Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
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Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Mer 1 Mai 2024 - 9:02
Prologue
Un voyage à Ravenne, j’en avais envie depuis longtemps. Certes, j’y étais déjà allée une fois, mais trop rapidement, et je n’avais pas pu apprécier pleinement la beauté des mosaïques : sans doute me manquait-il alors un minimum de préparation…
Ensuite, j’avais envisagé de m’y rendre en 2020 : autant dire que le Covid m’avait fait renoncer à mes projets !
Mais cette fois, c’est bon ! Nous sommes au printemps 2024 et je reviens de quelques jours passés à Ravenne, et aussi à Bologne, la ville où se trouve l’aéroport le plus proche.
Commençons donc ce carnet par quelques informations pratiques :
- avion : vol Air France Paris-Bologne (environ 200 euros aller-retour). Pour venir à Paris, j’ai choisi une date où le déplacement depuis Toulouse m’était remboursé.
- de l’aéroport à la gare centrale de Bologne : Marconi Express en sept minutes (23, 20 euros pour l’aller-retour, mais j’ai eu quelques aventures au retour…).
- de Bologne à Ravenne : train régional en 1h10 environ (8 euros l’aller, 8 euros le retour).
- hôtels : NH Ravenna et Starhotels Excelsior Bologna (en moyenne 120 euros par nuit).
- monuments et musées : aucune réservation préalable.
- durée du séjour : 9 jours.
J’ajoute qu’avant de partir, j’ai lu un ouvrage historique très intéressant : Judith Herrin, Ravenne. Capitale de l’Empire, creuset de l’Europe (2023 pour la traduction française).
Et maintenant, je vous invite à me suivre dans mes promenades italiennes …
J1- Lundi 8 avril : arrivée à Ravenne
Il est environ 13h15 lorsque mon avion atterrit à l’aéroport Marconi de Bologne.
Sitôt arrivée dans le terminal, je suis les indications Marconi Express. Devant le distributeur, un employé est là pour aider les usagers à prendre leurs tickets : cela m’arrange !
Je gagne le quai, j’entre dans le wagon … et j’ai brusquement l’impression de me retrouver coincée dans une boîte de conserve !
D’ailleurs, est-ce vraiment un wagon ? Il s’agit plutôt d’un sas, avec quelques places assises déjà occupées et une dizaine de passagers serrés comme des sardines.
N’est-il donc pas possible d’accéder à un véritable wagon ? De toutes façons, je ne peux pas aller voir puisque je suis incapable de bouger, bloquée au milieu des autres…
Le seul avantage, c’est qu’ainsi entassés, nous ne risquons pas de tomber, parce qu’en plus, les secousses sont rudes !
Autant dire que j’attends avec impatience la fin du trajet, qui ne dure heureusement que sept minutes, avec un arrêt intermédiaire.
Mais ces sept minutes m’ont paru longues…
Ouf ! Nous y sommes ! Voici la gare centrale de Bologne : je parviens à m’extraire de la boîte de conserve et je vais regarder les panneaux.
Il est 14h50 et un train régional part à 15h05 pour Ravenne. Je décide de tenter ma chance : pour 8 euros, je prends un billet au distributeur, je me dirige vers le quai n°7, je trouve une place assise et, cinq minutes après, le train démarre.
J’ai eu de la chance ! Enfin, presque ! Pendant le trajet, qui dure environ 1h10, certains passagers n’arrêtent pas de téléphoner, en mettant le haut parleur, sans doute pour être sûrs que leurs voisins ne perdent pas un mot de la conservation… …
Bref, je n’ai pas un seul moment de tranquillité et je suis soulagée quand le tortillard, qui s’arrête à toutes les gares, parvient enfin à Ravenne.
Et là, bonne surprise : il y a un ascenseur pour quitter le quai. Si cela pouvait être pareil à Toulouse…
Quelques minutes plus tard, j’arrive à mon hôtel, le NH Ravenna, qui est situé entre la gare et la Piazza del Popolo, juste en face de l’église Saint-Jean-l’Évangéliste.
Une grande chambre, une vue dégagée, une bouilloire qui me permettra de préparer mon petit déjeuner : parfait !
Je m’installe rapidement et je pars faire un premier tour de reconnaissance dans Ravenne, après avoir récupéré un plan de la ville à la réception.
Il fait bon ce soir : le ciel est un peu gris, mais la température est agréable. Et puis, il n’est pas difficile de se diriger : des panneaux indiquent les principaux monuments.
Je traverse d’abord la Piazza del Popolo : à une de ses extrémités, se dresse la Tour de l’Horloge, construite en 1875 par l’architecte ravennate Camillo Morigia, qui modifia un bâtiment datant de 1483.
