Traversée du sud au nord de l'Espagne
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Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Après Alcaracejos presque tout l'itinéraire se déroulera sur un chemin souple et régulier bien apprécié par mes pieds. Nous avons quitté les montagnes et marchons sur un plateau légèrement mamelonné qui offre des paysages de champs colorés sous un vaste ciel bleu paré de cumulus joufflus. La température reste fraîche et idéale pour la marche. Le pas est alerte et Villanueva del Duque rapidement atteint. Des cigognes nichent sur le clocher de l'église et les silos. Des monuments célèbrent le passé minier de la région.
Les ressources de la région sont maintenant essentiellement agricoles avec de grandes exploitations pratiquant l'élevage ainsi que les cultures de céréales et de fourrages. De gros blocs de granit affleurent au bord des champs et quelques croix de pierre sobres sont dressées au long des chemins souvent bordés de murets de pierre. La marche n'est absolument pas monotone sous ce paysage changeant avec la lumière dorée du soleil.
Vers midi, à peine installés au pied d'un arbre où nous prévoyons de savourer notre pique- nique, un habitant circulant en voiture nous indique que nous serions mieux installés en poursuivant quelques minutes. Nous suivons ses conseils et trouvons rapidement une aire de loisirs aménagée avec tables et bancs en pierre. Il nous faut ensuite suivre la route sur quelques centaines de mètres, seul moment désagréable de cette étape, avant de retrouver un chemin qui longe une zone artisanale et nous mène rapidement vers Hinojosa del Duque que nous atteignons en début d'après-midi. En fin de journée nous flânons par les petites rues du centre et découvrons au passage la cathédrale de la Sierra, église à la taille imposante dont les portails sont ornés de frontons baroques chargés de sculptures.
Les ressources de la région sont maintenant essentiellement agricoles avec de grandes exploitations pratiquant l'élevage ainsi que les cultures de céréales et de fourrages. De gros blocs de granit affleurent au bord des champs et quelques croix de pierre sobres sont dressées au long des chemins souvent bordés de murets de pierre. La marche n'est absolument pas monotone sous ce paysage changeant avec la lumière dorée du soleil.
Vers midi, à peine installés au pied d'un arbre où nous prévoyons de savourer notre pique- nique, un habitant circulant en voiture nous indique que nous serions mieux installés en poursuivant quelques minutes. Nous suivons ses conseils et trouvons rapidement une aire de loisirs aménagée avec tables et bancs en pierre. Il nous faut ensuite suivre la route sur quelques centaines de mètres, seul moment désagréable de cette étape, avant de retrouver un chemin qui longe une zone artisanale et nous mène rapidement vers Hinojosa del Duque que nous atteignons en début d'après-midi. En fin de journée nous flânons par les petites rues du centre et découvrons au passage la cathédrale de la Sierra, église à la taille imposante dont les portails sont ornés de frontons baroques chargés de sculptures.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Le réveil est matinal en prévision de la longue étape qui nous guette. La salle du bar où nous prenons le petit déjeuner est animée et bruyante. C'est habituel dans cette région où les nombreux cafés, véritable institution sociale et conviviale, sont très fréquentés et où les conversations des consommateurs tentent de surmonter le son des postes de télévision. L'itinéraire emprunte tantôt des chemins sablonneux faciles, tantôt des chemins caillouteux plus rugueux. Nous découvrons un paysage de plateau légèrement mamelonné sous un ciel d'une grande pureté qui laisse apparaître avec netteté quelques massifs montagneux lointains. Les champs se succèdent et offrent une palette de couleurs variées dans des formes géométriques diverses.
