#carnet de voyage Hanoï/Saigon/Angkor

Bonjour,

2 courtes vidéos (loin d'être de qualité pro...) filmées dans des bras du delta après avoir loué pour une demi-journée un petit bateau à Ben Tre.
J'ai ouvert un compte sur Vimeo pour les héberger. Dites-moi si tout se passe bien pour les voir.

https://vimeo.com/823348743?share=copy

https://vimeo.com/823354500?share=copy

Très bien, aucun problème pour les visionner !

@Dr Telung,
On les voit très bien, c'est assez semblable à ce que nous avons fait ce jour là.

Jour 8
Nous sommes au cœur du Kampuchea Krom, la partie du delta du Mékong habitée par une forte communauté Kmer. Cette région aspirait à l'autonomie au XVIII ème siècle, aspiration réduite à néant par l'arrivée des Français qui rattachèrent cette région au Vietnam et non au Cambodge. Cette communauté Kmer est l'objet de pressions pour se Vietnamiser et de mesures discriminatoires..
Des bateaux locaux viennent nous chercher et nous naviguons sur des canaux. Tout du long, nous nous intéressons aux maisons sur pilotis et aux péniches habitées.








Au bout d'un canal le spectacle insolite de la flèche d'une église catholique 





Au milieu des jacinthes d'eau (les jacinthes sont cultivées par endroit pour leur usage en vannerie, mais prolifèrent un peu partout, se détachant et flottant sur le Mékong et les canaux avoisinants) nous croisons un bac très chargé, comme tous ceux que nous verrons ici.



 
Nous faisons un arrêt pour visiter la maison familiale Ba Duc, mélange de tradition vietnamienne et de mobilier Français




, insolite au bord d'un canal du Mékong. 
Nous admirons la photo des fondateurs, très happy people, 




et la belle charpente . 




Le beau jardin est en pleine floraison.






Nous visitons ensuite une sucrerie artisanale où on fabrique du riz soufflé et des galettes de riz.








 Ce travail est très artisanal, jusqu'à l'emballage individuel des bonbons effectué à la main !!
Au retour vers le bateau, nous nous arrêtons dans une poterie artisanale. Les fours en briques sont impressionnants., mais très artisanaux, car ils sont chauffés avec pour combustible de la paille de riz (combustible de base partout ici).












Le fonctionnement est particulier, car les ouvriers y travaillent de façon irrégulière, en fonction des commandes et de la disponibilité des ouvriers, qui ont tous un autre travail, notamment la pêche.
Après un déjeuner buffet sur le bateau, nous reprenons des bateaux locaux pour nous rendre à Sa Dec, ville de 120 000 habitants, ancienne capitale provinciale.
Comme hier, nous sommes curieux de l'habitat du bord des canaux.










Nous arrivons à l'immense marché à ciel ouvert qui couvre plusieurs centaines de mètres le long du canal.




Tout au long, notre curiosité ne dérange personne et nous pouvons observer à loisir tous les étals.













Comme la plupart du temps sur les marchés asiatiques, les clients veulent des produits frais et on trouve donc beaucoup de bêtes vivantes, poissons poulets etc...




Mention spéciale aux vendeurs de grenouilles et de crapauds








Au cœur du marché, on retrouve un grand parking plein de deux roues8



Après cette longue visite, nous nous rendons à la maison de l'Amant, où vécut la famille du héro du livre de Marguerite Duras. Malheureusement, cette belle maison bourgeoise est en très mauvais état et fermée en attendant sa rénovation.






. On en profite pour égayer l'après midi d'un jeune footballeur solitaire qui s'ennuie tout seul avec son ballon. 



De là, nous nous rendons au temple de Kien An Cung, qui fut bati avec l'aide financière du père de l'Amant. Les frontons de ce temple sont des œuvres d'art.







Nous visitons ensuite un temple Cao Daïste. 



Le Cao daïsme est une religion fusionnelle, qui vénère aussi bien le Dieu Chrétien que Bouddha, Allah etc.. Au passage elle vénère aussi Victor Hugo, come on le voit ci dessous avec son bicorne de l'Académie Française      .



