#carnet de voyage : Papouasie et Raja Ampat (sept-oct 2022)

Merci Eiger, je suis déjà en train de remodeler mon futur séjour aux RA en le complétant par la vallée du Baliem. Ce récit me régale!

Merci pour ce carnet, c'est la vraie aventure   et c'est devenu rare sur notre globe terrestre !

Entre les bagages perdus, l'énorme amabilité de l'hotel qui t'a permis de les retrouver (ouf !) les bémos pourris avec la porte attachée par une ficelle, les locaux très photogéniques et habillés alternativement de ceintures de feuilles séchées ou de vieux Tshirt occidentaux de récupération, fumant des joints et en meme temps la  nature magnifiques ou polluée de détritus sur la plage ... quels constrastes !

Tu es un vrai explorateur  et je continue de te suivre avec un peu d'appréhension

Voilà un voyage que je rêverais de faire si j’avais vingt ans de moins. Hélas !
C’est magnifique.

Randonnée en Vallée du BALIEM suite


Peu après, Lambe est interpellé par un homme à la tenue traditionnelle dont le seul vêtement est l’étui pénien (koteka en indonésien). Tout sourire, il embrasse Lambe en dissertant … sur je ne sais quoi ne maîtrisant pas encore le Papou (ou le Dani ?)

J’avais lu que seuls les plus anciens portent encore le koteka, ce qui n’est pas le cas de ce Dani qui paraît assez jeune.
C’est lui qui me conduira a mon honai dont il ira chercher la clé (eh oui, le honai réservé aux invités est fermé à clé), puis il viendra avec nous dans le honai cuisine. Lambe dormira chez lui.

Je n’aime pas trop jouer au paparazzi, mais comme il reste un bon moment avec nous, je finirai par le photographier à plusieurs reprises (avec son autorisation comme pour toutes mes photos de portraits ici ou ailleurs)






Mon honai :




Mon voisin l’instituteur (mon homai jouxte le sien), très sympa me propose de me faire découvrir le village et ses environs. Il parle anglais et est très content de discuter avec un « bule » … et moi je suis très heureux de sa proposition.
Il  n’est pas Dani ni même Papou, mais Indonésien de Sulawesi. Comme je lui dit que j’ai passé 1 mois a Sulawesi en 2016, on discute comme 2 vieux amis !!!!

Le village s’étire a flan de montagne, constitué de honai assez espacés les uns des autres, de petites parcelles cultivées (patates douces quasi exclusivement plus qqs légumes), d’une école et d’une grande église construite par les missionnaires chrétiens. Contrairement aux villages Toraja a Sulawesi et Ngada a Flores, il n'y a pas de plan type de villages, toutes les huttes sont dispersées en fc de la pente et des possibilités de culture.






Le seul terrain plat est le terrain de volley devant l’école, qui sert un peu de place du village.

Mon honai a gauche :




A la fin de notre tour de village, l’instit me propose de m’accompagner pendre un bain si je le souhaite.
Il s’agit d’un trou d’eau surplombé par une petite cascade : cette douche est un vrai plaisir après la marche en pleine chaleur.

Pendant ce temps Lambe a commencé a éplucher les légumes du repas.
Du poulet dans une sauce maison et une montagne de riz blanc complètent le repas qui s’avérera excellent.
D’autres villageois viennent partager notre repas et  la discussion autour du feu.

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Peu avant d’aller me coucher, un des enfants appelle son père  en sortant de la cuisine : il vient de voir un serpent devant la cuisine. Le père le fait vite fuir, et Lambe et l’instit ont beau me rassurer en disant qu’il est petit (80-100 cm qd meme d’après leurs gestes), qu’il ne s’approchera pas de mon honai, je suis un peu tendu en entrant  : un bon coup de frontale de tous les cotés, un état des lieux  a la recherche des ouvertures …

Vu  que le honai est loin d’être hermétique, je ne suis  pas rassuré, même si je sais qu’il n’y a aucun risque d’être attaqué à l’intérieur .   


Finalement je passe une excellente nuit  sur mes 2 matelas et 2 couvertures (étant seul, je profite au max du matériel disponible) A 2000m, la nuit est assez fraîche.

