2 escapades dans les Pouilles en septembre ...

Voici le récit de nos voyages itinérants, chacun de 2 semaines, dans le Sud de l'Italie : en septembre 2019 et septembre 2021 .

Pour le premier,  mon ressenti était si enthousiaste et ... communicatif que plusieurs de nos amis,  même s'ils ne connaissaient pas du tout l'Italie mais étaient centrés sur un autre continent, ont décidé de la découvrir ...
Nous avions choisi d'abord un hôtel en pleine campagne, à 10 km de Polignano al Mare ; durant 1 semaine, nous avons rayonné en étoile depuis cet endroit très central .

Pour une meilleure visualisation, j'ajoute une carte des lieux visités .



Une carte des lieux plus au Sud , plus loin ...
Je  résume et j'illustre les sites les plus agréables :

-- Polignano et ses falaises méritent un détour :



De nombreuses grottes marines sont accessibles en petit bâteau à moteur .



La ville est cernée par de beaux champs d'oliviers, tous en pleine santé ...



De là, nous avons pu découvrir les villages de la vallée d'Itria :
Martina Franca,  véritable joyau de la région, au sommet d'une colline, Locorotondo et Alberobello, le plus touristique, avec ses innombrables trulli . Voici quelques vues de cet habitat traditionnel :





#carnet  #carnet-pouilles

Nous continuons la découverte par Ostuni, où nous passerons une matinée .
Elle est perchée au sommet d'une colline . Même en septembre, elle est un peu victime de sa renommée et la rue principale est envahie par de nombreux groupes de visiteurs, sortant tous à la même heure des cars garés en contrebas.
Un conseil : évitez le W E !


 
Mieux vaut s'écarter de la grand rue, par les ruelles transversales .


Vous arrivez ainsi à la place principale et à la Cathédrale,

  dont voici la rosace de la façade : la plus grande du pays !

J'embarque

Coucou,
Contente d'avoir de la compagnie !

Je te rappelle que je reprends d'abord rapidement le voyage d'il y a 2 ans, pour lequel tu as dû lire mon récit :  avant de passer à 2021 dans le Salento, j'en mets ici un résumé, pour aider les futurs voyageurs à bien choisir leurs haltes et leurs visites ...
A tout de suite !

Oui, je l’ai lu sur VF. Je n’ai pas le courage de transférer le mien écrit en 2018

La suite ...
De Polignano, d'autres excursions d'une journée étaient possibles .

-- Nous avions repéré le Parc Naturel des dunes côtières, une 20taine de kms plus au Sud : institué en 2006 pour protéger le cordon de dunes bordant la mer, il est connu pour sa faune, sa flore et divers témoignages historiques : dolmen, églises rurales, cryptes ...
Cependant, après une randonnée de 3 heures le long de la mer, le long d'une plage TRES étroite, en marchant dans le sable (mouillé ou pas) ou dans les vagues et en évitant les nombreuses barrières de bois ou en barbelés, nous revenons à l'hôtel, un peu déçus, pour un combiné plus reposant : piscine - lecture jusqu'en début de soirée.
Ce sera l'occasion d'aller découvrir Savelletri, un village en front de mer qui, le soir, était loin d'être désert !
Sur le port, parmi de très nombreux petits restaurants, le Saporedisale nous tirait l'oeil : pas un touriste, que des Italiens, des habitués venus parfois d'assez loin : nous étions les SEULS 'étrangers' et nous avons suivi le mouvement : nous avons partagé une bouteille de vin blanc de Martina Franca avec des scampis et une belle friture de poissons et calamars ...



-- Le lendemain, dernier jour de notre séjour dans les Pouilles, c'est le grand jour : nous nous sommes fixés un objectif trop ambitieux et qui sera le motif de notre 'retour' en 2021 ! Il s'agit de découvrir la ville de Lecce, dont tous disent le plus grand bien .

Mais d'abord, une abbaye... romane ! Repérez vous sur la carte, le long de la route côtière en dessous de Brindisi , vers l'abbaye Santa Maria a Cerrate . Après la visite, nous continuerons jusqu'à Lecce .



Au départ, nous ne sommes pas formellement attirés par l'architecture baroque ; cependant, nous sommes ouverts à toutes sortes de découvertes et pleins de bonne volonté !
Nous allons donc commencer cette journée par un petit détour : il s'agit de visiter l'abbaye de Santa Maria di Cerrate, une exception romane dans une région vouée à l'Art Baroque !
Cette abbaye du XIIème siècle est nichée à 15 kms au nord de Lecce, pas loin du littoral, dans un aride et beau décor d'oliviers et de chênes ; fin septembre, de beaux figuiers de Barbarie sont couverts de fruits ...



A l'intérieur, quelques fresques de style byzantin ont été conservées .



Une loggia lui est adossée, avec colonnes à chapiteaux .


Satisfaits de cette plongée dans le XIIème siècle, nous faisons un saut dans le temps : rendez-vous à 15 kms au Sud, au milieu du XVIIème siècle !

Le GPS nous amène à LECCE, dans une avenue avec possibilité de parking ; nous sommes en bordure du centre historique, entre le Duomo et la Basilique !




Un bémol cependant : il est presque midi et le détour par l'Abbaye a hypothéqué la découverte des détails de la ville...