La décoration est lourde, jusqu'au véhicule funéraire.







Dominant le tout, un oeil gauche, qui est le symbole de l'accomplissement, selon Cao Daï.

De retour au bateau, celui ci appareille immédiatement pour Tan Chau, que nous visiterons demain matin.

Nous sommes au cœur du Kampuchea Krom, la partie du delta du Mékong habitée par une forte communauté Kmer.

C'est dans cette région que les khmers rouges avaient fait des incursions au motif qu'elle leur revenait de fait, ce qui a servi de prétexte au Vietnam, qui depuis la présence française n'aime plus se laisser emm...quiquiner, pour  envahir le Cambodge et renvoyer les khmers rouges à leurs champs.

Jour 9
Hier, j'ai oublié de vous montrer l'oeil CaoDaïste, qui en vaut la peine. Le voici donc.




Aujourd'hui, nous commençons par visiter une ferme piscicole installée sur une séries de radeaux amarrés au milieu du Mékong et qui constituent un véritable village flottant. 
Les poissons sont retenus par des cages installées sous les radeaux et nourris via des trappes ménagées dans le plancher. Les principales espèces élevées ainsi sont le pangasius et le poisson chat. Le village compterait autour de 300 fermes piscicoles de ce type.
La nourriture est constituée à 50% de son de riz, complété par des poissons d'espèces non commerciales et de plantes aquatiques, le tout cuit sur le radeau en mélange (four fonctionnant à l'écorce de riz). La durée de vie d'une ferme varie autour de 10 ans, des remises en état étant nécessaires tous les 2 ans. Un système de ballasts permet d'ajuster le niveau des cages en fonction de la charge du radeau.
Nous nous rendons ensuite à Chau Doc en minibus, en traversant les rizières 


 





pour y visiter le temple de la déesse Ba Chua Xu 1,2,3.






Ba Chua Xu est une des déesses mères vénérées par de nombreuses ethnies au Vietnam. Elle fait l'objet d'un culte fervent. Son temple situé en ville est un lieu de prières et de rassemblement.
Du temple, nous nous rendons à la pagode Tay An où nous sommes accueillis par les dragons de pierre qui en gardent l'entrée.




Une grande fresque représente un des événements religieux marquants , la procession qui descend chaque année du mont Sam tout proche.



Une foule se presse autour de la pagode





 apportant de nombreuses offrandes, en particulier des porcelets rotis.



Le porcelet roti est également au menu de groupes qui se restaurent sur les marches de la pagode et nous invitent gentiment à nous joindre à eux.



Les familles se font photographier devant la pagode et j'en profite avec mon téléobjectif indiscret.










Les parents font aussi faire connaissance avec la religion à leurs enfants 




A coté de la pagode, un petit musée présente de superbes habits et décors



De retour à l'embarcadère de Long Than, nous trouvons une découpe laser robotisée en plein fonctionnement à un carrefour, sans aucune protection contre les poussières. Cette rencontre est complètement décalée au milieu d'un bourg par ailleurs très peu moderne .




Superbe matinée, suivie d'un repas à bord et d'un départ pour le Cambodge. 
Nous passons la frontière en début d'après midi, avec des formalités douanières organisées à bord et réduites au strict minimum. Il est vrai que nous avons du, avant le départ, obtenir un visa par une procédure un peu compliquée, mais dont Croisieurope s'est chargé.




Demain, nous serons à Phnom Pen .

Jour 10
Au passage de la frontière Vietnam/Cambodge, le trafic fluvial sur le Mékong a diminué fortement et les fermes piscicoles ont disparu.
Nous nous amarrons à Phnom Penh sur un grand quai, très haut pour suivre les variations de niveau du Mékong qui sont très importantes. C'est donc un réseau de poteaux d'une quinzaine de mètres de haut qui vont du lit le plus bas du fleuve au niveau de la rue.
Dans l'entrelac des piliers, des familles ont installé un camp de fortune et y vivent dans des conditions extrêmes






ce qui n'empêche pas les enfants de rester souriants.