Mais je reviendrai plus tard regarder en détail…
Pour le moment, je me contente de faire du repérage, et je me dirige vers la basilique Saint-Vital.
Juste à côté, via Argentario, j’achète un billet groupé valable sept jours et permettant de visiter cinq monuments : Saint-Vital, le mausolée de Galla Placidia, Saint-Apollinaire-le-Neuf, le baptistère de Néon et le Musée archiépiscopal, le tout pour 12, 50 euros.
Pour les plus petits bâtiments, l’employée doit préciser un horaire d’entrée, pour qu’il n’y ait pas trop de monde à la fois, mais elle m’explique que je pourrai sans problème faire modifier le jour et l’heure, si je le désire.
En tout cas, demain matin, dès l’ouverture, je commencerai par le complexe architectural qui comprend le mausolée de Galla Placidia et la basilique Saint-Vital.
Et maintenant, j’ai faim : le sandwich d’Air France commence à être loin…
Je décide donc d’aller dîner Piazza del Popolo, où je m’installe à la terrasse du Mr Dante Restaurant pour manger ... des pâtes bien sûr ! Excellentes d’ailleurs.
Et ensuite ? Une glace évidemment : en Italie, c’est une obligation, même si la fraîcheur commence à s’installer ! Je trouve mon bonheur juste à côté, dans la via IV Novembre.
Et je continue à marcher un peu au hasard : le calme est revenu dans les rues et sur la Piazza del Popolo, et j’apprécie de plus en plus cette ville, une ville où il fait bon flâner…
Demain, la journée sera chargée !
À suivre...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Brigitte42 Mer 1 Mai 2024 - 10:12
Bonjour Eleni !
Nous voici donc en Italie !
Contente que tu nous emmènes à Ravenne : après un 1er passage trop rapide ( une 1/2 journée ... ), nous y avons passé 2 journées avec un couple d'amis très proches ; notre amie était insatiable et nous avons pu voir tout ce qui était possible durant ce temps : sans courir mais la tête trop pleine d'informations !
La météo n'était pas avec nous : tant de pluie incessante que tous les papiers, infos et morceaux de guides-papiers étaient en boullie après quelques heures d'utilisation !
A bientôt !
Nous voici donc en Italie !
Contente que tu nous emmènes à Ravenne : après un 1er passage trop rapide ( une 1/2 journée ... ), nous y avons passé 2 journées avec un couple d'amis très proches ; notre amie était insatiable et nous avons pu voir tout ce qui était possible durant ce temps : sans courir mais la tête trop pleine d'informations !
La météo n'était pas avec nous : tant de pluie incessante que tous les papiers, infos et morceaux de guides-papiers étaient en boullie après quelques heures d'utilisation !
A bientôt !
Brigitte42- modérateur
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Moushika Mer 1 Mai 2024 - 12:13
Bonjour Eleni,
Je vais suivre ton carnet italien ,
A bientôt
Je vais suivre ton carnet italien ,
A bientôt
Moushika- responsable de rubrique
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Mer 1 Mai 2024 - 13:01
Bonjour @Brigitte42 et @Moushika !
Et merci de suivre mon nouveau carnet: le temps à Ravenne était meilleur que pour toi, Brigitte, mais ensuite, à Bologne, il a fait très chaud...
À bientôt donc pour la suite de ce carnet italien!
Et merci de suivre mon nouveau carnet: le temps à Ravenne était meilleur que pour toi, Brigitte, mais ensuite, à Bologne, il a fait très chaud...
À bientôt donc pour la suite de ce carnet italien!
Eleni13- responsable de rubrique
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Sam 4 Mai 2024 - 18:21
J2- Mardi 9 avril (1ère partie) : du côté de chez Galla Placidia
Il est environ 8h30 lorsque je pars en direction de l’ensemble architectural qui comprend le mausolée de Galla Placidia et la basilique Saint-Vital.
J’ai bien fait de choisir un horaire matinal : j’aurai les deux monuments pour moi seule ou presque, alors qu’après ce sera l’invasion !
L’entrée est d’abord commune et un gardien scanne mon billet.
Je vais ensuite directement vers un petit bâtiment en briques, le mausolée de Galla Placidia, où j’ai un créneau d’entrée entre 9h10 et 9h15.
Fille de l’empereur Théodose Ier, demi-sœur de l’empereur d’Occident Honorius qui installa la cour à Ravenne pendant l’hiver 402/403, elle est aussi la mère de Valentinien III qui monta sur le trône en 425.
Comme ce dernier était encore mineur, il n’exerça le pouvoir qu’en 438 et, en attendant, Galla Placidia devint impératrice régente et gouverna au nom de son fils.
Quant au « mausolée », construit entre 425 et 450 et rattaché à la basilique de la Sainte-Croix, aujourd’hui disparue, il n’était probablement pas destiné à être la dernière demeure de Galla Placidia, puisque celle-ci est enterrée à Rome où elle mourut en 450.
