Un retour en Inde , par le Bihar , l'Uttar Pradesh et Delhi

Ce matin , j' ai "suivi le traffic" comme le conseillait mon voisin .

En route , j'ai par deux fois croisé des petites filles en train de danser sur une corde à 3 mètres de haut . Des adultes récoltent l'argent pendant qu'elles dansent . 
Chapeau pour leur équilibre et leur concentration . Mais que c'est dangereux !

Quant à moi, mes pas m'ont conduite jusqu'au temple thaïe .






Quel contraste avec les alentours ! ...je souris en voyant les chaussures bien alignées . Ces derniers jours, j'ai plutôt pris l'habitude de voir des tas

A l'intérieur, je reconnais tout de suite le Bouddha de Phitsanulok , connu pour être  le plus copié des Bouddhas de Thaïlande .





Il y a plusieurs bâtiments , dans un jardin , très calme . J'admire les peintures murales , me promène dans le jardin , fait un petit achat dans le magasin , et retrouve avec plaisir le soin de l'emballage thaïlandais .





Lors de mon premier voyage à Bodhgaya , j'avais vu un 2e temple thaïe, tout blanc , qui brillait au soleil ....je ne l'ai pas retrouvé .

Pareil pour le temple du Bhoutan , tout en bois , dont les planches sont emboîtées les unes aux autres , sans  clou, ni  vis ....pas retrouvé .

Je suis encore entrée dans un temple du Bangladesh , un temple japonais , 
passée devant le stupa doré du Shechen Tennyi Darjeeling

Après ça , je m'enfourne dans le marché . Mes achats seront brefs : des comprimés de Tulasi ( remède ayurvédique pour faciliter la respiration ....à cause locale, remède local ) et aussi des comprimés d'ashvaganda qu'on m'a recommandé .

Puis retour au guesthouse pour préparer mes bagages : demain je partirai pour Rajgir . Ensuite , je passerai encore quelques jours à Bodhgaya .

D'abord , je souhaite dire un mot à propos des réservations :

J'ai dit plus haut qu'à Patna , l'hôtelier n'avait rien réservé du tout alors que j'avais une réservation chez lui via booking .

A Rajgir , j'ai fait 2 essais et ai rencontré les deux fois le même scénario : je réserve sans pré-paiement et reçois la confirmation . Quelques minutes plus tard, je reçois un deuxième e-mail , fort long, faisant d'abord un amas de compliments , puis "  Veuillez payer la moitié du paiement total via le QR code joint , dans les 6 heures , sinon votre confirmation sera annulée ".
Comme j'ai demandé pourquoi ce changement au 2e hôtel, j'ai reçu un 3e e-mail enjoignant de payer cette fois dans les 3 heures .
...J'ai annulé sur le champ et n'ai plus eu de  suite .

Maintenant , je me mets en route pour Rajgir , au départ de Bodhgaya . J'ai  simplement téléphoné hier à l'hôtel Vijay Niketan , dont j'ai trouvé les coordonnées dans le Lonely Planet ...le bon vieux système .

Le bus pour Rajgir part de la gare routière de Gaya . J'y pars en rickshaw . Le trajet me semblait tellement long que j'ai cru un moment que le conducteur comptait me conduire à Rajgir en rickshaw . Mais non , il m'a même déposée devant le bon bus , je n'avais plus qu'à monter dedans   .

Il me paraît très folklorique , ce bus , surtout son klaxon , une petite mélodie ( assez stridente , quand même ) , qui nous accompagnera pendant tout le trajet , d'environ deux heures trente .

Le trajet est un peu plus vert en approchant de Rajgir et la région est  légèrement montagneuse .

Le Bouddha , après avoir atteint l'Eveil venait régulièrement à Rajgir , au temps du roi Bimbisara . En arrivant dans la ville , on voit les murs de fortifications de cette époque .
C'est aussi derrière ces murs que le roi a été emprisonné par son propre fils qui dans la foulée lui a usurpé le trône . Bimbisara est ensuite resté dans cette prison jusqu'à sa mort .

