Carnet , après Gredos, Monfrague, les Alpujarras, le Cabo de Gata-Nijar

Je lis avec beaucoup de plaisir tes récits sur ces endroits que je ne connais pas
Sauf bien sûr le trajet Algésiras Perpignan que j'ai fait plusieurs fois.
Sinon, pour moi, l'Espagne que je connais pas trop mal c'est le triangle Valence - Saragosse - Barcelone

@Phileas 

Merci de me suivre sur les traces de ces endroits méconnus de l’Espagne .

Le triangle  dont tu parles m’est aussi bien connu . Ma famille originaire d’Aragon a émigré à Barcelone avant de devoir passer la frontière pour se réfugier en France . 

Le Cabo de Gata est maintenant très connu pour ses plages , mais une autre histoire m’intéresse dans ces lieux , sans compter les randos de ouf le long des falaises . 

Amatrice de nature et d’ornithologie je lisais un magazine Espagnol Quercus qui m’a fait découvrir ces lieux .

Ce parc , ses plages  je les connais bien depuis le début des années 80 , mais je voudrais vous amener dans la frange du parc moins connu où s’est déroulé un fait divers dont Garcia Lorca a tiré le remarquable récit 
 «  Noces de sang » .


Nous nous sommes installé à proximité dans le village de Los Albaricoques connu dans les années soixante pour avoir hébergé de nombreux tournages de westerns spaghettis . Aujourd’hui les serres ont tout envahis à la limite du parc , des bidonvilles abritant des saisonniers se dressent ça et là, c’est l’autre côté du décor andalou , la misère et les serres de tomates qui assèchent le pays pour un produit qui n’est pas terrible .




Direction le Cortijo de los frailes .
La ferme  est l'un des bâtiments les plus intéressants du parc naturel de Cabo de Gata en raison de la beauté du bâtiment et des événements tragiques qui s'y sont déroulés . Cette ferme est la représentation par excellence d'une grande ou majestueuse ferme , par rapport aux petites et moyennes fermes qui prédominaient dans le parc naturel de Cabo de Gata. Déclaré Bien d'Intérêt Culturel, il s'agit d'un bâtiment à un étage avec des pièces construites autour d'un patio central, avec une chapelle, une crypte funéraire, des fours, des écuries, des porcheries et une citerne bien conservée.
Construit par des frères dominicains au XVIIIe siècle , il passa en mains privées en 1836 dans le cadre du processus de confiscation, qui expropria les propriétés des ordres religieux. Depuis, la ferme est utilisée pour les travaux agricoles, séparant les habitations des propriétaires et celles des employés. Les propriétaires ont abandonné la ferme à la recherche de terres plus rentables, laissant la ferme entre les mains d'un employé avec un contrat de métayage. C'est ce métayer qui, en 1928, décide de marier sa fille Francisca Cañadas , dite Paca la Coja , donnant lieu à un mariage arrangé qui se terminera en tragédie. Les événements sont devenus connus sous le nom de Nijar Crime , et bientôt Federico García Lorca inspiré par cet événement crée son œuvre « Boda de sangre». Cette œuvre est le reflet de sentiments et de passions fortes, mais elle révèle aussi les dures conditions de vie de ses protagonistes, dans un environnement peu abondant et isolé des autres agglomérations et localités (malheureusement c'était une constante pour les personnes qui habitaient cette zone à travers les siècles). L'écrivaine d'Almería , Carmen de Burgos, s'est également inspirée de ces événements pour son roman « Puñal de Claveles » .
Les bâtiments non entretenus en raison de conflits entre différents propriétaires n’est plus entretenu et menace ruine . 
Du village de Los Albaricoques une belle piste vous y mène  .


Les citernes  sont toujours là 




 Le tout dans un paysage de rêve .

En partant du Cortijo dirigez vous en suivant la piste vers les mines d’or de Rodalquilar .


Très tôt les minerais ont été exploités, notamment pendant la période romaine : l’alun, le plomb, l’argent et le zinc étaient extraits du sous-sol.
L’âge d’or de la localité de Rodalquilar  viendra bien plus tard au cours du XIXème siècle grâce à l’ouverture des mines aurifères.


