Carnet de voyage : 9 jours en Égypte en famille, Février 2023

ASSOUAN
Nous sommes arrivés le soir. Un taxi nous attendait à l’aéroport, envoyé par la Guesthouse. Très sympathique, il nous indiquait les monuments, les quartiers par lesquels nous passions ( ce n’est pas le cas de tous les chauffeurs) puis il nous a déposés au bac qui permet d’aller sur l’île Elephantine. Le 1er et le dernier jour, la GH ( Basmatic Nubian GH) affrète son propre motorboat qui accoste juste devant la GH, car si on prend le bac populaire il faut marcher 10 / 15 minutes dans un dédale de ruelles en terre battue ce qui n’est pas pratique avec les bagages.

J’avais fait 2 réservations car au départ nous ne devions rester que 2 nuits, puis j’ai réussi à avoir une nuit en plus en raccourcissant à Gizeh. Donc la 1ère nuit nous avons eu une chambre toute neuve: une suite avec 2 chambres et salle de bain. Si vous voulez être dans cette aile c’est à partir de la chambre 8.
Nous avons été accueillis avec un verre de bienvenue sur la terrasse avec vue sur le Nil et sur le mausolée de l’Aga Khan. Le petit déjeuner est inclu et servi sur la terrasse, et vous pouvez manger le soir au restaurant des bons plats à des prix abordables. Par contre les boissons ne sont pas incluses et il faut compter entre 1 et 2$. Comme il y a peu de commerces sur l’île et difficiles à trouver quand on arrive mieux vaut faire ses achats à Assouan’ de l’autre côté du bac ( eau et petits trucs à grignoter). 

À Assouan, nous nous sommes laissés aller à la langueur ambiante, surpris par la chaleur ( plus de 30 degrés en milieu de journée) et gagner par la nonchalance des habitants et des hôtes. Il règne une ambiance hippie, rasta et très cool. 
Nous avons changé de chambre pour un petit appartement de 2 chambres, salon, coin cuisine et balcon, au rdc de l’ancienne aile. Plus vieillotte mais confortable, et on a pu y cuisiner et y manger .
Nous avons pêché ( nous voyageons toujours avec une canne), en regardant le ballet de felouques et les magnifiques roches de l’île, les ibis, les palmiers qui ondulent dans le vent…
L’après midi, balade en felouque au coucher du soleil autour de l’île.
Le soir nous sommes allés au souk d’Assouan: très organisé, avec de vastes allées. La ville en elle-même ne nous a pas convaincus et  préférions notre petit cocon sur l’île.
Petite aventure de voyage : notre plus jeune fils était resté à la GH et quand il a voulu sortir de la chambre, la clé s’est cassée dans la porte. Heureusement qu’il y avait un balcon! Le personnel de la GH a mis au moins 1h à réparer. Ils se sont confondus en excuses. 
Le lendemain, en route pour Philae. Nous avons négocié un taxi, la fameuse 504 décorée aux couleurs d’Assouan, qui nous a conduits au site et nous a attendus. Puis, nous avons partagé un motorboat avec un groupe de touristes. Temple de l’époque ptolémaïque voué à Isis, situé dans un cadre magnifique, sauvé des eaux, il est très émouvant.
L’après-midi, nous avons arpenté les ruelles de l’île pour voir comment vivent ses habitants : les habitats nubiens, les cultures, les canaux d’irrigation, l’école, les animaux… 
Nous avons déambulé dans la vaste zone archéologique à la pointe de l’île. C’est là que se trouve le temple de Khnoum, le plus imposant monument du site et ancien lieu de culte dédié à Khnoum, une divinité à tête de bélier. Dans ce sanctuaire, un nilomètre d’époque romaine est à absolument voir. Celui-ci indiquait le niveau d’eau du fleuve, information nécessaire pour les récoltes. 

J’ai oublié de dire à tous les voyageurs qui ne vont pas dans des grands hôtels: prévoir une brosse à chaussures ( outre un shampooing et du savon) car elles sont vite très poussiéreuses.

SUITE:

D’Assouan à Louxor : KOM OMBO et EDFOU 
Nous sommes passés par le propriétaire du logement suivant pour organiser le transfert : un van est venu nous chercher. Il faut envoyer des photocopies des passeports pour qu’ils puissent déclarer ce déplacement aux autorités. On passe d’ailleurs de nombreux contrôles sur la route et aux entrées des sites. Des petits bakchichs sont parfois distribués.