Au petit matin, le village est superbe avec le soleil rasant. Comme la veille pas un nuage à l’horizon jusqu’au soir, je suis verni.





 

Lambe m’a acheté un pot de confiture et du pain de mie pour m’éviter un petit déjeuner local à base de toute sorte de mets pimentés, j’apprécie.
On décide de partir rapidement pour marcher au frais le plus possible.

 Après avoir salué et remercié nos hotes, la randonnée repart au milieu des champs de patates douces avec de belles rencontres.









Puis on traverse le Baliem sur un pont de cables et de planches : à mon grand regret il n’est pas en cordes …. c’est plus couleur locale !!
Mais quand je me retrouve au milieu sur des planches qui craquent et dont plusieurs manquent, je ne regrette plus : le courant est impressionnant, je m’agrippe au mieux sur les cables.





La randonnée continue en traversant des villages avec des passages en forêt jusqu’à un autre pont





A nouveau déçu de ne pas franchir un pont de cordes, je change de nouveau vite d’avis quand Lambe me dit que le vieux pont a été remplacé après sa rupture lors du passage d’un guide et ses 2 clients japonais emportés par le Baliem.


Finalement on atteint la route au bord de laquelle il nous ne reste qu’à …. « WAIT » le temps qu’il faudra.

Chanceux on n’attend même pas 1 heure avant de monter dans ce magnifique bemo  



Encore l'occasion de passer de bons moments :



Déposés au terminal des bus,  j'achète 1 ananas et 1 mangue (excellentissimes les 2) sur le marché pour conclure cette belle randonnée



Ces avocats sont vendus .... 3 € les 10 / Pas possible d'en prendre un seul




Puis on termine en becak (cyclo-pousse) jusqu’à l’hotel en milieu d’après-midi.



Bilan des 3 jours :
- tout c'est bien passé avec le guide recruté sur place : faire un test a la journée me semble la bonne solution pour tester ses compétences (connaissance des lieux, échange avec les villageois, ...) et vérifier la compatibilité de nos caractères
- aucun touriste en vue (un groupe de hollandais avait passé la nuit dans "mon honai" 2 semaines plus tot). Je ne sais pas ce qu'il en était avant le covid. Je ne suis pas allé dans des lieux très reculé, mais je doute qu'il y avait bp de monde, meme si certains disent que la vallée du Baliem est touristique
- remplacer le 4x4 et son tarif astronomique par un bemo est obligatoire.
-  j'ai trouvé le parcours assez facile, mais je suis très entrainé avec mes nombreuses randonnées autour de Grenoble. Qqs passages raides en plein soleil peuvent être un peu durs pour les personnes non entrainées
- le sac ne contient que qqs vêtements, le seul poids est l'eau (3 litres pour 2 jours ds mon cas) , donc le porteur n'est vraiment inutile sauf si vous n'avez aucun entraînement
- repas plus que copieux et bon cuisinier
- le guide court devant en tong tjs a la même vitesse, que ça monte ou descende. En m'arrétant pour faire des photos ou reprendre mon souffle, il finissait par m’attendre !



J'avais hésité a partir plus longtemps, mais ces 2 jours ne m'ont pas parus trop court ... peut-être parce que je commence à aimer le confort a mon age ... ou parce que j'ai déja effectué pas mal de randonnées "ethnique" du même genre (du Triangle d'Or en 1983 au milieu des champs d'opium et ses trafiquants, puis des Ifuago en 1984, jusqu'au Moluquois en 2018 et les Ngada en 2013 , et qqs autres .... désolé ça fait un peu blasé  )





Prochain épisode : le grand  frisson de ma vie avec les requins baleines

C'est un voyage  qui me plairait beaucoup ... avec 25 ans de moins. 
Et c'est si bien raconté !

La perte des bagages c'est ma hantise, surtout quand les vols s'enchainent.