Les 10 premiers kilomètres sont parcourus rapidement et sans voir le temps passer. Je ne me lasse pas d'observer ces grands espaces et mon esprit vagabonde sur ces pistes faciles. Le rythme est rapide et, contrairement à ce que je craignais, cette étape de plus de 30 kilomètres devrait se passer sans trop de mal. À l'exception d'un cycliste et d'un paysan obligé de rappeler ses chiens qui nous poursuivent en montrant les crocs nous ne rencontrons personne durant ces heures de marche. Les zones cultivées laissent peu à peu la place à des zones de jachère où la nature reprend ses droits. Le paysage devient ensuite plus « montagnard » avec des espaces herbeux dégagés qui dominent les vallées alentour. Le rio Zujar déploie ses méandres au creux des vallons et son ruban verdoyant attire les oiseaux qui nous régalent de leurs chants.
Nous rejoignons une petite route alors qu'il reste encore plus de 8 kilomètres à parcourir. Heureusement, elle est peu fréquentée mais cette fin d'étape va nous paraître bien longue et monotone sur ces lignes droites qui nous incitent à forcer le pas. Le passage de l'Andalousie à l’Estrémadure est matérialisée par un changement de revêtement et un panneau.
La joie d'avoir réussi à traverser l'Andalousie depuis Tarifa est un peu estompée par la perspective des kilomètres douloureux qu'il nous reste à parcourir avant l'arrivée à Monterrubio, accrochée sur une ligne d'horizon qui semble ne jamais s'approcher. Enfin, le village se dresse au pied d'une petite montagne. Les abords, comme souvent, présentent peu d'attrait avec des hangars industriels et agricoles, mais, qu'importe, le but est proche.
Les 10 premiers kilomètres sont parcourus rapidement et sans voir le temps passer. Je ne me lasse pas d'observer ces grands espaces et mon esprit vagabonde sur ces pistes faciles. Le rythme est rapide et, contrairement à ce que je craignais, cette étape de plus de 30 kilomètres devrait se passer sans trop de mal. À l'exception d'un cycliste et d'un paysan obligé de rappeler ses chiens qui nous poursuivent en montrant les crocs nous ne rencontrons personne durant ces heures de marche. Les zones cultivées laissent peu à peu la place à des zones de jachère où la nature reprend ses droits. Le paysage devient ensuite plus « montagnard » avec des espaces herbeux dégagés qui dominent les vallées alentour. Le rio Zujar déploie ses méandres au creux des vallons et son ruban verdoyant attire les oiseaux qui nous régalent de leurs chants.
Nous rejoignons une petite route alors qu'il reste encore plus de 8 kilomètres à parcourir. Heureusement, elle est peu fréquentée mais cette fin d'étape va nous paraître bien longue et monotone sur ces lignes droites qui nous incitent à forcer le pas. Le passage de l'Andalousie à l’Estrémadure est matérialisée par un changement de revêtement et un panneau.
La joie d'avoir réussi à traverser l'Andalousie depuis Tarifa est un peu estompée par la perspective des kilomètres douloureux qu'il nous reste à parcourir avant l'arrivée à Monterrubio, accrochée sur une ligne d'horizon qui semble ne jamais s'approcher. Enfin, le village se dresse au pied d'une petite montagne. Les abords, comme souvent, présentent peu d'attrait avec des hangars industriels et agricoles, mais, qu'importe, le but est proche.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Aujourd'hui, l'étape doit être courte et nous prenons notre temps. Il est amusant de constater qu'au fur et à mesure des jours l'appréciation des distances évolue et une étape de 20 kilomètres nous apparaît désormais comme une « petite » étape... À 8h tous les bars sont encore fermés. Donc, pour le petit déjeuner, nous nous contenterons de madeleines et d'un yaourt accompagnés d'un jus d'orange achetés à l'épicerie miraculeusement ouverte tout à côté. Il est déjà 9h passés quand nous chargeons les sacs. La route est le plus souvent droite et j'évite de regarder trop loin en avançant à la manière d'un automate avec le cerveau comme en hypnose. Les oliveraies cèdent la place à des champs labourés parsemés de gros blocs de granit et de vieux chênes noueux dont l'ombre nous attire pour le pique-nique.
