Voyage au Maroc sous le Covid : septembre et octobre 2021

Ici, la célèbre Squala d'Essaouira . J'y serai pratiquement seul ! . Cà ne devrait plus jamais se reproduire , alors j'en profite .... 



Essaouira est une ville qui ne laisse pas indifférent . Je me souvient toujours de la première fois où je l'ai découverte : un vrai choc émotionnel ....
Un forme de beauté unique, que j'ai retrouvé plus tard dans une ville comme Chefchaouen dans le Nord du pays .
Hors des artères commerçantes, il faut aussi s'enfoncer dans les ruelles, les passages couverts, ...







Et toujours un festival de couleurs et d'odeurs . Que du bonheur . Je passerai beaucoup de temps dans les boutiques, à discuter avec des commerçants qui ont tout leur temps faute de clients . 




Madame achètera un tapis qui est bien arrivé en France. 



Ici, près du marché des poissons, au coeur de la ville .

Nous profiterons de notre séjour pour aller au cap Tafelney, à une trentaine de kilomètres de la ville, vers Agadir . Je connais déjà cet endroit préservé qui m'avait beaucoup plu lors d'un précédent séjour . L'endroit est absolument préservé du tourisme : un port traditionnel et une immense plage de sable fin . 
En ce mois de septembre , l'eau s'est bien réchauffée et la baignade est agréable .

En arrivant, on surplombe le site : vue grandiose . L'endroit ressemble beaucoup à certaines plages de la pointe bretonne, du côté de la presqu'île de Crozon et de la baie de Douarnenez . 



Ce matin là, une brume de mer enveloppe toujours les lieux et se dissipe doucement .
Sur plusieurs centaines de mètres, une enfilade de petites maisons de pêcheurs, toutes identique, surprend .



En descendant des hauteurs, on arrive directement sur le port . L'endroit peu sembler sale, mais c'est le lieu de vie de cette communauté . Il faudra juste traverser la zone d'échouage des barques , à peine 100 mètres, et on débouche sur une plage exceptionnelle  .






Voila : seul au monde, ou presque . Seul touriste en tout cas, c'est sûr .... la plage est à vous .



Demain, retour  sur Casa et Rabat .

quel plaisir de voir des photos d'Essaouira, ville qui a beaucoup de charme. Ah les splendides tapis berbères !

et j'imagine qu'on peut toujours manger des sardines grillées sur le port ?

Bonjour Dominique !
enfin te revoilà sur un forum et ça me fait bien plaisir de dévorer tes écrits.

Ta prose est unique, enjouée, objective et regorge de détails pertinents, encore merci pour tous (et pour ceux qui ne te connaissent pas encore).

Très bonne continuation, ne change rien.

Amitiés du Noooord. Jean.

Tes carnets de voyage sont toujours aussi précis , détaillés et les photos superbes .
Je descend dans le sud avec toi ….

Bonjour Dominique,

Contente de te retrouver ici et que tu démarres la rubrique Maroc.
Et de quelle manière ! 
Toujours aussi intéressants tes carnets.

Rabat s’est considérablement embellie, c’est une très belle ville.
On ne peut pas comparer avec Marrakech, elle sont totalement différentes et c’est ça le charme du Maroc.
Mais quand  je retourne à Rabat, je suis toujours étonnée par la courtoisie des gens.
Les taxis mettent d’eux mêmes leur compteur et s’arrêtent pour laisser passer les piétons.
Tu ne vois pas ça à Marrakech 

Je te suis dans ta descente vers le sud…

Grace à Hannah, je découvre ce forum et viens d'y retrouver quelques familiers de VF et espère bien faire connaissance de beaucoup de nouveaux inscrits.
En attendant, je vous transmets mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
Alain

Quant à Louvilune, je n'oublie pas l'invitation

Darzel, toujours superbe et précis, bien documenté.
Merci

Hannah,Lagardevicto, Darzel(dominique), Louvilune etc...  
sympa de vous retrouver ici en 2022 ,à bientôt avec l'espoir
de retourner dans cet attachant pays au plus tôt

Amicalement

BernardBayle a écrit:Hannah,Lagardevicto, Darzel(dominique), Louvilune etc...  
sympa de vous retrouver ici en 2022 ,à bientôt avec l'espoir
de retourner dans cet attachant pays au plus tôt

Amicalement

Salut Bernard , nous voilà donc tous réuni pour commencer l’année , un grand merci à Déborah qui a permis cet événement .
Plein de vœux de bonheur , de santé et vivement qu’on se retrouve tous là bas . 
Cordialement , Hannah

Deborah a écrit:quel plaisir de voir des photos d'Essaouira, ville qui a beaucoup de charme. Ah les splendides tapis berbères !

et j'imagine qu'on peut toujours manger des sardines grillées sur le port ?

