CHILI, ARGENTINE : LE GRAND PERIPLE

29/11 :  Je me régale au petit-déjeuner ce matin et je suis rassûré, il fait très beau et j'ai un très bon ressenti pour cette journée.

  Il faudra que je revienne un jour car San Antonio est aussi le point de départ pour aller vers Tolar Grande, le salar d'Arizaro, une

zone sauvage fabuleuse à découvrir. Je ferme cette parenthèse.

 Je fais le tour de la voiture, pas de gouttes suspectes au sol, pneus ok, j'ai fait le plein la veille. Je charge et vamos, vamos.

 Je reprends la 51, retour sur mes pas d'hier, après quelques kms et à droite, c'est le début de la 40 historique qui franchit la sierra.

 La piste est bonne et très vite ça grimpe sérieusement, ce côté du col est facile et roulant, il faut juste éviter de grosses pierres qui,

par endroit, ont roulé sur la piste. Le col, l'Abra Del Acay, se trouve à 45 kms de S.A.D.L.C. Dénivelé 1200m.



  Début de la piste, la ruta 40.



     Un panneau flambant neuf, surprenant.






      Petit regard en arrière.







    L'impression de bientôt décoller...



       Arrivée au sommet, regard en arrière.

  Lorsque je sors de la voiture le vent froid balaie le col et j'enfile un anorak et coiffe un bonnet, c'est un minimum.

  Le paysage est fascinant et le silense impressionnant. Sur un panneau de bois on peut lire altitude 4895m, mais pour 

avoir consulté les courbes de niveau sur une carte je sais que l'altitude exacte est de 4950m; Record pour moi.

De l'autre côté la descente vers les vallées Calchaquies est à couper le souffle, quasiment 200 kms de dégringolade

et en tout encore 230 kms jusqu'à Angastaco. Dénivelé 2960m !

Soudain un véhicule arrive et quatre jeunes débarquent, ils se prennent en photo, une aubaine me concernant. Je leur

propose "bien-sûr" de les photographier tous ensembles, "si si gracias". Et après je confie mon appareil pour q'ils me

photographient à leur tour. Echange de bon procédé.









   Votre serviteur, heureux comme un môme à Noël.





  La descente flanc Est du col, un vrai toboggan.


   Le temps passe et, après avoir un peu grignoté, je me décide à partir, l'adrénaline me porte, la vie est belle.

Superbe L'abra del Acay. Je crois que l'altitude exacte est 4972 m.
Des beaux souvenirs, la magie des grands déserts sud américains. viva viva l'Atacama

J'attaque la première série de lacets au pas, en 1ère et frein moteur maxi, c'est raide, Je passe les premières épingles au pas en

évitant soigneusement les grosses pierres. Les épingles à gauche, ça va, par contre à droite le capot du pick-up me cache la piste et

je ne vois que le vide devant moi. Surtout rester attentif et bien concentré. Lorsque j'arrive en bas de cette 1ère série de lacets je

m'arrête pour regarder en arrière. Je sais que ce n'est que le début.





 Regard en arrière, là-haut le sommet. 

    A cette altitude le ciel est d'un bleu profond et intense, et la lune bien visible. La piste devient plus étroite, oui c'est possible.

Je me dis que si un véhicule arrive en sens inverse la marche arrière va être très très longue...





  Le fait d'être obligé de rouler doucement me permet de profiter entièrement du paysage fabuleux qui m'entoure. C'est indicible,

 attentif à tout, je me sens si vivant, l'impression de rêver.



Âmes sensibles s'abstenir...





  Quand il n'y en a plus, y'en a encore...







   Arrive un moment où j'ai l'impression d'être hors du temps, plus rien ne compte, que ce moment, cette nature sauvage,

cette route qui n'en finit pas, quelle sensation, et si elle ne se terminait jamais ? Un vrai vertige, un vrai bonheur.

je crois bien que je serais incapable de conduire sur une telle route

Bonjour Kawo, il ne faut pas oublier qu'à une époque c'était le seul axe important, même des

camions y passaient quelle que soit la météo, ça laisse rêveur...


Bonjour Lucbertrand, 4972 ? peut-être, les courbes sur cartes types état-major disent 4952m.

Mais concernant ce col il y a beaucoup d'hypothèses, j'ai même entendu 4998, mais là c'est

vraiment très exagéré. En tout cas c'est haut !