Nous voici donc à pied d'oeuvre, pour découvrir la ville ... : en cette toute fin de matinée, nous avons décidé de nous cantonner à la Piazza del Duomo et de ses environs les plus proches .

Cette place est le salon baroque de la ville et donc un bon début!
Les palais et églises, bâtis en pierre blonde de Lecce,
changent de couleur au fil des heures : clairs le matin, ils  deviendront dorés, à la lumière du soleil couchant !
Admirez les balcons :





Une enoteca est bien située à l'arrière de la cathédrale ; une belle planche de charcuterie variée nous rendra des forces, face au comptoir qui ferait saliver un végétarien !
Vu le peu de temps dont nous disposons, nous avons réservé, pour 14 h, une visite guidée des principaux sites ( c'est peu courant, pour nous ) et, tenez-vous bien, en pousse - pousse !!!
Ils sont relativement espacés et, à pied, la rumeur dit qu'il faut prévoir 2 jours pour le tout ...

Une charmante jeune fille nous a véhiculés tout en nous racontant diverses anecdotes ; nous nous sommes laissés conduire dans quelques artères très scénographiques, en comparant les magnifiques balcons sculptés qui décorent chacun des palais .
La visite culminera par la Basilica Santa Croce : la décoration de sa façade est l'expression la plus aboutie du baroque de Lecce ; elle a été conçue pour impressionner le peuple, par sa somptuosité grandiose . Selon les niveaux, des frises s'y succèdent, composées de guirlandes, de fruits et de fleurs, d'angelots et de créatures étranges ou de dragons, ...



Une heure de route, puis demain, après une bonne nuit de repos, nous changerons de point de chute et quitterons les Pouilles pour la Basilicate et sa ville mythique : MATERA ... 

Le lendemain, nous quittons les Pouilles et passons dans la province voisine, la Basilicate ; nous désirons ajouter à nos balades campagnardes et à la belle ville de Lecce, celle d'une ville quasiment inconnue jusqu'au milieu du XXème siècle et qui est, cette année, la Capitale de la Culture en Europe : la ville mythique de Matera .



Deux heures de route tranquille et nous voici arrivés : nous voici à Matera, face au garage où nous allons laisser la voiture durant 2 nuits .
Notre hôtel nous a réservé cet emplacement et l'un des employés viendra prendre les bagages et les porter à la chambre, à 10 mn de marche de là ;  on nous munit même d'un petit plan personnalisé... et vogue la galère : découvrons la ville !

Les Sassi, qui composent la ville ancienne, sont construits dans les grottes naturelles du massif de la Murgia ; ce sont deux versants de falaises , comprenant des établissements troglodytes, maisons, églises et ermitages construits dans les grottes naturelles du massif de la Murgia .
Matera compte 2 Sassi  : le Sassi Barisano, plus habité et plus 'touristique, et le Sassi Caveoso, moins peuplé, sur l'autre versant .

Voici quelques vues du Sassi Barisano, prises du sentier escarpé qui menait au 'In Pietra', notre demeure pour 3 jours :


Pour faire court, je vous fais un résumé des étapes marquantes de la création de Matera ! Pour plus de détails historiques, demandez !

*** L'habitat dans les grottes creusées dans le calcaire tendre est apparu dans la région il y a 250 000 ans, dès le Paléolithique.
*** La ville compte nombre d'églises rupestres dans ses alentours : superbement décorées de fresques byzantines, lieux de prières cachés pour les immigrants venus notamment de Turquie, d'Arménie ou d'Asie Mineure.
*** Au XIV et XVème siècles enfin, la ville elle-même s'est enrichie de très nombreuses églises et de monuments, dans les murs fortifiés qui entourent le Centre ... : ce fut l'âge d'or de la ville !
*** Hélàs, au siècle passé (XXème siècle !), les conditions de vie sanitaires et économiques sont de plus en plus précaires pour la population qui croît et qui compte, après la seconde guerre mondiale, 16 000 habitants.
Les habitants vivaient dans des habitations insalubres, sans eau , ni électricité, réduits à partager leur seule pièce avec les animaux ( mules, ânes, chèvres, ... )  et le taux de mortalité des enfants était celui en cours au moyen âge, dans le reste de l'Europe ...

En 1945, était paru le livre autobiographique de Carlo Levi : 'Le Christ s'est arrêté à Eboli', dont je parlerai plus tard ; il raconte, dans l'Italie fasciste, les conditions de vie misérables du monde paysan, à Matera et dans la campagne qui l'entoure ...

En 1950, suite à la visite d'un ministre de l'époque, la Gazetta del Mezzogiorno publie en 1ère page un article sur Matera, avec en gros titre : " HONTE NATIONALE " et cela éveille une réaction de l'Etat face à la tragédie qui se joue dans la région ...
La situation ne s'améliore pas rapidement : on fait construire des immeubles à appartements, qui cernent la ville et on oblige les habitants à déménager dans des conditions peu commodes .
Pour cela, on mure les rues de Matera et la ville est désertée et 'oubliée' pendant des années .

Grâce à des actions isolées, Matera sort de l'oubli, se repeuple et survit grâce, en partie au tourisme qui la redécouvre : en 1993, les Sassi sont reconnus 'Patrimoine mondial de l'Humanité ' par l'Unesco et, en 2014, on proclame Matera 'Capitale de la Culture Européenne' pour 2019.
Dorénavant, les Sassi sont les témoins du développement et de la valorisation d'un territoire italien, aux yeux du monde entier !

