Mes carnets de voyage en Grèce: quelques jours en Épire
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Mes carnets de voyage en Grèce: quelques jours en Épire
Prologue
C’est un déplacement professionnel qui m’a conduite en Épire au mois d’avril 2015, pour une conférence à l’université de Ioannina.
Malgré la brièveté du séjour, j’ai pu profiter de mes moments de liberté pour me promener dans la ville et, grâce à la gentillesse de mes hôtes, dans plusieurs sites de la région.
Je vous invite donc à me suivre dans les rues de Ioannina et sur les routes d’Épire…
J1- Lundi 20 avril : d’Athènes à Ioannina
Après quelques jours passés à Athènes dans une agréable atmosphère printanière, je rejoins ce matin la gare KTEL-Kifisou.
Pour cela, je prends le métro en direction de la station Omonia : juste derrière la place, rue Menandrou, se trouve l’arrêt du bus 51, dont le terminus est la gare routière desservant l’Épire et le Péloponnèse.
11h : je suis installée dans le bus pour Ioannina, avec mon pique-nique. Le trajet dure 6h30, avec un arrêt à mi-chemin dans une station-service près du pont de Naupacte : j’en profite pour manger mon sandwich (immonde !) et pour acheter un peu de chocolat, histoire de compenser…
17h30 : mes collègues (un couple) m’attendent à la gare KTEL de Ioannina et m’expliquent les dispositions prises pour mon hébergement.
Je vais loger chez eux, mais pas dans leur appartement du centre-ville : dans ce qu’ils appellent la « nouvelle maison », en pleine campagne.
Et, pour que je ne me sente pas trop seule, Madame restera avec moi : Monsieur, lui, nous servira de chauffeur.
En attendant, nous dînons chez eux, en ville, et le repas est vraiment excellent : dolmades (feuilles de vigne), pastitsio (gratin de pâtes), keftedes (boulettes), pita fourrée aux herbes : je crois que je vais rentrer en France avec quelques kilos supplémentaires…
Et nous regagnons ensuite la nouvelle maison après avoir maîtrisé, non sans mal, le fonctionnement de l’alarme.
J2- Mardi 21 avril (matin) : une excursion à Dodone
Ce matin, tsai vounou (thé de la montagne) et koulouri (pain au sésame) pour le petit déjeuner. Je vais ensuite jeter un coup d’œil aux alentours : je suis bien en pleine campagne, au pied des sommets enneigés des monts Tomaros !
Vers 9h, notre « chauffeur » arrive et nous propose une excursion à Dodone, à une vingtaine de kilomètres au sud de Ioannina : avec grand plaisir !
Après un détour par l’université, nous voilà partis.
Le site est en travaux, mais le mot magique « Université » nous en ouvre les portes sans problème.
Voici donc d’abord le théâtre, construit au IIIe siècle avant J.-C. : il pouvait accueillir environ 17 000 spectateurs.
À partir du Ie siècle, les Romains l’utilisèrent pour des combats de gladiateurs et de fauves. La première rangée de sièges fut alors enlevée et on ajouta un mur de séparation : il fallait bien protéger les spectateurs des bêtes féroces !
Nous nous dirigeons ensuite vers le sanctuaire de Zeus, qui était le siège d’un des plus importants oracles de l’Antiquité, déjà mentionné dans les poèmes homériques.
Au VIIIe siècle avant J.-C., le dieu s’exprimait par l’intermédiaire des bruissements des feuilles d’un chêne sacré : le rôle des prêtres étaient de les interpréter.
Je ne suis pas certaine que l’arbre soit d’époque…
Tout autour du chêne, étaient disposés des chaudrons de bronze : quand on heurtait l’un d’eux, le bruit se répercutait et était lui aussi interprété par les prêtres.
À partir du IVe siècle avant J.-C., un autre dispositif fut installé, avec deux colonnes dressées l’une à côté de l’autre : sur la première était placé un grand bassin de bronze, sur la deuxième la statue d’un enfant tenant à la main un fouet composé d’une triple chaîne de bronze.
La chaîne agitée par le vent venait frapper le bassin, dont les devins traduisaient les vibrations en oracle.
Pour ma part, en tout cas, Dodone m’a beaucoup plu : j’ai trouvé l’endroit apaisant, toujours au pied du Tomaros…
Et nous regagnons Ioannina pour aller déjeuner à l’heure grecque, dans un très bon restaurant qui domine la ville.
À suivre...
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Eleni13- responsable de rubrique
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Re: Mes carnets de voyage en Grèce: quelques jours en Épire
J2- Mardi 21 avril (après-midi) : visite de Ioannina
À notre retour en ville, je demande à mes hôtes de me déposer près du lac Pamvotis, autour duquel j’ai envie de marcher, et nous nous donnons rendez-vous en fin d’après-midi devant le kastro.
