CHILI, ARGENTINE : LE GRAND PERIPLE

Le temps s'écoule et je passe près d'une lagune asséchée plus grande que les autres, sûrement le Salar de Quisquiro,

aussi appelé Salar de Loyoques, encore 20/25 kms jusqu'à la frontière. 

Juste avant la frontière je fais une pause grignotage au mirador Paso Jama. Panneau, drapeau, tout est là pour marquer la

limite d'état. Le point de vue est encore au Chili. Le complexe frontalier est un bon kilomètre plus loin, altitude 4200m.





           En bas : le Salar de Quisquiro.






     En haut : vue depuis le mirador Paso Jama.  Entrée en Argentine.



  Arrivé au poste, un douanier chilien me fait signe de me garer et me montre le bureau où je dois me rendre. Il me donne

un papier avec plusieurs numéros. Je ne comprends rien aux explications, je prends tous mes papiers ainsi que ceux fournis

par le loueur et me dirige vers le bureau indiqué.

 A l'intérieur je comprends mieux, il y a plusieurs guichets numérotés à faire dans l'ordre, puis pareil pour les argentins qui

se trouvent à la suite. Guichet 1 le passeport, c'est très rapide. Au guichet 2, une jeune femme, j'étale tous les papiers du loueur

devant elle plus mon permis de conduire français et l'international. Elle jette un coup d'oeil rapide, me regarde et me fait un discours.

  Je finis par comprendre et je change de couleur, elle me dit que je peux passer mais PAS la voiture !!

 Mon coeur s'emballe, je reste muet de stupeur, d'un geste je lui montre à nouveau tous les papiers et je dis : "No entiendo".

  Tout à coup elle s'éloigne vers un bureau et je reste là complètement abasourdi. Je me dis que je suis déjà à 160 kms de

San Pedro, je sens venir la grosse galère.

 Finalement elle revient, me sourit et dit : "Apparammente Si"... le sang me remonte brutalement au visage, j'hésite entre

la gifler ou l'embrasser. Heureusement que son ou sa responsable est plus dégourdi ou mieux informé qu'elle. Après tout va très vite,

surtout côté argentin. Je ressors, une douanière gradée, argentine, attend près de ma voiture. Elle vérifie le plateau et l'intérieur.

Elle parle parfaitement anglais et montre les bidons. Je lui dis, un peu tendu, que l'un est vide quant à l'autre c'est au cas où.

 Pas de problème, elle demande si je suis vacciné contre la fièvre jaune, je dis que non. Fin de l'histoire, je peux partir.

  Je roule vingt mètres et je réalise que j'ai toujours le papier numéroté et maintenant couvert de tampons. Demi-tour et je

cherche le 1er douanier. Il rigole et me fait comprendre de le donner plus loin, au dernier contrôle. Un de plus.

 Effectivement, 50 mètres plus loin, une petite baraque avec un militaire, il me salue et prend le papier. ENFIN en Argentine.

Je vois que les formalités de passage de la frontière avec un véhicule entre Chili et Argentine sont toujours un peu difficiles à comprendre: c'était déjà le cas il y a 15 ans. Et dans le sens Argentine vers Chili s'est encore plus compliqué car les douaniers vérifient que tu n'importes pas de produits frais.

C’est vraiment très intéressant de suivre votre carnet .
Merci pour la narration et les photos .

Oui mjp, c'est tout à fait ça. Entrer ou sortir d'Argentine c'est presque une formalité. 

Entrer ou sortir du Chili c'est toujours compliqué et stressant, il y a chaque fois un petit "truc"

qui coince.

    Heureux que cela te plaise Hannah. Merci pour tes retours.

Après ces péripéties je savoure encore plus la sensation de solitude et de liberté. Les kms défilent tout comme le paysage, 

lui sauvage et immense. En Argentine la route est numérotée 52. J'arrive à la hauteur de Susques, je sors de la route à gauche

pour entrer dans la localité même.








     Tout en bas : arrivée à Susques.






     Pause à Susques.


     Bientôt je reprendrai ma route vers l'Est, la route est encore longue.                  A demain donc.

En milieu d'après-midi j'arrive aux Salinas Grandes (3450m) où on exploite le sel. Je fais une pause et je fais quelques photos.

La zone est étendue, mais à cause de l'exploitation, cela perd son naturel, c'est une curiosité.











  Après les Salinas Grandes la route s'élève très vite et, plus loin, une série de lacets m'amène au sommet de la route (4170m).