Merci pour ce compte-rendu que je vais suivre avec intérêt même si ce sont les oiseaux qui lm'intéressent plus que les poissons
Bonne journée
Jean-Marc

Quand on voit des croisières à RA, c est le début de la fin.
KO Samui, phuket, KO phiphi, west bay Beach a Roatan pour ne citer que quelques endroits de rêves à mon époque.
Je ne parle que des plages qui n étaient pas ma destination préférée.
Dans le nord du Togo et Dahomey dans les années 70,il y avait des hommes avec étuis peniens et des villages fortifies.
Tout ça a disparu.
Donc tu as bien profité, n y retourne pas dans 10 ans !

En Thaïlande il ne reste plus beaucoup d'endroits malheureusement... En Indonésie il y a de la marge. Surtout si la plupart continue à s'entasser à Bali. Des fois je me demande si il faut dire aux gens de ne pas aller à Bali 🤫
C'est tout le paradoxe d'un forum comme ça. A la fois c'est génial de pouvoir échanger avec des passionnés et à la fois on se demande si il faut donner des infos sur certains lieux. Bon les RA ça se mérite quand même, il faut y aller, du coup ça a un côté dissuasif.

Il n y a pas besoin de forum pour encourager les touristes d aller dans des endroits impossibles, il y a une mode sur les pays en guerre et les tribus 'inconnues'
Mais c est vrai que parfois on devrait taire ses endroits secrets

j'ai trouvé magnifiques les paysages autour du village avec les champs de patates douces et les cases...

l'étui pénien, je ne savais pas que cela se portait encore et cela semble un signe marqueur d'identité très fort pour ce peuple, un signe pour lequel certains sont prêts à se battre au tribunal indonésien:
https://www.ouest-france.fr/monde/indonesie/indonesie-interdits-d-etuis-peniens-deux-papous-contraints-d-enfiler-un-pantalon-pour-leur-proces-6698355

quant au pont suspendu, en cordes ou en bois vermoulu, c'est le genre de truc qui me fiche toujours un vertige carabiné 

Merci pour vos messages, je fais une réponse globale :

- les oiseaux (paradisiers et autres espèces endémiques) étaient au programme si j'avais pu aller dans la région de Manokwari et des Mt Arfak

- effectivement j'ai aussi eu la chance de connaître des lieux magiques déserts avant l'arrivée du tourisme de masse , mais ils se méritaient : Phuket à 18h de bus de Bangkok, sans aucun resort,  aucune construction sur les plages de Karon, Kata (j'ai des photos pour le prouver !!) , Boracay sans autre touriste que nous mais 2 jours de bateaux et jeepney depuis Negros ou 3 depuis Manille ... Mais on trouve encore des lieux extraordinaires de nos jours comme cet archipel incroyable (il n'a pas de nom !!) qu'on a découvert en 2018 au nord d'Hamahera (Moluques-Inodonésie) . J'en parle avec anecdotes et photos sur mon carnet de voyage VF.  ll faudra que je le transfère ici ... du boulot à venir

- oui c'est très agréable et utile de pouvoir échanger sur des forum comme celui-ci, mais c'est effectivement le risque de faire connaitre des lieux qu'on aimerait garder secret .  Le pb c'est quand même les guides a distribution mondiale comme le LP ou le Routard

- j'avais lu que l'étui pénien n'était plus porté que par quelques vieux, dont certains se postaient devant les hotels de Wamena pour gagner un peu d'argent contre une photo. En fait comme il n'y a pas de touriste et plus de guesthouse, ce "business" n'existe plus.  En 5 jours de présence dans la région je n'ai vu que 3 hommes porter cet étui ... ce n'est pas la disparition du koteka mais on n'en ai pas loin !

4 - NABIRE :   Le grand frisson avec les requins baleines


Pour mon dernier jour à Wamena, j’ai prévu une petite balade le matin et piscine l’après-midi. J’arrête un ojek en sortant de l’hotel en direction d’un village dont j’ai déjà oublié le nom ! Finalement il me faudra 2 ojek, le 1er ne m’a pas déposé au bon endroit … décidément j’ai du mal à parler local

En qqs minutes, j’atteins une rivière avec un petit pont suspendu (encore une fois sans corde …. modernité quand tu nous tiens ...).






Le long de la rivière, des femmes lavent le linge, des enfants jouent dans l’eau, plus loin des villageois travaillent dans les champs, une sympathique promenade.