J’apprécie vraiment la promenade : la température est printanière et je prends tout mon temps pour contempler les eaux paisibles du lac.
Je remonte ensuite vers le kastro, la forteresse, qu’entoure l’enceinte édifiée au début du XIXe siècle par Ali Pacha, nommé gouverneur par les Ottomans en 1789. L’ensemble intègre d’anciennes fortifications d’époque byzantine.
J’entre un moment, pour regarder les maisons à encorbellements, mais je ne m’attarde pas, puisque je dois y retourner tout à l’heure avec ma collègue.
Je remonte donc la rue Averof en direction de la Tour de l’Horloge (1905).
Je fais un détour par le Musée archéologique pour vérifier les horaires d’ouverture. Il ferme à 15h : dommage ! Je serais bien allée voir les tablettes oraculaires de Dodone…
Et, après avoir complété ma collection de magnets, je retrouve ma collègue devant l’entrée du kastro.
Nous entrons dans la forteresse par la porte monumentale et montons vers l’Acropole Itz-Kalé (« le château intérieur »).
Au sommet, se dresse la mosquée Fetiye (« mosquée de la conquête »), reconstruite en 1795 par Ali Pacha sur l’emplacement de deux mosquées successives plus anciennes, elles-mêmes bâties sur les ruines d’une église du XIIIe.
Juste devant, un ouvrage en ferronnerie recouvre la tombe du gouverneur, qui contient … un corps sans tête !
Les chefs de l’empire ottoman craignaient en effet les ambitions d’Ali Pacha, d’autant plus que celui-ci avait apporté son soutien aux révolutionnaires grecs qui luttaient pour l’indépendance.
Ils envoyèrent donc 50 000 hommes pour assiéger Ioannina.
Réfugié sur l’île située au milieu du lac Pamvotis, Ali Pacha fut assassiné en 1822. Quant à sa tête, elle fut envoyée et exposée à Constantinople…
Sur l’Acropole, se trouve aussi le Musée byzantin (fermé), ainsi qu’un café où nous nous accordons une pause bien méritée pour boire un chocolat.
Et n’oublions pas la vue sur le lac !
Nous redescendons ensuite faire un tour dans les ruelles du kastro : tout a été rénové alors qu’autrefois, c’était, paraît-il, le quartier délabré et mal famé de la ville.
Une visite intéressante donc, où j’ai aussi appris que Ioannina n’a été libérée de l’occupation ottomane qu’en 1913 : celle-ci avait commencé en 1430.
Et maintenant, nous nous dirigeons vers les deux quartiers commerçants : l’ancien d’abord, où les boutiques ferment malheureusement les unes après les autres à cause de la crise, puis le nouveau, qui ressemble à n’importe quel autre centre-ville européen, avec exactement les mêmes enseignes : dommage !
Nous pouvons quand même savourer un excellent gyros me pita dans un petit snack bien connu de ma collègue.
Et, après ce repas entre filles, nous rentrons demander à notre chauffeur de nous ramener à la maison de campagne.
À suivre...
Eleni13- responsable de rubrique
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Re: Mes carnets de voyage en Grèce: quelques jours en Épire
J3- Mercredi 22 avril : Nicopolis et Préveza
Comme il fait très beau ce matin, nous partons en direction de Nicopolis, à une heure de voiture environ, près des côtes de la mer Ionienne.
Nicopolis (« la cité de la victoire ») fut fondée par Octave, le futur Auguste, en 31 avant J.-C., après la bataille navale d’Actium où il vainquit Antoine et Cléopâtre.
La ville, située à proximité d’Actium, fut peuplée à la fois par les vétérans romains et par les populations déplacées des villages voisins.
Foyer du christianisme à partir du Ier siècle, plusieurs fois détruite et rebâtie, elle fut en 1798 le le lieu d’un nouveau combat : l’armée d’Ali Pacha y massacra les Souliotes, montagnards des massifs de l’Épire, ainsi que les soldats français qui luttaient à leurs côtés.
C’était bien sûr avant qu’Ali Pacha ne change de camp pour soutenir les Grecs…
En tout cas, Nicopolis est aujourd’hui la plus grande cité antique conservée dans le pays.
Nous commençons par le musée, neuf et très bien conçu.
À l’entrée de la première salle, se trouve un superbe bas-relief en marbre, base d’un monument en l’honneur d’Auguste (29-27 avant J.-C.).
On peut y voir les trois Grâces, ainsi que Léto et ses deux enfants, Apollon et Artémis (à droite sur la photo).