Oui splendide !

Nous devions y aller depuis Marrakech lors de notre séjour en novembre 2014 mais route coupée à cause d'inondations.
Bon on ne s'est pas ennuyé à Marrakech mais c'était dommage.
Ça semble tout mignon et moins oppressant dirons nous.

Ah je me régale avec ce carnet !

Par contre je me demande comment est la conduite au Maroc ?

Bonjour et merci à ceux qui suivent ce carnet .

J'ai aperçu 2 questions dans les commentaires :
- Pour Deborah, oui, les petites gargottes à poissons à l'entrée du port d' Essaouira existent toujours  .
- Pour Miranda Mouse, la route Marrakech-Essaouira est désormais une belle 4 voies . On rejoint l'autoroute  Marrakech-Agadir après Chichaoua . C'est la route que j'ai prise pour remonter vers le Nord, mais çà m'a rallongé je pense . Depuis 2014, le Maroc a beaucoup développé son réseau routier et autoroutier et les cartes ne sont plus à jour, en particulier la 742 de Michelin qui n'a pas été mise à jour depuis une éternité  .

Et donc me revoici près de Rabat .

Salut, 

J'ai remarqué que sur les forums, on parlait assez peu de la gastronomie locale . 
Pourtant, une des premières émotions que nous donne ce pays, c'est ses étals, dans les souks . 

Il y a à Bouznika, où je séjourne, un immense souk hebdomaraire, souk el khemiss, c'est-à-dire le souk du jeudi . C'est le deuxième plus grand souk que j'ai vu, après celui de Médiouna à 10 kms de Casablanca . Ce sont d'anciens souks ruraux qui ont grossis démesurément à proximité des villes . 
Celui de Bouznika est fermé cette année car il déménage . Situé au coeur de la ville, la pression immobilière a eu raison de lui . Et donc, pour l'instant, nombre de petits marchands se sont installés dans les rues de la ville qui est devenue, par la force des choses , un autre immense souk, mais permanent celui là  . 




Je passe presque tous les jours par là . Cette année, je remarquais dès le premier jour de petites charettes un peu partout  où les petits paysans du coin étalaient grappe par grappe un bien joli raisin . Un acheteur francophone m'éclaire et me dit qu'il y a ici (à Bouznika, Cherrat, Ben Slimane, Shrirat ) une variété locale extraordinaire au goût . En fait, je n'ai jamais mangé de raisin aussi bon et vraiment, ce raisin est digne des plus grandes tables . Je pense qu'il s'agit de chasselas . Et il faut être là de fin août à début octobre pour en avoir, ce qui explique que je sois passé à côté de nombreuses années ....



Les fruits de saison sont exeptionnels au Maroc : l'orange navel en hiver, la fraise dès mars , puis la pastèques , les melons, les figues en août/septembre, le raisin, l'arbouse ( fruit de l'arbousier ) vers la Toussaint . Les prix : 20 dirhams le kilo pour le raisin, la pastèque, les figues . 
Sans oublier la petite banane de Tamri : Tamri est une bananeraie à 50 kms au Nord d'Agadir . Elle produit de petites bananes très goutues, qui se dévorent en 2 ou 3 bouchées .
Si vous passez par là, à ne pas manquer .

Un festival de couleurs et d'odeurs .



A côté de ces grands souks, il y a le vrai petit souk rural, où dominent les légumes, base de l'alimentation . J'apprécie le mercredi celui de Mansouriah, village situé à l'entrée de Mohammédia . Les carioles à cheval s'y alignent à l'ancienne . Ma belle-mère rempli mon coffre jusqu'au plafond : elle décide, .... c'est elle la cuisinière n'est-ce-pas !



Et donc, avant de manger le couscous , il faut acheter les légumes, ...puis on laisse faire les pros .