A l'entrée du sentier qui mène au flanc du Sassi Barisano, vue sur une oeuvre de Salvador Dali, dont certaines oeuvres étaient exposées dans la ville cette année - là ;

Une photo prise au cours de la promenade vers le centre ...

Nous poursuivons vers le Duomo, notre dernier objectif pour ce soir ; éclairé par le soleil couchant, il profite de la lumière dorée. Il occupe la position la plus élevée de la ville ; il date du XIIIème siècle et est d'un style roman très pur.


En sortant, nous sommes aux 1ères loges pour profiter du changement de lumière sur la ville : du crépuscule... à la nuit !




Nous reviendrons à l'hôtel à temps pour profiter des illuminations de l'église Saint Jean Baptiste, à l'entrée du Sassi Barisano : dignes de Noël !

Second jour dans Matera : nous débutons par une promenade guidée dans le Sassi Caveoso, sur l'autre versant du ravin.

Nous avions épluché les guides et décidé que le mieux serait, vu le manque de temps pour découvrir ... et comprendre, de trouver un guide . Comme nous sommes plutôt opposés à l'idée de suivre un troupeau de 25 personnes derrière un parapluie, nous avons cherché un guide privé : divers contacts par mail, un mois à l'avance et nous avons retenu la proposition de Marjorie, charmante jeune femme qui est originaire de là comme sa famille, parle de ce qu'elle connait, vit sa ville et nous a guidés 1/2 journée avec 4 autres personnes francophones, âges en rapport.
Nous avons échangé quelques idées avant le départ, elle m'a conseillé pour des visites à faire seuls la veille... et la matinée a été très enrichissante.

RV à 9 heures 30, place Veneto qui est le point de ralliement de tous les groupes .
Au fil de la balade, nous avons visité une maison - grotte historique laissée telle qu'en 1950 : maison d'un meunier, où dormait aussi la mule ou l'âne qui faisait tourner la meule tout au long de la journée, dans la pièce d'habitation . De nombreux ustensiles et outils d'époque collectés dans d'autres maisons y sont exposés ; comme déjà dit, pas d'électricité, pas d'eau courante et pas de chauffage autre qu'improvisé ; un seul lit ... pour toute la famille .


Nous avons visité une église rupestre, Santa Maria de Idris, qui est immergée dans une masse de calcaire et domine la ville. Ses murs sont ornés de belles fresques byzantines restaurées fin des années 30 (pas de photos...) : les autres églises de ce genre sont plus éloignées et il faut un véhicule...
Voici la route qui mène au Parc des Eglises Rupestres :




Marjorie nous a parlé de Carlo Levi : ce médecin qui a été à la fois peintre, écrivain... et homme politique . Son rôle dès 1952 et ensuite, en tant Sénateur en 1963, a été décisif quant au sort de Matera et de ses habitants ...

Un mot pour résumer : c'était un humaniste du XXème siècle.
Ses idées ont été la cause de son arrestation par le régime de l'époque, dès 1935 et il fut condamné à l'isolement dans le village rural d'Aliano, à 40 kms de Matera.
A la demande des habitants, qui vivaient dans une misère noire, il y reprend, un temps, son rôle de médecin malgré l'interdiction d'exercer et d'écrire . Il tire de son séjour le sujet de son roman dont j'ai parlé hier, " le Christ s'est arrêté à Eboli" publié en 1945 et qui traite de la vie misérable des habitants de la Basilicate rurale et de ses paysages poignants.
Il y a aussi trouvé l'inspiration pour une énorme fresque, commandée pour l'expo de 1961 à Turin ; elle est la pièce centrale du Palais Lanfranchi, transformé en partie en Musée : nous irons le visiter l'après - midi . Voici un extrait de cette toile :


Le résumé des 1ers jours de ce voyage, des Pouilles à Matera, est terminé : un conseil, si l'aventure vous tente, consacrez 1 bonne semaine à la partie centrale des Pouilles, au départ de Bari ... et faites une incursion d'au moins 2 nuits à Matera ( 3 seraient mieux ! ), qui fut le point culminant du voyage, cette année - là : la ville est fascinante, par ses paysages et surtout par son histoire !

Nous avons, nous, continué le périple en traversant la botte vers l'Ouest, pour découvrir Maratea  sur la Mer Tyrrhénienne ; cette côte est plus montagneuse, couverte de pinèdes qui plongent directement dans la mer : les panoramas sont sublimes .

Quelques photos pour vous mettre l'eau à la bouche ...






Je vous donne rendez - vous dans les jours qui viennent pour la suite, 2 ans après : en septembre 2021, nous repartirons de Lecce et ferons une boucle dans le grand Sud, le Salento ...

Deux ans après, nous réalisons enfin le voyage prévu : d'abord en mai 2020, puis en septembre, puis ... et nous y voici, en septembre 2021 .
Le planning de départ était un voyage fort itinérant ; nous nous sommes adaptés aux circonstances et avons fait un projet plus tranquille . C'était pour nous un premier essai de voyage après le Covid, qui nous avait confinés ( le mot n'est pas trop fort ... ) pendant 1 an 1/2 : nous nous sentions 'rouillés' par des mois de quasi inaction et préférions commencer par un itinéraire entrecoupé de repos ... et de soleil .