Je pensais que c’était le propriétaire lui-même ( Mohamed) qui nous conduirait et c’est pour cela que j’avais choisi cette option, car il parle français et est très sympathique. Mais non’ c’était un chauffeur anglophone, pas antipathique mais peu loquace. Je pensais que comme certains chauffeurs, il nous indiquerait ce que nous voyions sur la route, nous arrêterait dans des lieux de vie: pas du tout. Il nous a conduits d’un point à un autre, ne nous a pas proposé de s’arrêter pour manger ou acheter à manger et sa conduite était très sportive. 
Nous n’avons pas pu nous arrêter au marché de Daraw, comme j’aurais aimé.
Nous nous sommes arrêtés à Kom Ombo, temple très particulier dédié à Sobek ( Dieu crocodile) et Horus, temple de l’époque ptolémaïque, c’est à dire d’influence grecque. On y voit des hiéroglyphes représentant des instruments chirurgicaux censés soigner les troubles du Dieu Horus. L’environnement du temple est rural : des champ, des petits villages…
Par contre, le 2e arrêt, Edfou c’est tout le contraire ! Avec notre accent Ch’ti on s’est dit que c’est « une ville eu’d’fous ». C’est comme ça que j’imagine les villes en Inde: des rues en terre battue avec une circulation saturée, des voitures, calèches, camions qui se frôlent, se croisent, le bruit incessant des klaxons… un sacré choc culturel !
Le temple d’Edfou est impressionnant : dédié à Horus, ce qui impressionne c'est le gigantisme de son grand pylône. On se sent tout petit! On a aimé la précision des reliefs des sculptures. J’aurais aimé avoir un guide à ce moment du voyage pour me donner les « clés » pour la compréhension de ce temple. Je le comprends mieux maintenant, avec les éclairages que j’ai eus par la suite. 

Direction Louxor. Rive ouest.  Notre hôte, Mohamed, nous attendait.
C’est une personne adorable qui va tout faire pour vous faciliter votre séjour. Il parle le français, qu’il a appris aux contact de touristes mais ne sait pas le lire ni l’écrire. C’est pour cela que c’est un ami français qui gère son site internet pour la location de ses logements : http://www.louxoregypte.fr/ 
C’est très bien fait et très sérieux.
Il gère  aussi un gîte hôtel que l’on retrouve sur différents sites de réservation https://www.tripadvisor.fr/Hotel_Review-g294205-d1482730-Reviews-Gite_Hotel_Gezira-Luxor_Nile_River_Valley.html

 Nous arrivons donc devant une grande maison ou un petit immeuble: au rdc l’habitation de Mohamed et de sa famille, et au 1er et 2e étages, de grands appartements locatifs. Le nôtre avait trois grandes chambres, un salon, une cuisine, une très grande salle de bain avec baignoire et lave linge. Ces logements sont adaptés pour les familles, groupes d’amis, et longue durée.
Sur le toit une terrasse avec vue sur Louxor et les montagnes.
Et cerise sur le gâteau, le prix inclus le transfert aéroport et la demi-pension!
À notre arrivée, nous avons bu un thé avec Mohamed qui nous a présenté sa maison et sa famille, puis après notre installation, ils nous a conduits faire une balade dans Louxor. Quel changement après Le Caire  Assouan!
 Louxor est une ville agréable, ville de villégiature pour les égyptiens autant que pour les touristes étrangers. Il règne une douceur de vivre et en même temps on ne sait plus où donner de la tête avec tous les sites et musées à visiter. Les montagnes des nécropoles thébaines en toile de fond, le Nil, Karnak, le temple de Louxor, la magnifique corniche où les mariés se prennent  en photo….
Le coucher de soleil est magique.
Le soir: repas chez Mohamed. Son épouse frappe à notre porte les bras chargés de pain, légumes en salades et une soupe. Mohamed nous ramène un plateau de pâtisseries car je lui avais dit que j’adorais cela. On mange de bon appétit puisque le midi nous avions grignoté en route. On se ressert de la soupe pensant que c’est le repas, mais Asma revient avec un Tajine égyptien ( poulet’ légumes et riz). Délicieux et très copieux comme tous les repas et petit déjeuners pris chez eux!
Asma débarrasse et s’occupe aussi du ménage et de faire les lits lorsqu’on est en excursion. Le service d’un hôtel à la maison. 