Après un peu plus de 14 kilomètres nous avons l'heureuse surprise de voir la route se transformer en une magnifique piste régulière et reposante pour les pieds. Sous une lumière intense elle nous mène à l'entrée de Castuera. L'accueil de la police municipale est sympathique et on nous propose de loger à l'auberge des pèlerins où nous serons seuls.
Devant nous s'étale une vaste plaine d'où jaillissent quelques escarpements lointains. L'aspect général change et les couleurs laissent deviner des espaces plus arides. Nous marchons seuls, rencontrant parfois un cycliste ou un paysan juché sur son tracteur qui nous adressent un signe sympathique ou un « buen camino » traditionnel. Nous rejoignons une voie de chemin de fer et la surprenante gare de Quintana de la Serena perdue au milieu de nulle part. La marche est facile et nous avançons avec plaisir, observant quelques cigognes qui rasent les prés puis s'envolent d'un puissant battement d'ailes.
À l'horizon des villages blancs se prélassent au flanc des collines. Le chemin blanc nous renvoie la lueur cuisante du soleil, atténuée par une rafraîchissante brise épisodique. Nous arrivons à Campanario, comme souvent, à l'heure où les villages commencent à être saisis d'une certaine torpeur et nous dirigeons droit vers l’hôtel de ville juste avant la fermeture pour avoir des informations sur les possibilités d'hébergement.
Après un peu plus de 14 kilomètres nous avons l'heureuse surprise de voir la route se transformer en une magnifique piste régulière et reposante pour les pieds. Sous une lumière intense elle nous mène à l'entrée de Castuera. L'accueil de la police municipale est sympathique et on nous propose de loger à l'auberge des pèlerins où nous serons seuls.
Devant nous s'étale une vaste plaine d'où jaillissent quelques escarpements lointains. L'aspect général change et les couleurs laissent deviner des espaces plus arides. Nous marchons seuls, rencontrant parfois un cycliste ou un paysan juché sur son tracteur qui nous adressent un signe sympathique ou un « buen camino » traditionnel. Nous rejoignons une voie de chemin de fer et la surprenante gare de Quintana de la Serena perdue au milieu de nulle part. La marche est facile et nous avançons avec plaisir, observant quelques cigognes qui rasent les prés puis s'envolent d'un puissant battement d'ailes.
À l'horizon des villages blancs se prélassent au flanc des collines. Le chemin blanc nous renvoie la lueur cuisante du soleil, atténuée par une rafraîchissante brise épisodique. Nous arrivons à Campanario, comme souvent, à l'heure où les villages commencent à être saisis d'une certaine torpeur et nous dirigeons droit vers l’hôtel de ville juste avant la fermeture pour avoir des informations sur les possibilités d'hébergement.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Le réveil mal programmé ne sonne pas, alors que nous voulions partir tôt pour éviter les orages annoncés. Nous décidons de zapper le petit déjeuner car le ciel est déjà chargé de gros nuages noirs joufflus. L'avantage, c'est que le paysage est auréolé d'une lumière magnifique. Dans le lointain, nous apercevons le village blanc de Magacela adossé à son piton rocheux.
Le berger rencontré avec ses moutons porte avec lui son parapluie, ce qui ne nous incite pas à l'optimisme par rapport aux prévisions.
Nous marchons d'un pas rapide sur un large chemin très confortable qui enchaîne courtes montées et descentes au milieu d'espaces à l'aspect aride. À l'approche de Magacela les cultures reprennent de l'importance et la terre brune des champs labourés brille sous la lumière rasante du matin.
Vers la Haba, le ciel se couvrant de manière inquiétante, nous faisons une halte rapide sous un abri bus et préparons les protections contre la pluie avant de repartir.
À la sortie du village un habitant nous montre le ciel sombre avec ses nuages chargés lourdement et nous fait comprendre que l'orage ne va pas tarder. Heureusement, les dieux sont cléments avec nous et nous arrivons à Don Benito avant l'orage.
Le berger rencontré avec ses moutons porte avec lui son parapluie, ce qui ne nous incite pas à l'optimisme par rapport aux prévisions.