Le couscous reste le plat familial par excellence : c'est le plat qu'on vient manger " chez maman" après la prière du vendredi (et parfois le dimanche quand la famille se rassemble) .J'ai beaucoup d'admiration pour ces femmes qui , contre vents et marées, tiennent leur maison et leur maisonnée sans fléchir pendant des décennies . Mina, ma belle-mère, fut réservée pour le mariage à 9 ans, mariée à 12 ans, eu son premier enfant à 14 ans, fut veuve à 34 ans avec 6 enfants .... et tout çà, çà tient debout ( à 75 ans maintenant ) , çà tiend la maison et çà cuisine jour après jour pour nourrir les enfants, les petits-enfants....  Chapeau bas .

Donc Couscous pour tous . J'ai toujours droit à une assiette et des couverts car je n'ai jamais pu me faire à cet art de manger avec les doigts . Mes filles le font très bien, mais moi , c'est foutu . Je salis tout ....J'ai honte ....



Le complément indispensable du repas : la méga pastèque et le plateau de fruits . Ici, la bête fait 24 kilos et se fera dévorer dans la journée .



La cuisinière marocaine fabrique de nombreuses variétés de galettes et pains  . Tout est fait maison. Le plus connu est le msemen, une sorte de crêpe à l'odeur délicieuse qui se consomme par exemple, avec du miel . Il y a aussi le mille-trous ( ou miltrou ? ), ou le batbot, un pain épais qu'on voit ici dans la poêle , et plein d'autres variétés .... Ces pains sont aussi le complément du thé à la menthe au petit déjeuner . 




Bon appétit .



Il ne faut jamais manquer une occasion d'aller chez l'habitant : je me souviens être allé dans une toute petite ferme misérable, toujours avec Mina, dans son village d'origine . Un poulet bien vivant accroché par la patte nous attendais à l'entrée . Quelques heures plus tard, nous mangions le couscous assis autour d'un grand plat posé par terre car il n'y avait aucun meuble dans cette fermette ... un bon souvenir . La jeune patronne de 14 ans tenait déjà sa maison, épaulant sa mère . A ses 16 ans, j'avais été invité à son marriage ( mais je devais rentrer en France hélas ) . 
Cà se passe comme çà à la campagne ...

Je me rendrai chez Zohra, une belle-soeur , qui est un vrai cordon bleu . C'est la reine de la pastilla qu'elle sait faire fondante, alors que presque toujours, elles sont beaucoup trop sèches . Ici , elle est au poulet, mais elle se fait aussi au pigeon . Un délice !



La gastronomie marocaine est reconnue comme une des meilleures du monde et doit faire (aussi) partie du voyage, de la découverte , mais c'est un si vaste sujet . A chacun de découvrir .

Fin septembre mon épouse rentre en France et je passerai novembre en solo au Maroc, avec de nouvelles balades, dont un séjour dans le sud .
A suivre .

Darzel a écrit:Salut, 
Il y a à Bouznika, où je séjourne, un immense souk hebdomaraire, souk el khemiss, c'est-à-dire le souk du jeudi . C'est le deuxième plus grand souk que j'ai vu, après celui de Médiouna à 10 kms de Casablanca . Ce sont d'anciens souks ruraux qui ont grossis démesurément à proximité des villes . 

Oh Dominique, tu nous mets l'eau à la bouche !

c'est vrai que les souks sont extraordinaire au Maroc, et les fruits, toujours de saison, j'en ai un souvenir inoubliable. Les figues de barbarie soigneusement épluchées devant toi, les fraises bien alignées dans leurs jolis paniers, les figues fraiches cueillies le matin même dans la région de Meknes pour arriver au souk de Fes, les melons, les pastèques, les ananas, les légumes même qui ont une telle saveur !

Avant de faire une descente dans le sud du Maroc, j'ai tout mon temps pour également me promerner dans Casablanca . La ville est largement en chantier, comme Rabat, mais ici, on a plutôt affaire à une course  contre l'asphyxie :il y a des chantiers en permanence , dont la création de nouvelles lignes de tramways  . La ville construit également d'immenses ponts et trèmies ( passage souterrains ) pour absorber le trafic routier . 