Nous faisons la connaissance de notre guide Cambodgienne, Sella, qui va nous accompagner pendant plusieurs jours et apportera à nos visites une touche personnelle tout à fait remarquable.


Nous faisons un tour de ville en tuk tuk par les grandes artères, qui sont très larges et bien aménagées. La circulation est assez dense, avec un ratio Voitures/deux roues beaucoup plus important qu'à Hanoï ou Saigon. Nous constatons qu'il y a surtout des SUV et des pick ups de grosse taille, les modèles petits et moyens type Clio/Mégane étant en très petit nombre proportionnellement. Cette observation se confirmera tout au long de notre séjour au Cambodge.


Nous longeons le quai Sisowath, grande promenade au bord du Tonlé Sap, près du confluent entre le Tonlé Sap et le Mékong, puis, nous nous rendons au Palais Royal. C'est un grand ensemble de bâtiments de style traditionnel Kmer dont la construction a commencé en 1860. 


Au milieu des batiments à l'architecture traditionnelle se trouve le pavillon Napoléon, cadeau de la France au roi Norodom 1er, qui est en métal. Nous n'en verrons que la photo sur les grandes baches qui l'isolent, car il est en rénovation, à droite sur la photo suivante.



Parmi les bâtiments les plus remarquables la pagode d'argent 



et le pavillon Clair de lune, entièrement ouvert pour accueillir les spectacles, notamment de danse 




et bien entendu la résidence du roi, le palais Khemarin.




Dans la pagode d'argent se trouvent deux Bouddhas remarquables, l'un en or de 75 kg, l'autre dit Bouddha de jade , qui est en fait en cristal de Baccarat.. Cette pagode doit son nom à son sol, qui est revétu de plus de 5000 plaques d'argent pesant plus d'un kg chacune. Il est interdit de photographier l'intérieur de la pagode.


A l'extérieur de la pagode se trouve une galerie couverte où s'étale une superbe fresque de plus de 600 mètres de long. Peinte dans les années 1903/1904 elle retrace une  légende hindouiste qui raconte une bataille entre les singes et les démons. Je fais court: le roi des démons, Ravana, enlève Sita, la femme de Râma, roi des singes et celui ci ne la récupère qu'après 14 ans de guerre. Ayant un doute sur sa fidélité pendant cette longue période, il l'oblige à se soumettre à une épreuve du feu. Durant cette épreuve, Sita disparaît, remplacée par une belle fleur de lotus. En mauvais état, cette fresque a fait l'objet de restaurations par des équipes Polonaises. 





La visite du musée national clot notre matinée. Il abrite une exceptionnelle collection de statues Kmer que nous admirons longuement.











Nous déjeunons au restaurant Titanic, grand beau restaurant au bord du Mékong. 



L'après midi commence par la prison S21 où 12 000 Cambodgiens furent emprisonnés du temps des Kmers rouges, emprisonnement auquel seuls survécurent une douzaine de personnes, libérées par l'arrivée de l'armée Vietnamienne qui mit fin au régime de Pol Pot.
C'est une ancienne école reconvertie en prison où les prisonniers étaient torturés pour avouer des fautes imaginaires. Les détails donnés par les survivants sont atroces.







Cette visite est d'autant plus émouvante que notre gentille guide y a perdu son grand père.



Nous nous rendons ensuite au marché central, avec une coupole centrale monumentale et des allées en étoile où on trouve de tout, à condition de bien chercher.






En fin d'après midi, la réunion quotidienne d'information est animée par une dégustation d'insectes, criquets et vers à soie grillés. Ce n'est pas très gouteux, mais ça se croque bien. Malgré tout peu d'amateurs      
Le soir, un spectacle est organisé sur le bateau avec une troupe de jeunes danseurs émanant d'une institution recueillant des orphelins. Spectacle de danses traditionnelles évoquant des scènes de la vie quotidienne. 





Ce n'est pas le Bolchoï, mais l'enthousiasme l'emporte sur la technique pour un résultat sympathique.
Demain, nous continuons à remonter le Tonlé Sap.