Après un vol vers Brindisi, nous passerons 4 nuits à Otranto, 2 à Lecce dont nous désirons approfondir la visite, 4 à Gallipoli et enfin, les 4 dernières nuis à Lizzano, en dessous de Tarente .
Voici, sur un plan, ce que donne l'itinéraire qui semble bien ordonné : de fait, pas de mauvaises surprises question routes, mais la météo des 1ers jours nous a fait douter !



Pour ceux qui comptent visiter cette région d'Italie, j'ajouterai que le Salento, la province la plus au Sud des Pouilles, ne demande pas forcément 2 semaines d'exploration !

Nous voici donc à Otranto, pour 3 jours : non pas dans la ville ni dans ses faubourgs, mais dans un logis isolé en pleine campagne. Il faudra tenir compte de la météo pas optimale dans l'organisation des journées ...

J1 : Soleil bien présent et ciel bleu ; nos hôtes sont très coopérants et nous conseillent d'aller à la plage sans attendre . Ils nous proposent de réserver des entrées, parasol et lits dans une plage privée, au nord de la ville, en face des lacs Alimini .

Dans cette baie, les plages de sables se succèdent et nous pensions trouver, selon les guides bien documentés, une jolie côte quasi déserte en ce 10 septembre ; nous sommes assez déçus par le paysage : de la route, on n'aperçoit pas la mer !

Si on tente de s'en approcher, le chemin se termine par des parkings combles en ce milieu de matinée : toutes les plages sont privées !

Nous trouvons la grande plage bondée, réservée pour nous et quelques centaines de locaux venus profiter du soleil ... Rien d'autre à dire, pour ces quelques heures de farniente, que : repos, eau claire aux jolies couleurs et calme ( relatif ) car pas de musique ni de cris ...

Quelques heures de soleil ... et nous reprenons notre carrosse en direction de Torre Sant'Andrea, dont les falaises rocheuses sont coupés de grottes, arcs de pierre et rochers .
Le panorama est époustouflant : on y accède du parking, par un sentier qui nous mène, avec un groupe d'une cinquantaine de motards, au dessus de la falaise ...
De là, on peut admirer, sans les envier pour autant, des plongeurs s'élançant du haut des a pics et applaudis par la foule ; en bas, une petite plate forme naturelle, en face des faraglioni ( rochers ), est envahie par des familles ...



Admirez la transparence de l'eau et ses reflets moirés !


Cependant, une journée dans ce cadre idyllique mais trop peuplé à notre goût suffira et nous passerons, dès le lendemain, à d'autres découvertes ...

#carnet  #carnet pouilles 2

Les plages privées sont assez gênantes en Italie. Elles sont très répandues, dans toutes les régions, on ne peut donc pas accéder à beaucoup de jolis coins, à moins bien sûr de payer pour son parasol et 2 lits de plage. Nous ne sommes pas des lézards, et quand nous allons à la plage, c'est en général pour 1/2h en fin de journée.

J2, au matin : A Otranto, comme prévu, la journée sera grise !

Il fait très doux mais les paysages sont brumeux et le ciel est gris ... : c'est le moment de découvrir la ville et elle ne sera pas sous son meilleur jour !
Du Lungomare, nous entrons dans la vieille ville, très petite et ceinte de remparts : nous suivons le flux et contournons le château .
'On' nous avait recommandé, pour Otranto comme pour Gallipoli, de prendre un moyen de transport idéal là bas .. et inratable : il s'agit des "Ape Calessino" .
Ces véhicules à moteur sont installés sur le châssis d'une Vespa, équipé pour un conducteur à l'avant et 2 passagers sur un siège arrière : en général, ils sont décapotés et le conducteur est muni d'un micro pour expliquer les principales curiosités ...

Sur la place du château, l'un d'eux est garé : il propose de nous faire admirer la vue panoramique , depuis les hauteurs de la ville, puis de nous ramener sur la place de la Cathédrale .
Suivez le guide ! Voici une vue, depuis le véhicule, sur l'une des rues encombrées .



Nous arrivons sur la place, à grand renfort de klaxons et de vrombissements de moteur ; nous nous concentrons sur la Cathédrale, qui est le joyau d'Otranto .
Elle justifie à elle seule un détour par la ville ; bâtie à la fin du XIème siècle par les Normands, sa structure est romane, avec des éléments gothiques puis baroques .



La merveille du bâtiment est le somptueux tapis de mosaïques en verre et pierre qui recouvre le sol de la nef entière . Scènes en tout genre, depuis des divinités mythologiques ou des animaux fantastiques jusqu'à des symboles chrétiens : jugement dernier, Adam et Eve, ...





Nous redescendons tranquillement, à pied, le long de la rue bordée de boutiques et de restaurants.

J2, après - midi : Au Sud d'Otranto .

Vous aurez lu que les plages au Nord de la ville ne nous ont pas emballés : nous allons longer la côte vers  le Sud, direction le Capo d'Otranto .
Ce cap, qui s'avance dans la Mer Ionienne est l'endroit le plus proche de l'Albanie, à 70 km et par temps clair, on en voit les côtes .
C'est aussi la ligne de partage des eaux entre la mer Ionienne, à l'Est et l'Adriatique, à l'Ouest .

Voici donc une photo du Cap, où un phare tout blanc se dresse face à la mer.


La végétation y est peu abondante mais le cadre, sauvage, est très beau .
Nous suivons la route côtière bien sinueuse jusqu'à Porto Badisco puis jusqu'à Castro Marina et de jolies vues s'offrent à nous.