Dès mon entrée, je suis éblouie par la beauté des mosaïques, dont la richesse contraste avec la simplicité du décor extérieur en briques.
Je partage d’ailleurs mon admiration avec un couple de Français, que je retrouverai plus tard dans la journée.
Et, comme il n’y a encore personne d’autre, aucun membre du personnel ne vient vérifier combien de minutes nous nous attardons à l’intérieur…
Nous pouvons donc prendre tout notre temps pour contempler à loisir les beautés qui nous entourent.
La coupole est décorée d’une croix d’or et des symboles ailés des quatre évangélistes, au milieu d’une multitude d’étoiles qui scintillent dans le bleu d’un ciel nocturne.
Mais le monument est surtout célèbre pour la mosaïque du Bon Pasteur, située au-dessus de l’entrée : les brebis, disposées de façon symétrique, symbolisent l’égalité des hommes devant Dieu.
Deux colombes, figures de la paix céleste, s’abreuvent à une coupe.
Et partout domine le bleu : au ciel étoilé de la coupole, s’ajoute le bleu des voûtes, décorées de motifs floraux inspirés des tissus byzantins.
Quant au mur du fond, il représente Saint Laurent et le gril qui fut l’instrument de son martyre en 258, à Rome : certains considèrent d’ailleurs que ce soi-disant mausolée était en fait une chapelle consacrée à ce saint.
On peut voir aussi des sarcophages, dont l’un est attribué à Valentinien III ou à Honorius (qui n’y sont pas…).
Et, durant un moment presque magique, je reste entièrement seule à l’intérieur du bâtiment, dans la magnifique lumière filtrée par les plaques d’albâtre des fenêtres.
À suivre...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Moushika Sam 4 Mai 2024 - 19:44
J'ai toujours un faible pour les mosaïques ....et celles-ci ont de particulièrement belles couleurs .
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Sam 4 Mai 2024 - 21:08
Moushika a écrit:J'ai toujours un faible pour les mosaïques
Moi aussi! Et Ravenne en est pleine...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Jeu 9 Mai 2024 - 14:38
J2- Mardi 9 avril (2ème partie) : l’or de Saint-Vital
Après avoir quitté le mausolée de Galla Placidia, je me dirige, à quelques mètres de là, vers la basilique édifiée au siècle suivant en l’honneur de Saint Vital, qui fut enterré vivant à Ravenne au Ier siècle pour avoir refusé d’abjurer le christianisme.
Cette basilique octogonale, commandée en 525/526 par l’evêque Ecclesius, sous le règne de Théodoric, ne fut achevée que vingt ans plus tard.
Elle fut consacrée par l’évêque Maximien en 547 ou 548, c’est-à-dire à une époque où l’Empire avait été réunifié sous le gouvernement de Justinien, devenu empereur d’Orient en 527.
Dès que j’entre dans le bâtiment, je suis frappée par la différence d’atmosphère : l’omniprésence du bleu est déjà loin, ainsi que le caractère apaisant de la mosaïque du Bon Pasteur…
Ici, tout est or, magnificence et somptuosité !
En haut, sur la voûte du presbyterium, l’Agneau de Dieu est soutenu par quatre anges aux bras levés, au milieu d’une végétation luxuriante.
Plus bas, des scènes de l’Ancien Testament.
Voici par exemple les anges annonçant à Abraham la naissance de son fils et, à droite, le sacrifice d’Isaac.
Moïse.
Et Abel.
Au fond de l’abside, sous un immense ciel d’or, trône un Christ en majesté, jeune et imberbe, assis sur le globe terrestre. Il est entouré de deux anges, de Saint Vital auquel il tend la couronne du martyre, et d’Ecclesius qui lui offre une maquette de la basilique.
L’iconographie témoigne d’ailleurs de la difficulté qui existait à cette époque pour définir la représentation acceptée du Christ : au jeune homme aux cheveux courts et bouclés de l’abside, s’oppose le Christ de l’arc situé entre le presbyterium et la nef, plus vieux et barbu, avec de longs cheveux.
Et j’arrive maintenant devant les plus célèbres mosaïques de Saint-Vital : sur les murs latéraux du choeur, de part et d’autre de l’autel, se trouvent les panneaux impériaux, représentant respectivement Justinien et son épouse Théodora, au cours d’une procession liturgique.
Justinien, en costume d’apparat, est accompagné d’un cortège de dignitaires et de soldats, avec à coté de lui l’évêque Maximien. Le personnage entre Justinien et Maximien pourrait être le général Bélisaire, qui conquit Ravenne en 540 au nom de l’empereur.