Pour celui qui ne connait pas, il vaut mieux se déplacer à pied où en petit taxi ( ou tramway ) .

Le centre construit sous le protectorat est un conservatoire à ciel ouvert des architectures art déco, néo-mauresque et de plein d'autres styles métissés : ici, les architectes avaient carte blanche et s'en sont donnés à coeur joie . J'aime beaucoup m'y promener car l'ambiance y est restée surranée, vieillote . 

A l'entrée du boulevard Mohamed V : les lignes de tram et au fond la tour de l'horloge qui fait angle de la vielle médina . La coupole qu'on apperçoit est due à l'architecte Zevaco, une des plus réputés du Casablanca des années 50/60 . Fermée depuis environ 15 ans, elle surplombe des galeries souterraines et a été restaurée dernièrement . La réouverture du site est imminente je crois .




Le boulevard Mohamed V est devenu piétonnier lors de la construction du tram . Il est bordé par des immeubles de toute beauté . Levez la tête et prenez votre temps si vous passez par la . De part et d'autre, les rues et ruelles regorgent de beaux immeubles .







Sur ce même boulevard se trouve le marché central de Casablanca, un lieu que j'aime particulièrement .  Lors de mon passage, il était vraiment calme et un peu triste . Il doit être rénové également . J'espère que l'âme du lieu survivra ? 



C'est un festival de facades qui sont maintenant protégées . Mais parfois, les promoteurs n'en ont cure : certains immeubles ou villas sont rasés de nuit et les autorités sont mises devant le fait accompli .....










Et on continue vers la plus grande place de Casa.....

Bonjour,

La place Mohamed V est une immense place rectangulaire, ancienne place d'armes, construite sous le protectorat et bordée d'un ensemble impressionnant de batiments administratifs ( justice, douanes, impôts, wilaya de Casablanca, Postes .... )

Le consulat de France se trouve à un angle et vous apercevrez dans le jardin l'immense statue de Lyautey à cheval . Cette place a également été rénovée ces dernières années et désormait un de ses côté est occupé par le " Grand Théatre de Rabat ", tout neuf . Il n'est pas inauguré en raison de la crise sanitaire .
Les casablancais l'appellent plus familièrement " place aux pigeons"






Au fond, le théatre .



Si vous poussez un peu ( 500 mètres à pieds ) , vous arrivez au Sacré Coeur de Casablanca, ancienne cathédrale désaffectée . Restaurée désormais, elle doit devenir un lieu d'exposition, concerts, etc .... Je l'ai toujours connue fermée . J'aimerai bien y entrer un jour .... De là, vous pourrez aller vous reposer dans le Parc de la Ligue Arabe . Cet immense jardin public est un poumon vert de la cité .
Le principal lieu de culte catholique est l'église Notre Dame de Lourdes, boulevard Zerktouni . C'est également un beau batiment connu pour ses vitraux remarquables .




Je reviens par l'arrière du théatre où se trouve des ruelles qui concentrent quelques une des plus belles villas coloniales de la ville. 
Ici, entre 2 immeubles, la facade du Conservatoire de Casa .



De retour sur la place Mohamed V,  vous pouvez visiter La Poste qui est monument historique . L'intérieur est un véritable musée : rien n'a bougé depuis 1930 / 40 ( ? ) . C'est étonnant . Les plafonds de cèdre sont très beaux . Il faut demander pour prendre des photos et veiller à ne pas photographier le personnel ( qui lui  n'est pas d'époque, bien sûr )

 .


Voila, c'était une petite balade dans le centre de Casa.
Pour finir, une photo de 2 petites bidaouias, prise depuis la terrasse de la maison familiale, à Aïn Chock, en banlieue .



La suite arrive .

Continue , je suis ravie de te suivre , d’admirer tes photos . J’avoue que je découvre Casa , du moins en  grande partie .
Les deux petites filles  adorables terminent bien la séquence .

Quel plaisir de voyager au Maroc à travers ce carnet ! C'est plein de conseils avisés et de renseignements pratiques. Quant aux photos, elles sont magnifiques ! Une vraie mine d'infos pour retourner au Maroc dès qu'on pourra refaire nos valises.