Nous marchons d'un pas rapide sur un large chemin très confortable qui enchaîne courtes montées et descentes au milieu d'espaces à l'aspect aride. À l'approche de Magacela les cultures reprennent de l'importance et la terre brune des champs labourés brille sous la lumière rasante du matin.
Vers la Haba, le ciel se couvrant de manière inquiétante, nous faisons une halte rapide sous un abri bus et préparons les protections contre la pluie avant de repartir.
À la sortie du village un habitant nous montre le ciel sombre avec ses nuages chargés lourdement et nous fait comprendre que l'orage ne va pas tarder. Heureusement, les dieux sont cléments avec nous et nous arrivons à Don Benito avant l'orage.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Comme souvent, nous démarrons sac sur le dos à la recherche d'un bar pour prendre un petit déjeuner. Une fois cette formalité accomplie nous poursuivons en direction de la sortie de la ville. Ces sorties sont rarement attrayantes au milieu des zones commerciales et industrielles et c'est le cas encore aujourd'hui. Heureusement, en début de journée nous repartons toujours avec plaisir et ces zones « passent » mieux qu'en fin d'étape où l'envie d'arriver provoque toujours de l'impatience. Le paysage présente peu d'attrait, seul au loin apparaît le château de Medellin fièrement dressé sur une butte.
Nous traversons le village pour découvrir sur la place centrale la statue d'Hernan Cortes, célèbre conquistador espagnol. Sur le toit de la curieuse église nichent de nombreuses cigognes.
À la sortie, un pont romain aux piles massives traverse le rio Guadiana. Le vent désordonné et les nuages à nouveau menaçants nous incitent à forcer le pas pour éviter l'orage. Peu avant le village nous découvrons plusieurs complexes industriels au milieu des champs. L'un d'entre eux est consacré à la fabrication de jus de tomates et la quantité impressionnante de fûts stockés dans un alignement parfait montre l'importance de la production. Les immenses champs voisins où s'alignent à perte de vue des plants de tomates irrigués en témoignent également.
Nous rejoignons finalement Santa Amalia sous un ciel chargé de gros nuages noirs menaçants qui éclateront un quart d'heure après notre arrivée. Le plan quadrillé de la ville s'articule autour d'une place dont chaque angle abrite un bureau de banque. Aurions nous traversé vers le Far west...
Nous traversons le village pour découvrir sur la place centrale la statue d'Hernan Cortes, célèbre conquistador espagnol. Sur le toit de la curieuse église nichent de nombreuses cigognes.
À la sortie, un pont romain aux piles massives traverse le rio Guadiana. Le vent désordonné et les nuages à nouveau menaçants nous incitent à forcer le pas pour éviter l'orage. Peu avant le village nous découvrons plusieurs complexes industriels au milieu des champs. L'un d'entre eux est consacré à la fabrication de jus de tomates et la quantité impressionnante de fûts stockés dans un alignement parfait montre l'importance de la production. Les immenses champs voisins où s'alignent à perte de vue des plants de tomates irrigués en témoignent également.
Nous rejoignons finalement Santa Amalia sous un ciel chargé de gros nuages noirs menaçants qui éclateront un quart d'heure après notre arrivée. Le plan quadrillé de la ville s'articule autour d'une place dont chaque angle abrite un bureau de banque. Aurions nous traversé vers le Far west...
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
L'avantage de la télévision dans chaque bar c'est de pouvoir bénéficier des informations météo au cours du repas. Et, pour aujourd'hui, averses et orages sont annoncés à partir de midi. Le réveil est donc matinal et à 7h30, le jour à peine levé, nous quittons Santa Amalia par une petite route au milieu des cultures maraîchères Le ciel est déjà plombé et nous ne traînons pas en route, d'autant plus que le paysage ne présente pas d’intérêt particulier. En longeant le rio Burdalo les chants joyeux des oiseaux nous accompagnent, rapidement supplantés par les roulements mécaniques d'une intense circulation à l'approche de la route que nous devons emprunter. Confinés entre la glissière de sécurité et la ligne blanche de délimitation, frôlés par les poids lourds, nous n'avons qu'une hâte, c'est d'en finir avec cet endroit, véritable épreuve pour les oreilles et les nerfs. Finalement, concentrés sur notre but, les pas s’enchaînent vite et c'est un grand soulagement d'apercevoir la bifurcation vers la route paisible qui mène à Torrefresneda, petite ville créée de toutes pièces au milieu des champs il y a 20 ans.