Hélàs, le temps devient de plus en plus brumeux ; la mer et le ciel se confondent, dans des dégradés de gris .
Nous traversons des bourgades sans grand charme et de petites villes désertées, sans doute à cause du temps maussade ; nous prenons un verre à l'une des seules terrasses ouvertes, nous protégeant au mieux de la bruine, et nous décidons de remettre l'exploration du grand sud au lendemain ...

J3 : Dernière journée à Otranto : l'idée était de découvrir la côte, côté Est et d'aller jusqu'au Capo de Leuca .
Cependant, nos plans risquent d'être remis en question car la pluie qui tombe ce soir ne présage rien de bon ; il est clair qu'une randonnée en bord de mer n'est pas pour demain ...
Entre rester dans la chambre, même agréable, ou s'habiller à la belge et appliquer le plan B, c à d aller au Sud mais dans les terres pour découvrir les trésors ( bien ) cachés d'un village, nous choisissons le plan B . Il va nous permettre de découvrir un aspect des Pouilles que l'on ne met pas en évidence dans les guides ...

Nous irons d'abord, par la grand-route, vers Maglie : grosse bourgade dont le centre historique a la même structure, en moins travaillé, que Lecce . C'est la ville d'origine d'Aldo Moro, président du conseil des ministres italien dans les années 1970, enlevé et assassiné en 1978 par les Brigades rouges .
A 10 km au Sud, nous avons noté la petite ville de Scorrano ; elle est connue pour son bon vin, cépage Negroamaro, et aussi pour ses luminaristi : les constructeurs des structures lumineuses que l'on trouve dans toutes les Pouilles et jusqu'à Matera .

Nous continuons la route, vers Poggiardo d'abord qui ne tiendra pas ses promesses : malgré les recherches avant le départ et les mails échangés, TOUT était fermé ... Pourquoi ? A cause du Covid!
Les palais, églises ? Fermés . Les remparts ? Les mégalithes ? Sites extérieurs fermés aussi, même raison ...

Il nous restait à continuer vers le Sud et la déprime s'installait !

Le paysage, vu de la route, n'était certes pas réconfortant : tout était gris et les villages traversés complètement déserts, un dimanche en matinée .
Les Pouilles, plus particulièrement le Salento, me sont apparues comme une région déshéritée : maisons pas entretenues, pas une plante fleurie aux balcons, à la mi-septembre, et quasi aucun établissement ouvert le long des routes et villages dans les terres .
Que ce soit pour des bâtiments industriels ou commerciaux des banlieues, des maisons ou même des églises, le plan d'architecture pour les constructions datant de moins de 100 ans est le même : la base reste le parallélipipède rectangle ( en clair, un gros bloc percé ou non d'ouverture ), avec, pour les églises, un tout petit clocher par dessus ...

Vous allez me dire : et la campagne ? et la verdure ?
C'est aussi un sujet qui n'est pas joyeux et qui inquiète (beaucoup et à raison) les habitants.
J'en parlerai plus longuement après notre visite de Specchia, à l'intérieur des terres, qui a été élu l'un des ' plus beaux villages d'Italie '.

Au milieu d'une grosse bourgade moderne, se trouve un joli village perché : dans le centre historique, piazza del Popolo, où est l'office de tourisme, on peut admirer le balcon et la façade du palais Risolo : visite guidée indispensable, mais actuellement ne se visite pas ...



Une réunion animée se tient au rez de chaussée du palais : les hommes du village ( pas UNE femme ... ) sont venus y boire un verre, sans doute après la messe . Cependant, l'office de tourisme, à côté, nous propose, dans 10 mn, une visite guidée en italien, que nous acceptons avec plaisir .



Nous voici donc précédés, dans les ruelles escarpées et glissantes du village, par un jeune homme dynamique qui nous précède à grandes enjambées et qui s'arrête à tous les coins de rue pour être sûrs que l'on suit ...



Première visite d'intérieur, ou plutôt souterraine : les pressoirs souterrains parmi les plus vastes de la région : les " Frantoio Ipogeo ".
La via dei Frantoio serpente le long d'un chemin presque entièrement sous terre  ; nous y avons admiré un moulin à huile, parmi les 4 de la ville : ce sont des témoignages historiques de l'énorme production d'huile d'olive au cours des siècles passés .



Ces moulins, nombreux dans le Salento, ont été construits du XV au XIX siècle, partiellement semi-enterrés . La raison pour laquelle ils ont été construits sous terre étaient la facilité d'excavation du sol et aussi qu'il était facile d'y maintenir une température d'environ 19-20 degrés .

Nous remontons les escaliers et, toujours à grands pas, nous dirigeons, à l'extérieur du centre, vers le couvent dei Francescani Neri ( des Franciscains ) : hélàs, l'église aux fresques byzantines est fermée (nous sommes déçus, le guide aussi !) et nous faisons un tour rapide du couvent avant de terminer la visite  : ce sont les aleas d'une visite guidée quasi au bout du monde !!!

Bientôt la suite !