A l'hôtel Vijay, seul le patron parle Anglais ...il sera plusieurs fois mon traducteur .

Comme je suis arrivée vers 14h30 , il ne restait plus beaucoup de temps de clarté .
Je suis partie un peu au hasard et suis tombée sur un petit temple birman et des gens hyper-gentils ( Le " Buddha Relic Temple" ) .



Un peu plus loin, je suis tombée sur un petit temple bengali .


L'ambiance est très tranquille . 
Ici , on voit plus de calèches que de rickshaws .


Mais pauvres poules et chèvres !
Les poules sont dans les mêmes cages que dans les autres villages  , toutes déplumées , et tenues par une aile quand on les déplace .
Quand aux chèvres , elles sont attachées par les pattes devant les boucheries où pendent les cadavres d'autres chèvres , la tête coupée . ....Pour être réaliste , c'est réaliste .

......Au menu pour moi ce soir , ce sera du dal et des chapatis .

On a chanté dans l'ashram à côté de l'hôtel jusqu'aux environs de minuit , puis silence jusqu'à 5 heures du matin .

A 6h45, on frappe à la  porte ....une 2e fois .....une 3e fois ...Je comprends qu'on n'arrêtera pas tant que je n'aurai pas ouvert ....C'est le tchaï du matin 

Puis on revient pour reprendre la tasse et apporter le menu du petit-déjeûner , mais je préfère descendre dans la salle à manger .... Quelqu'un dort sur un des sièges , un autre bricole , un autre découpe des légumes pendant qu'un 4e lave la vaisselle ...et que je mange mes aloo paratha .

Le rickshaw qui m'avait conduite à l'hôtel hier depuis la gare routière est déjà là .
J'aimerais aller au Pic des Vautours ( Griddakuta Peak ) .
C'est ici qu'à 51 ans , le Bouddha aurait enseigné à 5000 moines, nonnes et laïcs , la nature ultime de toute chose .

Le patron traduit , et explique que ce ne sera probablement pas possible , qu'il faut monter en calèche , sauf autorisation spéciale de la police ....nous nous rendons au commissariat et en effet , la commissaire refuse .
J'irai donc en calèche , et le rickshaw reviendra plus tard pour m'emmener à Nalanda .

La calèche est vite trouvée , mais le cheval rechigne , il ralentit souvent . 
Dans un embouteillage , il se retourne pour faire demi-tour et il faut le tenir un moment en marchant près de lui . ( Au retour, il sera beaucoup plus coopérant , visiblement content de rentrer à l'écurie )

Au pied de la colline , les calèches attendent dans un parking spécial calèches , pendant que leurs passagers montent en téléphérique .
On aperçoit sous le téléphérique , les télésièges , qui ont peu de succès .



La plupart des visiteurs ne viennet  pas au Pic des Vautours , mais  viennent voir le Stupa de la Paix , le Shanti Stupa , le même que  celui de Delhi .




Ceux à qui je demande où se trouve le Pic des Vautours n'en savent rien . Certains me montrent des photos d'eux devant le payasage montagneux ...c'est ça, le Pic des Vautours , selon eux

Heureusement , je me souviens avoir lu qu'après le grand stupa , il y en a un petit puis qu'il faut descendre par un "chemin cérémoniel" qui avait été construit par le roi Bimbisara ....et ainsi, je trouve

Après ces balades en calèche et téléphérique , je rejoins l'hôtel où mon rickshaw préféré de Rajgir m'attend déjà . ...Je mange d'abord un petit bout et on y va .

En route pour le site archéologique de Nalanda . 

Le trajet dure une trentaine de minutes .

A l'entrée du site , une stèle explique qu'au 5e siècle de notre ère , l'université monastique de Nalanda attirait des étudiants de nombreux pays , y compris des étudiants chinois .
On y étudiait la théologie , la grammaire , la logique , l'astronomie, la métaphysique , la médecine , la philosophie .
La plupart des grands maîtres bouddhistes indiens qui ont vécu entre les 5e et 12e siècles , ont étudié et enseigné ici . Parmi eux , on trouve les noms de Vasubandhu, Nagarjuna , Asanga , Dharmakirti , Shatarakshita , etc ...