Quant à Théodora, elle est entourée par les dames de la cour, à droite, et par deux dignitaires, à gauche.
Et pourtant, ni Justinien ni Théodora n’ont jamais mis les pieds à Ravenne…
Je m’attarde encore un moment à l’intérieur de la basilique pour profiter du décor, avant de quitter le bâtiment.
Et je constate immédiatement que j’ai bien choisi mon horaire : juste au moment où je m’en vais, des groupes scolaires sont en train d’arriver, et ils sont nombreux…
À suivre...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Moushika Jeu 9 Mai 2024 - 14:51
Merci, Eleni
J'aime ton sens de l'observation puis de la description , qui rend le récit vivant .
....et constate encore une fois combien les Romains avaient de nombreuses cordes à leurs arcs en matière de tortures et méthodes d'exécution
J'aime ton sens de l'observation puis de la description , qui rend le récit vivant .
....et constate encore une fois combien les Romains avaient de nombreuses cordes à leurs arcs en matière de tortures et méthodes d'exécution
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Dim 12 Mai 2024 - 14:21
J2- Mardi 9 avril (3ème partie) : de la Piazza Duomo au Caffe Letterario
Il est environ 10h30 lorsque je me dirige vers la Piazza Duomo, pour rejoindre la cathédrale (le Duomo), le baptistère de Néon et, juste derrière, le Musée archiépiscopal.
Comme mon créneau d’entrée pour le baptistère n’est qu’à 12h30, je vais d’abord au musée, où il n’y a encore personne, à part un couple de … Grecs !
Une fois à l’intérieur, je profite de ma solitude pour commencer par la chapelle archiépiscopale ou chapelle Saint-André, bâtie entre 494 et 519.
La Croix du Christ décore la voûte de l’abside, dans un champ d’étoiles sur fond bleu.
Dans la mosaïque au-dessus de la porte du vestibule, un Christ guerrier, revêtu d’une armure, tient un livre ouvert sur la phrase Ego sum via, veritas et vita (« Je suis le chemin, la vérité et la vie »).
De l’autre main, il brandit la croix, tandis que ses pieds écrasent l’hérésie, symbolisée par un lion et un serpent.
L’hérésie ? Autrement dit, à cette époque, l’arianisme, doctrine prêchée par Arius au début du IVe siècle, selon laquelle le Fils avait été créé par le Père et lui était donc inférieur et subordonné.
L’arianisme, condamné comme hérétique par le concile de Nicée en 325, puis par le concile de Constantinople en 381, connut pourtant de beaux jours à Ravenne sous le règne de Théodoric…
En 493, l’Ostrogoth Théodoric s’empara en effet de la ville et devint roi d’Italie, jusqu’à sa mort en 526.
Or, lorsque les Goths avaient été convertis au christianisme par l’évêque Ulfila au IVe siècle, ils avaient embrassé … la foi arienne.
Théodoric était donc un roi arien, tolérant au demeurant puisque les ariens et les catholiques dits « orthodoxes » (c’est-à-dire fidèles au credo du concile de Nicée) coexistèrent sous son règne.
Et l’évêque catholique de Ravenne put même s’offrir le luxe de faire ériger cette chapelle, dont les mosaïques portaient un message polémique contre l’arianisme du souverain…
Je visite ensuite le reste du musée, dont l’œuvre la plus importante est la chaire de l’évêque Maximien, avec ses panneaux d’ivoire délicatement sculptés datant du VIe siècle.
La partie avant représente les quatre évangélistes, autour de Jean-Baptiste.
Dans les autres salles, sont exposés quelques beaux chapiteaux des Ve et VIe siècles.
Et puis un calendrier pascal, destiné à déterminer la date de Pâques de 532 à 626, la fête ayant été fixée par le concile de Nicée au premier dimanche après l’équinoxe de printemps.
Après avoir quitté le bâtiment, je me dirige vers la cathédrale, bâtie au XVIIIe siècle, à côté de laquelle se dresse un campanile cylindrique des Xe-XIe siècles.
À l’intérieur, on peut voir un magnifique ambon (une chaire) du VIe siècle.
Sur ce, c’est l’heure de la pause-café ! Je vais boire un expresso en attendant le moment de mon créneau horaire pour le baptistère de Néon.
12h15 : je peux y aller, c’est tout près…
Et là, il y a foule ! Des groupes scolaires, bien sûr.
Heureusement, tout est très bien organisé et, comme le nombre de personnes à l’intérieur est limité, c’est supportable.
C’est bon ! C’est mon tour !
Le baptistère de Néon ou baptistère des orthodoxes fut construit sous l’évêque Ursus, à la fin du IVe siècle ou au début du Ve.
Puis, entre 450 et 475, l’évêque Néon fit ajouter une nouvelle décoration de mosaïques.
