Kayak au Groenland Est: une drôle d'expédition

Dernier jour: le départ


 Tout d'abord en arrivant à la fin du récit, je dois signaler que j'ai fait quelques erreurs dans mon décompte des jours. Nous sommes restés exactement 29 jours au Groenland or je m'aperçois que deux jours ont disparu de mon récit. Après avoir bien cherché, je me rends compte que ces jours se sont passés après notre retour de la première tentative. Il faut dire que nous étions très déprimés à ce moment et que nous avons beaucoup erré à Tasiilaq à la recherche de ce que nous pouvions faire sans pagayer. J'ai contracté 2 jours en un et une journée s'est passée sous la pluie.





 Cette mise au point étant faite, c'est le jour du départ. Il nous reste à admirer la belle fourrure d'un ours qui a été abattu devant l’hôtel l'hiver dernier et jeter un dernier regard de l'avion sur cette magnifique région du Groenland Est. La banquise s'est cette fois réduite à quelques icebergs mais les montagnes sont toujours de toute beauté. Une petite larme s'échappe de nos yeux car nous ne savons pas si nous pourrons revenir.

Un superbe voyage qui m'a fait rêver de bout en bout

Bilan de notre randonnée

 Cette année notre randonnée kayak ne se sera pas passée comme prévu. Nous avons joué de malchance avec cette histoire de coude et du coup nous n'avons pas pu réaliser l'itinéraire prévu. Nous avons raté la partie nord du Sermilik et la randonnée sur l'Inlandsis qui nous tenait particulièrement à cœur ainsi que la partie sud du Sermilik par laquelle nous devions pénétrer dans ce fjord. Daphné et Geoffrey à qui nous avions exposé notre itinéraire et qui partaient de Tinit avec un mois devant eux ont pu faire globalement ce qu'on envisageait au départ, en particulier cette partie nord du fjord. Leur récit à leur retour nous a enchanté mais aussi un peu inquiété. En effet ils se sont fait bloquer sur l'ile d'Amanga car la mer commençait à geler à cet endroit. Ils ont du rebrousser chemin et patienter que la mer dégèle mais il est vrai que cela s'est passé plus tard dans la saison. La randonnée vers l'Inlandsis s'est avérée, elle, complétement faisable et ne nécessitant pas de matériel particulier. Geoffrey étant apprenti guide d'alpinisme, ils étaient équipés pour la montagne mais ne s'en sont pas servis sur l'Inlandsis. Ils ont par contre pu faire de belles courses de rochers et une expédition sur le Helheim assez dingue...
 
 Certes notre randonnée aura été moins longue que l'année d'avant (2 + 10 jours au lieu de 20) mais nous aurons quand même fait 240 km toutes sorties cumulées, ce qui n'est pas si mal vues les circonstances. Il nous reste quand même un petit gout d'inachevé même si nous sommes heureux d'avoir réussi à sauver un peu ce voyage.
 