La « fièvre de l’or »


Il faut attendre 1864 et surtout 1880 pour voir s’installer la « fièvre de
Rodalquilar ne se trouve pas sous forme de pépites, l’or est contenu dans le quartz des gîtes magmatiques filoniens, mêlé avec des veines d’autres métaux tels le plomb et l’argent. Cette gangue de quartz résistante va rendre l’extraction très difficile pour les mineurs, il faudra attendre au cours du temps de nouveaux moyens techniques pour accroître le volume de minerai déblayé.
En cette fin de siècle, le minerai aurifère extrait est broyé en poudre puis par un procédé chimique avec un apport en mercure on extrait l’or qui est parfois mélangé à du plomb. Il doit être affiné.
En 1915-1916 de nouveaux gisements sont découverts et exploités. Il est rapporté qu’en 1916, 2500 tonnes de minerai apporte 50 kg d’or pour ce site.


les tentatives d’exploitation sont souvent éphémères et inabouties. Plusieurs tentatives sérieuses vont relancer le site : en 1925 avec la Rodalquilar Gold Company Mines qui met en place une usine d’amalgamation. Après sa fermeture en 1929 une société allemande prend le relai sans plus de succès.
Durand cette même année une société anglo-espagnole la Minas de Rodalquilar SA reprend l’exploitation ; elle apporte de nouveaux éléments : des capitaux, des explosifs, des perceuses à air comprimé, de l’électricité et un nouveau procédé d’extraction de l’or avec le cyanure (usine de DORR Mill). Jusqu’en 1936 deux tonnes d’or sont produites.
Pendant la Guerre civile les mines sont saisies puis nationalisées par le gouvernement franquiste. En 1956 une nouvelle usine est ouverte : 1000 personnes travaillent à la mine, 14 000 habitants vivent dans ce site. Mais l’ampleur de l’exploitation épuise les  potentialités des gisements aurifères, en 1966 les mines sont fermées .


Photo de la mine à ce jour (prise sur le net)

Nous arrivons au Village de Rodalquilar.

Le fait qu’il soit inclus dans le Parc Naturel a favorisé la réhabilitation de certains édifices de l’époque minière qui alternent avec les anciennes maisons en ruine.
Aujourd’hui le village est devenu le centre névralgique et administratif du PN , on y trouve les bureaux de l’office de l’environnement . Un jardin botanique est à l’abandon , le camping de même .
On peut y trouver des petits bars restos le long de la rue principale .
Il y a aussi la maison des volcans qui proposait des expositions mais je l’ai trouvée fermée hélas .

Merci de nous amener dans ce coin andalou que j’aime tant. Tu es une mine d’histoire ! En parlant de mines… allons à Rodalquilar

@Daisyone 

Merci de ton attention , c’est toujours agréable de voir que l’on ne fait pas un carnet pour rien .
Si tu veux inclure des photos surtout ne te gênes pas . Les miennes sont pour la plupart dans un DD externe que je ne peux ouvrir .

En partant de Rodalquilar vous trouverez une bonne piste carrossable ( 2 kms) qui vous mèneras à une des plus belle plages de sable fin du parc .

La plage d’ El playazo


Une plage aux eaux limpides qui voit se côtoyer naturistes et textiles comme ont dit . En juin et septembre l’eau est encore chaude , on a testée cette année  est on vraiment tranquille . Attention toutefois aux week end où ça peut être bondé .
Une piste partant du château vous permet de rejoindre a pied le village de Las Negras . 

Photo prise en juin ….



Je rajoute quelques photos tirées du net , les miennes ne sont pas terribles et les bonnes dans un DD verrouillé 





Nous ferons un tour à Las Negras . 


On dit que son nom vient d’une légende , elle aurait été fondée après une tragédie en mer . Des marins de San Pedro ont pris la mer et ont disparus . Leurs femme se seraient regroupées pour se rapprocher de la côte et on nommées le village en tenant compte de la couleur du deuil qu’elle portaient .
Perso , les couleurs noires de ce pic de lave qui descend dans la mer me semble plus réaliste .

Pour avoir connu ce village sans les espaces bétonnés d’aujourd’hui , les constructions qui ont poussés (respectant tout de même le règlement du parc)  , d’année en année . Je trouve que ça n’évolue pas dans le bon sens .

Village de pêcheurs a l’origine il s’est transformé en petite ville touristique .

Sur son territoire vivait une des dernières colonies de hippies d’Espagne dans la cale de San Pedro . Une source les alimentait en eau , et il fallait faire une bonne trotte sur un sentier escarpé pour aller à la cala. Il semblerait que ce soit devenu une 
« attraction touristique » …..

Suite .

Nijar  


Sa longue histoire, reliée aux difficultés dues à une ambiance aussi hostile ont fasciné des écrivains comme Federico Garcia Lorca, qui s’inspirant des faits ayant eu lieu dans le proche Cortijo del Fraile, composa ses très célèbres «Noces de Sang» (1931), et plus tard, ce fut Juan Goytisolo qui a dépeint ses paysages si particuliers dans son «Champs de Níjar» . 