Coucou Sissi ,
C'est bien vrai : rares sont les endroits jolis, non bondés et non privés ; quand tu demandes, à l'hôtel ou là où tu loges, s'il y a des plages à conseiller, c'est la 2nde fois dans les Pouilles où on nous envoie vers un alignement de lits et transats ...
Nous ne sommes pas des lézards non plus, et mon mari encore moins : sitôt assis, debout et il erre en ramassant ...ce qu'il trouve .
En Belgique, nous avons exactement 60 km de côte : JAMAIS nous ne choisisssons une plage privée mais les 3/4 sont publiques : belles dunes où il est possible de se croire seuls et, en face, longue étendue de sable avant les vagues ( à marée basse ! ) . Cependant, nous ne sommes pas gâtés par le climat belge donc, en Italie, nous cherchions un peu de soleil .
Bonne journée !

Coucou,

Moi, je ne mets jamais les pieds à la plage..., mais peut-être s'inspirer de ce genre de liste avant de partir :

https://www.nelsalento.com/blog/migliori-spiagge-libere-salento/

Bien le bonjour à Brigitte (et Sissi, Dominike, Mathilde*, et autres),

Vos CR sur VF ont été lus, scrutés, notés et ça continue ici pour notre grand plaisir !

le Covid a le mérite de pouvoir fignoler nos futurs trips.
Et pour les Pouilles (+Matera) je me suis remis au boulot et trouvé un bon compromis style roadtrip, mais avec 3 ou 4 nuits au même endroit tout le long (compromis plus cool). J'ai supprimé mon retour via Malte pour ne garder "que" la totalité des Pouilles de droite à gauche...mais en 17 jours complets sur place au printemps 2023.

Bises du Noooord. Jean.

Un grand merci, Mathilde !
Comme expliqué à Sissi, nous cherchons toujours à profiter 2 ou 3 heures de soleil  au démarrage, à l'arrivée dans les pays qui en ont !
En 2021, nous en étions privés tout particulièrement, ceci explique cela, et lire   devant la mer, dans un beau site n'est pas désagréable!

Bonne journée !

Hello Jean , 
" le Covid a le mérite de pouvoir fignoler nos futurs trips. Et pour les Pouilles ( +Matera ) je me suis remis au boulot et trouvé un bon compromis style roadtrip, mais avec 3 ou 4 nuits au même endroit tout le long ... "
Tu auras lu que nous avons eu la même idée !
Pour fignoler, je te conseille de continuer la lecture : tu n'en as pas fini avec moi !!!

J'ai tellement bien 'fignolé' ( trop ? ) que nous avons tenté de voir des sites que même les locaux connaissaient peu ou pas : la plupart étaient fermés ou ont ouverts juste pour nous ...
Je signalerai aussi des 'flops' qu'il vaut mieux éviter ... mais il y a de nombreux endroits chouettes   , rassure-toi !

Bonne journée !

A part l’Italie, où les plages privées sont vraiment trop nombreuses, et pas que dans le Sud, je me rappelle aussi en Chalcidique n’avoir pu nous arrêter nulle part, touts les criques appartenaient à des hôtels. C’etait en 1982, je n’y suis pas retournée, je ne sais pas si les choses ont changé, mais nous oui, nous n’allons quasi jamais à la plage depuis que les enfants ont grandi

Tops et flops de la journée : ce seront plutôt des flops !
Nous en étions donc à Specchia, après la visite-promenade  de la cité ancienne .

Je vous ai signalé, tout au long de la Strada Provinciale qui y mène, notre déception à propos des bourgs traversés : succession de bâtiments, d'aspect triste et mal entretenus  ; il ne s'agit pas ici de grandes villes, ni de centres historiques .
Pas une note colorée ..., pas une façade fraîchement repeinte, pas la moindre fleur à un balcon, ce 20 septembre ...

Entre les villages, des kilomètres de campagne défilent et leur aspect nous a fort inquiétés : des arbres morts, comme desséchés, méconnaissables : nous avons pensé, un moment, à un incendie qui aurait ravagé les champs ...

Nous avons eu l'explication à Specchia, grâce à une affiche qui a tout expliqué ...



Nous ne nous expliquions pas pourquoi, d'Otrante à l'extrême Sud, la campagne était couverte d'arbres au tronc torturé et aux feuilles sèches et noirâtres .
Nous nous sommes renseignés : je cite .

" Depuis 2013, la bactérie « Xylella fastidiosa » ravage le Salento, la pointe sud des Pouilles .
Cette bactérie, qui tue les oliviers en les asséchant, a déjà détruit près de vingt millions d'arbres. La région des Pouilles était la plus grande productrice d'huile d'olive d'Italie ... "

La bactérie a ruiné de très nombreux producteurs d'olives et donc d'huile ; plus on va vers le Nord, moins on voit d'arbres morts ou malades : il y a 2 ans, près de Bari, nous n'avions rien remarqué .
Il paraît que des scientifiques auraient trouvé un traitement préventif ( ? ) mais que, de toute manière, cela passe par l'arrachage des sujets atteints et donc est très coûteux . Certains propriétaires d'oliveraies l'appliquent et d'autres pas ...

Voilà pourquoi, en 2019, nous et d'autres parmi vous n'ont rien remarqué !

En 2018 des oliveraies ravagées étaient très évidentes

Passons aux "bons points" !

Le 1er reflète notre impression générale sur l'accueil des touristes comme nous, parfois un peu 'perdus' à la recherche d'un endroit moins touristique !
C'est  appréciable : nous avons été très bien accueillis partout, plutôt comme des invités que des étrangers.