Cette université a été fondée au 5e siècle par Kumaragupta , de la dynastie Gupta .
Ensuite, entre les 8e et 12e siècles, les Rois Pala de l'Est de l'Inde ont continué d'apporter leur soutien à l'université . 
Celle-ci sera finalement détruite au 12e siècle lors des invasions musulmanes dans le Bihar .

Les fouilles conduites entre 1915 et 1937 , puis entre 1974 et 1982 , ont fait apparaître  6 temples en briques et 11 monastères , sur une superficie d'un kilomètre carré .
Les fouilles ont aussi exhumé des statues en pierre , en bronze et en stuc  de divinités hindoues et bouddhistes , ainsi que des plaques en cuivre , des pièces de monnaie , des terracotta , des poteries , etc ..., exposées dans le musée .

Le site m'a semblé vraiment beau et bien entretenu .

En arrivant à l'hôtel , de retour de Nalanda , la cour est méconnaissable : un  bus touristique y est arrêté , une vingtaine de marchands déballent des  amas de tissus et autres marchandises .
Pour qui, tout ça ? Pour les passagers du bus , tous Indiens, qui vont passer la nuit dans l'hôtel .

En montant les escaliers vers ma chambre , c'est clair que l'ambiance a fort changé depuis le matin . On entend crier ( que dis-je ? hurler ) partout , et des gens courent de tous les côtés .

Le restaurant étant ouvert, je m'y assieds . Mais le garçon qui apporte les tchaïs le matin m'explique par gestes que je dois manger dans la chambre , et il monte avec moi, le menu à la main . Je n'ai aucune envie de manger sur mon lit dans tout ce vacarme , mais comme il ne comprend pas , je monte , on verra ensuite .

Et je vois : une fois arrivés , il sort son téléphone pour faire des selfies de nous deux dans la chambre . ....Ah non, là, pas question ...je le pousse vers la porte et redescends .....je le vois se plaindre auprès de son patron , qui vient vers moi . Il souhaite que je lui donne ma clé ....pour nettoyer la chambre . C'était donc ça qu'il était sensé faire , le serveur de tchaï ! 

Le patron me rend la clé une quinzaine de minutes plus tard , et quand je reviens , ma chambre sent bon le propre

J'entends de grandes discussions dans le couloir . Des femmes font claquer la porte de leur chambre encore et encore .....Après un petit temps , je viens voir ce qui se passe ....elles n'ont pas compris comment fermer leur porte de l'intérieur en appuyant sur le bouton au centre de la poignée avant de sortir ....Je vais dans chaque chambre montrer comment faire , et tout le monde est ravi .

Demain, mes voisins d'un soir  se rendront aux sources chaudes du temple de Lakshmi Narayan , à 2 kilomètres de Rajgir . 
Mais avant cela , les marchands les attendront encore de pied ferme devant l'entrée de l'hôtel .

Quant à moi, le lendemain matin , j'ai littéralement fait un bond hors de la salle à manger de l'hôtel ....C'est qu'on y faisait griller de grandes quantités d'ail , et que cette odeur ,quand elle est concentrée , a sur moi un effet vomitif assez prompt ....je suis partie à la recherche d'une autre gargotte , mais c'était trop tôt , tout était encore fermé ....Et des bananes , il doit bien y en avoir quelque part ,des bananes ? ....Mais oui, il y en a , et même beaucoup ....j'ai ainsi dégusté une dizaine de petites bananes en me baladant  dans l'ambiance matinale de la Cité des Rois ( c'est le surnom de Rajgir ) .

En cours de route, un camion m'a aspergé les jambes d'un jet à l'horizontale : c'est le service de nettoyage des routes  , qui vient mouiller la poussière . Ainsi, pendant une petite heure , elle ne vole pas , mais on est dans la boue . 

