Le jour de la marmotte à Paris : De Saint-Sulpice à Notre-Dame...

Un drôle de paroissien

En sortant, repu, de la crêperie, je me retrouve dans un quqrtier que j’ai bien connu : le rectangle formé par le boulevard et le quai Saint-Michel, la rue Saint-Jacques et le boulevard Saint-Germain. Un sacré rectangle.

Un rectangle hanté autrefois par le Styx, temple de l’horreur, aujourd’hui par d’innombrables restaurants grecs (aucun rapport avec ce qui précède) et puis, pêle-mêle, le Théâtre de la Huchette qui propose La Cantatrice Chauve et La Leçon depuis 1957, la rue du Chat qui Pisse Pêche, l’église Saint-Séverin, Gibert Jeune, etc.
Bref, le reste de la journée ne suffirait pas à simplement le redécouvrir. Je me contenterai donc d’aller saluer Notre-Dame avant de rentrer…



Mais avant Notre-Dame, ce sera Saint-Séverin, bien moins fréquentée que Saint Sulpice et Saint Germain. Cela lui confère une sorte d’intimité bienveillante que n’ont pas les deux autres. Elle présente également l’avantage précieux de pouvoir y entrer par un côté et d’en sortir par le côté opposé, ce qui permet, en évitant d’emprunter la rue du même nom, de profiter de sa fraîcheur et de sa tranquillité, bienvenue dans ce quartier en proie aux hordes de touristes.



Soudain, cette statue m’intrigue. Ce personnage est visiblement {si j’ose dire) aveugle. Mais de qui s’agit-il ?

Soyons clair, n’étant pas croyant, je suis nul en hagiographie. La vie des Saints m’a toujours paru compliquée et les reconnaître relève pour moi de l’exploit. Bon, Thérèse, c’est facile, j’ai séjourné quelques jours à Avila. Sébastien, aussi, avec ses flèches ou Roch montrant sa plaie. À la rigueur, Blandine et ses lions, mais par contre, jamais réussi à savoir qui a terrassé le dragon, Michel ? Georges ? Les deux ? Ou il y a eu plusieurs dragons ? Complexe…

Finalement, j’aurai appris quelque chose. Ce Saint n’est autre que Saint-François d’Assise, mort aveugle à 44 ans, dans un état physique déplorable, ayant fait voeu de pauvreté toute sa vie.



Pour terminer sur une note plus gaie, les vitraux de l’église sont magnifiques, comme en témoigne cette Pietà… qui, en fin de compte, c’est vrai, n’est pas si gaie que ça…

À suivre (ou pas)

En effet, pas si gai que ça. 

Finalement,  c'est rarement gai dans les églises. 
Paisible, souvent .Lumineux   aussi. Bienveillant, aussi.
Esthétique,  ça dépend des endroits et ça dépend des goûts.

Mais gai ? Certaines célébrations , parfois.
Je ne suis pas croyante moi non plus  mais le 24 décembre 2022, j'ai suivi une petite flèche indiquant "Eglise Saint-Germain l'Auxerrois " , et me suis retrouvée dans une église en train de se remplir pour la messe de Noël,  que j'ai finalement suivie en entier
. L'ambiance était plutôt gaie.

@moushika a écrit:Mais gai ? Certaines célébrations , parfois.

A priori, pour un mariage ou un baptême, l'ambiance est détendue. Il y a aussi les églises transformées en boîtes de nuit

Eglise Saint-Germain l'Auxerrois

La dernière fois que je suis passé à pied devant Saint-Germain-L'Auxerrois, je n'étais pas vraiment seul, il y avait le mariage de Tony Parker et Eva Longoria.
Ça ne les rajeunit pas (moi non plus d'ailleurs)...
(ils ne sont restés mariés que 3 ans, la durée de l'amour ?)

Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?

Presque en face de Saint-Séverin, une dernière curiosité avant la Cathédrale…



C’est chaque fois avec tristesse que je contemple le Polly Maggoo, désormais fermé, rue du Petit-Pont (rien à voir avec le football).