La suite n'est pas très bucolique sur une route revêtue longeant l'autoroute : le stress en moins mais toujours le bruit. Le village de San Pedro de Merida se découvre au tout dernier moment derrière une colline et il est à peine midi quand nous pénétrons dans la mairie pour obtenir des informations sur les hébergements. Déjà, quelques gouttes portées par le vent s'échappent des gros nuages noirs. L'accueil est, ici aussi, sympathique et on nous propose l'auberge des pèlerins, gratuite. Mais une visite des lieux nous dissuade d'y rester : propreté douteuse, matelas en mousse moisis nous incitent à prendre une chambre à l’hôtel situé sur l'aire de service proche de l'autoroute.
La suite n'est pas très bucolique sur une route revêtue longeant l'autoroute : le stress en moins mais toujours le bruit. Le village de San Pedro de Merida se découvre au tout dernier moment derrière une colline et il est à peine midi quand nous pénétrons dans la mairie pour obtenir des informations sur les hébergements. Déjà, quelques gouttes portées par le vent s'échappent des gros nuages noirs. L'accueil est, ici aussi, sympathique et on nous propose l'auberge des pèlerins, gratuite. Mais une visite des lieux nous dissuade d'y rester : propreté douteuse, matelas en mousse moisis nous incitent à prendre une chambre à l’hôtel situé sur l'aire de service proche de l'autoroute.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
En observant la carte nous constatons qu'il semble possible de rejoindre Aljucen depuis San Pedro directement par des pistes sans faire le détour par Mérida, terminus du camino Mozarabe. Quand nous avons demandé à la mairie de San Pedro, personne ne semblait bien connaître cet itinéraire et, surtout, savoir s'il était accessible sans problème. Nous décidons quand même de tenter notre chance quitte à faire demi tour si nous arrivons devant un portail ou une clôture. La météo annonçant un ciel couvert mais sans pluie nous avons la journée devant nous. Au départ, l'itinéraire que nous avons planifié suit une large piste visiblement fréquentée annoncée par un panneau « cordel de San Pedro » puis très vite nous devons bifurquer sur un chemin envahi de hautes herbes avec, cependant, des traces marquées de passage. Nous poursuivons sur ce cheminement facile à suivre entre deux clôtures. Le chemin finit pas déboucher, comme prévu, sur une petite route et nous trouvons sans difficulté, de l'autre côté, la piste qui mène à Mirandilla. Le cheminement est plaisant au milieu de plantations d'oliviers, de figuiers et de céréales avec une vue dégagée sur les lointains et les sommets arrondis du parc naturel de Cornalvo.
À Mirandilla, nous nous accordons une halte sur la placette entre église et mairie pour calmer une petite fringale. Outre une église massive et sobre en pierres de taille le village offre quelques belles façades de maisons ornées de balcons avec des balustres ouvragés. Au détour d'une rue nous trouvons la large piste qui nous mène vers Aljucen suivant la bordure du parc Cornalvo. Après une montée en pente très douce nous découvrons de vastes espaces bordés de chaînes montagneuses. Nous avançons sans forcer sur ce revêtement doux à nos pieds et c'est un véritable plaisir de se sentir en harmonie avec le calme ambiant. Après ces longues journées de marche ces presque 20 kilomètres nous paraissent maintenant sans aucune difficulté et nous arrivons à Aljucen en tout début d'après-midi. Notre surprise est grande de découvrir de nombreux pèlerins déambulant dans le village alors que jusqu'à présent nous ne rencontrions personne. Nous avons, en effet, rejoint la via de la Plata, célèbre itinéraire vers Compostelle au départ de Séville. Peu habitués à la « foule » et n'ayant aucune attirance pour le pèlerinage nous évitons les auberges de pèlerins et nous installons dans une maison d'hôtes joliment décorée et à l'accueil sympathique.