Dans certains villages , c'est avec l'eau d'une vieille bouteille qu'on mouille les routes , parfois certains disposent d'un tuyau d'arrosage .

On mouille , donc , mais jamais on ne ramasse . C'est  à recommencer chaque jour .

Dans certains villages , on ne mouille pas , on balaye vers le bord de la route . La poussière est ainsi bien rangée , jusqu'au prochain coup de vent . La pluie se chargera de la transformer en boue pour une durée plus ou moins longue en fonction des intempéries .



Telles sont mes réflexions matinales ....

Le check-out est à 10 heures à l'hôtel , mais le patron m'a dit que jusqu'à 12h c'était bon .
Je me prépare donc tranquillement ....paye mon séjour , sors de la cour et suis tout de suite abordée par un conducteur de calèche , qui me conduit à la gare routière pour un mini prix .

Je somnole ensuite pendant tout le trajet vers Gaya et à l'arrivée , un Indien me prend sous son aile pour prendre un rickshaw collectif ( bien bourré , avec des sacs partout ) , puis un deuxième  ( tout aussi bourré ) . Je me dis souvent que l'avantage de tout ce bourrage , en cas d'accident , c'est que cela devrait amortir les chocs .

Un 3e rickshaw ensuite , jusqu'au Kalachakra ground . C'est par là que je loge .

Ici aussi , l'ambiance est changée depuis mon départ à Rajgir . On est en train de monter les immenses tentes blanches qui feront office de dortoirs , de salle à manger , de cuisine , de salles de douches et toilettes ....de la mi-décembre à la fin février , qui correspond à la ( très) haute saison à Bodhgaya . Le patron du restaurant où je m'installe m'explique que tous les hôtels et guesthouses sont réservés , certains depuis un an , et que selon les propriétaires , les prix doublent ou triplent .

Je crois qu'il exagère , mais juste un petit peu .

En attendant , je m'installe avec plaisir à la table d'un couple de Français , qui entendant mon accent  , m'ont invitée . Ils sont ici pour tout un mois car ils sont invités à un mariage .
Je n'ai pas retenu tous les détails de l'organisation , mais c'est énorme .
Le mariage durera plusieurs jours , mais pour le moment , ils en sont aux préparatifs du mariage , qui durent eux aussi plusieurs jours . Tous les invités sont coiffés et maquillés chaque jour et portent des vêtements somptueux .
Ils m'ont montré quelques photos des préparatifs , qui me font penser à un film de Bollywood ....tout cela pour 50 000 euros " seulement" , aux frais des parents de la mariée .

....on est loin des bouteilles d'eau pour mouiller la route ....

Ils logent dans le même guesthouse que moi avant de partir à Rajgir . Je n'ai rien réservé pour mon retour , mais je reçois la clé de la même chambre , pour le même prix . Super !

Quelques considérations pratiques à propos des transports dans le Bihar.

J'ai évoqué au début la difficulté de circuler par ici .
Déjà pour arriver de Patna à Bodhgaya , j'en ai parlé plus haut .

Pour aller de Bodghaya ( Bihar ) à Varanasi ( Uttar Pradesh ) , un trajet qui s'annonce facile de prime abord : 250 à 300 km selon la route empruntée  , deux  villes touristiques , en novemmbre , donc avant le rush de fin d'année ,  il faut s'armer de patience , même si ce n'est pas la grosse galère non plus .

Le vendredi 24, je me suis adressée à une agence pour réserver un billet de train au départ de Gaya pour Varanasi pour le vendredi suivant , et ça a tout de suite eu l'air compliqué : rien avant une vingtaine de jours ...., peut-être un billet tatkal ? mais il faut aller vite , les billets partent en quelques minutes ...je pourrais vous trouver une voiture pour le 10 décembre ....ne prenez pas le bus , c'est lent ....
Hum bon , je me dis qu'il n'a peut-être pas toutes les infos nécessaires et que j'essayerai ailleurs .
Le lendemain je reçois un message me disant qu'il a trouvé une place pour la date demandée ....en 3e classe .
Ouais , je dirais oui pour la 3e classe en ayant les mains libres , mais pas avec des bagages , même si les miens ne pèsent que 9 kilos .