Ce lieu est né de deux inspirations puissantes. Le style Art Nouveau est clairement inspiré de Gaudi et de ses mosaïques en pâte de verre, que l’on retrouvait également à l’intérieur du café. Le thème est quant à lui, tiré du film-culte réalisé par William Klein en 1966, Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?.

Mélangeant mode, télévision, conte de fées, nouvelle vague et société de l’époque, ce film est un pur OVNI, avec ses décors improbables et ses situations délirantes. Jean Rochefort et Philippe Noiret tournent le premier épisode d’une nouvelle émission Qui êtes-vous ? dédiée à une personnalité, en l’occurrence le mannequin Polly Maggoo interprétée par Dorothy McGowan, célèbre mannequin elle-même. L’épisode suivant sera consacré à… Paul VI ! On y croise Sami Frey (en Prince Igor !), Alice Sapritch (en reine-mère), Corinne Marchand... et même Arrabal !

Musique de Michel Legrand, dessins de Folon, générique de Topor… rien que ça…



J’ai la chance de posséder le dvd (édité par Arte). Les scènes commentées par William Klein éclairent beaucoup le film, dont voici un extrait que j’adore (ah, le coup du ballon !). Il n’est pas forcément représentatif dans la mesure où ce film part dans de (trop ?) nombreuses directions.



Et pour finir, l’envoûtante chanson de fin s’impose !



Soupir…

Bon, pour rejoindre Notre-Dame, c’est comme pour la Basilique Saint-Pierre, tous les chemins y mènent. Mais vous pouvez par exemple emprunter la rue Galande où le Studio propose le même film depuis 1978, savourer une quiche à La Fourmi Ailée, vous promener sous le robinier du square René-Viviani, déguster une pâtisserie au Café Shakespeare and Co, plus accessible que la librairie éponyme, avant de farfouiller dans les étals des bouquinistes, en quête de raretés…

À suivre (ou pas)

Notre-Dame Brûle

Le choix d’un titre de film pour commencer mes messages n’a guère posé de problèmes jusqu’ici. Mais là, deux possibilités s’offrent à moi.

J’aurais pu choisir le film de Jean Delannoy en hommage â Gina Lollobrigida, disparue le mois dernier. Mais je retiendrai celui d’Annaud, parce que cet incendie a été une réelle souffrance pour moi et que l’annonce, cette semaine, de la récolte du dernier arbre nécessaire à la construction de la charpente (la fameuse forêt), sonne comme une bonne nouvelle.



De face et de loin, rien n’a changé.

Sur le parvis de la Cathédrale, après la sidération des premières heures, et le recueillement des premiers jours, l’ambiance est particulière : les touristes sont là, nombreux, mais le calme règne, comme s’ils étaient à l’intérieur de l’église.



Mais cet intérieur reste bien évidemment interdit. NDP est ceinte d’une palissade à but didactique, montrant l’évolution du colossal chantier.



Une bande dessinée indique les différentes phases du projet. Ça commence un peu bébéchon…



Ça devient plus abouti par la suite avec des mots percutants, comme protocole, restreint, fiable.



Enfin, une magistrale illustration met en valeur le travail difficile et essentiel des cordistes.

Notre-Dame ne sera pas terminée pour les JO, mais de quelques mois seulement. Sa silhouette à la fois rassurante et impressionnante veillera à nouveau sur Paris fin 2024.

Le récit de mon après-midi du 2 février s’achève ici. La Chandeleur, le Jour de la Marmotte, la Fête de la Purification, tout ça est terminé. J’ai mangé ma crêpe, Phil dort dans son terrier avec la satisfaction du devoir accompli.
Tout va bien.

En espérant qu’il y aura d’autres occasions pour continuer…. La traversée de Paris… de jour de preference!

En espérant qu’il y aura d’autres occasions pour continuer…. La traversée de Paris… de jour de preference!

En ce moment, les balades parisiennes, iphone à la main, c'est plusieurs fois par semaine.
Mais c'est très orienté street art et art contemporain, donc pas de CR prévu.
On sortirait du thème