4972 m, il me semble me souvenir que c'est l'altitude que donnait mon gps Garmin quand j'y suis passé. Je me souviens avoir dit à mon copain "allez on monte de 30 m et on passe les 5000 m. Mais le vent était très fort et il nous en a dissuadés. Nous sommes descendus du même côté que toi et je me suis dit "heureusement que je suis à vélo, en voiture je ne me serais pas senti très bien". A vélo je restais quand même bien coté montagne de peur qu'une bourrasque me précipite dans le vide. Effectivement je me suis dit "le croisement de deux voitures!!

Il commence à y avoir des petits ruisseaux qui traversent la piste, je suppose qu'ils se rejoignent plus bas pour former

le rio Calchaqui. Heureusement qu'aucun orage ne menace, entre des torrents d'eau et des éboulis ce serait "sportif".





    Regard en arrière sur ma piste.





  Premières traces de vie depuis le col.



      Eh ben mon grand t'es pas arrivé !



   Un petit gué parmi beaucoup d'autres, avec cette météo pas de soucis.













       Version routarde de la roulette russe.

  Première habitation depuis San Antonio de Los Cobres, la grande descente est terminée, maintenant c'est en pente douce

jusqu'à Angastaco.   











      Au loin et à l'écart de la route : le village de La Poma.










     Les heures et les kms filent. J'arrive à la hauteur de Payogasta et, par pure curiosité, je prends à gauche la route 33 célèbre

pour sa "Recta Del Tintin". Même si c'est d'un intérêt très relatif, je veux faire la photo.



      Au loin "la Recta Del Tintin", dans le parc national "Los Cardones".



                                    La preuve !   18 kms de long.     Chez nous les landais ont sûrement plus long.


  Je reviens sur la 40 et j'arrive plus loin à Cachi. Je finis par trouver "LA" station service et je fais le plein.







    Après Cachi je commence à ressentir la fatigue, encore presque 80 bornes jusqu'à mon logement, 9 kms avant Angastaco.









     Je sais que mon logement se trouve dans une Finca, la Finca El Carmen. J'aperçois, sur ma gauche, une gigantesque propriété

c'est couvert de vignobles. Je vois un portail ouvert, j'entre et roule entre les vignes jusqu'à un bâtiment. Personne.

 Au loin un groupe d'hommes me regarde et me font de grands signes. Je redémarre et les rejoins. Ils m'indiquent le chemin,

 En fait je suis entré trop tôt, j'aurais dû continuer plus loin sur la route. Rien de grave et ils me montrent le chemin direct.















   La chambre simple mais la douche est immense et toute en mosaïque. (Désolé photo ratée).



     Vue depuis la terrasse.


      Un couple d'argentins est présent, je ne serai pas seul à manger ce soir. La patronne veut nous faire visiter l'église

qui se trouve dans leur propriété. Il est 20h00 passé et je meurs de faim, mais ça ne se refuse pas.



  







         Le confessional en bois de cactus.


    Le mobilier du restaurant y compris les chaises pèse très lourd. Leur armature est composée de fers à chevaux soudés ensembles.

Le dîner est excellent et je demande un verre de vin rouge de la propriété bien-sûr. Très tannique comme j'aime. Le petit Jésus en

culotte de velours.

 Encore une journée qui restera gravée dans ma mémoire. Je crois que je vais bien dormir. 

                                       A plus...

Le confessionnal en bois de cactus  …..après un bon vin il faut faire attention  ….

Les petites églises sont très belles , j’ai beaucoup apprécié le petit cimetière . 

Est ce que tu connais les cépages en ce qui concerne le vin ? Ça m’intéresse .

Je ne suis pas un grand spécialiste mais le Malbec est le plus grand cépage argentin.

 Il y en a d'autres, tous venus d'europe à l'origine.

Le Malbec qu’on trouve dans le vignoble de Cahors , j’adore .
Un vin rustique très agréable .

Excuse ma curiosité mais j’habite au milieu des vignes en Gironde .

Le malbec en Argentine est très adapté aux vignobles d'altitude et pousse en zone semi-désertique, le vin est très souvent absolument excellent vif charpenté, peut-être plus léger que le cahors, conditions très différentes.
L'autre cépage le cabernet sauvignon , je le trouve souvent plus mou en Argentine, tout du moins ceux que j'ai bus.
On fait beaucoup de vins monocepages

Balade sympa dans Humahuaca.