C'est une ancienne école reconvertie en prison où les prisonniers étaient torturés pour avouer des fautes imaginaires. Les détails donnés par les survivants sont atroces.

C'est symptomatique d'avoir choisi un lycée comme centre de torture par les khmers rouges qui tuaient en priorité les gens éduqués.   Il y a aussi à quelques kms de Phnom Penh un mémorial pour les victimes de cette période, à Choeng Ek, où des charniers ont été découverts: peut-être y avez-vous été mais la visite de S21 reste pour moi, il y a 15 ans, la plus émouvante.

Un immense merci pour la suite de la lecture de ce carnet vraiment impressionnant, qui fourmille de détails et de visites tout à fait originales. Les photos sont superbes aussi.

Si je comprends bien, la variété des visites est à porter au crédit de l'organisation de la croisière Croisirope? J'imagine qu'on ne découvre pas tant de détails de la vie quotidienne au hasard...

@yvesguillem
Je pense qu'une des photos que j'ai jointe vient d'un de ces charniers. 
Quand on voit les visages des prisonniers tués, on s'interroge sur l'extraordinaire cruauté des Kmers rouges contre des gens de même nationalité, de même race, de même confession religieuse restera comme une des interrogations majeures sur les limites de la race humaine.

@Deborah

Tout à fait Deborah.
 La formule de Croisieurope est de faire des croisières "tout compris", où les excursions sont planifiées. Cela a parfois l'inconvénient d'avoir à suivre des excursions moyennement intéressantes, mais là, au Vietnam, comme au Cambodge, cela permet de voir plus de choses grâce à un emploi du temps millimétré, dont certains se sont plaint, car trop fatiguant . De plus, la présence permanente de guides locaux avec nous, non seulement pendant les visites, mais aussi dans le bateau et dans les bus, permet des échanges plus en profondeur, en particulier sur le mode de vie quotidien des locaux, au delà des palais et des temples.

Aggir a écrit:L'après midi commence par la prison S21

C'est un lieu où je n'ai jamais manqué d'aller à chacun de mes 5 séjours à Phnom Penh. Pour moi c'est comme un pèlerinage  que je ressens comme obligatoire, comme pour me faire pardonner du fait que ce soit passé à une époque où j'étais né.

libérées par l'arrivée de l'armée Vietnamienne qui mit fin au régime de Pol Pot.

Heureusement que les viets étaient là car les occidentaux, eux, n'ont non seulement rien fait pour virer les khmers rouges mais en plus leur ont même par la suite offert un siège à l'ONU (Novembre 1979) et les ont aidé (fournitures de mines et formation à leur pose, avec la complicité de la Thaïlande) à miner tout le pays.

Je ne voulais pas mélanger mes réponses suivantes à ma précédente.

Aggir a écrit:Nous constatons qu'il y a surtout des SUV

Beaucoup appartiennent (merci les dons) à de grosses O.N.G. prétextant une supposée utilité de ces véhicules sur le terrain pour en fait surtout "parader" dans les grandes villes.

une dégustation d'insectes, criquets et vers à soie grillés. Ce n'est pas très gouteux, mais ça se croque bien.

Comment, tu n'as pas goûté aux mygales?? Ca va manquer à ton éducation papillaire...
Nan, je plaisante: çà n'a pas plus de goût que les insectes et autres larves.


Photo prise dans un lieu de "dégustation" à Skon, ville cambodgienne réputée pour cette spécialité. Celle-ci était encore bien vivante. C'est super doux quand elles marchent sur ta peau.

@Dr.Telung

Tu m'enlève la mygale de la bouche   
J'avais prévu d'en parler plus tard en version barbecue   

Carnet de voyage ET rendez-vous des gastronomes...