À Mirandilla, nous nous accordons une halte sur la placette entre église et mairie pour calmer une petite fringale. Outre une église massive et sobre en pierres de taille le village offre quelques belles façades de maisons ornées de balcons avec des balustres ouvragés. Au détour d'une rue nous trouvons la large piste qui nous mène vers Aljucen suivant la bordure du parc Cornalvo. Après une montée en pente très douce nous découvrons de vastes espaces bordés de chaînes montagneuses. Nous avançons sans forcer sur ce revêtement doux à nos pieds et c'est un véritable plaisir de se sentir en harmonie avec le calme ambiant. Après ces longues journées de marche ces presque 20 kilomètres nous paraissent maintenant sans aucune difficulté et nous arrivons à Aljucen en tout début d'après-midi. Notre surprise est grande de découvrir de nombreux pèlerins déambulant dans le village alors que jusqu'à présent nous ne rencontrions personne. Nous avons, en effet, rejoint la via de la Plata, célèbre itinéraire vers Compostelle au départ de Séville. Peu habitués à la « foule » et n'ayant aucune attirance pour le pèlerinage nous évitons les auberges de pèlerins et nous installons dans une maison d'hôtes joliment décorée et à l'accueil sympathique.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Nous parcourons avec plaisir les zones de nature du parc Cornalvo mais la solitude que nous avions ressenti auparavant est bien terminée : pèlerins en route, promeneurs et cyclistes se succèdent. La douceur du temps nous incite à avancer sans précipitation. En début d'après-midi nous apercevons le village d'Alcuescar perché sur son éperon. Le seul hébergement disponible se trouve au monastère qui accueille les pèlerins. Nous découvrons avec curiosité et aussi une certaine réserve l'atmosphère du Camino mais nous sentons parfois décalés par rapport à nos compagnons de gîte dont les motivations sont assez différentes des nôtres.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Décidément, nous devenons un peu misanthrope et l'expérience du monastère nous incite à poursuivre notre bonhomme de chemin en évitant les structures rassemblant un trop grand nombre de pèlerins. Il nous faut donc envisager parfois de plus longues étapes mais nous commençons à être rodés. Quand même, pour rejoindre Caceres la distance, évaluée entre 38 et 40 kilomètres selon les renseignements découverts sur le web, nous inquiète un peu. Nous partons donc dès le lever du jour et déciderons en cours de chemin si nous pouvons rejoindre Caceres en fonction de notre forme.
L'ambiance est bien différente des journées précédentes où nous cheminions des heures sans rencontrer âme qui vive. Là, de nombreux pèlerins se sont mis en marche de bon matin et, au hasard des haltes de chacun, nous retrouvons ceux avec qui nous avons partagé le repas du soir. Nous marchons à bonne allure car le terrain est facile et sans grosse déclivité. À l'entrée du premier village, un pont romain nous rappelle que nous suivons la voie romaine sur son parcours originel. Nous retrouverons deux autres ponts sur le chemin qui mène vers Valdesalor. Les zones de culture s'effacent petit à petit au profit des pâturages.
La via de la Plata emprunte un axe sud nord qui, au fil des siècles, s'est aussi doté de voies de communication plus modernes. Nous ne sommes jamais très loin d'une route ou d'une autoroute qui se rappellent à nous en rompant le silence de la nature et en perturbant les gazouillis des oiseaux. Le paysage est vaste sur ce plateau à l'aspect parfois désolé. Il n'est que 13 heures quand nous arrivons à Valdesalor, village construit au milieu de rien dans les années 50 et nous décidons de poursuivre jusque Caceres. Le chemin louvoie entre route et autoroute pour atteindre le puerto de las Camellas où, déjà, apparaissent les tours des remparts de Caceres. Mais il faut encore un long moment sur cet espace désertique qui semble ne jamais finir avant d'atteindre les premiers bâtiments d'une zone artisanale sans charme. Au bout d'un kilomètre nous sommes au pied des ruelles pentues de la vieille ville que nous gravissons vaillamment pour rejoindre la plaza Mayor à proximité de laquelle nous trouvons rapidement une chambre.