Sur le fond d’or du médaillon central de la coupole, Jean-Baptiste, vêtu d’une tunique en poils de chameau, baptise un Christ d’âge mur, au-dessus duquel plane la colombe du Saint-Esprit. Le Jourdain est représenté sous la forme d’un vieillard.
En dessous, dans un grand bandeau bleu, les douze apôtres sont debout entre de hautes feuilles d’acanthe.
Enfin, sur le registre inférieur, les sièges des Justes entourent des autels sur lesquels sont ouverts des Évangiles, tandis que des représentations du jardin d’Eden sont placées de part et d’autre de trônes surmontés d’une croix.
Et maintenant, à table ! J’avais repéré hier le Caffe Letterario, via Armando Diaz (entre la Piazza del Popolo et mon hôtel).
Eh bien ! C’est un bon choix. Un endroit reposant, accueillant, où je savoure des tortellini, une crème glacée agrémentée de fraises fraîches et un expresso. Ah ! Le café italien ! J’adore…
Décidément, je pense que je reviendrai manger ici une autre fois mais, pour le moment, les visites de la journée ne sont pas terminées…
À suivre...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Moushika Dim 12 Mai 2024 - 17:26
J'aime beaucoup tous ces bleus et dorés ensemble !
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Mar 14 Mai 2024 - 14:57
J2- Mardi 9 avril (4ème partie) : Saint-Apollinaire-le-Neuf ou l’effacement d’un roi
Il est environ 14h30 lorsque je quitte le Caffe Letterario pour aller visiter le dernier monument compris dans mon ticket groupé, Saint-Apollinaire-le-Neuf, sur la via di Roma.
Cette basilique, construite entre 493 et 526 sous le règne de Théodoric, fut d’abord consacrée au Christ Sauveur.
En 561, au moment de « l’Édit de réconciliation » (autrement dit la récupération des églises ariennes par les catholiques), elle fut dédiée à Saint Martin de Tours puis, autour du IXe siècle, à Saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne au IIe siècle.
Pourquoi Saint Apollinaire « le Neuf » ? Pour la distinguer d’une église préexistante, plus petite.
J’arrive devant la façade, précédée par un porche en marbre datant du XVIe siècle. À droite se dresse un clocher cylindrique, remontant au IXe ou au Xe siècle.
À l’intérieur, les trois nefs sont séparées par des colonnes corinthiennes en marbre, mais l’église est surtout célèbre pour les mosaïques à fond d’or qui ornent les murs latéraux de la nef centrale.
Les deux registres supérieurs sont de l’époque de Théodoric.
En haut, on peut voir (ou essayer de voir !) des scènes de la vie du Christ : d’un côté, il est jeune et imberbe et, de l’autre, sur les scènes de la Passion, un peu vieilli, barbu et moustachu : peut-être une façon, dans l’iconographie arienne, de mettre en avant son humanité…
Entre chaque tableau, des motifs décoratifs montrent une niche en forme de coquillage, ornée d’une couronne et surmontée de deux colombes et d’une croix.
Le registre intermédiaire représente sans doute les prophètes. Quant au registre inférieur, il fut modifié après la récupération de l’église par les catholiques en 561.
Sur la droite de la nef, les Ostrogoths quittant le palais de Théodoric furent remplacés par un cortège de vingt-six martyrs conduits par Saint Martin : chacun porte une couronne et est accompagné d’un palmier, symbole du martyre.
Quant à l’image du roi et de ses principaux dignitaires, elle fut effacée et masquée par des draperies : on ne distingue plus aujourd’hui que quelques mains sur les colonnes du palais (PALATIUM)
Seuls sont demeurés inchangés les panneaux montrant le but de la procession : le Christ en majesté, entouré de quatre anges.
En face, de l’autre côté de la nef, la Vierge à l’enfant est elle aussi entourée de quatre anges.
Mais dans le cortège qui se dirige vers elle, les représentants de la cour de Théodoric furent remplacés par vingt-deux vierges ou saintes, sous la conduite des Rois mages.
Quant aux personnages présents sur les remparts au point de départ, le port de Ravenne, Classis, ils disparurent au profit d’une mosaïque dorée.
Je sors par le cloître.
Puis, après avoir fait un petit tour à la boutique, je retourne vers la Piazza del Popolo, en achetant au passage quelques provisions.
Mon idée était d’aller voir la lumière du soir sur Saint-Vital et le mausolée de Galla Placidia, mais il y a beaucoup trop de monde pour prendre des photos.
Je m’installe donc un moment à une terrasse de la via Argentario, avant d’aller à la gare acheter au distributeur mon billet Ravenne-Bologne pour vendredi et de rentrer à l’hôtel avec mon pique-nique.
La journée a été chargée !