@Aggir

Tu m'enlève la mygale de la bouche   
J'avais prévu d'en parler plus tard en version barbecue   

je ne pourrais vraiment jamais manger un truc pareil

Jour 11
Nous accostons à Koh Chen sur un quai en dur, avec des pilotis importants en béton, pour s'ajuster au niveau du fleuve. Ce mini port fluvial a été aménagé pour amener les touristes aux ateliers de cuivre argenté qui constituent la principale activité économique du village.
Nous assistons au travail dans un de ses ateliers, avec une phase de martelage au poinçon qui permet d'obtenir des motifs très précis. 


Le cuivre argenté est ensuite nettoyé dans une solution d'acide et nos frémissons de voir les femmes le faire à mains nues







Nous nous rendons ensuite au temple et à l'école. Le long du trajet, nous entendons le bruit des martèlements dans les maisons et quelques enfants nous accompagnent. 





Les fillettes les plus agées ont en charge leurs plus jeunes frères.






L'école est malheureusement fermée, car nous sommes un jour férié. Nous profitons de la balancoire.



L'après midi, nous allons visiter la pagode de Wat Kampong Tralach Lau


 


C'est un prétexte pour nous faire faire la balade en char à bœufs 


 épreuve pour les lombaires dans des chariots non suspendus et promène couillon assumé   .
 Nous remarquons que les jougs sont des jougs de collier, qui appuient donc sur le cou et non sur les épaules comme les jougs européens.



C'est sans grosse conséquence pour tirer des chariots, mais ce doit être un handicap pour les travaux plus lourds comme le labour.
Nous passons la nuit sur place à l'ancre.

Si le musée national ne m'est pas resté en mémoire (malgré les très belles statues kmer) la visite en 1995 du musée Tuol Sleng sur le lieu même du centre S-21 m'a marquée à vie. Et bien sûr, cette idée folle de prendre des photos de tous les suppliciés : leur affichage sur des murs entiers de cette ancienne école est particulièrement éprouvant à regarder. On en est sortis tout retournés et presque hagards.

@Pifil

Effectivement, prendre en photo les gens qu'on va supplicier et tuer est une idée de fou.

Jour 12
Nous commençons la journée par la visite de Kampong Chnnang, petit village aux activités artisanales auxquelles le tourisme donne un petit soutien.
Nous commençons par une fabrication artisanale de poteries, très artisanale puisque les potières n'utilisent pas de tour, mais ce sont elles qui tournent autour de la poterie pour la monter et la façonner. 

Comme nous nous en étonnons, notre guide nous explique que les ONG ont fourni des tours, mais que les artisanes préfèrent continuer selon leur méthode   .
Les pots finis sont mis à sécher après finition.







Juste à coté opère un malafoutier, nom du grimpeur qui va presser les bourgeons du palmier pour en extraire le jus de palme (on pourrait dire en traire étant donné la méthode gestuelle employée   ).



Ce jus fermente très rapidement pour donner du vin de palme.
Le malafoutier nous fait son numéro, puis grimpe à son arbre y faire une collecte, et revient nous saluer avec un grand sourire.






Il a plus de 70 ans et n'a pas de successeur, son neveu n'ayant pas la vocation, ce qu'on peut facilement comprendre.
Nous sommes l'attraction pour les gamins du village

 

mais pas des plus agés 




A coté, des femmes font cuire du jus de palme pour en faire du sucre


 
Dans un village à proximité, nous visitons une poterie moins artisanale, qui fabrique des pots épais utilisés comme barbecue. Là encore les opérations sont très manuelles : moulage du pot, puis découpage des supports à la main.