 La descente sur Pumamarca (2324m) est impressionnante, c'est la Cuesta de Lipàn, beaucoup d'épingles à cheveux.

Malheureusement j'entre très rapidement dans d'épais nuages et je descends à l'aveuglette. Lorsque j'en sors la "cuesta" touche

à sa fin. J'ai conscience d'avoir raté de magnifiques points de vue, mais la météo c'est la loterie. J'entends gronder un orage,

mais il n'éclatera pas, tant mieux.

  Je m'arrête à Pumamarca pour me balader. Les gros nuages gâchent un peu la fête, mais par moment le soleil fait de timides

apparitions.





  En haut : Dernier regard en arrière sur les Salinas -  Début de la "grimpette".









                  Ci-dessus, sommet de la route.

          Balade dans Pumamarca.

Et l’altitude , tu as supporté ?

Oui avec les précautions d'usage dont je parle au début du carnet (étape Arica-Putre).

Mais il n'y a pas de règles, ça ira ou ça n'ira pas. Je donne des détails dans mon carnet bolivien.

ERRATUM : En page 4 je parlais du Paso de Sico et non pas de Sica comme je l'ai écrit.

      Erreur de frappe, désolé.

Pas de chance pour les nuages: j'avais fait le parcours dans l'autre sens en quittant Pumamarca sous le brouillard et le paysage était vraiment magnifique au dessus d'une mer de nuages

Lorsque je quitte Purmamarca les nuages sont toujours bien présents. Au carrefour de la 9 je tourne à gauche, plein nord,

direction Tilcara (2500m) où je passerai la nuit.

Arrivé à Tilcara je fais d'abord le plein pour le lendemain, puis je me mets à la recherche du logement. Sans GPS c'est coton.

 Je m'arrête plusieurs fois, mais apparemment, on ne connait pas. En fait c'est en haut du village par des ruelles en pente plus

ou moins goudronnées. Difficile à trouver mais sympa avec de jolies chambres simples et propres.

  Je profite de ma discution avec la patronne pour lui demander si elle me vendrait des pesos contre des dollars. C'est oui,

et à un taux très honnête, ça m'arrange pour la suite. Par contre l'horaire du petit-déjeuner est tardif et je lui dis que je pars tôt.

 Pas de problème elle enverra quelqu'un plus tard avec un plateau et une machine à café. Génial ! ça c'est du service. Elle me 

recommande de ne pas descendre "en ville" à pied, sécurité oblige.

  Le plateau petit-déjeuner arrive alors que je sors de la douche, et c'est bien fourni. Il fait encore bien jour lorsque je pars dîner.

 Comme je n'ai pas l'intention de rentrer tard je descends à pied tout de même. Je trouve un tout petit resto où je serai le seul client.

La dame est seule et sa cuisine est immense avec de grands quartiers de viande accrochés à des crocs. Je prends ce qu'elle me propose

sans rien comprendre. En fait c'est du lama en sauce avec des légumes, et c'est délicieux.

Je repars alors que le crépuscule s'installe et je retrouve l'hostal lorsque la nuit tombe. Au final je n'ai pas vu grand chose de passionnant

à Tilcara. Il faudrait rester plusieurs jours, mais ça c'est valable partout.





    En haut : les bungalows sympas et la ruelle d'accès genre toboggan.

.

26/11 :  Magnifique ! Le soleil est revenu. Je prépare mon café et engloutis l'excellent petit-déjeuner. Il y a aussi une pomme

que j'embarque pour la route.

Je reprends la 9 qui suit le cours du Rio Grande. Le paysage est superbe, je passe Humahuaca (2970m) où je ferai étape au retour,

et j'arrive à Abra Pampa (3507m). C'est à la sortie et à gauche que débute ma piste, numérotée 7, qui part vers l'ouest.








   Parallèle à la route : une ancienne voie ferrée abandonnée.




  Le Rio Grande. Ne pas trop s'approcher du bord, ça s'effondre facilement.




    Arrivée à Abra Pampa.

J’ai l’impression d’y être .
Merci .
Pour les photos ce serait bien de laisser un espace entre elles de façon à aérer le texte ,

La piste n°7 est plutôt roulante , il y a quelques passages d'arroyos où on voit les traces d'orages récents. Cette piste rejoint

d'abord la Laguna de Pozuelos. Je m'arrête à la petite baraque qui se trouve à l'écart de la piste. Une jeune ranger m'accueille et

m'indique comment m'approcher de la lagune. Retour sur la piste et, plus loin, après un petit pont, une autre petite piste file vers

le nord. Par endroit c'est bien défoncé, heureusement que c'est sec. Je traverse des zones d'élevage privées. Je rencontre une 

barrière fermée, il y a un panneau, même sans comprendre j'imagine qu'il faut refermer derrière soi. Plus loin j'en trouve une 2ème.