....petite visite dans une autre agence : Oh le train , c'est compliqué , prenez plutôt le bus qui part de Bodhgaya . Le trajet dure 7 heures .
Sinon, je peux vous trouver une voiture pour 4000 Rs .

...en visitant les temples , je suis aussi entrée dans certaines agences . Pour le train, c'est niet partout . Le bus , c'est possible mais ils déconseillent et proposent une voiture pour 7000 Rs  ( ça a l'air d'être le prix courant )

....je finis par opter pour le bus et paye mon billet ( dans la 2e agence )

...Seulement la veille du départ, mon nez est une vraie fontaine et j'ai le ventre fort perturbé . Je ne me vois pas passer 7 heures en bus comme ça .
....retour dans la 2e agence . Son offre de voiture pour 4000 Rs tient toujours . Marché conclu pour demain matin . " Give me five ! " Le patron aime bien dire ça .   Et on scelle en buvant un tchaï .
J'aurai bu 3 tchaï chez lui : un quand j'ai acheté une carte sim, un 2e pour le billet de bus , et un 3e pour la voiture .

Bref, en bus  , c'est possible , en réservant un jour ou deux avant .
Le train , c'est devenu plus compliqué , je m'en rendrai encore compte plus tard dans mon voyage .
En voiture, c'est possible, même pour le lendemain avec un peu de chance , mais ça vaut la peine de s'adresser à quelques endroits , le prix variant presque du simple au double d'une agence à l'autre .

Pour clore la partie " Bihar " de mon voyage ,  quelques petites lumières   ( Simplement "lampes à beurre" ou "Lampres de Sagesse " au choix ) .

Bonjour Moushika

Je viens compléter la liste de tes lecteurs  
Rentrant d'Inde je suis particulièrement intéressée de découvrir une autre région que le Rajasthan.
Merci pour ce récit.

Bienvenue, Kate !

Comme tu t'intéresses déjà à une nouvelle région en Inde , je devine que tu as aimé ton dernier voyage 

A bientôt 

Point de vue pratique , le trajet a été impeccable . La voiture était bien au lieu de rendez-vous à 7h , J'ai payé à l'agence avant de démarrer , le chauffeur était discret . Nous avons pris tranquilement  un petit-déjeûner  dans un dhaba , en cours de route , puis roulons , roulons ....

Mais jamais , vraiment jamais , je n'avais fait un trajet aussi laid , du début à la fin , pendant 7 heures entières . La plus grande partie du temps , nous roulions  entourés  de camions  sur cette route à trois bandes des deux côtés , dans une grosse couche de pollution et de poussière brune , sous un ciel gris , par moments sous la pluie . Côté bâtiments , on dirait souvent que tout a été bombardé .
J'ai compris plus tard pourquoi nous étions tant entourés de camions . C'est que nous roulions sur la " Grand  Trunk Road " , un des réseaux routiers principaux de l'Asie du Sud , depuis plus de 2000 ans ( ou 2500 ans selon certaines sources ),  qui part du sud du Bangladesh et va jusqu'en Afghanistan .

...." Regardez ! Regardez encore ! Les chumars ( Intouchables ) , les banquiers , les bricoleurs , les barbiers et les lapins , les pèlerins et les potiers , tout ce monde qui va et vient . C'est pour moi comme une rivière dont je me retire comme une bûche après une crue . Et véritablement , la Grand Trunk Road est un spectacle merveilleux . Il coule tout droit sans encombrer le trafic indien sur quinze cents milles - un fleuve de vie comme il n'en existe nulle part ailleurs dans le monde . "   
 Voilà ce qu'en disait Rudhyard Kipling en 1901 dans son célèbre roman " Kim" .
 A plus de 120 ans d'intervalle , nous n'en avons visiblement pas eu la même impression . 

