CHILI, ARGENTINE : LE GRAND PERIPLE

J’adore la petite église Santa Catalina . Les grands espaces désertiques m’ont toujours attiré . 

A pied , dans ma région  , on peut faire des kms avec une ligne de pins à l’horizon  , j’ai fait ça à vélo par les pistes mais je trouve flippant de voir l’horizon s’éloigner en restant toujours le même . J’avoue que j’ai du respect pour certains marcheurs de St Jacques qui passent par là .

Vouloir atteindre l'horizon est une utopie et je le sais. Mais voir une route ou une voie ferrée filer

vers cet horizon, ce point de fuite, a toujours fait accélérer mon coeur et déclenché des flots

d'adrénaline. Qu'y a-t-il derrière cette ligne inaccessible. Depuis l'enfance cela me fascine. Il est vital

pour moi de voyager et je remercie la nature de me le permettre encore et encore. Surtout la santé

qui m'a permis de me donner les moyens de le faire puis de le réaliser.

 Mais j'arrête de philosopher, j'ai assez vécu pour savoir qu'il y a des choses bien plus sérieuses et

importantes dans l'existence. Donc il faut aussi remercier la chance.

 En tant qu'éternel insatisfait j'aurais aimé voyager beaucoup, beaucoup plus.

Je dois des excuses aux habitants de PURMAMARCA et à vous tous pour l'avoir mal orthographié.

 J'ai écrit Pumamarca par erreur. Désolé.

Je prends la piste 5 direction La Quiaca (3442m). Je longe de plus ou moins près la frontière bolivienne. La piste est plutôt

bonne même si certaines portions ont été recouvertes d'une fraîche couche de gravier non tassé, la voiture a tendance à louvoyer

et il faut tenir le volant fermement. A peu près à mi-chemin je traverse le petit village de Cieneguillas.

L'entrée de La Quiaca est rébarbative. Malgré mon petit plan je trouve le moyen de me perdre. Je finis par trouver mon logement

grâce à l'aide d'un monsieur très sympathique. Le propriétaire, accueillant, ne parle pas un mot d'anglais, et moi trois mots d'espagnol.

Mais avec les mains et le regard on y arrive quand même.



      La 5, direction La Quiaca.





    L'accueillante entrée de La Quiaca.






      Le vent se met à souffler très fort, lorsque je sors il soulève d'énormes tourbillons de poussière, très agréable avec les

cheveux mouillés au sortir de la douche. Je reprends la voiture pour chercher un petit resto dans le centre. Avant je me balade

un peu, Je n'ai pas emmené mon appareil photo, pas assez discret. De nuit il attire trop de regards.

 Il fait d'ailleurs complètement nuit lorsque je repars. Les rues sont désertes. A mon arrivée le patron m'ouvre un petit garage

situé de l'autre côté de la rue. Je dormirai plus tranquille.

Bravo pour les photos et surtout pour les paysages .

27/11 :   Ce matin le soleil joue avec les nuages, allez savoir qui va gagner. Je suis seul au petit-déjeuner et tout est prêt

 sur une table. Simple mais bon, quant au café toujours excellent en amérique du sud. Le patron apparaît alors que je m'apprête

à sortir. Sur ma demande il m'explique comment rejoindre la route vers Yavi. Puis il m'ouvre le garage, je charge et adios, adios Señor.

 Honnêtement je ne garderai pas un souvenir impérissable de La Quiaca.

Après m'être trompé deux fois je trouve enfin la route de Yavi. Il paraît que l'église est très ancienne, construite entre 1680 et 1690.

 Surtout l'intérieur, supposé être magnifique, et ce n'est qu'à 15 kms.

  Malheureusement je la trouve fermée et personne à proximité. Je trouve une vieille dame qui me fait tout un laïus incompréhensible,

mais je retiens le "no señor" et ça me suffit. Décidément c'est la poisse.