 Les paysages sont plus grandioses qu'à l'ouest du Groenland, les gens plus sympathiques mais nous avons trouvé quelques points plus négatifs. 
 Curieusement, alors qu'on pourrait imaginer que le tourisme est moins important à l'Est, nous avons trouvé qu'il était plus présent ou au moins plus visible. A Ilulissat, le tourisme est très concentré sur la ville et la mini randonnée vers l'Icefjord. Certains poussent jusqu'à l'Eqip en excursion bateau mais le reste est peu ou pas visité. A Tasiilaq il n'y a que peu de choses à faire excepté de belles randonnées pédestres. Du coup la plupart des touristes prennent un bateau pour Tinit et le Sermilik pour admirer de beaux icebergs. Même au niveau du kayak, nous avons croisé plusieurs groupes de randonnées avec guide mais aussi des individuels à plusieurs reprises. Il y a aussi beaucoup de voiliers de tourisme. Ce n'est pas encore un problème, nous avons aussi passé des journées seuls mais nous avons clairement moins eu cette sensation d'isolement que nous avions tant apprécié l'année dernière. Pour cela il faudrait partir vers le sud ou le nord mais cela implique plus de navigation pleine mer et un risque de rencontre avec les ours accru.
 Il faut dire aussi que cette partie du Groenland est plus engagée que la baie de Disko et cela est du à plusieurs choses. 
 Dans un premier temps la présence d'ours est un vrai point délicat. Nous nous y étions préparé mais avec la sensation que la probabilité était extrêmement faible or nos deux anecdotes ont prouvé que cette rencontre est belle et bien possible et plus envisageable que nous le pensions. Cela rend les choses très délicates, surtout à deux où les tours de garde la nuit sont quasi impossibles, en tout cas sur plusieurs jours. Nous sommes extrêmement vulnérables dans une tente et avoir un fusil en ne sachant pas vraiment nous en servir ne règle pas le problème. Certes nous avions pris des cours mais avec dans le fusil 2 balles d'effarouchement et une dernière létale en cas de danger imminent, il ne faut pas rater l'ours, le danger avec un ours polaire blessé doit être décuplé. Avec le stress et un ours déterminé car affamé, je n'ose imaginer la situation. On nous a dit tout et son contraire sur les moyens de nous protéger: fusil, pistolet d'alarme, stylos fusées, bombe au poivre, clôture avec alarme, détecteurs de mouvements, etc. Ce qui est sur, c'est qu'à part le fusil, éventuellement le pistolet d'alarme et la clôture (encombrante dans un kayak), vous ne trouverez rien d'autres sur place et à part les détecteurs de mouvement, il est quasi impossible de transporter le reste en avion. De notre coté nous avons trouvé les détecteurs de mouvement efficaces et avons regretté de ne pas avoir une bombe à ours en plus du fusil. La clôture a tendance à me laisser réservée car j'ai lu trop de récits où l'ours s'approche quand même et s'est même emparé d'une personne dans la tente, au Svalbard en particulier. Nous avons trouvé aussi que partir à deux uniquement est un peu limite car nous sommes plus vulnérables en faible nombre. Certes j'ai échangé avec une personne qui est partie sans aucune protection et seule mais chacun prend ses responsabilités. Nous savons maintenant qu'une rencontre est réellement possible. Cela a d'ailleurs un peu gêné notre expédition. Si la journée nous nous sentions moins vulnérables avec le fusil toujours à portée de main y compris dans le kayak, la nuit nous étions beaucoup moins sereins. Certes nous dormions mais nous étions toujours un peu sur le qui vive, ce qui a rendu la balade moins agréable. Il faudrait pouvoir équiper les tentes d'une tour de contrôle car même une journée sous la pluie est délicate. Sans visibilité, nous sommes vulnérables. C'est donc un point qui a quand même un peu gâché notre séjour, sans même parler de la nuit de veille et de la blessure que cela a provoqué.

 L'environnement est un peu plus hostile qu'en baie de Disko. Certes, il y a moyen de trouver des bivouacs en nombre mais les paysages sont plus austères, nous avons souvent du aborder dans des rochers et monter le matériel était par conséquent plus délicat. Trouver le combo idéal avec débarquement facile et bivouac plat est quand même moins évident dans cette région même si on en trouve quand même heureusement. Il y avait aussi moins de choses à manger comme les baies, les moules et les champignons. A nouveau nous n'avons pas péché malgré le matériel de pêche que nous avions apporté.
 Les cartes sont souvent fausses et il y a un décalage des gps. Cela ne nous a mis qu'une fois en difficulté avec les cartes Google Earth qui ont mystérieusement disparues dans le fjord de Petersen. Mais cela est moins confortable car il faut compenser le décalage.  Les cartes que nous avons utilisées étaient aussi plus imprécises voir fausses sur certains endroits mais à ma connaissance, il s'agit des seules qui existent, c'est à dire les Sagamaps à 1/250 000. Le plus précis reste Google Earth même si il est moins précis qu'en baie de Disko (difficile de repérer les plages par exemple).

 Par contre je craignais de plus petits icebergs et cela n'a pas été le cas. Dans la baie de Sermilik, ils sont vraiment magnifiques et impressionnants. Dans le fjord de Petersen ils sont plus petits mais le fond de vallée est de toute beauté avec ces glaciers qui descendent de l'Inlandsis.
 La présence des villages qui jalonnent un peu le parcours permet de moins se charger en nourriture et de prendre des douches, c'est appréciable.
 Il y a autant de baleines qu'à l'ouest et à nouveau nous en avons vu quasi tous les jours de navigation dont une fois extrêmement proches, quel pied! Comme en baie de Disko, nous avons très peu vu de phoques, excepté ceux qui étaient découpés sur les plages par les chasseurs. Ils sont curieux mais aussi très prudents et on comprend pourquoi. Nous ne les avons aperçus que de loin. Je pense que le nombre de renards est sensiblement équivalent même si je me demande ce qu'ils mangent. Je n'ai malheureusement pas réussi à photographier celui que j'ai vu.