Le programme de l’après-midi est repos et natation au Baliem Grand Hotel ou j’ai repéré une piscine en parcourant la ville les jours précédents.
En prenant une consommation, je peux accéder à la piscine et profiter de la chaleur de l’après-midi.  Mais à cette altitude, dès qu’un nuage cache le soleil, la température est trop fraiche pour profiter des transats.



Repas au café Pilamo comme d’habitude et petit tour au marché de nuit ou les vendeuses de porc sont légion




Le lendemain départ à 7h30 pour Nabire base de départ pour les requins baleines.

Dans la baie de Cenderaweh, on peut voir les requins-baleines toute l’année, alors qu’ailleurs ils se déplacent en fonction des saisons
La baie est immense, plus de 100km sur 100, ces charmantes bestioles se promènent de bagan en bagan.
Les bagan sont des plate-forme de pêche disséminées dans la partie sud-ouest de la baie, a environ 1 ou 2 km les uns des autres : les pêcheurs immergent des filets la nuit et remontent des poissons. De nombreux petits poissons et du plancton, nourriture préférée des requins baleines, sont alors en permanence en suspension autour des bagans à leur disposition, ils n’ont qu’à ouvrir leur immense gueule pour se nourrir. Je suis très impatient de voir ce spectacle.

Un bagan :



Pour rejoindre Nabire, on est obligé de passer par Jayapura tout à l’est de la Papouasie, alors que Nabire est bien plus à l’ouest, ce qui fait plus que doubler le trajet.
J’ai juste le temps de changer d’avion à Jayapura, mais la sympathique hôtesse me rassure car c’est le même ATR72 qui effectue les 2 vols : pas de soucis en cas de retard donc.

Encore une sympathique hotesse de l'air :



Depuis que mon sac est resté à Jakarta, il reste avec moi en bagage accompagné à chaque vol.
Il est peu plus grand que la limite autorisée, mais ça ne pose pas de pb, les indonésiens sont vraiment sympas, …. et je suis nettement plus détendu !

En approchant de Nabire, ça tangue un peu, puis on zigzague pour éviter de vilains nuages, enfin on commence a tourner en rond : comme le ciel est très sombre, je me dis qu’on attend un peu que la météo s’améliore .
Jusqu’au moment ou le commandant de bord annonce que le temps étant très mauvais, on est détourné sur Sorong et on reviendra plus tard si ça s’améliore. (Sorong est complètement à l’ouest de la Papouasie a plus d’1h de vol)
Ce n’est pas grave, j’ai réservé ma guesthouse, j’ai le temps jusqu’au soir.
Atterrissage à Sorong vers 14h, attente dans l’avion le temps que la météo s’améliore à Nabire.
Finalement on quitte l’avion pour attendre dans l’aéroport, le mauvais temps s’installant à Nabire.
J’envoie un message à la guesthouse pour prévenir que je suis à Sorong et arriverai en fin d’après-midi.
Réponse de la propriétaire : c’est la tempête, il y a peu de chance que ça s’arrête, je vais sûrement passer la nuit à Sorong.

Génial : après Lyon-Paris retardé d’1h30 a cause des orages violents, Singapour-Jakarta annulé, mon sac perdu, maintenant on est détourné puis bloqué … la prochaine fois je pars en vacances à pied ou en voiture.


Je m'occupe comme je peux dans l’aéroport, en particulier en photographiant ce panneau qui me fait tjs rigoler en Asie :



Comme les dieux ne sont pas tous ligués contre moi, on embarque vers 16h. Atterrissage vers 17h au lieu de 11h.
Sem mon « guide » m’attend

On se rend sur les lieux des requins baleines depuis Nabire :
- soit à la journée en 2h de hors bord (idem pour le retour) pour un tarif exorbitant, sans être assuré de voir ces fameux requins, plus facilement visible tôt le matin ou avant le coucher de soleil
- soit en contactant le «Killilemon Resort », un ensemble de bungalow proche des bagan, qui propose plusieurs formules assez (très?) chères de 3 a 5 jours avec requins baleine et snorkeling ou plongée sur de superbes iles désertes de la baie.
- soit en se débrouillant seul. Le site internet d’un néo-zélandais habitué de cette région, conseillait un habitant de Nabire (Sem) qui lui avait organisé ce trip en 3 jours. Sem ne parlant pas anglais, il m’a mis en relation par WhatsApp avec sa sœur, et après plusieurs échanges j’ai décidé de partir avec lui.