Notre 2ème top est plus pratique et concerne les repas : que mange-t-on de bon, là bas ?
En priorité du poisson et des fruits de mer, dont des oursins !
Un plat typique  que j'ai aimé : une purée de fèves, accompagnée de chicorées braisées ;  une entrée chaude qui rappelle l'houmous du Moyen Orient et ...qui vous rassasie rapidement!


Je termine par une touche sucrée : la spécialité parmi les gâteaux ou les desserts est le Pasticiotto de Lecce !
Excellent et toujours servi aussi parmi les mets du petit déjeûner, c'est une petite tourte de pâte brisée farcie de crême : très bon chaud, tiède ou froid !
J'en ai fait mon ordinaire, tous les matins . Une petite photo vaut mieux qu'un long discours ...

Voilà le séjour à Otranto qui s'achève !
Le dernier matin, le soleil est revenu et nous prendrons le petit déjeûner au soleil, en bord de piscine, puis prendrons la route vers Lecce : arrivée prévue vers 11 heures .
Nous y avons prévu 2 nuits, hôtel à 2 mn de la Basilique ...

J1 : Il est trop tôt que pour aller nous installer à l'hôtel mais nous avons donc un plan qui tiendra la route: nous allons nous garer hors du centre, entre la Porta Napoli et la Porta Rudiae, où il y a nombre de parkings pas trop chers : nous sommes à moins de 20 mn de la Piazza del Duomo, à pied d'oeuvre pour les premières visites .
Moyennant la possession d'un CST que nous ne devrons plus montrer au début de chaque visite, nous allons acheter un Pass, le "LecceEcclesiae" qui nous donnera accès aux 5 églises emblématiques de la ville : ce pass est en vente à la billetterie du Musée Diocésain, en face du Duomo : dans l'ancien Seminario . Nous le visitons d'abord : son cloître est bien joli !

Son puits a une histoire : l'évêque de l'époque, le trouvant trop austère, a fait ajouter par l'architecte diverses décorations ...



Continuons par la Cathédrale ( dite le Duomo ), juste en face : nous l'avions déjà visitée il y a 2 ans . Construite au milieu du 17ème s., architecte : Giuseppe Zimbalo, qui a travaillé aussi à la façade de la Basilique Santa Croce ...
La décoration du flanc gauche est des plus spectaculaires : guirlandes, fleurs ou fruits et angelots .


 
Voyez la crypte et ses châpiteaux sculptés :


Pour la pause de midi, toujours un arrêt au Doppio Zero puis nous entrerons dans le vif du sujet et pénètrerons dans le centre historique de la ville .
Pour cela, il faut reprendre la voiture et affronter les pièges des zones à circulation limitée : en ce début d'après midi où les rues sont quasi vides et les terrasses pleines, le moment nous semble bien choisi .

Dans la capitale du Salento, subsistent des traces de son passé chaotique :

-- De son époque romaine, date l'amphithéâtre, du Ier et IIème s., piazza San Oronzo !


-- Lecce eut aussi des périodes grecque et byzantine, mais elle connut son véritable essor entre le XVIème et la fin du XVIIIème siécle, lors de la construction ou de la rénovation de multiples églises et palais .

La pierre tendre de Lecce ( le tuffeau, dit  'pietra leccese' ), utilisée par les artisans de l'époque, a favorisé l'exubérance de sculptures plus inventives et fantastisques les unes que les autres : cette extravagance a donné son nom au style baroque typique de la région : le 'Barocco Leccese' .

La consigne de l'hôtel est : roulez, avec GPS, jusqu'au point le plus proche de l'hôtel, le Castello sur les boulevards, puis coupez le GPS ( sinon, il vous emmènera au plus court ) et suivez notre itinéraire !
Un peu d'appréhension, un tour de la ville pour rien, second essai et çà y est : nous laissons la voiture au parking et allons à pied à la basilique Santa Croce, qui est le monument le plus emblématique de ce style . 2 architectes se sont succédés, pour créer les figures de la façades .

Au 1er niveau de la façade : génies ailés, vases, guirlandes, fontaines . Il s'agit là de référence à l'Antiquité : le modèle absolu .



Changement de style pour le 2ème niveau : décor de pierre extravagant, avec des Ottomans, des dragons ou des créatures monstrueuses censées représenter le paganisme .



Nous visitons l'intérieur avec ses chapelles aux colonnes torsadées ; voici le choeur consacré à San Francesco !                                                                                                                                                                                                                              !


Nous voilà revenus à l'hôtel : c'est l'heure de l'apéro et un spritz avec comme vis à vis la rosace de la Basilica ne se refuse pas !
Les couleurs ont changé, au fil de l'après - midi  : la lumière orangée du soleil couchant illumine la façade et se reflète dans les vitres de la rosace .



Un moment d'inattention plus tard et la pierre devient quasi blanche, grâce à un éclairage un peu vif .


Nous discutons de la journée du lendemain ...

J2 : une seule contrainte, être à 16 h au musée archéologique Castromediano, à l'extérieur des portes de la ville ancienne .
Nous nous baladerons donc jusque là à pied : l'occasion de (re)voir les quelques églises incluses dans le pass et de vivre quelques heures au rythme de la ville .
En sortant de l'hôtel, nous passons par quelques rues commerçantes : dans une vitrine, on peut voir de près un montage de lumières typiques des Pouilles :


et un autre commerce qui expose de belles pièces d'artisanat dont Lecce est la spécialiste : la cartapesta, le papier 'écrasé' ( nous dirions : 'mâché ' ? ) . Les plafonds de certaines églises en sont décorés .