                   Arrivée à Yavi.





  L'église de Yavi, très simple extérieurement, et, sans aucun doute, une merveille à l'intérieur.  Mon grand regret.


    Je fais demi-tour direction La Quiaca et la route 9 que je prends plein sud. Je m'arrête à Abra Pampa pour faire le plein

 et je continue jusqu'à Humahuaca (2970m). Il est encore tôt et je pars en repérage de mon hôtel. Je l'aperçois au fond d'une ruelle

 mais je ne m'y rendrai qu'en fin de journée. Mon but maintenant c'est le point de vue "El Hornocal", 48 kms aller-retour.

Altitude : 4350m.







   Pause avant Humahuaca.











  Arrivée à Humahuaca et la ruelle qui conduit à mon logement.

La piste qui monte à l'Hornocal est bonne à part quelques cailloux pointus à éviter au mieux. C'est une sacrée montée avec des

séries de lacets très serrés. A l'approche du sommet il faut s'arrêter près d'une baraque où l'on doit s'acquitter du droit d'accès.

 La piste continue de monter et finalement j'arrive sur un grand espace où je me gare.

  La vue est fabuleuse même si les nuages sont capricieux. Je prends des photos chaque fois que le soleil perce légèrement.





            Montée vers l'Hornocal.











     Je passe une bonne heure à admirer ce splendide panorama plus beau en vrai qu'en photo. La photo n'étant qu'une toute

petite fenêtre. Le soleil ne sera pas vraiment sorti, mais cela vaut vraiment le déplacement. 

  Je redescends et la piste est vraiment vertigineuse par endroit. Il faut attaquer les lacets "sur des oeufs". Un coup de frein

trop fort et, avec la caillasse, c'est le tout droit assûré. Donc tranquille, rien ne presse.









       Rentré à Humahuaca je me rends à l'hôtel. La cour intérieure est jolie et, plus généralement, la décoration est... colorée.

  Le soir arrive et je sors pour dîner. J'ai repéré, à une soixantaine de mètres, un petit resto. Il faut traverser un terrain vague

pour y accéder. Le repas est bon, quant au vin... estomac fragile s'abstenir. Une fois de plus je serai seul. Comment font-ils pour

tenir ?

 



         L'hôtel très coloré.
                                                                              A plus !

@Titoualsace
Avec quel appareil photographies-tu?

J’adore les « cierges » , bon je vois que tu continue a bien séparer les photos , c’est nettement mieux . 

Ta quatrième photo me rappelle des paysages de bord de mer vers le cap de Gata (Espagne) .

Bonsoir Hannah, désolé je ne connais pas ce cap de Gata en Espagne.


Bonsoir Dr.Telung, c'est un Canon EOS 550D de 2010. Objectif Sigma 18/300mm. 

Pour mon niveau plutôt moyen c'est un bon appareil. Il y a de meilleurs objectifs et surtout de

meilleures lentilles, mais financièrement ça fait peur. Pour des pros pourquoi pas ou pour des 

amateurs plus éclairés que moi.

    BONUS : Ci-dessus le trajet en noir, Abra Pampa (en bas à droite), Santa Catalina (en haut au centre), plus à droite La Quiaca, puis Yavi.


Ci-dessous : La piste de l'Hornocal, à gauche Humahuaca, la piste bien visible marquée 73, à l'extrême droite (astérisque) le point de vue.

28/11 :   Excellent petit-déjeuner aujourd'hui et le ciel est bien moins ennuagé qu'hier. Je pars tôt car je veux me balader un peu 

dans Humahuaca. Pour stationner c'est épique, Les rues sont très étroites, je fais comme les locaux : sur le trottoir et collé au mur.





  Monument aux héros de l'indépendance.





          "El Cabildo".










              Balade sympa dans Humahuaca.