A suivre: les nécropoles thébaines, Karnak’ Louxor et autres surprises.

LOUXOR 


Les nécropoles thébaines :


J’avais réservé une visite guidée des nécropoles thébaines ( chauffeur + guide) auprès de Sayad sur les conseils d’ @emiyane.
Mais la veille en discutant avec Sayad je me rends compte que ce n’est pas lui qui nous guidera mais « sa collègue » et que la visite ne dure que la matinée ( 7h 12h ) ce qui n’est pas suffisant pour visiter tout le site. En relisant mes conversations avec Sayad, il disait effectivement que ce pouvait être sa collègue mais je n’ai pas pensé à insister pour que ce soit lui.
J’en parle donc à Mohamed la veille et il nous propose de nous rejoindre sur le site et de nous conduire pour visiter ce que nous n’aurions pas vu le matin. Mohamed a une solution à tout!
Donc après notre copieux petit déjeuner, en route pour le marathon
Je ne vais pas tout décrire en détail car il y a des carnets sur le site qui le font très bien.

Nous sommes  accueillis par Asma, qui nous paraît très jeune: en fait elle est étudiante. Elle n’apprend le français que depuis un an et le parle déjà bien, mais parfois je manque certaines informations car elle a encore un accent prononcé. Nous visitons la vallée des Rois, la vallée des Nobles et le temple d’Hatchepsout: magnifique 🤩 . Certains tombeaux sont très bien conservés. 
Nous faisons un arrêt devant les colosses de Memnon.
Asma est sympathique mais les commentaires sont basiques: pas plus que ce qu’on pourrait lire dans un guide papier. On voit qu’elle débute. Elle nous demande 3 fois si nous voulons visiter une fabrique d’albâtre : Non merci

L’après-midi nous téléphonons à Mohamed qui nous rejoint devant les colosses de Memnon. Il connaît très bien la montagne car il y habitait quand il était enfant. Puis les habitants ont été évacués pour faire place au tourisme.
Il arrive, majestueux dans sa djellaba blanche, son turban blanc et ses lunettes de soleil, tel un prince du désert : notre sauveur!
Il nous conduit à la tombe d’Ay : nous roulons dans un Wadi c’est à dire la où coulait un fleuve mais qui est asséché, entourés de montagnes, comme on s’imagine la Jordanie. 
L’ocre des montagnes se fait doré sous les rayons du soleil de midi.
Le gardien du tombeau nous rejoint en moto pour nous ouvrir: nous sommes seuls dans le tombeau. C’est magique !
Mohamed nous explique que les tours opérateurs sont réticents à y emmener des touristes car la route n’est pas très pratique / praticable et ce n’est pas adapté pour un car de touristes: une chance pour nous.

Ci-dessous 2 photos prises dans les tombeaux des Nobles, comme  @Brigitte42 nous le dit plus bas dans son commentaire 





Après la tombe d’Ay nous nous rendons à la vallée des artisans, Deir El Médina.
Mohamed ne nous accompagne pas sur le site mais une personne est là pour nous guider vers les différents tombeaux. A l’interieur des tombeaux, les gardiens éclairent, avec des miroirs qui réfléchissent la lumière du soleil, les peintures murales. En fait ce ne sont pas des miroirs mais des cartons ou contreplaqués recouverts de papier alu: mais ça marche!
Les peintures sont incroyablement bien conservées et il y a peu de touristes. Les ornementations représentent des scènes du quotidien.

La personne qui nous guide habite toujours le site. C’est une des dernières famille qui y réside.



A l’entrée du village, se trouvent de nombreuses boutiques ou fabriques d’albâtre qui peuvent être visitées où les artisans d’aujourd’hui travaillent l’albâtre ou restaurent certaines pièces. 

Nous terminons cette journée bien remplie par la visite du temple de Medinet Habou.
L’ensemble comprenait le temple de Ramses III en face duquel s’élevait le temple de Touthmosis 1er et les chapelles des divinités adoratrices d’Amon.
Il est très impressionnant par l’aspect imposant de l’immense Porte Sud’ dite Pavillon Royal. On se sent bien petits!