La visite de Níjar est une promenade  à travers ses ruelles aux maisons blanches, qui suivent encore le tracé anarchique des constructions arabes. Toutes sont différentes mais appartiennent à cette architecture adaptée à un climat sec et ensoleillé. La monotonie des façades chaulées de blanc est rompue par la multitude colorée des pots fleuris. Son centre historique aux échos médiévaux est formé des quartiers de la Atalaya et du Portillo.









Le village abrite environ 3000 habitants. Il est célèbre pour ses nombreux ateliers de céramique et de textile qui font partie de l'héritage mauresque qui a survécu depuis la fondation de Nijar au 13e siècle. Les jarapas, des tapis colorés fabriqués à partir de restes de tissus, sont l'un des objets artisanaux les plus emblématiques du village et peuvent être trouvés à presque tous les coins de rue.


Nous en profiterons pour renouveler notre stock de « jarapas » qui nous sert à s’allonger sur la plage 

Je fais un retour en arrière j’allais oublier un village qui me tient à cœur .
La isleta del moro 


Ce petit  hameau de pêcheurs  près de Los Escullos se situe  à côté d'un gigantesque rocher et d'un îlot qui lui a donné son nom. 


Autrefois fréquenté par les Arabes et les pirates à la recherche de trésors, on pense que son nom (Ilot de l’Arabe) vient du chef berbère Mohamed Arráez.


Il est situé composé d'un petit ensemble de maisons blanches , ses habitants se consacrent encore en partie à la pêche , mais ils ne sont plus nombreux et au tourisme . Des  petits restos vous proposent les poissons et de délicieux tapas . 


Semblable à tous ces villages du Cabo de Gata , une tendance a la construction de maisons de vacances est en route , mais il garde tout son charme .


Il fut un temps où l’on pouvait camper sur la plage , merveilleux souvenirs . Aujourd’hui ce ne serait  plus possible et surtout pas souhaitable .

Bonjour Hannah,
je crois te l'avoir dit, nous étions partis pour randonner 4 ou 5 jours au Cabo de Gata en mai 2011 : hélàs, dès le jour de l'arrivée, pluie augmentant d'heure en heure !
Nous avons tenu bon 3 jours, en nous baladant 'entre les gouttes', puis avons regagné la région plus à l'Est, non loin de Malaga, pour 3 jours de soleil : la météo était mauvaise cette année-là sur toute l'Andalousie, avec grosses inondations ... à Cordoue !

Voici 2 photos sauvées des eaux ...





Et une, jolie, des patios de Cordoue AVANT le déluge !


Bonne journée !

Mais ne serait-ce pas cette photo qu'Hannah a mise dans NOUVEAU JEU : mais où qu'il est ce truc ? 2       ? ? ?

@Brigitte ,

Quel dommage la pluie sur ce petit paradis , mais ces patios fleuris c’était très beau .
Cette année là, juin 2011 , j’étais partie découvrir l’Albanie avec la voiture . En un mois j’ai eu une journée pluvieuse  tu t’étais trompée de Sud 

@Phileas , 

C’était pour voir si certains suivaient 

Pour les amateurs de rando : 


Le GR 92 qui suit toute la Méditerranée vous permettras de belles balades , j’en ai fait des portions notamment dans la province de Murcia et je le recommande fortement .



Une carte pour se situer le parc : 



Le chemin côtier .

On peut parcourir la côte par le chemin côtier qui part du phare de Cabo de Gata et aller jusqu’à Agua Amargua .
Long de 55 kms  il permet de se promener dans une succession ahurissante de paysages , roches volcaniques , mer translucide  et végétation changeante .
Que du bonheur .
Pour ceux qui ne voudrait ou pourrait pas tout parcourir il suffit d’aller à San José , prendre la direction des plage de Monsul et ensuite prendre le chemin jusqu’au Phare .








Sentier du cortijo de los frailes à la plage de Los Escullos .


Sentier qui vous permettras de découvrir une caldeira volcanique ( environ 5 kms l’une des plus ancienne du parc )dont on contourne le sommet avant de descendre doucement vers la plage. Attention pas d’eau .

La plage de Los Escullos .

Fin de la balade à travers les parcs ….

C’est la fin de ce carnet . Si vous souhaiter me posez des questions je reste à votre disposition .
Si vous désirez poster des photos c’est avec plaisir , 
j’espère vous avoir fait découvrir une partie de l’Espagne que j’aime à travers ces trois parcs : Gredos , Monfrague , Cabo de Gata et un petit tour dans les Alpujarras .

Merci Hannah pour tes carnets que je découvre ce matin et pour toutes ces belles découvertes.

Si ça peut te donner envie de voyager dans ces lieux je serais ravie Mariejo .

Oui , tu sais j'aimerai aller partout et donc dans ces contrées pourquoi pas. J'ai découvert des lieux en Aragon grace à toi et donc encore merci pour toutes ces infos.