L e couleurs rouges et ocres de l'Hornocal sont magnifiques,

Et c'est amusant de voir les lamas traverser le rue comme si de rien n'était,,🦙

Si j’ai bien compris tu suis le mythique Rio Grande 

Je reprends la route 9 vers le sud, je repasse à Tilcara où je complète le plein. La route est belle et les kms défilent.

  Je contourne San Salvador de Jujuy et, un peu avant Salta, j'essuie un orage violent en traversant un gros village. Immédiatement

 l'eau déferle dans les rues en pente emportant détritus et poubelles, c'est impressionnant. Et tout à coup ça s'arrête aussi vite que

ça c'est déclenché.

Je contourne Salta par l'ouest et je cherche la route 51, compliqué et pas panneauté. Je m'arrête deux fois pour me renseigner et

je trouve, merci à eux. Très rapidement la route, plein ouest, entre dans les montagnes et commence à monter.

  C'est la Quebrada Del Toro. Au bout de quelques kms la route n'est plus asphaltée, curieux. Cela dure sur plusieurs kms puis

retour de l'asphalte. L'ancienne voie ferrée du "Train des Nuages" emprunte le même chemin.

Plus haut, des dalles de béton remplacent l'asphalte par endroit.









     Brutalement la route 51 se transforme en piste.








    J'atteins le sommet de la route à l'Abra Blanca (4080m). Là se trouve des sortes d'autels consacrés à la Pachamama.

Je ne suis plus très loin de ma destination : San Antonio de Los Cobres.











   Première vue sur San Antonio de Los Cobres (3760m).

Bonjour Deborah. Les couleurs de l'Hornocal peuvent être encore plus belles avec un beau soleil

et une lumière rasante à certaines heures de la journée.


Bonjour Hannah. Effectivement, je crois qu'ils sont très nombreux sur le continent américain.

Bonjour ,

Une question , qu’est ce qui t’a donné envie de faire ce voyage ?

Bonjour,
et moi je dirai,  pourquoi cet itinéraire ??

Je me rends directement à mon hôtel pour déposer mes affaires. Il est encore tôt et je pars visiter les lieux.













       Un petit tour dans San Antonio de Los Cobres.


Puis je reprends la 51, plus loin je prends à droite sur l'ancienne route 40 qui est une piste, direction le viaduc de la Polvorilla à

18 kms de S.A.D.L.C. L'ouvrage n'est plus utilisé, le "Train des Nuages" n'existe plus. Mais c'est impressionnant. Il enjambe la route 40 

et se trouve à 4200m d'altitude.



       L'ancienne "ruta 40" direction le viaduc.

Hannah : J'ai déjà abordé ce sujet : Les grands espaces, la solitude des routes ou des pistes

perdues, le besoin d'aller voir au-delà de l'horizon, les immensités où le coeur bat la chamade,

ressentir ma fragilité devant la nature, faire des rencontres aussi passionnantes qu'éphémères.

 Savoir que l'on a raison d'être déraisonnable.


chatounette : Pourquoi pas, plus sérieusement les pistes et routes perdues sont les plus belles,

les moins fréquentées et chaque virage fait découvrir de belles choses. Et l'adrénaline c'est si bon

pour le corps et l'esprit.

J’avais bien compris et c’est aussi ce que j’aime , mais tu aurais pu trouver ça en Afrique , en Asie /Europe , Mongolie , et j’en passe . 
C’est ce que voulais dire . 
Je suis toujours curieuse de voir comment on choisit un continent , un pays .

Le viaduc est très impressionnant et, à l'époque, même si le train le négociait à faible vitesse, le conducteur tout comme les

passagers devaient retenir leur souffle.





 









    L'heure tourne et je me décide à retourner à S.A.D.L.C. Lorsque j'y arrive la lumière devient belle. J'ai besoin d'une bonne

douche et j'ai très faim, mais avant je fais le plein en prévision de demain.






     Retour à San Antonio de Los Cobres.