Bonjour, 

Je me retrouve seul au Maroc en octobre et décide d'aller vers le Sud, sans idée précise de ce que j'y ferais . Ma première envie est de retourner à l'auberge-camping de Borj Biramane, à Icht . Icht se situe sur la nationale 17, entre Tata et Assa . C'est une sorte d'aimant pour moi car il y a dans ce lieu une ambiance assez unique .

Je ferai escale à Agadir pour une nuit . Je prends l'autoroute vers Marrakech , puis je bifurque  direction Agadir, mais en route , l'envie me prend d'emprunter l'ancienne nationale dans la traversée de l'Atlas . Je sors donc à Imi N'Tanout, petite ville berbère au pied de la montagne . Cette route est désormais bien moins empruntée que par le passé, ce qui  permet de faire des arrêts pour admirer les montagnes . Seul bémol, une présence des forces de l'ordre inhabituelle avec gendarmerie et police, radars en plusieurs endroits, contrôle des papiers .... Difficile à gérer car les vitesses autorisées ( 80,60,40 kms/h ) change sans arrêt . Pénible . 

A Agadir, je loge tout près du grand souk, Souk El Had, qui me semble être en travaux permanents . Cà fait des années que cela dure . Le souk est calme bien sûr . Agadir est pour moi la belle endormie . Cette ville balnéaire vieillit et peut être que le changement de maire va changer tout çà ( il s'agit de l'actuel et nouveau premier ministre du Royaume ) 

Le lendemain, je reprends la route vers Icht, via Tafraout . C'est la traversée de l'Anti-Atlas et de ses magnifiques paysages . Les routes seront quasiment désertes après Aït Baha .
Ces premiers paysages si prenants apparaissent : ksars, agadir perché sur un piton rocheux, douars isolés....




Un arrêt incontournable : la kasbah fortifiée de Tizourgane . C'est une maison d'hôtes . C'est aussi un modèle de restauration du patrimoine par un investisseur privé .




Et pour le plaisir, le même site vu sous un autre angle .



Un gros village à flan de montagne . 

Dans cette région, je fais une rencontre exceptionnelle . Je roule lentement car je me balade et , soudain, un animal magnifique traverse la route juste devant moi , à 20 mètres . Je le reconnais de suite car j'ai pris le temps d'étudier un peu la faune sauvage du Maroc . Il s'agit d'un Caracal, félin grand comme 3 chats environ et reconnaissable à ses grandes oreilles un peu pointues comme un lynx . Bien sûr, la bête ne s'arrète pas pour prendre la pause .... Il déguerpit à une vitesse fulgurante .
 
Voilà . Un instant magique comme le Maroc en réserve parfois .



Je traverse Tafraout et je prends le temps de faire quelques arrêts photos . Les chaos granitique de Tafraout sont une des attractions les plus connue de l' Anti-Atlas .

Merci pour ces premières photos de l’anti atlas qui est ma région de prédilection .

Je te cite : 

« Dans cette région, je fais une rencontre exceptionnelle . Je roule lentement car je me balade et , soudain, un animal magnifique traverse la route juste devant moi , à 20 mètres . Je le reconnais de suite car j'ai pris le temps d'étudier un peu la faune sauvage du Maroc . Il s'agit d'un Caracal, félin grand comme 3 chats environ et reconnaissable à ses grandes oreilles un peu pointues comme un lynx . Bien sûr, la bête ne s'arrète pas pour prendre la pause .... Il déguerpit à une vitesse fulgurante » …

Quelle chance de l’avoir vu , dans ce coin j’ai vu deux fois des gazelles de Cuvier .
J’avais prévu dans mon actuel voyage en Espagne une journée pour tenter de voir les lynx , hélas la sierra s’est retrouvée sous la neige et la route/ piste que je devais emprunter s’est avérée totalement impraticable .

Bonjour, 

Une dernière vue de Tafraout, puis je me dirige vers Icht . Je m'égare et je ferai quelques dizaines de kilomètres supplémentaires avant de rejoindre le village d'Izerbi . Passé Izerbi, sur la gauche, se trouve une belle route goudronnée récente qui va nous amener dans d'excellentes conditions jusqu'aux zones pré-saharienne . 