Nous épinglons ces deux balcons, notamment le 2ème à la décoration étonnante : une frise de chevaux rieurs !




Nous voici devant l'église de Sant' Irene, qui était la sainte patronne de Lecce, avant Oronzo .

Au dessus du portail, la façade porte les armes de la ville : Louve et Chêne vert.

Repas sur le pouce : nous tentons la "Frisa et salade", proposée à cette heure avec l'aperitivo . La frisa n'est rien d'autre n'est rien d'autre qu'une tranche de pain biscuité, très dur, servi avec tomates, huile d'olive, sel ou d'autres garnitures plus alambiquées : c'est léger, goûteux et pas cher !

L'église San Matteo, un peu plus excentrée, a une façade d'une splendeur exubérante ; son originalité : partie basse convexe, surmontée d'une partie haute concave !
Son style de décoration est inspiré du Baroque romain ...



Si vous aimez voir des palais aux balcons originaux , c'est vers la via Perroni ou mieux encore, vers la Via Palmieri, entre la Porta Napoli et le Duomo, qu'il faut vous diriger : elles sont riches en palais superbement décorés !
Nous avançons vers la Porta san Biaggio, par laquelle nous entrerons dans la ville nouvelle ; notez ce petit passage vers une rue latérale ...


Nous changeons de siècle ... et de style : nous avons passé la Porte dans les remparts et marchons le long de larges avenues où la circulation est celle de toutes les grandes villes européennes ; nous sommes arrivés au but de la balade : au Museo Provinciale de Lecce, logé dans un ancien couvent au milieu d'un  parc .
Trouver le Musée a été facile, y entrer une autre histoire !
Après de multiples recherches avant le départ, j'avais d'abord lu  qu'il était fermé, puis ouvert ... mais à des heures plutôt étranges : de 20 h à 24 h, prenotazione obligatoire, mais gratuit .
Au moment où j'allais abandonner, le site Web accepte ma demande et me propose des heures libres de 16 à 20 h, confirmé par l'hôtel . Tenez-vous bien : tous les problèmes de réservation viennent de ce que c'est devenu un centre de vaccination      ... jusqu'à la fin de l'après - midi !!!

La visite valait la peine et le détour : nous serons seuls à l'intérieur, face à la collection du duc Sigismondo Castromediano, qui était un grand amateur d'art et un collectionneur : il a vécu en plein XIXème siècle et sa riche collection archéologique provient de toute la région .
C'était magique ...


Le musée expose 10 000 ans de l'histoire des Pouilles, dans un endroit lumineux articulé par 2 vastes escaliers en colimaçon qui rappellent le Musée Guggenheim de New York ...
Ses pièces d'exception sont des poteries de la région-même du Salento, datées du 5 ou 6ème s. av. notre ère, de l'époque messapienne du nom des habitants de la péninsule du Salento (capitale : l'actuelle Brindisi) : les Messapiens .
Voici l'une de ces poteries, dite : Trozzelle ( vases à 2 petites roues et anses très fines ) à décoration monochrome, qui représente ici Héraclès .



Voici quelques pièces de la même époque, toutes en provenance de la région et trouvées dans des vaisseaux immergés ou lors de fouilles dans des tombes ( mobilier funéraire ) et grottes habitées . Elles sont d'origine grecque ou romaine .





Le plus marquant : nous avions rarement vu un ensemble de poteries en aussi bon état !!!

Notre visite de Lecce, sans fausse note et sous un beau ciel bleu, nous a ragaillardis : nous sommes d'attaque pour la suite ... et les prévisions météo sont très optimistes !

Bonjour à tous les amoureux de l'Italie !

Ce matin, nous quittons la ville pour le bord de mer : nous roulons vers l'Ouest en direction de Gallipoli, pour une étape de 4 nuits . En chemin, nous ne pouvions pas négliger la ville de Galatina, à 30 km de Lecce, et en particulier, son trésor le plus précieux : la Basilica de Santa Caterina .



Galatina est un centre agricole et viticole mais elle possède encore un beau centre historique qui lui a valu son nom : 'belle Athènes' . Son sanctuaire le plus remarquable, unique dans les Pouilles, est la basilique Santa Caterina .
Sous l'impulsion du prince de l'époque, très pieux, cette église fut érigée à la fin du XIVème s., : sa façade est caractéristique du style roman des Pouilles, très dépouillé, avec son beau portail et sa rosace sculptée .


Changement de style dès l'entrée : l'épouse du commanditaire, Marie d'Enghien, en a fait recouvrir l'intérieur de fresques stupéfiantes de variété, de qualité et de fraîcheur .
Elles ont été exécutées  par des élèves de l'école de Giotto et rappellent celles du maître à Assise ou à Sienne ou encore celles de la chapelle Scrovegni à Padoue .

Poussez la porte : émerveillement garanti !





Une scène de la Genèse, très réaliste : Adam et Eve ventripotents ...



Beaucoup de symboles que, tellement éblouis, on se contente parfois d'admirer ... : les couleurs sont superbement conservées ! Nous en terminons, pour quelques jours, avec la culture et l'histoire : nous allons nous tourner vers la nature ... et la mer .