A la découverte de Majorque et Minorque

Notre séjour à Majorque s'achève et nous partons vers Minorque. 

Après avoir restitué rapidement la voiture à l'aéroport nous empruntons le bus direct entre l'aéroport et Alcudia. Un rapide trajet d'une heure environ nous mène à port d'Alcudia. Nous avons donc largement le temps de dénicher un restaurant sympathique en bord de mer tout  proche de la gare maritime. Tranquillement attablés à une terrasse, 2 heures avant le départ nous recevons un sms de la compagnie maritime Balearia qui nous annonce sans explication que le ferry de 16h est annulé et que notre départ est reporté à 4h le lendemain matin. Nous rejoignons alors la gare maritime pour avoir quelques explications auprès du bureau de la compagnie. S'ensuivent alors de longues discussions avec les personnels présents qui ne font manifestement aucun effort pour apporter de l'aide aux voyageurs en quête d'un endroit pour passer la nuit. Ils se contentent de nous informer que la compagnie n'a pas organisé de prise en charge des voyageurs et suite à nos questions sur la possibilité de rester toute la nuit dans le bâtiment nous conseillent d'aller poser nous mêmes la question à la police du port:

Le niveau zéro du service aux clients  . 

Je profite de cette longue soirée dans la gare pour fouiner sur le net et connaître les droits des passagers dans cette circonstance. J'y découvre que, normalement, nous ne sommes pas complètement démunis en Europe. On peut utilement consulter cette page: https://europa.eu/youreurope/citizens/travel/passenger-rights/ship/index_fr.htm que, manifestement, Balearia n'applique pas. A ce jour, la compagnie m'a remboursé le billet aller mais pas encore les frais supplémentaires occasionnés: j'attends le résultat de la réclamation que j'ai déposée ????

Le service de police nous indique que le bâtiment est fermé entre 22h et 2h du matin et que nous devrons donc sortir durant cette période. En effet, vers 22h un policier vient aimablement nous demander de sortir. Nous nous dirigeons donc vers un square proche et nous installons sur un banc en bord de plage pour passer ces quelques heures. La nuit est douce et nous sommes bercés par le ressac de la mer mais réveillés par les phares des voitures circulant sur l'avenue proche. Nous avons quand même profité d'un joli coucher de soleil sur la vaste baie d'Alcudia 

Mais la chance est avec nous, peu de temps après, sans doute apitoyé par notre grand âge, un autre policier se déplace pour venir nous chercher et nous proposer d'ouvrir la gare maritime. Nous terminerons donc notre attente allongés chacun sur un banc métallique pas vraiment confortable. 

Finalement, vers 3h30 nous pouvons embarquer et terminer notre nuit agitée sur les confortables fauteuils du ferry qui assure la traversée. 

A notre arrivée matinale au port de Ciutadella un taxi nous conduit rapidement chez le loueur de voitures situé à une dizaine de kilomètres

Dès la sortie du port le paysage apparaît très différent de Majorque: ici, l'horizon n'est pas barré par des montagnes; seules de molles ondulations et quelques collines viennent ponctuer un environnement sans véritable relief.

Nous avons choisi un hébergement à Ferreries, petite ville centrale qui nous permet de rayonner facilement aux quatre coins de l’île et découvrons une charmante maison au cœur de la vieille cité. 

Nous partons ensuite à la découverte du cap de Fornells. La côte est découpée avec de petites criques au sable blanc entre les roches claires. Nous déambulons dans un agréable village aux maisons toutes blanches si caractéristiques. 

Au bout du cap de Fornells une massive tour circulaire rappelle que les habitants ont eu à se préserver des envahisseurs dans les temps passés. 

En poursuivant vers le cap de Cavalleria au milieu d'une lande sauvage nous apercevons un minuscule port bien abrité au creux d'une profonde baie. Quelques bateaux y sont amarrés le long de pontons dont les planches disjointes et zigzagantes n'inspirent pas une grande confiance. Autour du phare surgissant à la pointe la plus septentrionale de l'île le spectacle de la mer d'azur est une fois de plus enchanteur.

Je reprends la fin de ce carnet après une interruption pour cause de cure sans internet

Même si l’île ne présente aucun caractère montagneux le rivage tortueux et sauvage reste fréquemment inaccessible en véhicule. Un sentier côtier, cami de cavalls, relie les tours de guet tout autour de Minorque. Plus ou moins proche du littoral il donne accès à des criques isolées. Nous avons donc décidé d'en parcourir à pied une toute petite portion au départ de la cala Santa Galdana, particulièrement réputée pour la beauté de son littoral. Nous ne serons pas déçus : une fois quittées les constructions de cette station balnéaire le sentier gagne une belle forêt méditerranéenne où les senteurs des romarins, des cistes, des lentisques et des genêts embaument l'air. Entre chaque cap de petites criques au sable blanc sont baignées d'une eau limpide dont la couleur changeante nous laisse sans voix. L'accès à toutes ses plages est facile et même si la fréquentation diminue au fur et à mesure de l'éloignement nous y croisons pas mal de monde.

L'après-midi nous rejoignons Mao, nom catalan de la capitale de Minorque. En se perdant dans ses ruelles  typiquement méditerranéennes et assoupies sous un chaud soleil printanier on découvre de belles églises et des demeures seigneuriales. De nombreux bow windows témoignent de l'ancienne présence britannique sur l'île. La vieille ville domine un port naturel particulièrement bien protégé.

Pour notre dernier jour à Minorque une visite de Ciutadella s'impose. Ancienne capitale de l'île le centre ville reste très animé dans les ruelles étroites autour du marché. De somptueuses demeures seigneuriales entourent la cathédrale gothique et il est très plaisant de déambuler au hasard des rues de cette belle cité au riche patrimoine historique. 

En longeant le port vers la pleine mer une agréable promenade conduit au castell de Sant Nicolau, imposante forteresse perchée sur les falaises dominant la mer. De là, les côtes de Majorque ne semblent pas bien loin.

Dans l'après-midi nous quittons la ville pour rejoindre à quelques kilomètres la spectaculaire nécropole de cala Morell. 14 grottes y furent creusées pour accueillir les défunts. 

Il est temps dorénavant de rentrer à proximité de l'aéroport de Palma pour reprendre notre vol de retour. Cette fois, aucun imprévu ne vient contrarier notre voyage : bateau et bus nous conduisent sans délai pour notre dernière escale à Can Pastilla, temple du tourisme de masse avec ses alignements d'hôtels et de restaurants bordant une longue plage de sable