En arrivant à Varanasi , je suis tout de suite mise au parfum . " Varanasi is an expensive  city " me dit l'hôtelier qui me propose une minuscule chambrette de 2 mètres carrés pour 2000 Rs .
J'entends , je ne vais pas te croire sur parole , toi .... 
Et je fais bien . Je trouve très vite  une grande chambre carrée , avec une grande salle de bains , et un personnel charmant ,  pour 1800 Rs .


Le soir , comme en Inde , on passe fréquemment d'un extrême à l'autre , les bords du Gange , au crépuscule , après la pluie , apparaissent tout simplement féériques .

                                                       


.....plus de photos un peu plus tard 

Il semblerait que Bénares a beaucoup changé près du grand temple, les maisons ont été détruites .
Merci pour ton compte rendu qui me remémorise d'anciens souvenirs.

Le lendemain, il a beaucoup plu . En me baladant sous mon parapluie le long du Gange , me sont revenues des images , non pas avec nostalgie , mais des images qui rappellent que tout change continuellement .....On passe dans un endroit unique comme Varanasi .....on y repasse , quelques années plus tard ....puis on y re-repasse ....

...Et ça donne quelque chose comme ceci :

pendant l'hiver 1998 :











en décembre 2006,

...en avril 2009, sous plus de 40 degrés









...5 ans plus tard ,

....et maintenant, entre deux averses 













.....ça change , mais Varanasi reste Varanasi  .....

@ Mariejo

 "Il semblerait que Bénares a beaucoup changé près du grand temple, les maisons ont été détruites .
Merci pour ton compte rendu qui me remémorise d'anciens souvenirs."




Pour l'espace autour du temple , à vrai dire , je ne pourrais pas te répondre .

Mais ton intervention est tombée bien à propos , quand moi aussi , je me remémorais   


A bientôt pour la suite 

De Varanasi à Sarnath 


Que voilà un trajet facile
Les rickshaws ont l'habitude de faire des aller-retour Varanasi-Sarnath et d'attendre leurs passagesr à Sarnath pendant qu'isl visitent les ruines et le musée .
Pour moi, ce sera un aller-simple car j'ai décidé de rester une semaine à Sarnath .

Ce qui rend cette petite ville chère à mon coeur , c'est d'abord la famille chez qui je vais loger . 
Il s'agit de Jaïn Paying Guesthouse . Je ne fais pas de pub étant donné que le guesthouse ne prend plus de nouveaux clients . Quand je l'ai connu il y a une dizaine d'années , il était conseillé dans les lonely Planet , tant en Français qu'en Anglais , et les visiteurs étrangers étaient nombreux . Cela donnait le soir une grande table très animée ....car le guesthouse est en réalité une pension de famille . On peut y prendre les 3 repas , ce qui est bienvenu étant donné qu'il y a peu de restaurants à Sarnath .

Maintenant , la table est toujours aussi animée , mais les hôtes sont surtout des proches : des voisins , un ouvrier passé pour réparer quelque chose , les enfants de l'école sponsorisée par Monsieur et Madame Jaïn , des amis et quelques hôtes du guesthouse ......

A part un ordinateur portable , discret sur un coin de table , la maison a peu cédé à la modernité . 
Aucun recouvrement sur les sols ,
 pas d'eau chaude ( mais on peut demander d'en faire chauffer ) ,
on mange chaque jour les légumes frais achetés au marchand ambulant qui crie dans la rue pour annoncer son arrivée ,



les oiseaux sont chez eux et reçoivent à manger dans la salle à manger ,





pas de wifi ,
salle d'eau à l'indienne ( seau et 2 petits pots ) mais toilette toute neuve dans chaque chambre ,
On cuisine debout dans la grande cuisine , mais on fait la vaisselle accroupis dans la pièce à côté ,
toutes les portes restent ouvertes , 
la terrasse sur le toit , couverte de fleurs, est un lieu de rendez-vous , la famille étant active dans la vie sociale de Sarnath ,





le soir , on déroule la moustiquaire , bienvenue même en décembre .



Pour le nettoyage , des petits balais sont mis à disposition 

Pour les repas : petit-déjeûner indien ou porridge,au choix .
Thaly varié vers 14h puis 19h , pris avec la famille et les amis du jour .
J'adore cet endroit !