  Il y a une petite salle de restaurant où je serai à nouveau seul (comme dab). En rentrant j'ai pu voir les gros nuages qui

noient les sommets de la sierra Los Pastos Grandes que je franchirai demain en suivant l'historique ruta 40. Je demande au

serveur la météo pour cette zone montagneuse et ce pour demain... No se Señor... Au moins il ne se mouille pas trop.

 En tout cas la nourriture est bonne et le café extraordinaire et je le félicite.

 Je suis très excité en pensant à demain, la piste traverse les montagnes, elle est sauvage, impressionnante et monte à

 4950m à l'Abra del Acay. Ce sera un peu l'aventure. Ma tension monte à nouveau, ça et le café, ça va être dur de dormir.





        La salle du resto et à la bonne vôtre...                                                                                    A demain !

Hannah : Pourquoi le continent américain ? Bonne question, il m'a toujours plus attiré, souvenirs

de documentaires vus pendant l'enfance quand il y en avait encore avant les films dans les cinémas.

Peut-être le "romantisme" des grands espaces. J'aurais aussi voulu sillonner l'Australie en 4x4, cela

risque de rester un rêve. A l'heure des choix je vais vers ce qui m'attire le plus, et, plus prosaïquement,

je regarde aussi mon porte-monnaie.

Pour compléter mon message j'aime aussi beaucoup la scandinavie où j'ai fait une grande boucle

en 2015. J'ai aussi visité l'Islande. J'ai l'intention de rédiger des carnets à ces propos.

  J'aimerais louer un 4x4 pour la Namibie et le Botswana, si la nature me préserve.

29/11 :  Je me régale au petit-déjeuner ce matin et je suis rassûré, il fait très beau et j'ai un très bon ressenti pour cette journée.

  Il faudra que je revienne un jour car San Antonio est aussi le point de départ pour aller vers Tolar Grande, le salar d'Arizaro, une

zone sauvage fabuleuse à découvrir. Je ferme cette parenthèse.

 Je fais le tour de la voiture, pas de gouttes suspectes au sol, pneus ok, j'ai fait le plein la veille. Je charge et vamos, vamos.

 Je reprends la 51, retour sur mes pas d'hier, après quelques kms et à droite, c'est le début de la 40 historique qui franchit la sierra.

 La piste est bonne et très vite ça grimpe sérieusement, ce côté du col est facile et roulant, il faut juste éviter de grosses pierres qui,

par endroit, ont roulé sur la piste. Le col, l'Abra Del Acay, se trouve à 45 kms de S.A.D.L.C. Dénivelé 1200m.



  Début de la piste, la ruta 40.



     Un panneau flambant neuf, surprenant.






      Petit regard en arrière.







    L'impression de bientôt décoller...



       Arrivée au sommet, regard en arrière.

  Lorsque je sors de la voiture le vent froid balaie le col et j'enfile un anorak et coiffe un bonnet, c'est un minimum.

  Le paysage est fascinant et le silense impressionnant. Sur un panneau de bois on peut lire altitude 4895m, mais pour 

avoir consulté les courbes de niveau sur une carte je sais que l'altitude exacte est de 4950m; Record pour moi.

De l'autre côté la descente vers les vallées Calchaquies est à couper le souffle, quasiment 200 kms de dégringolade

et en tout encore 230 kms jusqu'à Angastaco. Dénivelé 2960m !

Soudain un véhicule arrive et quatre jeunes débarquent, ils se prennent en photo, une aubaine me concernant. Je leur

propose "bien-sûr" de les photographier tous ensembles, "si si gracias". Et après je confie mon appareil pour q'ils me

photographient à leur tour. Echange de bon procédé.









   Votre serviteur, heureux comme un môme à Noël.





  La descente flanc Est du col, un vrai toboggan.


   Le temps passe et, après avoir un peu grignoté, je me décide à partir, l'adrénaline me porte, la vie est belle.