À suivre ...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Moushika Mar 14 Mai 2024 - 20:32
En tout cas , tu as été gâtée en matière de mosaïques ! Elles sont superbes .
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Mar 14 Mai 2024 - 21:30
Moushika a écrit:En tout cas , tu as été gâtée en matière de mosaïques ! Elles sont superbes .
Et il y en aura d'autres...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par mariejo Mer 15 Mai 2024 - 7:19
Je suis en retard mais je rejoins le groupe. J'aime trop tes carnets vivants , alors pour ça Merci.
Je ne connais pas ces destinations j'en profite pour visiter en ta compagnie.
Oh ces mosaiques sont magnifiques, ça doit être époustouflant en les découvrant sur place. Alors à nouveau merci.
Je ne connais pas ces destinations j'en profite pour visiter en ta compagnie.
Oh ces mosaiques sont magnifiques, ça doit être époustouflant en les découvrant sur place. Alors à nouveau merci.
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Mer 15 Mai 2024 - 9:40
@mariejo Merci à toi! En écrivant ce carnet, je suis encore éblouie par la beauté des mosaïques. J'avais vu des photos avant, mais "en vrai", c'était autre chose!
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Dim 19 Mai 2024 - 9:20
J3- Mercredi 10 avril (1ère partie) : du côté de l’arianisme…
Le ciel est gris-blanc ce matin quand je me lève, mais il ne pleut pas. Je décide donc de partir pour le mausolée de Théodoric : un début de matinée en terre arienne !
Comme l’ouverture du site est à 8h30, je quitte l’hôtel un peu après 8h. A priori, ce n’est pas trop loin.
Je passe devant la forteresse de Ravenne (Rocca Brancaleone), bâtie au milieu du XVe siècle, quand la République de Venise dominait la cité.
Et ensuite, c’est juste de l’autre côté du pont qui surplombe la voie ferrée. Enfin, à condition de marcher sur la voie piétonne de gauche …
Malheureusement, comme j’ai naïvement suivi les recommandations du panneau qui indiquait un accès à pied vers le mausolée, je suis sur la voie de droite ! Et, une fois parvenue à l’extrémité du pont, je m’aperçois qu’il m’est impossible de traverser la route… sauf après un grand détour !
Bon, tant pis, je finis par arriver et j’achète pour 10 euros les trois billets qui me permettront de visiter aujourd’hui le mausolée et le Musée national, et demain la basilique Saint-Apollinaire-in-Classe.
Je pénètre sur le site, très verdoyant, sur lequel se dresse le mausolée, élevé vers 520 par Théodoric, en pierres blanches d’Istrie, avec un dôme monolithe de 11 mètres de diamètre.
Sobre, impressionnant : j’aime beaucoup ! Dommage qu’il soit impossible d’entrer…
Le ciel a même l’air de se dégager, pendant que je tourne longuement autour du monument.
J’achète ensuite un magnet à la boutique et je rebrousse chemin, du bon côté du pont cette fois : c’est beaucoup plus rapide !
Je repasse devant la forteresse.
Et je rejoins le centre-ville … pour rester chez les disciples d’Arius !
Me voici en effet devant le baptistère des ariens, bâti au VIe siècle, sous le règne de Théodoric.
Pour deux euros, je prends mon ticket au distributeur qui se trouve juste à côté, je descends l’escalier et je me retrouve seule à l’intérieur du bâtiment.
La coupole à fond d’or comporte deux registres : dans le bandeau inférieur, les apôtres menés d’un côté par Saint Paul (portant un rouleau) et de l’autre par Saint Pierre (reconnaissable à ses clés) ; dans le médaillon central, le baptême du Christ.
La scène du baptême présente bien sûr des similitudes avec celle qui orne le baptistère de Néon : Jean-Baptiste est présent, ainsi que la colombe du Saint-Esprit et le Jourdain sous la forme d’un vieillard.
Mais il est intéressant de constater certaines différences : ici, le Christ est jeune, imberbe, gras et un peu avachi. Autrement dit, il est à l’image des hommes et certainement pas de la même essence que le Père !
De plus, même si Jean-Baptiste pose ses mains sur le front de Jésus, ce dernier est en fait baptisé par la colombe, comme un homme qui recevrait après coup une parcelle de divinité venant du ciel…
Bref, une iconographie arienne !
Juste à côté du baptistère, se dresse la cathédrale du Saint-Esprit, qui était à l’origine une cathédrale arienne, bâtie par Théodoric et alors dédiée à la Résurrection.
Après 560, les catholiques la consacrèrent à Saint Théodore, puis à l’Esprit Saint. Quant au portique de la façade, il date de la Renaissance.
Entre le baptistère et l’église, on peut voir les vestiges du « mur de Droctulf ».
C’est tout ce qui reste de l’ancien évéché arien, construit en même temps que le baptistère et la cathédrale.