A plus de 120 ans d'intervalle , nous n'en avons visiblement pas eu la même impression

A l'époque, il y avait sans doute de la poussière mais moins de pollution

A plus de 120 ans d'intervalle , nous n'en avons visiblement pas eu la même impression

A l'époque, il y avait sans doute de la poussière mais moins de pollution

Beaucoup moins de pollution , et beaucoup plus de verdure . 

Tous ces hangars inachevés qui donnent une impression de destruction n'existaient pas  .

La population indienne ( actuels Bangladech et Pakistan compris ) était de 240 millions d'habitants en 1901 , ça laisse rêveur . 

Beaucoup de véhicules étaient des charrettes à bras et des calèches . Des troupeaux circulaient aussi sur la route, sur leurs pattes , pas en camion .

Un autre monde , que j'aurais probablement fort apprécié .

Heureusement, les routes indiennes ne sont pas toutes des Trunk roads , loin de là .

Bonjour Moushika,

Je suis avec beaucoup de plaisir ce carnet. J'apprends à "connaitre" ces petits bouts de cet immense pays où je n'ai aucune envie d'aller même si tes descriptions mots-photos me font penser que j'ai peut-être tort  .
Merci pour le partage...

Merci de me lire , Dolma 

Peut-être ces "petits bouts " te donneront-ils envie d'aller toi aussi dans ce grand pays . Mais y aller en esprit est bien agréable aussi . 

Bonne lecture !

Un peu d'histoire .

Après avoir atteint l'Eveil à Bodhgaya , le Bouddha s'est rendu  à Sarnath , qui s'appelait alors Isipatana . L'histoire raconte que c'est ici qu'il a " mis en mouvement le premier tour d'enseignement de la Loi ", qu'il a donné son premier enseignement , à  ceux qui sont ainsi devenus ses 5 premiers disciples .

Ensuite , il est venu souvent à Sarnath pendant la mousson , où il logeait avec ses moines dans des cabanes , le Bouddha , de même que les sadhous , ne circulant pas pendant la saison des pluies . 

Au 3e siècle avant J-C , l'empereur Ashoka  , après être devenu bouddhiste , a fait construire de nombreux monastères et stupas à Sarnath , monastères dans lesquels ont vécu de nombreux moines , jusqu'à ce que l'ensemble soit détruit et pillé lors des invasions afghanes puis des invasions des sultans de Delhi .

Après cela , la ville est tombée dans l'oubli .

Ce n'est que dans le courant du 19e siècle que des archéologues britanniques s'y sont intéressés . 


Dans un grand parc , on peut visiter le site des ruines archéologiques , situées à proximité du musée .

J'ai eu une drôle de surprise en arrivant devant l'entrée : pas de billetterie . Juste un énorme QR Code , par l'intermédiaire duquel on nous demande de payer via nos smartphones .
Pas possible pour moi n'ayant pas d'accès bancaire via mon smartphone .

Pas de visite de ruines  donc . Pas grave, je les ai déjà vues .
Pour les lecteurs qui ne les connaissent pas , ce sont donc des photos de 2014 que je présente ici .
En regardant au travers des grilles , il m'a semblé qu'elles n'avaient pas changé . Que sont 10 années pour des ruines âgées de 23 siècles ?

C'est ici que l'on trouve , parmi les ruines de divers temples et stupas , le grand stupa de Dhamekh , sensé être construit à l'endroit où le Bouddha aurait donné son premier enseignement .
Les parties les plus anciennes datent du 3e siècle avant J-C ( de la période d'Ashoka , donc ) 











On trouve aussi le pilier d'Ashoka qui a mesuré plus de 15 mètres de haut , mais dont il ne reste pas grand chose . 



Autrefois , il était orné du " Chapiteau à quatre lions " . Celui-ci  se trouve maintenant dans le Musée .  C'est ce chapiteau qui est devenu l'emblême national de l'Inde .