La piste s'arrête, impossible de continuer sauf à pied. Je distingue à peine la lagune au loin. Je ne vois pas d'oiseaux, flamants ou

autres. Le spectacle est décevant et le soleil tape dur. Je fais une pause et retourne vers la piste principale en repassant les fameuses

barrières, tout ça pour ça.    ( Aux dernières nouvelles il y aurait de moins en moins d'eau dans cette lagune en voie d'asséchement).






       Rencontre surprenante, je leur souhaite bon vent.











       En bas : le bureau des rangers.

Désolé, beaucoup sur ce forum savent à quel point je suis nul avec un ordinateur.

En fait j'insère souvent trois photos en même temps et, honte à moi, je ne sais pas les séparer

à postériori. J'accepte de bon coeur que l'on m'explique le pas à pas pour le faire. Je ne veux

surtout pas risquer d'effacer quoi que ce soit et devoir recommencer.

Pas de pb , je suis aussi nulle que toi , mais je ne saurais t’expliquer correctement la manœuvre . 

A première vue je les enverrais une par une ( c’est ce que je fait) mais c’est un peu plus long .

Bonne journée

Oui Hannah c'est aussi ce que j'ai constaté.

Je reprends la piste 7 vers l'ouest, j'atteins un carrefour, pas de panneau mais je sais qu'à gauche c'est vers Liviara,

tout droit vers Rinconada, moi je prends à droite vers le nord direction Lagunillas puis Yoscaba toujours sur la 7. A Yoscaba je vois

une personne et je me fais confirmer ma route par sécurité. Ensuite, plus loin, je rejoins la piste n°64 (portion de la 40) et je

repars vers l'ouest (tous ces numéros je les ai notés d'après carte, sur le terrain, à part la 40, il n'y a pas d'indications).

 Après la Cuesta del Huròn je traverse un arroyo asséché et plus loin, nouveau carrefour avant Oratorio. C'est à droite (piste 65)

 plein nord, direction Santa Catalina.





      Au loin la Laguna de Pozuelos que je longe côté ouest.



             Traversée de Yoscaba.









  A la poursuite de l'horizon, à chacun sa folie, c'est hypnotique...



                  J'approche de Santa Catalina.

Bravo , elles sont presque toutes bien détachées . 
Il,est vrai que vu ces immenses espaces désertiques ça les met en valeur . 
La poursuite de l’horizon c’est sur c’est hypnotique , si tu le fais à pied c’est plutôt mortifère .

J'arrive à Santa Catalina, (3770m), 130 kms de piste depuis Abra Pampa. Je m'arrête sur la place principale et je me dérouille les jambes.

 Ces petits villages sont toujours une curiosité à visiter, mais la vie ne doit pas y être facile.

    Au loin Santa Catalina.










     Je profite et me détends. Il reste encore 63 kms par la piste 5 jusqu'à La Quiaca, à la frontière bolivienne. C'est là où

             je passerai la prochaine nuit.                        A suivre.

Une photo après l'autre c'est plus aéré mais aussi plus long.

  Certains font cela à pied, C'est leur truc, comme je disais : à chacun sa folie. L'important c'est

de rester vivant.

@Titoualsace
bonjour,
apparemment, les interlignes ont bien séparé les photos.
Si je peux me permettre, une fois que la photo est insérée, je "prévisualise" lorsque je vois la photo, je vais sur sa partie inférieure en bas à droite ou a gauche, et je place un interligne. Et j insère la seconde. 
Il est bon de prévisualiser avant d' envoyer, de manière à voir ce à quoi ressemble  le post. 
merci pour cette poursuite du récit.

Merci pour tes conseils chatounette. J'ai en effet séparé les dernières photos, mais c'est parce que

je les ai insérées une par une au lieu de 2 ou 3 à la fois.

J’adore la petite église Santa Catalina . Les grands espaces désertiques m’ont toujours attiré . 

A pied , dans ma région  , on peut faire des kms avec une ligne de pins à l’horizon  , j’ai fait ça à vélo par les pistes mais je trouve flippant de voir l’horizon s’éloigner en restant toujours le même . J’avoue que j’ai du respect pour certains marcheurs de St Jacques qui passent par là .