Mohamed nous ramène à la villa. Son épouse, Asma est en train de préparer du pain. Ils achètent du blé une fois par an, le ramènent au moulin pour le transformer en farine, et peuvent ainsi fabriquer leur propre pain dans un four à bois.
Mohamed nous réserve aussi une surprise : il a réussi à réserver pour nous un survol en montgolfière des nécropoles !!! Premier vol. Lever à 4:00 du matin. Après  une petite danse de la joie, un bon repas et une bonne douche, on ne tarde pas à se coucher!

Préparation du pain

Jour 3 à LOUXOR 

4H. Réveil très matinal mais pour la bonne cause!
Un van vient nous chercher et nous rejoignons de nombreux autres van au parking près de l’embarcadère rive ouest.
Et nous attendons… Nous remplissons des formulaires… et nous attendons…
Mohamed a fourni des photocopies de nos passeports à l’agence ( Salem Baloon) la veille.
D’autres vans arrivent… ça n’en finit pas… Puis des voitures de polices. 
Et nous partons enfin, au bout de 3/4 d’heures, en cortège, encadrés par les voitures de police.

Arrivés sur le site, tout est réglé comme du papier à musique: les nacelles contiennent 20 personnes réparties en 4 compartiments de 5. Nous regardons émerveillés les ballons se gonfler, puis les feux s’allumer et le ballon enfler et se redresser. Tout est un spectacle: les couleurs, le bruit du gaz dans les ballons, le feu qui réchauffe l’atmosphère, le ballet des hommes autour des ballons’ les 1ers ballons qui s’élèvent, le jour qui se lève…

Enfin, c’est notre tour. Je trépigne comme un enfant. Nous montons à bord et le ballon quitte la terre lentement : c’est mer-veil-leux! On ne sait plus où regarder: le ballon, les autres ballons dans le ciel, le temple d’Hapchetsout, le soleil qui s’élève dans le ciel comme un autre ballon, les champs de tomates séchées, le ciel qui rosit.

Le vol dure 30 minutes. Cela passe très vite et comme nous nous sommes levés à l’aube nous avons l’impression d’avoir rêvé ce moment hors du temps.
Nous rentrons chez Mohamed où un délicieux petit déjeuner nous attend, puis une petite sieste en attendant la visite de Karnak en fin de matinée.

Bonjour Sophie,
Rentrée de Rome hier, j'ai la bonne surprise de voir la suite de ton carnet : on s'y croirait !
Mohamed est vraiment un homme plein de ressources, qui vous a aidés à découvrir les sites et à bien en profiter : contente que vous ayez vu la tombe d'Ay ; peu de touristes y vont et, même s'ils demandent un conseil sur place, on les dissuade souvent d'y aller !
Une toute petite remarque : je crois que les tombes de Deir el Medinah que tu as photographiées ( dont celle au plafond géométrique bien décoré ) sont dans la vallée de Nobles ; ce pourrait être celle de Nakht .
Ce sont celles de membres importants de l'époque, gouverneurs ou dirigeants mais pas de la famille des pharaons: elles sont assez grandes et comportent plusieurs salles .
Celles des Artisans ( les ouvriers) sont minuscules et on n'entre que par 3 ou 4 personnes !
J'étais étonnée que vous ayez été 'encadrés' par la police pour la montgolfière : en te lisant et aussi d'autres rapports de personnes qui en reviennent ; il est clair que le "tourisme de masse " a repris en Egypte !!! On en est à la situation d'avant la révolution, avant 2011 : on n'est plus jamais seuls et c'est plus compliqué de profiter des sites ...
Cet afflux et cette organisation, pour les vols, me sidère car, même vers les années 2008, il y avait 5 ou 6 ballons qui décollaient, pas de quoi nécessiter des vans et un convoi !
A Rome, où nous n'étions plus allés depuis 7 ans, nous avons été éberlués par la foule, durant une semaine de mars : nous avons vu des lieux plus 'confidentiels' car, à la Fontaine de Trevi par ex., tant de monde sur 10 rangées qu'on ne pouvait pas aller au bord du bassin !
Merci pour le récit, à bientôt !

Oui, désolée, je n’arrive pas encore à gérer les photos en fonction des textes. Il s’agit bien des tombeaux des Nobles, et la photo qui correspond aux artisans c’est celle où on voit les tentes. Détrompe moi si je me trompe.
J’ai donc modifié les commentaires
Je complète au fur et à mesure de mon temps libre.
Bonne soirée

Merci pour votre récit bien utile pour préparer notre voyage