Le bâtiment connut ensuite différents usages et fut notamment la demeure du duc lombard Droctulf, selon Agnellus, historien ravennate du IXe siècle. Les trois croix en marbre, elles, datent des Xe-XIIe siècles.
Mais il est temps de continuer mon périple…
À suivre ...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Moushika Dim 19 Mai 2024 - 10:30
[size=18]Mais il est intéressant de constater certaines différences : ici, le Christ est jeune, imberbe, gras et un peu avachi. Autrement dit, il est à l’image des hommes et certainement pas de la même essence que le Père !
De plus, même si Jean-Baptiste pose ses mains sur le front de Jésus, ce dernier est en fait baptisé par la colombe, comme un homme qui recevrait après coup une parcelle de divinité venant du ciel…[/size]
....dans une belle harmonie de couleurs .
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Dim 19 Mai 2024 - 11:36
C'est vrai qu'on imagine peu le Christ ainsi : plutôt mou-passif ....
C'est sûr...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par mariejo Dim 19 Mai 2024 - 18:24
Merci pour toutes ces explications. C'est magnifique.
mariejo- Messages : 240
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Mer 22 Mai 2024 - 12:10
J3- Mercredi 10 avril (2ème partie) : musées ravennates
Je me dirige maintenant vers le Musée national, abrité dans un monastère bénédictin annexé à la basilique Saint-Vital. Les salles sont disposées autour d’un cloître datant des XVe-XVIe siècles.
Quant au musée, je l’ai trouvé très intéressant, mais le choix des photos est bien sûr subjectif…
Voici tout d’abord un fragment de mosaïque de la basilique Saint-Vital (VIe siècle), représentant une tête d’ange.
Deux œuvres provenant de Saint-Michel-in-Africisco, une église du VIe siècle aujourd’hui disparue : une immense mosaïque de sol …
… et une transenne délicatement sculptée (cloison basse ajourée délimitant deux parties d’une église, le chœur et la nef par exemple).
L’esquisse initiale de l’arc triomphal de Saint-Apollinaire-in-Classe (VIe siècle) : dans la version finale, les oiseaux, les fruits et les éléments végétaux figurant l’arbre de vie seront remplacés par des agneaux symbolisant les douze apôtres.
Et enfin, une fresque de Francesco Longhi (1568) : Le voeu de Galla Placidia lors d’une tempête.
En 425, menacée par une tempête en regagnant Ravenne avec sa famille, la future impératrice régente avait promis d’édifier une basilique dédiée à Saint Jean l’Évangéliste s’il les sauvait de la mort.
11h : il est temps de penser à la pause-café ! Je vais donc m’installer au Caffe Corte, via Cavour : apparemment, c’est le rendez-vous matinal de toutes les mamies de Ravenne, pas forcément plus discrètes que les groupes de lycéens d’ailleurs….
11h30 : pause terminée ! Ma prochaine destination ? La « Maison aux tapis de pierre », un palais du VIe siècle, dont le sol est aujourd’hui à trois mètres au-dessous du niveau de la rue.
Les tapis de pierre ? Sept cents mètres carrés de décors en mosaïques polychromes ! Exactement ce qu’il me faut…
L’entrée se fait par l’église Sainte-Euphémie (XVIIIe siècle).
6 euros le ticket et ensuite, c’est un vrai festival !
Les deux œuvres les plus célèbres sont la Danse des quatre saisons (VIe siècle)…
… et le Bon Pasteur (IVe siècle, copie de l’original).
Et maintenant, pendant que le temps devient de plus en plus menaçant, je me dirige, comme hier, vers le Caffe Letterario : capeletti al ragu, tiramisu et expresso. Excellent … mais copieux !
Une promenade digestive s’impose. Le tombeau de Dante ? Beaucoup trop de monde.
En fait, je crois que je ferais mieux d’aller chercher une veste plus chaude à l’hôtel : il commence à faire froid !
Et ensuite, je décide de tenter le Musée d’Art de la ville de Ravenne, dont les locaux se trouvent dans un monastère, à côté d’une église du XVIe siècle dont la façade a été refaite au XVIIIe, Sainte-Marie-in-Porto.
Eh bien ! Je n’aurais pas dû ! 10 euros l’entrée, c’est cher pour ce que c’est, surtout si on compare avec le prix plus que raisonnable de tous les monuments classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
Bref, une exposition de photos sur les réfugiés, une section avec des moulages en plâtre, fermée à l’exception d’une galerie présentant des moulages de la frise des Panathénées : je préfère les originaux, que ce soit à Athènes ou à Londres…
L’œuvre la plus célèbre est le gisant de Guidarello Guidarelli (un homme d’armes), réalisé par Tullio Lombardo (1525). Mais il m’a si peu inspirée que je n’ai même pas pris de photo.