 Ce que nous tirons de cette 3ème année de kayak arctique est une passion toujours plus puissante et l'envie d'y retourner encore et encore. Enrichis de l'expérience de cette année, nous avons pour projet d'y retourner pour réaliser entièrement notre boucle mais cette fois nous allons emmener plusieurs de nos grands enfants afin de leur transmettre notre amour de ces lieux extraordinaires. Cela permettra aussi de le faire en plus grande sécurité avec un groupe plus conséquent. Je commence d'ailleurs à les équiper progressivement... Le projet est prévu pour 2025. Peut être irons nous aussi un jour au sud mais il faut reconnaitre que c'est la glace qui participe le plus à l'addiction et le sud en est moins pourvu même si les paysages ont l'air sublimes aussi. Uummannaq, Ittoqqortoormiit font rêver mais je crains que l'âge ne nous permette plus de nous engager dans ces territoires encore plus extrêmes.

Merci pour ce très beau compte rendu détaillé dans ces contrées méconnues .

Petits conseils d'organisation et de matériel



Le matériel de navigation:
 
- Nous avons opté pour un kayak gonflable de la marque Gumotex. Il s'agit d'un Seawave parfaitement adapté à la mer. Il est ponté avec des arceaux en renfort, peut charger 250 kilos. Il pèse lui même, pontage compris sans le gouvernail 20,6 kilos. Sa stabilité est impressionnante et sa glisse aussi. On lui avait ajouté un gouvernail de la même marque qui a bien fonctionné. Par contre entrainez vous avant car le réglage n'était pas évident. Il faut savoir qu'il n'y a pas énormément de place à l'intérieur à cause des boudins mais on pouvait y mettre quand même: la tente, l'essence et le réchaud, les sacs avec fringues, liseuses et duvet. Le reste, en particulier la nourriture allait sur le pont (un sac à l'avant et à l'arrière). Nous avions aussi un sac au milieu un peu fourre tout avec chaussures, affaires de toilette, trousse de secours etc ainsi que des petits sacs pour le matériel électronique (appareil photo, panneau solaire, drone). Le fusil était fixé à l'avant du kayak dans sa pochette étanche. 
Beaucoup de personne font le choix d'un kayak démontable Nautiraid. C'est un excellent choix aussi mais un peu plus lourd à transporter. Par contre la capacité de rangement est géniale.
- Des pagaies démontables 4 parties: pour mon mari des pagaies Select et pour moi des bics. Toutes les deux sont légères à moins de 1 kg. Des leashs pour les fixer. Une pagaie rétractable de canoé choisie pour son faible encombrement. Je sais qu'il faudrait une autre pagaie mais nous sommes obligés de faire des compromis avec le poids et l'encombrement
- Une petite voile qui se plie et déplie comme une tente 2": très bon achat, léger et utile
- Des sacs étanches Decat décris au dessus, un double sac poubelle épais pour la tente
- Une pompe K-pump que je recommande chaudement pour son efficacité et sa solidité.
 
Tenue de navigation:
- Combinaison sèche avec une espèce de baby gros en polaire pour avoir chaud (on en a trouvé de la marque Typhoon à moins de 400 euros). Attention c'est un vrai budget mais c'est indispensable. Pas question de tomber dans de l'eau à 2° sans cet équipement.
- Des gilets de sauvetage avec sifflets et miroir pour les secours
- Des jupes de la marque Dag
- Des chaussons de bateau premier prix Decat plus grands que nos pieds pour y entrer les pieds de la combi sèche. Certains préfèrent les crocs mais je trouve que ça ne protège pas assez les pieds de la combi et c'est volumineux.
- Des gants néoprène ainsi que des manchons. J'ai mis un peu de temps à utiliser les manchons car ils sont un peu volumineux. Des petits en néoprène aurait été un meilleur choix. Mon mari est resté sur les gants.
 
Sécurité et navigation
- Deux smartphones dans leur pochette étanche avec l'application Russian topo maps qui utilise les seules cartes topo du Groenland donc c'est vraiment top. L'application pour la balise Garmin, l'application Windy qui est géniale et fiable pour la météo, les cartes Google Earth pré-enregistrées.
- Des cartes papiers dans un porte carte étanche avec une boussole. C'est Sagamaps qui fait ça en 1/250 000
- Une balise mini 2 Garmin Inreach. C'est le seul choix fiable dans ces contrées. On peut envoyer et recevoir des sms et avoir un point météo mais il est très succinct. Surtout pas de balise Spot pour le Groenland.
- Une éponge écope, un couteau, du scotch Ducktape pour les réparations d'urgence, un couteau suisse
- Un petit piolet pour se dégager en cas de blocage par la glace, bien pratique aussi pour casser la glace pour l'eau.
- Pour les ours: un fusil, 5 détecteurs de mouvement avec une centrale qui s'accroche dans la tente et qui sonne. Une bonne recharge de piles pour la centrale (on a changé deux fois). Si vous pouvez ajoutez une bombe à poivre.
 