Sur le retour vers le bateau, les enfants nous font des sourires


 
Dès que nous sommes à bord, l'Indochine II appareille à nouveau pour Koh Chen où nos guides nous font un tour d'horizon sur l'économie et le système constitutionnel du Cambodge.
Le système politique est le résultat de nombreuses négociations entre factions et établi avec l'intervention de la communauté internationale, qui ont accouché d'une monarchie constitutionnelle.  
Le Roi règne mais n’exerce aucun pouvoir.  Chef de l’Etat à vie, le Roi incarne le symbole de l'unité nationale et de la continuité nationale. Il est théoriquement le garant de l'indépendance nationale, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale. Il joue théoriquement le rôle d’arbitre pour garantir la régularité du fonctionnement des pouvoirs publics. Le souverain actuel est Norodom Sihamoni , fils de Norodom Sihanouk. Son activité de professeur de danse classique à Paris ne le préparait pas particulièrement à cette fonction   , mais cette activité innocente et loin de la politique lui valut la faveur du conseil du trône. Il devient donc une rareté : un roi élu !!
Le véritable détenteur du pouvoir est le premier ministre Hun Sen, chef du parti PPC (Parti Populaire Cambodgien) au pouvoir depuis 1985 , sauf une parenthèse de 1993 à 1997. N'étant pas officiellement marié, le roi actuel n'aura pas de successeur et le comité devra en désigner un nouveau, aussi inoffensif que possible.
Sur le plan économique, le Cambodge reste un petit pays, avec ses 14 millions d'habitants. Son PIB par habitant de 1900 $ est à la traine par rapport aux pays voisins, à l'exception du Laos. Le textile et ses dizaines de milliers d'ouvrières travaillant dans des conditions difficiles (salaire minimum 200$) représente 60% des exportations du pays. Nous ne nous expliquons toujours pas la relative abondance des SUV et des pick ups et la faible population de voitures moyennes et petites. Nos guides restent évasifs sur ce point.
En conclusion de cette partie Cambodgienne du voyage, notre guide Silla nous gratifie d'une performance extraordinaire sur les usages multiples du krama, la grande écharpe que les Cambodgiens mettent à toutes les sauces. Elle ne nous épargne rien, de ses usages vestimentaires variés, jusqu'à son utilisation comme cabine ambulante de WC, conseils pratiques à la clé.
Demain, nous devons quitter le bateau, car le lac Tonlé Sap est en basses eaux. Nous nous en sommes rendu compte dès aujourd'hui car l'Indochine II a du utiliser ses propulseurs d'étrave pour se glisser au ralenti dans des canaux étroits.

Nous ne nous expliquons toujours pas la relative abondance des SUV et des pick ups et la faible population de voitures moyennes et petites. Nos guides restent évasifs sur ce point.

La faible population de voitures petites ou moyennes, c'est probablement parce que les cambodgiens n'ont pas en masse les moyens de se les payer et en sont donc encore aux petites motos et scooters, exactement comme c'était le cas en Thailande jusqu'aux années 90 et comme çà l'est encore au Vietnam aujourd'hui dans une moindre proportion.
Concernant la raison de la relative abondance de SUV, je t'ai expliqué pourquoi + haut hier.
Peut-être que tout çà explique la timidité ou la pudeur des guides pour te répondre clairement sur le sujet (peut-être n'ont-ils  pas envie d'avouer que SUV = nombreuses ONG dont dépend encore beaucoup notre pays dans de nombreux domaines et que pas de voitures parce que çà coute cher).

super votre carnet plein de détails   

Aggir a écrit:Au bout d'un canal le spectacle insolite de la flèche d'une église catholique

Mais c'est l'église de Cai Be
Moi aussi, les églises au Vietnam m'ont étonné, mais ce n'est pas si surprenant que cela en réalité. En effet les 3/4 des vietnamiens se disent sans affiliation religieuse. Et les principales religions sont le bouddhisme et le catholicisme ... d'ou ces églises surtout présentes ds le sud du pays

Si de futurs voyageurs cherchent un logement ds cette région, je peux communiquer les coordonnées d'un excellent hotel pas cher au bord d'un gros bras du Mekong à Cai Be et une guesthouse plus simple mais très bien située en pleine campagne proche de CAi Rang et son marché flottant (désolé pour la pub )

J'adore l'oeil CaoDaïste  

A Phnom Penh, la visite de S21 le musée du génocide est indispensable mais abominable : les milliers de photos de disparus, les chambres de tortures sont insoutenables, le poteau en bois ou les tortionnaires écrasaient la tête des bébés en les tenant par les pieds, le règlement comme ci-dessous, tout est horrible  :