Pour visiter  le Musée , même problème à l'entrée que pour le site archéologique .
J'ai expliqué au gardien que j'aimerais beaucoup payer, que si quelqu'un voulait le faire pour moi avec son smartphone , je rembourserais immédiatement cette personne ....il a hésité un instant , puis grand sourire et large geste de la main : " No problem !" , m'indiquant que je peux entrer .

J'ai ainsi pu revoir ce musée pimpant que j'aime beaucoup , très riche en statues hindoues et bouddhistes .

merci Moushika pour cet agréable carnet. C est un plaisir que de le suivre d autant que nous avons visité certains endroits que nous revoyons avec plaisir.

Un grand merci à toi, Chatounette , pour les encouragements .

Je suis contente de te rappeler de bons moments 

En plus récent , au début de la rue piétonne après le Vaishali restaurant , on arrive très vite au  temple construit en 1931 par la Mahaboddhi Society , le Mulgandha Kuti Vihar .




A sa  gauche , des statues représentent le Bouddha et les 5 premiers disciples , que l'on habille  certains jours de vêtements jaunes et les autres jours, de vêtements rouge foncé .



Dans le jardin , une statue du fondateur de la Mahabodhi Society , qui en mourant , a fait le souhait de naître 25 fois en Inde pour aider le Bouddhisme !



On y trouve aussi un Arbre de la Bodhi : une pousse de l'arbre d'Anuradhapura au Sri Lanka , lui-même considéré comme une pousse de l'arbre de Bodhgaya .



Et aussi une énorme cloche , que l'on frappe manuellement , plusieures fois par jour et qui me réveille quelques fois chaque nuit , la fenêtre de ma chambre étant tournée vers le jardin de Mulgandha Kuti Vihar



C'est dans ce temple , aux murs décorés de fresques relatant la vie du Bouddha ,  que le premier sermon  est psalmodié chaque soir . Ce n'est pas un enregistrement mais des moines qui récitent en direct  .



Au coucher du soleil , l'ambiance a quelque chose de magique  , le soutra en fond sonore , les pierres blondes éclairées de jeux de lumières , tandis que les gens venus de tous les pays circulent tranquillement .





       

Bonjour moushika,

Je suis avec plaisir ce voyage. En plus, le rappel au début m'a permis de découvrir le précédent dans l'Himachal Pradesh tout aussi agréable à lire.

[size=30]On parle beaucoup  ( du moins ici à Bodhgaya [/size][size=30] ) de l'Eveil du Bouddha à Bodhgaya , sous un arbre Pipal ( ficus religiosa ) .[/size]

Des figuiers sacrés, il y en a plein  près de tous les temples et des ruines nombreuses ici à Chiangsaen, au nord de la Thaïlande. Ils sont  souvent entourés d'un large tissus jaune ou rouge , les gens s'inclinent et le prient comme ils le feraient pour une statue. Près du tronc parfois, des perches se terminant en fourche sont là pour supporter les plus  grosses branches. Quelquefois, une petite maison pour y abriter les esprits est à son pied avec des offrandes. Les thaïs, comme beaucoup de gens en Asie voyagent de plus en plus quand ils en ont les moyens . S'ils choisissent l'Inde, Bodh Gaya  est certainement une de leur destination privilégiée .

[size=30]J'ai eu une drôle de surprise en arrivant devant l'entrée : pas de billetterie . Juste un énorme QR Code , par l'intermédiaire duquel on nous demande de payer via nos smartphones .[/size]
[size=30]Pas possible pour moi n'ayant pas d'accès bancaire via mon smartphone .[/size]

«Bien»venue dans le qr monde 

Merci, Yvesguillem, 

De ton côté , tu viens de me rappeler combien la Thaïlande est un régal pour qui comme moi aime se promener autour des temples 

S'ils choisissent l'Inde, Bodh Gaya  est certainement une de leur destination privilégiée .

Oui, d'autant plus qu'ils peuvent rejoindre directement l'aéroport international de Gaya au départ de Bangkok .

Un grand Bouddha thaïe sourit dans le hall d'entrée .