Fringues
On a opté pour un combo: pantalon de rando qui fait short, legging chaud, teeshirt technique à manche longue x2 plus un teeshirt manche courte pour le voyage, petite polaire de nuit et polaire de jour, anorak plume qui ne tient pas de place, cape de pluie, 3 paires de chaussette, 3 slips (on peut faire des lessives sans arrêt. Le legging , un teeshirt manche longue et une polaire peuvent servir de pyjama mais sont "mettables" aussi de jour, des gants polaires, un bonnet, un tour du cou. Pour les chaussures une paire de rando légères, goretex c'est mieux. On a trouvé ça parfait et léger.
Des moustiquaires de tête. C'est un élément indispensable. Une casquette qui tient bien et des lunettes de soleil.

Couchage
-   Une tente de randonnée de chez Hilleberg depuis cette année, la Nallo 3GT, superbe et efficace. Je pense qu'il est important d'avoir une grande abside pour pouvoir s'y changer en cas de pluie avec les combinaisons sèches et de pouvoir y cuisiner. Attention à ne pas prévoir trop grand car il peut être difficile de trouver des espaces au sol.
-   Des duvets à  -5 et - 15 degrés. Des duvets de montagne classiques vont bien.
-   Des petits oreillers gonflables. On aime le confort et ils sont très légers
-   Des matelas gonflables de rando (vive Decat, trop bien, petits, légers !)

Alimentation
-          Une popote Decat car la précédente était vraiment trop petite pour cuire des moules : gamelle en inox, couvercle en plastique (nul une catastrophe, à remplacer par un couvercle inox), assiette bien profonde en plastique, tasses Sea to summit qui s’aplatissent (très bien), opinel, cuillères métal indispensables.
-          Un réchaud MSR whisperlite international gaz et essence plus 1 bouteille essence msr (nickel) et 1 petite bouteille avec de l’alcool pour chauffer le réchaud (excellente idée car cela salit moins). Mais vous pouvez trouver du gaz à Tasiilaq.
-          Des briquets et une mini éponge
-          3 pochettes à eau et une bouteille en plastique

Loisirs et électroniques
- D7500 et son 16-80 plus un 70-300 avec batteries et carte sd. Je n'ai pas encore réussi à apporter mon gros zoom mais vu le faible nombre d'animaux, je ne regrette pas trop. Par contre je regrette un peu le macro.
- Un drone. J'ai enfin réussi à le faire fonctionner. Je regrette de ne pas avoir fait plus de plan. Pensez à prendre des filtres.
- Une Gopro qu'on a un peu plus utilisée cette année. Mais par contre bien prendre des filtres car avec le soleil et la glace, ça crame bien les images.
- Des liseuses pleines de livres sur le Groenland, l'arctique.
- Un chargeur solaire Big Blue (super) et une batterie externe.
- Une petite boite avec du matériel de pêche ainsi que des gants et un bon couteau de pêche


Toilettes et santé

- Une petite trousse Decat bien fichue
- Un savon à tout faire du Dr Bronner
- Des mini brosses à dent et un mini dentifrice
- Pince à épiler et coupe ongles
- mini brosse
- 1 petite serviette microfibre Decat
- Une trousse de secours classique avec antibio à large spectre et un autre spécifique à la peau et des pansements adaptés à l'eau car avec le sel il faut être vigilant sur les blessures de ce type. Plein de chose pour la fracture du coude (gaultherie, anti-inflammatoires, strap en tout genre, coudière)
- pour éviter le PQ qui est une horreur pour la nature (les petits papiers blancs, beurk) soit vous les brulez soit vous optez comme nous cette année pour une petite poire qu'on remplissait à la rivière ou à l'eau de mer. J'ai trouvé ça génial, mon mari a eu plus de mal à s'y faire et a fait un mixte en brulant ses papiers.

Réparation
- une dérive supplémentaire
- des soupapes de surpression et de gonflage supplémentaires avec la clé Gumotex pour les visser et dévisser
- la boîte de réparation avec colle et pièces pour le kayak
- des cordelettes nylon solides
- une mini trousse de couture
- un petit set Aquasure hyper efficace

La nourriture
Nous avons presque tout acheté à Tasiilaq et un peu à Tiniteqilaq et avons apporté uniquement des soupes minute qui sont plus dures à trouver ainsi que lait en poudre, thé, café et sucrette.
Le matin on est toujours sur une bonne plâtrée de muesli arrosée de lait en poudre et eau avec une tasse de thé ou de café.
Le midi on a fonctionné avec du pain très brun avec graines type nordique, du fromage, de la charcuterie ou poisson en boite et des fruits secs et autres cacahuètes. Ainsi qu'une demi pomme et une carotte, quel plaisir!
Le soir soupe, riz, pâtes, purée en sachet. On avait pris des oignons et de l'ail et du bouillon cube en matière grasse (très pratique et moins gras à laver dans la mer. En plus ça donne du gout). Et toujours nos fruits secs en quantité.