Sem me conduit donc en ojek à la  « Kamusioh  Homestay » en qqs minutes

Nous finalisons le trip mis au point par WhatsApp avec l’aide de Melli la propriétaire comme traductrice indonésien-anglais.
Sachant que je vais passer 3 jours sans pouvoir communiquer avec Sem, je tiens a ce que tout soir bien clair ; je fais donc écrire sur une feuille le « programme » des 3 jours : rappel du tarif avec ce qui est inclus (transport en voiture, logement, nourriture, bateau avec son carburant, nombre de sorties en bateau, accès aux bagan en cas de supplément). Quand tout est noté, je lui demande si le départ du lendemain est à 7 ou 8h : il me répond l’apres-midi car le matin il y a la messe puisqu’on est dimanche … ça commence bien.

Comme je savais que le dimanche est réservé à la religion et que la vie s’arrête, j’avais expressément demande via Whatsapp si ça ne posait pas de problème de partir un dimanche. Je montre donc la réponse «(« Pas de pb ») a la propriétaire qui traduit :  Sem acquiesce, on partira à 8h : je lui avance de l’argent pour l’achat de nourriture et je peux enfin profiter de la guesthouse

C’est une charmante petite maison dans une petite rue calme avec un grand jardin et de nombreux arbres, dont l’un de plus de 50 ans vient d’être abattu par la tempête : ramboutans, mangues, jacquiers, on trouve de tout, sauf des durians heureusement tant leur odeur est pestilentielle.

Chambre spacieuse avec salle de bain privée, cuisine partagée, lingerie, propreté irréprochable, et un petit chalet « Relax » au fond du jardin avec canapés a l’intérieur et en terrasse.
Dans  le chalet ….. un frigo avec boissons fraîches dont de la bière. 

"Relax" :



L’alcool est interdit en Papouasie car les tribus éloignées qui n’avaient encore jamais été en contact avec les boissons alcoolisées tombèrent rapidement dans l’addiction dès que les premiers arrivants apportèrent de l’alcool  La pauvreté et la criminalité devenant courante, le gouvernement indonésien a interdit l’alcool dans toute la Papouasie.
En pratique on en trouve en de rares endroits, c’est toléré mais il ne faut pas trop le dire

Après cette journée un peu mouvementée, je m’offre donc ma première bière du voyage en discutant avec Melli qui est vraiment d’une gentillesse exceptionnelle.

Je lui demande s’il y a un restaurant proche pour le dîner. Comme ce n’est pas le cas (normalement  les repas ne sont pas prévu par la guesthouse, les hotes bénéficiant d’une cuisine), elle me demande si des satay me feraient plaisir : je saute sur l’occasion car j’adore ces brochettes de porc servies avec de la sauce cacahuètes. Ce repas sera un vrai bonheur . 10 brochettes, du riz avec la sauce cacahoutes,  papayes et fruits du dragon en dessert

Melli :


Je suis le premier occidental depuis début 2020 c-a-d depuis le Covid. Elle a pu garder sa guesthouse ouverte avec qqs indonésiens qui ont continué a venir.
Mais juste après moi arrivent 2 allemands puis 1 hollandais : le tourisme a donc l’air de repartir, les requins baleines n’ont qu’à bien se tenir
 

Le lendemain Sem est à l’heure, on se faufile dans des ruelles jusqu’à une maison ou 15 ou 20 personnes nous attendent : l’objectif est de charger la nourriture, des bouteilles d’eau, ainsi que le carburant pour le bateau. En fait tout ce petit monde m’attend avec des smartphone pour faire des selfie avec moi

Ils sont tous très sympathiques mais la séance est interminable.
Finalement on embarque avec sa femme qui sera notre cuisinière et ses 2 enfants.

15 ou 20km après Nabire, la route se transforme en piste en terre, les habitations se font de plus en plus rares, et on s’enfonce dans la jungle aux arbres immenses.