Quelques sculptures paléochrétiennes (Ve-VIe siècles), intégrées ultérieurement dans le mur d’enceinte des Ier-IIe siècles.
J’ai trouvée particulièrement intéressante la réutilisation d’un bas-relief : il comportait à l’origine une scène mythologique, qui fut recouverte au VIe siècle par des mosaïques chrétiennes.
Avant de sortir, mes hôtes ont la générosité de m’offrir le catalogue du musée.
Nous partons ensuite en voiture vers le site proprement dit, après un passage au supermarché pour acheter de l’eau et des chips : il faut bien tenir le coup !
Dès que nous approchons, nous voyons que l’ensemble est immense : pour aller d’un endroit à l’autre, nous prendrons la voiture…
Premier arrêt : la basilique de l’évêque Doumetios (Basilique A), datant de la fin du VIe siècle, avec ses belles mosaïques de sol, représentant essentiellement des scènes de chasse et de pêche.
Puis, en longeant le mur d’enceinte, nous arrivons à l’Odéon d’époque romaine (fermé)…
… et, toujours en voiture, au théâtre d’Auguste, utilisé jusqu’à la fin du IIIe siècle (fermé lui aussi).
Juste à côté, voici le stade, très verdoyant.
Il est à peu près 15 heures lorsque nous terminons la visite et décidons d’aller déjeuner à Préveza, sur le port, face à la mer Ionienne.
Très bon repas mais … évidemment trop copieux ! Je me demande comment je vais arriver à manger ce soir, d’autant plus qu’il est déjà plus de 16 heures…
Nous entamons le voyage de retour, un peu long à cause de la circulation, et il est presque 18 heures lorsque nous arrivons à destination.
Il est temps de travailler ! Je relis ma conférence pour demain …
Et ensuite, nous passons une soirée tranquille à la maison. Je n’ai pas vraiment faim mais il est difficile de refuser les (excellentes) provisions que mes hôtes ont apportées : il y a même du pastitsio !
À suivre...
Eleni13- responsable de rubrique
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Re: Mes carnets de voyage en Grèce: quelques jours en Épire
J4- Jeudi 23 avril : dans les Zagoria
Aujourd’hui, je passe la matinée à l’université pour présenter la conférence qui était la raison de ma venue en Épire.
Je déjeune ensuite avec mes collègues au restaurant du personnel, avant qu’ils me ramènent à la maison de campagne en début d’après-midi : c’est le moment de souffler un peu…
Comme prévu, ils reviennent vers 18h30 et me proposent une excursion dans les Zagoria : avec plaisir !
Nous voilà donc partis au nord de Ioannina. Une route à lacets, un paysage montagneux : rien à voir avec l’image traditionnelle de la Grèce qui, pour beaucoup de touristes, se résume au bleu et blanc des Cyclades !
Mais après tout, le terme Zagoria, d’origine slave, signifie « au-delà des montagnes ».
Nous arrivons en effet au-delà (ou presque) des montagnes, pour découvrir le village de Vitsa, avec ses toits d’ardoise et ses teintes grises, qui se fondent ou se détachent au milieu de la végétation.
Nous ne visiterons pas, bien sûr, les 46 villages des Zagoria, mais tous possèdent ces maisons aux pierres grises et aux balcons de bois, dans un décor composé de forêts, de gorges, de montagnes et de torrents.
Nous retrouvons donc la même architecture un peu plus loin, à Monodendri.
Nous nous y arrêtons pour nous diriger à pied vers le monastère d’Agia Paraskevi, et sa vue plongeante sur les Gorges de Vikos.
Impressionnant ! On dirait l’entrée des Enfers !
Je suis sûre que, si je montre mes photos à quelqu’un de non averti, il ne devinera jamais qu’elles ont été prises en Grèce…
Quoi qu’il en soit, c’est l’heure du repas : mes hôtes avaient l’intention de m’inviter dans un restaurant qu’il connaissent dans le village. Fermé, malheureusement !
Nous repartons donc vers la voiture, puis vers Ioannina, où nous nous arrêtons pour dîner rapidement dans une pizzeria, avant de regagner la maison.
J5- Vendredi 25 avril : retour en France
Ce matin, il est environ 10 heures lorsque je prends l’avion pour Athènes dans le (petit) aéroport de Ioannina.
Le temps de déjeuner, et c’est le moment de la correspondance qui me ramène à Toulouse, après cette trop brève escapade en Grèce.
Ainsi se termine ce carnet: à bientôt pour un nouveau carnet grec!
Eleni13- responsable de rubrique
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mariejo et pit apprécient ce message
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