il y a de la place, apparemment non. Je roule jusqu'au 2ème

    refuge situé plus haut, la jeune femme sympa me dit non mais elle me conseille de revenir voir à 17h00.




       Le 2ème refuge de Chalviri, je n'ai pas réussi à me garer plus près...

La laguna Verde avec le Licancabur en fond reste pour moi un souvenir impérissable : parce que c'est magnifique . . . et qu'il y avait un vent glacial à décorner les bœufs.

Oui, il y a des moments magiques qui marquent à jamais. En 2018 j'avais déjà pu admirer le

Licancabur du côté chilien car je suivais la route qui relie San Pedro d'Atacama à la frontière

argentine au paso Jama.

Bonjour aquilegia merci pour ton message. J'ai fait un périple argentino-chilien en 2018, c'était ma

1ère fois en amérique latine, la Bolivie c'est la 2ème.

Ne pas parler une langue ne m'inquiète pas, j'apprends quelques mots importants avant le départ,

j'utilise aussi beaucoup les mains et le regard. De plus on trouve quelques personnes qui parlent

quelques mots d'anglais ou même de français. Mais même sans cela j'arrive à me débrouiller.

J'ai la chance d'apprendre très vite les langues, tant pis si je suis ridicule. Souvent ça se termine

par de grands éclats de rire, et les gens apprécient beaucoup que l'on fasse l'effort. Si on devait

apprendre toutes les langues des pays visités, on ne partirait jamais.

Je reprends : Alors que j'attends devant le refuge et que plusieurs 4x4 sont arrivés du sud donc du Chili, un homme, la trentaine, soutenu par deux personnes, 
     sort du refuge.
    Il est blanc comme un linge et à moitié conscient, je comprends vite, c'est le soroche, le mal des montagnes. Alors qu'on l'installe dans un 4x4 la responsable

  du groupe parle avec le chauffeur, je comprends deux mots : mourir et Uyuni. J'en déduis qu'il doit le conduire d'urgence à l'hôpital d'Uyuni et que c'est

   vital. Uyuni c'est pas la porte à côté et c'est beaucoup de piste, une vraie galère. Le pauvre chauffeur est décomposé, c'est mission quasi impossible.

    Le type est attaché à l'avant et sa femme monte à l'arrière, on lui donne un téléphone que j'imagine satellitaire. Ils partent vers le nord, du fond du coeur

   je leur souhaite bonne chance. Je parle en anglais avec un de ses amis qui me dit que pourtant ils ont fait la même préparation physique pour le voyage.

   Très poliment, je lui dis que le soroche peut toucher n'importe qui, quelque soit l'âge ou la condition physique et que, personnellement, je n'ai fait aucune

préparation de ce genre. Ce que je ne lui dis pas c'est que ces chauffeurs roulent beaucoup trop vite et donc montent bien trop vite en altitude. Timing oblige.

 Sur piste et de plus en altitude, la vitesse est l'ennemie n° 1.


     Un pick-up Mitsubishi arrive, sur son plateau, exactement le même équipement que le mien, le gars est tout seul comme moi, je le salue et lui dis en

souriant "BIZ Sucre", il éclate de rire, nous avons le même loueur. C'est un américain prénommé Jason. Hi Jason, le courant passe de suite. Entre voyageurs

solitaires ont se comprend sans beaucoup parler. Lui aussi vient voir pour la nuit, nous allons voir la jeune femme et bingo il y a une chambre à deux lits

qu'il faudrait partager. Pas de souci, ça ira, c'est plus confortable que la voiture. Il y a une salle à manger plutôt grande et le dîner est simple mais bon.

   Nous discutons beaucoup pendant le repas, nous comparons nos itinéraires, c'est passionnant de rencontrer au bout du monde quelqu'un qui a la même

vision du voyage. Le refuge est équipé d'un lavabo commun eau froide, et de deux WC communs également. Pareil pour les dames. C'est la queue pour se

brosser les dents et se débarbouiller. Chacun se balade un rouleau de papier toilette à la main car il n'y en a pas, c'est grandiose à observer.

  Il est temps de se coucher, demain sera un autre jour.


       A plus.

      Les lagunas Bianca y Verde, et le Licancabur à gauche sur la frontiére.

Bonjour Titoualsace

Ton carnet est passionnant

Je voulais juste te dire qu'il ne faut pas appuyer sur "entrée" à la fin des lignes quand tu tapes ton texte.

Essaie de le faire uniquement à la fin d'une phrase ou quand tu veux changer de paragraphe.

le texte se mettra en place tout seul.