Conseils en vrac

Attention au poids des bagages. Greenland Air ne permet que 20 kilos en soute et 6 en bagage à main. On a réussi à passer en trichant un peu avec le bagage à main. Le plus délicat était l'hélicoptère mais c'est passé.

Si vous voulez louer des kayaks il y en a chez Pironi.

Il y a des douches communes dans tous les villages. Cela ouvre généralement le matin. A Tasiilaq c'est la maison rouge à coté de la rivière. On peut aussi y faire des lessives.

Prenez une carte Sim à la poste (Tusass). Contrairement à ce qu'on vous dira on peut aussi avoir des données même si il n'est noté que des appels téléphoniques. Mais c'est cher donc consacrez les à la météo. On capte plus le réseau que l'année dernière. L'accès à une bonne météo était vraiment un super avantage car celle de Garmin est très succincte et quand on a voulu en avoir une payante plus complète, on a reçu un message pour nous dire qu'ils ne couvraient pas cette zone.

Le bivouac à Tasiilaq se trouve en dessous de l'héliport à coté de la mer. Les toilettes sont... oups... Le bivouac appartient à The Red House.

Il y a au moins deux agences touristiques: Red House à Tasiilaq et Pirhuk à Kukusuk. Pironi est assez froid. Certains disent qu'il n'aime pas les français. Comme il était malade on a eu à faire à Marion qui est, elle, plutôt sympa et à Paul qui est parfaitement adorable et compétent.

Il y a des Pilersuisoq dans chaque village, il y en a 2 à Tasiilaq dont un bien grand.

On peut louer des maisons à Tinit pour 500 euros la semaine à condition de négocier. Les transports en bateau sont très chers. Il faut demander la liste à l'office du tourisme et négocier pour se joindre à un groupe sinon ça pique.

Il y a un petit boui boui qui permet de manger au chaud à prix modique en allant vers l’hôpital à Tasiilaq.

Attention Greenland Air a souvent des retards de vols à cause de la météo. Pensez à prévoir large à tout niveau.

Retenez que le maitre mot au Groenland c'est Imaqa: peut être...

Un voyage magnifique, de photos qui font rêver, le partage de nombreux bon conseils et une approche très sympathique.... un très grand merci pour avoir pris le temps de faire ce compte-rendu ! Il en faudrait plus de cette qualité

Au regard de tes voyages, et pour une première expérience de kayak au Groenland, recommandes-tu plutôt la baie de Disko ou la région de Tasiilaq/Tiniteqilaq ? Je pensais spontanément plus à la baie de Disko, ma principale hésitation tient au relief qui a l'air plus alpin à l'est.

D'autres endroits me font de l'œil, notamment Ummanaq/île Upernivik, la région d'Upernavik et l'île de Milne, mais me semblent peu raisonnables sans expériences moins "engagées"...

Question complémentaire : nous sommes possesseurs d'une tente Scarp 2 de Tarptent, penses-tu que ce modèle puisse être adapté (même si les absides ne permettent clairement pas de s'y changer !) ? 

Merci d'avance  !

Merci à toi pour ton retour! Selon moi le plus simple est la baie de Disko. C'est bien protégé des tempêtes, il est facile de trouver des bivouacs qui sont nombreux et confortables. Il existe plein d'itinéraires à construire et de toutes tailles. Tasiilaq pose surtout le problème du risque de rencontre avec des ours ce qui est quand même très problématique et complique l'organisation. Il est vrai que la région est très belle mais celle de Disko aussi et vous ne manquerez pas de gros icebergs.
Ummanaq semble bien adapté aussi mais les trajets pour y aller sont beaucoup plus chers. Même problème avec Upernavik. Milne c'est une autre dimension, beaucoup d'ours, c'est le grand nord.
Pour la tente tout dépend de la durée de votre randonnée et de la météo que vous aurez. Pour notre toute première randonnée (8 jours) votre Tarpent aurait parfaitement suffit. Après tout notre Jamet présentait un profil relativement semblable. Sur une grosse durée et avec mauvais temps, c'est à vous de voir ce que vous êtes prêts à supporter mais franchement l'ultra léger n'est pas le mieux selon moi, le kayak porte tout, autant se mettre dans plus se confort.