Des tableaux des XVIe-XVIIe qui sont loin de me convaincre.
Et heureusement, de belles peintures des XIVe-XVe siècles : d’abord, la Madone sur un trône avec l’Enfant et quatre histoires du Christ, par le Maître du chœur de Scrovegni (1ère moitié du XIVe siècle) : je trouve qu’elle ressemble à la reine Elizabeth !
La Madone à l’Enfant, d’un peintre inconnu du deuxième quart du XVe siècle : on dirait qu’elle a un coup de soleil !
Et enfin une Tête d’ange, de Francesco Zaganelli, fragment d’une composition plus vaste datant de la fin du XVe siècle : je crois que c’est ma préférée !
Je quitte le musée et, comme le temps devient de plus en plus menaçant, je me dirige vers l’hôtel, après avoir acheté quelques provisions.
Demain, ce sera Saint-Apollinaire-in-Classe : d’après le réceptionniste à qui j’ai posé la question en rentrant, je dois prendre devant la gare le bus n°4, qui passe toutes les vingt minutes, et descendre à Classe via Morgagni. Je verrai bien…
À suivre...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Mar 28 Mai 2024 - 17:20
J4- Jeudi 11 avril (1ère partie) : les verts pâturages de Saint-Apollinaire-in-Classe
Ce matin, comme prévu, je pars en direction de Classe, l’ancien port de Ravenne.
Je repère d’abord l’arrêt du bus n° 4, en face de la gare, mais comme je ne vois aucun distributeur de tickets à proximité, je retourne près de l’hôtel, où se trouve un kiosque avec un panneau « Bus tickets » : 1,50 € pour l’aller, pareil pour le retour.
Quelques minutes plus tard, je monte dans le bus, je m’installe et je constate que trois autres touristes vont probablement au même endroit que moi.
Par précaution, je vais quand même m’informer auprès du chauffeur. Pas de problème : il me préviendra !
Et effectivement, après un trajet d’une vingtaine de minutes, me voici arrivée…
J’aperçois d’ailleurs tout de suite un clocher qui se dresse au-dessus des arbres. C’est bon ! Je suis bien à proximité de Saint-Apollinaire-in-Classe, basilique consacrée en 594 par l’évêque Maximien.
Je m’approche du bâtiment principal, à côté duquel un campanile a été ajouté au XIe siècle.
Et là, je constate tout de suite que j’ai bien fait de venir de bon matin. Même si la billetterie est fermée jusqu’à 10 heures, l’édifice, lui, a ouvert ses portes à 8h30.
Comme j’ai déjà mon billet (acheté hier au mausolée de Théodoric), je peux entrer tout de suite, alors que les groupes patientent dehors : j’ai donc la basilique pour moi seule, ou presque…
Et tout de suite, c’est l’éblouissement : je me dis même que c’est mon monument préféré ! Mais est-ce que je ne dis pas cela à chaque fois ?
L’église comporte de magnifiques mosaïques des VIe-VIIe siècles, ainsi que trois nefs séparées par des colonnes de marbre ornées de chapiteaux corinthiens.
Quant à la mosaïque de l’abside, je ne me lasse pas de la contempler.
Dans un pré dont le vert tendre fait penser aux illustrations des livres pour enfants, Saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne, fait paître des brebis qui représentent le peuple qui lui a été confié. Au-dessus de lui, sur fond d’or, une croix se détache au milieu d’un ciel constellé d’étoiles.
Tout en haut, l’arc triomphal montre un Christ en majesté, entouré des symboles des quatre évangélistes. Et, juste en dessous, une frise de douze moutons, figurant les douze apôtres, remplace celle initialement prévue avec des oiseaux, dont j’ai vu l’esquisse hier au Musée national.
La basilique abrite également les sarcophages des évêques de Ravenne. En voici deux, datant de la fin du Ve siècle.
Et c’est à regret que je quitte Saint-Apollinaire-in-Classe, après un dernier regard vers la mosaïque de l’abside.
Mais des groupes commencent à arriver …
Je contourne le bâtiment.
Et je suis les flèches qui indiquent la direction du musée Classis Ravenna.
À suivre...
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Moushika Mar 28 Mai 2024 - 21:24
Toujours aussi magnifique !
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par pit Jeu 30 Mai 2024 - 6:58
Merci Eleni pour ce superbe compte-rendu qui nous donne envie de retourner à Ravenne.
pit- Messages : 72
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Re: Carnet de voyage: promenades à Ravenne et à Bologne
par Eleni13 Jeu 30 Mai 2024 - 8:30
@pit
Merci! Un prochain voyage à Ravenne, peut-être?
Merci! Un prochain voyage à Ravenne, peut-être?
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