Cette route ( la R107 ), traverse d'abord des hauts plateaux désertiques, puis , on entrevoit à gauche un canyon qui semble très profond . D'un coup, la route descent en lacets et enfin apparaît, tout au fond, le premier oasis . 
Désormais, zones désertiques et vastes oasis vont se succéder et offrir des paysages de toute beauté . Je me souviens, la première fois où j'avais traversé celui-ci, avoir été acceuilli par une ribambelle d'écureuils de barbarie .







Je referai cette vallée dans la semaine, tranquillement , pour savourer les lieux, et aussi prendre le temps de m'enfoncer dans ces grandes palmeraies .





En seconde partie d'après-midi, j'arrive à Borj Biramane, cette auberge camping assez incontournable dans la région .  Elle se situe à Icht, qui est un oasis situé dans une " Foum", c'est à dire une ouverture dans la montagne permettant à la rivière de passer . La montagne est le Jebel Bani : c'est un pli géologique qui existe sur plus de 500 kilomètres  . Ce pli n'offre parfois aucune ouverture sur des dizaines de kilomètres et le plus souvent, les grands oasis se situent dans ces trouées ( Cluses en français ) .
Sur la photo suivante, un petit morceau de Bani . Ici, nous avons 2 grandes cluses à 8 kms de distance seulement . La seconde est celle de Foum El Hassan .
 . 

Borj Biramane est un endroit où il fait bon poser ses valises pour quelques jours . Planté dans le désert, à quelques encablures de l'oasis, c'est un endroit parfait pour celui qui veut ressentir le désert . En ce lieu, la vue sur le Jebel Bani qui domine l'endroit est impressionnante . 

En ce début d'automne, l'endroit est calme . Les camping-cars sont absents . Je reste 5 jours et seuls quelques retraités font escale . L'établissement n'a jamais fermé pendant le Covid, même si l'activité est minimale .
Il fait très chaud car , hélas, les températures n'ont pas baissées en ce début octobre : entre 38 et 40 ° chaque jour . En début de nuit, qui tombe à 19 heures 30, il fait encore 37 / 35 . Je dois donc m'adapter et je sortirai le matin pour un retour en début d'après-midi . Puis, vers 17 heures, je sors dans le désert pour marcher 2 heures et apprécier le déclin du soleil jusqu'à la tombée de la nuit . La nuit, le ciel étoilé est superbe . 

Tous ceux que j'ai amené là ont adoré l'endroit . J'ai demandé à ma femme ce qu'il y avait de plus qu'ailleurs et sa réponse m'a étonné : le silence . Eh! oui, tout simplement .

Que peut-on faire au milieu de nulle part : marcher dans le désert , regarder le ciel étoilé, aller au souk du mardi à Foum el Hassan, rechercher les gravures rupestres ( préhistoriques) qui sont toutes proches, visiter les oasis proches ( Akka, Tadakoust ) , les greniers collectifs ( Amtoudi), le grand ksar ( ville fortifiée ) d' Assa, etc.... Je n'ai jamais réussi à m'ennuyer dans ce genre d'endroit ....!

A quelques kilomètres, le reg ou désert de pierres .



On trouve également de belles zones de savane . Il n'a pas plu ici depuis près de 10 ans . Tout est sec, mais là où survivent les arbres, la nappe phréatique n'est pas loin . Ces provinces sahariennes seront abondemment arrosées en novembre 2021 ( un déluge semble-t-il ? ) , au point que les agriculteurs d' Assa ont charrué le désert pour y semer cette année .



Depuis 8 ans, je me déplaçais en Dacia Sandero , mais çà restait parfois limité . Désormais , je circule en Duster . J'ai ainsi pu (enfin) utiliser beaucoup plus de pistes , même si je ne fait jamais de hors piste .



Le seul bruit dans cet endroit : les oiseaux . Cà piaille énormement . En fait, on entend bien plus les oiseaux en cet endroit que chez moi, en Bretagne !!!



Le soleil décline . 



Et fini par se coucher .

Bonjour, 

Un matin , je décide d'aller à la recherche d'un site de gravures rupestres signalé depuis la RN 7, en direction d'un oasis s'appelant Tanzida . Pour s'y rendre, il faut foncer par piste en direction de l' Algérie . Je me renseigne auprès de Michel, guide à Borj Biramane , qui m'indique jusqu'à l'accacia sous lequel je dois me garer : "après, me dit-il, tu verras l'armée débarquer et les ennuis commencent .... ". Nous serons en effet tout près du Draa, et donc en zone de conflit Algérie- Maroc .