On passe devant une misérable cabane ou une famille vit et vend des durians. Sem en achète plusieurs et sa célèbre odeur pestilentielle envahit la voiture : je ne sais pas si le pire est le durian ou le carburant qui s’échappe du gros jerrican.


Au bout de 2h30 nous voici à Sowa : une douzaine de logements le long d’une belle plage de sable , point de départ pour les requins baleines






Les habitations sont qqs bungalows plus ou moins corrects, qqs uns assez jolis, d'autres sont de vrais taudis
Le  notre est un batiment en dur sans fenêtre (quelle chaleur la nuit) ou je dormirait plutot mal.
ILs sont tous vides sauf un habité par un pêcheur qui vit ici toute l’année seul


La cuisine se fait dehors, c'est pas mal roots






Sem à la manoeuvre à Sowa:




A moi les requins baleines

Les requins baleines à Nabire ! Je suis trop contente de voir comment ça se passe. Je savais que ça se faisait mais je n'avais aucune idée du comment. Impatiente de te lire sur ta rencontre avec ces immenses poissons splendides.

Marifb, Nos 2 messages se sont croisés : tu peux donc lire comment se passe la rencontre avec ces montres ......   BBBbbbbrrrr 

Un petit repas et nous voila parti à la recherche de ces fameux requins avec le bateau loué au pêcheur.
Au bout de 20 à 30 minutes, voila le 1er bagan



Sem arrête le moteur, brasse un peu l’eau avec les mains et jette qqs coups d’œil de tous cotés : enfin il me fait signe que ce n’est pas bon.

On repart alors vers un autre bagan et :



Ouah  énorme !    Je m'attendais a qq chose de gros, c'est incroyable, énorme, impressionnant

Cette gueule de 1m à 1m50 à 1m de moi ….. j’en frissonne encore .... et je suis encore sur le bateau

Du coup je commence à prendre peur : entrer dans l’eau a coté d’un tel monstre : 10-15m de long, 8-10 tonnes, qu’est-ce qui va m’arriver ?

Équipé de masque, palmes et tube, je mets la tête dans l’eau tout en restant sur le bateau
Sem rigole et saute pour me mettre en confiance.

Ça marche car j’y vais a mon tour.  Et voila ce qui me fonce dessus :




il me frole, sort le tete de l’eau et disparaît



Ensuite je regarde de tous cotés a la recherche du requin, parfois je le vois arriver, c'est impressionnant mais gérable,  mais la 1ère fois qu'il arrive du mauvais coté et me surprend, je pousse un cri qui fait encore rigoler Sem


J'ai vu des paysages magnifiques, connu des moments d'immense satisfaction, vécu de grandes sensations ou même de frayeur, mais je n'avais jamais eu une telle sensation.
J'aurais du m'y attendre après la lecture de plusieurs récits d'autres voyageurs avec toutes sortes de superlatifs, mais c'est vraiment LE GRAND FRISSON de ma vie.

Quand il se présente comme ci-dessous, il est presque effrayant


On reste la un bon moment , on pourrait presque dire " a jouer avec lui".
Ce que je crains a chaque fois qu'il plonge ou nage a coté de moi, c'est qu'il donne un grand coup de queue : ça suffirait amplement à m'assomer, mais pas une fois il ne donne l'impression de le faire.
Je pense donc qu'il ne fait pas comme les baleines (j'ai vu cela ds des documentaires !), mais comme c'est impossible de communiquer avec Sem, je n'en sais rien

On rentre donc en direction de la belle plage de Sowa , notre lieu d’hébergement pour la nuit

La suite :  3 requins baleines en même temps autour de moi

c'est vraiment impressionnant et j'imagine dans quel état du devais être 

moi cela aurait été plutôt ça :      

est on vraiment certain que cette bête ne mord pas ? 

il est totalement inoffensif, on le dit curieux, ce qui me semble etre le cas vu comment il s'approche !
Il se nourrit exclusivement de plancton et petites molusques filtrés par ses minuscules dents .
Meme a 50 cm de moi avec sa bouche ouverte, je n'ai pas vu ses dents, elles doivent donc etre vraiment minuscules