Bonsoir Deborah, merci pour ta réaction et ton conseil. J'ai l'habitude d'utiliser cette touche

pour revenir à la ligne. J'ai remarqué que si le retour est automatique, par contre ça ne met pas

automatiquement le double interligne que vous souhaitez. Est-ce que ce double interligne se met

de lui-même lorsque l'on envoie le message ? Si oui, alors je comprends mieux. Ce sera, pour moi,

une habitude difficile à perdre. Merci d'avance pour ta réponse.  

   Pifil m'a signalé la même chose par MP.

TEST            TEST              TEST                   TEST              TEST                   TEST                 TEST                     TEST                          TEST                TEST....... Désolé...

23/11 :   Ce matin le soleil brille, je suis reposé même si deux ou trois types ont passé la nuit dans l'entrée à parler très fort. J'étais allé les voir pour

           leur faire comprendre de parler moins fort, bien-sûr ça n'a pas duré.  Il en reste un, complètement explosé avec des yeux de zombie, des restes de

           joints traînent un peu partout. J'espère que ce n'est pas un chauffeur...

            Je vais au petit-déjeuner, l'ami Jason est affairé à charger et vérifier son 4x4. Il me dit qu'il ne déjeune jamais, surprenant pour un américain.

            En riant je lui demande si je ne l'ai pas trop réveillé avec mes ronflements de quadrimoteur. Il m'affirme que non, la grande classe Jason !

         On se souhaite bonne chance, so long man, et le voilà parti. Belle rencontre. Moi aussi je charge, règle mes dettes, tour attentif du véhicule,

          Hier j'ai parcouru 172 kms, pour info il y a environ 40 kms entre la laguna Bianca et Chalviri, peut-être moins.


              Et c'est parti, direction le nord, dans une superbe lumière. Quelques kms plus loin je passe à la hauteur de la laguna Salada, sur ma droite,

          d'où je suis venu hier, la piste tourne plein ouest et continue de monter régulièrement. C'est très désertique, l'Altiplano dans toute sa splendeur.

             Puis sur ma gauche en contrebas, le site géothermique de Sol de Mañana ( se prononce maniana ). J'emprunte une des traces qui y mène,

            je me trouve à 4933 m !  Pour ceux qui ont visité le parc de Yellowstone et ses jeysers, c'est beaucoup moins impressionnant, mais par contre

          pas de passerelles en bois, ni de barrières ni de panneaux. L'accès est totalement libre, personne, je suis seul. Donc la plus grande prudence,

           bien regarder où l'on pose les pieds. C'est tout de même toujours aussi fascinant, la vapeur, les sifflements et la bonne odeur de soufre.

           C'est en repartant que je réalise comme la pente est raide pour rejoindre la piste.

Une fois sur la piste je continue toujours plein ouest (wagons west ...).  Au bout de quelques kms j'atteins un groupe de bâtiments, une entreprise

       apparemment, mais quoi je ne sais pas. La piste semble, plus loin, continuer vers l'ouest, bizarre j'aurais dû trouver une piste à droite, direction nord.

        Reboulette apparemment, j'ouvre mon appli GPS, effectivement je l'ai ratée. Demi-tour et je finis par voir cette piste vers le nord, pourtant visible,

       je regarde trop la piste et le paysage. Cela monte encore et je passe le point culminant de mon voyage, 5020 m ! Record battu en ce qui me concerne.




     

    En haut le raidillon pour rejoindre la piste. Au centre passage à 5020 m, en bas : pourquoi rouler si vite ?

Sol de Manana ( se prononce maniana )

En fait ça s'écrit Mañana (avec un tilde sur le n) et c'est pour ça que ça se prononce maniana.
C'est comme España qui se prononce Espania.

ñ

Cette lettre fait partie intégrante de l'alphabet espagnol sur lequel elle est placée derrière le n normal. C'est désormais la seule lettre "spéciale" demeurant dans l'alphabet espagnol depuis que les 2 doubles lettres ch et ll en ont été officiellement supprimées.

Au fil des kms la piste redescend progressivement, bientôt, au loin, je distingue la laguna Colorada. Quand je l'atteins le soleil commence à se voiler

    un peu. Altitude : 4290 m. Je la longe par l'ouest, et, avant le contrôle des rangers, je prends une piste à droite qui mène à un belvédère.

     C'est vraiment magnifique même si sous d'autres conditions météo ou de vent elle peut être encore plus belle. J'ai déjà vu des photos à tomber, mais

   peut-être étaient-elles retouchées ? P'tête ben qu'oui, pt'tête ben qu'non. ( Une de mes grand-mère était normande, si si ça vous intêresse...).

      Malgré le manque de lumière la vue est tout de même sensationnelle, certaines zones sont bien rouges et bien-sûr il y a des flamants roses un peu

    partout. Je fais une longue pause casse-croûte.

 



    En haut la laguna Colorada apparaît.   Et deux vues du belvédère.