Pour y aller, la piste rejoint un premier osasis appelé Tighrit, puis à 15 kms de la nationale, nous avons en longeant l'oued Tamanar un second oasis , Tanzida . Celui-ci se meurt de soif et j' n'y verrai âme qui vive . La piste ancienne est souvent doublée d'une piste récente mais peu carrossable : elle est manifestement faite à l'intention des militaires et de gros engins . 

Le lit de l'oued abrite de grands accacias du plus bel effet .







Passé Tanzida, 2 barres rocheuses sont trouées et laissent passer le fleuve qui rejoint le Draa à quelques kilomètres . Entre les 2, se trouvait une guelta, la guelta de Tachokalt, c'est à dire un lac ou étang . Ici vivaient les derniers crocodiles du Maroc jusqu'en 1950 . Aujourd'hui, plus une goutte d'eau ! Sur toutes les hauteurs, d'anciennes fortifications militaires en grosses pierres veillent .Il y a même un vieux ksar .
Sur la photo du dessous, le premier camp marocain est juste à droite , à quelques centaines de mètres .

Les parois rocheuses des 2 cluses abritent un grand nombre de gravures ( environ 190 au total ) . Elles sont gravées sur les parois, de très grande tailles et difficiles d'accès en raison de l'ensablement et de la présence de nombreuses roches cassées et potentiellement coupantes .



Un magnifique panneau . Bovins et ovins sont souvent représentés, quasiment grandeur nature .



Il fait très chaud et je ne resterai pas très longtemps sur le site car je suis seul . Je reviendrais sûrement en hiver et accompagné . L'endroit mérite plus qu'un passage .






Au retour, je m'arrêterai observer plusieurs tumulus à antennes , dont un immense . Situées en bordure de piste, au dessus du fleuve,  ces sépultures ont la forme d'un boomerang et ne sont réellement visibles que ....du ciel . C'est google earth qui vous indique leur présence .  Je m'arrêterai pour flâner et glaner quelques pierres de la préhistoire . Ici, il s'agit d'un "galet aménagé", appelé le plus souvent "chopper" . C'est un des premiers outils de notre espèce, attesté depuis plus de 2 millions d'années en Afrique de l'Est . Ce spécimen est très évocateur et a une jolie patine .

A l'arrière , un cimetière au beau milieu du désert . De quelle époque ? Mystère .... 

Parmi les sites à voir, le village de Tadakoust, accroché à flan de montagne au pied de ses pyramides . L'oeil aguerri verra au sommet du premier piton un immense agadir fortifié . Dans de précédents carnets ( dans VF ), j'ai beaucoup illustré ce beau village berbère .



Les anciens villages se fondent dans le paysage . Ici un ksar en ruine en se rendant au village de Tamzart . Ces villages, et même parfois villes abandonnés ne sont pas rares dans l' Atlas . 



Immensité et solitude  . En direction d' Assa . La route est a 2 kilomètres au fond . Je fais le trajet à pied  . Je croise un immense terrier comme je n'en ai jamais vu et je pense à un terrier de varan .  Je trouve quelques beaux outils préhistoriques sur la colline que je voulais rejoindre (des hachereaux ) . C'est dans des endroits semblables qu'on découvre à quel point le silence a disparu de notre monde . On pourrait même se demander si, auparavant,  on a déjà entendu le vrai silence une seule fois dans sa vie ?  . 



Toujours vers Tamzart . Le village se trouve au fond d'une belle gorge . 



Et ici, dans la plaine d'Icht . Juste avant la photo, un énorme "lièvre du désert" détale devant moi . Cette espèce à la particularité d'avoir des oreilles énormes, aussi longues que le corps et bien droite sur la tête . C'est la première fois que j'en vois un et j'ignorai d'ailleurs qu'il y avait des "lapins" dans un tel endroit . Il a dû se dire : "Mais que fait cet humain chez moi ?" .




Passé 5 jours , la chaleur m'a fatigué et je décide de remonter chercher la fraicheur à Ouarzazate ( !!) où il fait un joli 30 degrés . J'écourte donc mon séjour car j'espérais séjourner à Foum Zguid un peu . Ce sera pour la prochaine fois, peut-être .