Merveilleuse expérience, très intense. On a vécu cette rencontre au Sulawesi avec 2 requins baleines en sautant d'une pirogue sans moteur où je pouvais a peine m'asseoir. Nous étions seuls aussi avec notre conducteur de pirogue. On navigue entre émerveillement et stress car elles s'approchent vraiment près de nous. On nous a dit que leur lenteur limite les risques de se prendre un coup de queue. Nous pouvions rester autant de temps qu'on voulait mais nous avons arrêté au bout d'une demi heure car trop épuisés. Et nous avons dormi tout l'après midi qui a suivi... Des français qui en avaient fait l'expérience en Australie en plongée nous ont raconté qu'ils avaient utilisé l'équivalent d'oxygène d'une heure en une demi heure à cause de l'intensité de la rencontre. J'adorerais revivre cette expérience !!!

Oui c'est exactement cela : on nage entre émerveillement et stress, et on ressort épuisé.
Visiblement tu as aussi plus qu'apprécier ... mais impossible de ne pas apprécier, sauf si on est gagné par la peur

Je me régale de ton récit fantastique !
Incroyable que tu n’aimes pas les petites bestioles vu là où tu couches !! Ça me fait bien rire.
Quant aux grosses bestioles, c’est extraordinaire d’être si près.
Merci de nous faire partager cette Aventure.

Ben oui, ben j'aime pas les petites bestioles ... et tant pis (mieux ?) si ça te fait marrer  

Je préfère les bestioles multicolores qu'on va voir par milliers aux Raja Ampat ... a suivre très bientôt     

Droit d'entrée
J’avais lu qu’il y a un droit d’entrée (très cher) pour le parc marin de Cenderawasih : je n’ai rien payé, je ne vois ni comment ni ou payer.
Et comme je n’ai vu aucun touriste nul part, ça ne serait de toute façon pas rentable.


Fin du séjour à Nabire

Après une vrai nuit de sommeil au calme, au frais, et sans bestioles, Melli m’a préparé un petit déjeuner gargantuesque à bases d’œufs, de fruits et de toasts
Ensuite repos pour me remettre de mes émotions et lessive sont au programme.

Une boite de goreng (nouilles) achetée a l’épicerie d'a coté et  a préparer avec de l’eau bouillante en qss minutes me sert de repas de midi avec qqs fruits.
Il faut juste faire attention a ne pas mettre tous les piments en sachet qui vont avec 
 


Il fait très chaud, aussi l’après-midi je décide d’aller faire un tour a la mer a qqs centaines de mètres. J’aimerais bien prendre un bain, mais je ne me fais pas trop d’illusion.

Je ne m’étais pas trompé, c’est une vrai plage indonésienne :



Plus envie de me baigner, mais ce n’est pas grave. Je passe donc l’après-midi à lire sur la terrasse du chalet « Relax »

Melli me demande si je souhaite qu’elle me prépare un repas pour le soir. C’est évidemment oui, elle ira donc au marché dans un moment.

Le traditionnel orage tropical arrivant plus tôt que d’habitude, les courses en scooter sont annulées.
Le soir la pluie a cessée et Melli me propose d’aller au restaurant alors que tout le quartier est privé d’électricité. Il paraît que c’est très courant ici. L’électricité est produite localement sans aucune connexion avec le reste du pays puisque Nabire est isolée (comme chaque ville de Papouasie) par des centaines de km de foret , il est donc impossible de bénéficier du courant venu d'ailleurs

1/4 d’heure de marche dans l’obscurité et on arrive dans un petit restaurant très simple, mais tout de même mieux que les habituelles gargotes de rue.
Au menu unique : boulettes de viande et riz. Cela me convient, et c’est très bon
La ville retrouve le courant ce qui facilite le retour, ce n’est pas évident d’éviter les flaques d’eau mais surtout les traditionnels trous béants (en plein jour on arrive a éviter ces pièges, moins la nuit  :

Ah oui ces trous c'est ma hantise... Je ne suis heureusement jamais tombée dedans mais il faut vraiment être vigilant...

merci pour ce récit magnifique et étonnant et j'attends avec impatience les photos du snorkeling