Humahuaca : ville de naissance d'Uña RAMOS, flûtiste virtuose de la musique de l'Altiplano (décédé en 2014).
Sa musique est bien entendu fort bien adaptée aux magnifiques paysages andins que tu nous a proposés.
Pour le plaisir :

Lucbertrand : Merci pour toutes ces infos.

Merci infiniment Pifil, Je ferme les yeux et tout revient dans ma mémoire, les frissons avec.

 C'est superbe.

@LucBertrand 
As tu goûté le Tannat ? Ce cépage importé par les basques . 
Pour le Malbec je suppose qu’effectivement le goût a changé vu l’altitude, et le terroir , mais apparemment le côté tannique est bien là.

@Pifil 
Quel plaisir de pouvoir raviver des souvenirs en écoutant Una Ramos

 Il faudra que je revienne un jour car San Antonio est aussi le point de départ pour aller vers Tolar Grande, le salar d'Arizaro, une zone sauvage fabuleuse à découvrir.

Toi qui aime les grands espaces et la solitude, tu seras bien servi autour de Tolar Grande: j'y ai trouvé les plus fabuleux paysages du nord-ouest argentin, à mon avis.

Je me dis que si un véhicule arrive en sens inverse la marche arrière va être très très longue...

J'avais la même inquiétude en descendant ce col, d'autant plus que le ravin est très très profond, mais je n'avais pas croisé un seul véhicule en plusieurs dizaines de kilomètres


Ton récit et tes photos me rappellent de bien beaux souvenirs, nostalgie, nostalgie...

Bonsoir mjp, Tolar Grande cela m'irait comme un gant et je croise les doigts pour y aller un jour.

Moi aussi j'ai eu de la chance je n'ai rencontré personne jusqu'à La Poma.

Heureux de te faire plaisir.

J irai à Tolar Grande au mois de Mars 2025 

30/11 :  Aujourd'hui je vais traverser à nouveau de magnifiques paysages et, alors que j'ingurgite un formidable petit-déjeuner,

 je me réjouis de voir le ciel bleu et la belle lumière du matin, cela est de très bon augure.

    Je reprends la route et passe Angastaco, je suis toujours dans les vallées Calchaquies et très vite le paysage devient féérique alors

que j'entre dans la Quebrada de Las Flechas. Le spectacle est extraordinaire, je manque de superlatifs pour décrire ce que je découvre.

 Décidément cette Ruta 40 est une merveille.

















   Par endroit de petits sentiers permettent d'accéder à des points de vue qui surplombent la route, donnant des angles intéressants.

Quel plaisir ces paysages .
Tout ce que j’aime .

  J'espère que vous ne vous lassez pas, j'essaie dans tout ce que j'ai "mitraillé" de trouver le plus emblématique, pas simple.

  La route franchit 3 ou 4 fois le Rio Calchaqui, des signes de vie apparaissent, du bétail parqué et quelques masures fatiguées.



  Plus loin une église sur la droite, je pense que l'endroit s"appelle : La Merced.





     J'atteins Cafayate que je traverse, à la sortie les vignes s'étendent de part et d'autre de la route. Je rejoins la route

principale et au lieu de partir de suite vers le sud, je choisis de filer vers le nord, vers la Quebrada de Las Conchas, j'ai du temps.





 Et rebelote des paysages superbes. Ce pourrait être le sud algérien ou l'ouest américain. Pourquoi pas le désert australien.












  Ce conglomérat de sable et de cailloux est appelé "El Sapo", pourquoi pas, en regardant bien.

Ce pourrait être le sud algérien ou l'ouest américain. Pourquoi pas le désert australien.

Et pourquoi pas le sud de l’Aragon 

Et pourquoi pas le sud de l’Aragon

@Hannah Tu penses aux Bardenas?

Les Bardenas sont très connu , mais les Monegros par exemple sont assez intéressantes , sans compter en dessous d’Alcaniz le Maestrazgo.
Je pense aux orgues de Montoro et la région de Bordon où tu trouve encore des pistes présentant ce genre de paysages .

Âmes sensibles s'abstenir...

J'ai le vertige rien que de regarder la photo de la route,

Quebradas de Las Conchas

Superbes les rochers. On se croirait au Far West,