En 2015, lors de cette visite nous avons fait une rencontre très émouvante : Chuml Mey, l'un des 7 survivants de S21 parmi 18 000 morts était présent : le voici qui me dédicace son livre . J'étais tellement ému que je ne parvenais pas à lui dire un mot pour répondre à son sourire et à ses quelques mots de bienvenue ...  Cette rencontre m'a marqué à vie


L'explication de votre  photo  de la jarre et du supplicié au bout de la corde :

Jour 15
Nous voilà à 7 h du matin à Angkor Thom, à la porte du sud. Sorti du bus, nous sommes saisis par les 100 % d’humidité et l’objectif de mon appareil photo se couvre d'une buée que j’ai du mal à éliminer, d’où une certaine brume sur mes premières photos.
L’arrivée entre deux rangées de bouddhas, les souriants à gauche, les menaçants à droite, est impressionnante.











De l’autre coté de la porte une énorme tête de bouddha veille sur le passage, squattée par toute une colonie de singes.





Le minibus se faufile dans une circulation compacte et nous le quittons un peu plus loin pour aller vers la terrasse des éléphants .
Là, nous tombons sur une foule importante, car nous sommes le jour du nouvel an Cambodgien et le site attend la visite du premier ministre. Déja hier, dans Siem Reap, la police et l’armée étaient en position un peu partout. Là, notre guide a du mal à nous faire circuler à travers les zones controlées.



Nous réussissons à passer malgré tout devant les autels préparés pour les cérémonies, superbes.





Les temples s’étalent sur des dizaines de km², mais il y a du monde partout en tenue du dimanche







Une cérémonie se prépare, 



un serpent géant que nous croiserons plus loin, grosse corde portée par des centaines de jeunes gens.


Nous circulons dans les ruines où subsistent (ou ont été rénovés) des dizaines de sculptures et de bas reliefs magnifiques.
notamment dans la tranchée de la terrasse du roi lépreux qui, sur une cinquantaine de mètres présente toute une série de bas reliefs représentant des génies et des démons







Nous sommes impressionnés par la taille et la vivacité des arbres, dont les racines menacent les constructions, se glissant dans chaque interstice.



Nous passons ensuite au temple Baphuon, un des temples pyramidaux du site.



et reprenons le minibus pour arriver à Angkor Wat, immense. 



Nous passons  à l’intérieur d'une longue galerie, dite du "barattage de la mer de lait"


d’un coté sculptée de bas reliefs, 46, 47, 37,39







de l’autre donnant sur les jardins où sont fêtés aujourd’hui les coeurs. Des milliers de coeurs de couleur sont plantés sur la pelouse  pour la joie de la foule.






De retour en ville après cette longue, très intéressante, mais épuisante visite (4 h par 38/40 °C et 100 % d’humidité), la fête continue un peu partout 



et partout en ville les passants s’arrosent mutuellement, les pick up emmènent des équipes nombreuses équipés de fusils à eau et s’aspergent copieusement, notre bus n’échappant pas au lavage gratuit.





Nous rejoignons un petit cirque permanent , où de jeunes acrobates et danseurs nous font une très sympathique démonstration de leurs talents.




Très belle journée dans des sites inoubliables et dans une ambiance populaire réjouissante.

Je recommande le livre : Angkor cité khmère ,de Claude Jacques et Michael Freeman, ( Editions Olizane, je l'ai acheté sur Ebay ). Avec ce livre, tout, vous saurez tout sur...la civilisation khmère de cette époque 

nous partons pour Ta Prohm, grand site à une cinquantaine de km de Siem Reap

Ta Prohm est plus près, à 10 km de Siem Reap, non loin d'Angkor Thom...
Il est en particulier célèbre pour cette photo que comme beaucoup de touristes, j'ai prise ( en attendant patiemment qu'il n'y ait personne dans le cadre )





...à moins qu'il ne s'agisse d'un autre site du même nom plus éloigné.

C'est exceptionnel de se retrouver là pour le nouvel an bouddhiste.
Merci pour ce carnet, tant pour les photos que le récit.