L'ambiance est bien différente des journées précédentes où nous cheminions des heures sans rencontrer âme qui vive. Là, de nombreux pèlerins se sont mis en marche de bon matin et, au hasard des haltes de chacun, nous retrouvons ceux avec qui nous avons partagé le repas du soir. Nous marchons à bonne allure car le terrain est facile et sans grosse déclivité. À l'entrée du premier village, un pont romain nous rappelle que nous suivons la voie romaine sur son parcours originel. Nous retrouverons deux autres ponts sur le chemin qui mène vers Valdesalor. Les zones de culture s'effacent petit à petit au profit des pâturages.
La via de la Plata emprunte un axe sud nord qui, au fil des siècles, s'est aussi doté de voies de communication plus modernes. Nous ne sommes jamais très loin d'une route ou d'une autoroute qui se rappellent à nous en rompant le silence de la nature et en perturbant les gazouillis des oiseaux. Le paysage est vaste sur ce plateau à l'aspect parfois désolé. Il n'est que 13 heures quand nous arrivons à Valdesalor, village construit au milieu de rien dans les années 50 et nous décidons de poursuivre jusque Caceres. Le chemin louvoie entre route et autoroute pour atteindre le puerto de las Camellas où, déjà, apparaissent les tours des remparts de Caceres. Mais il faut encore un long moment sur cet espace désertique qui semble ne jamais finir avant d'atteindre les premiers bâtiments d'une zone artisanale sans charme. Au bout d'un kilomètre nous sommes au pied des ruelles pentues de la vieille ville que nous gravissons vaillamment pour rejoindre la plaza Mayor à proximité de laquelle nous trouvons rapidement une chambre.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
La via de la Plata
Le chemin de l’argent…
N’étant pas randonneur au long cours, je ne connais que la Ruta de la Plata, plus connue sous le nom… d’A66
Mais je la connais bien, j’attends donc la jolie Caceres avec impatience !
Masterpo- Spécialiste Japon
- Messages : 1254
Date d'inscription : 11/03/2022
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
@Masterpo a écrit:j’attends donc la jolie Caceres avec impatience !
Patience, c'est le prochain épisode
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Nous flânons tranquillement au réveil et passons la matinée en visitant le vieille ville de Caceres, ensemble monumental classé au patrimoine mondial. Au fil des ruelles tortueuses et escarpées nous découvrons de magnifiques demeures nobles en massives pierres à la chaude couleur ocre. Du clocher de la cathédrale s'offre une vue panoramique sur l'enceinte des remparts avec ses tours et sur la campagne environnante à l'allure de steppe désertique écrasée de lumière.
Fidèles à notre principe de marcher chaque jour, en début d'après-midi nous chargeons nos sacs pour une courte étape. La chaleur un peu moite nous surprend et nous avalons rapidement la dizaine de kilomètres qui conduisent à Casar de Caceres.
Fidèles à notre principe de marcher chaque jour, en début d'après-midi nous chargeons nos sacs pour une courte étape. La chaleur un peu moite nous surprend et nous avalons rapidement la dizaine de kilomètres qui conduisent à Casar de Caceres.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Il est à peine 7h quand nous démarrons notre journée. En effet, la longueur de l'étape est conséquente et la météo annonce des orages, donc nous préférons ne pas tarder. Nous rejoignons rapidement une crête panoramique. Malheureusement, le ciel est couvert et les chaudes lueurs de l'aube se dissolvent dans les nuages. Nous marchons avec plaisir au milieu de ces grandes étendues de pâturages par une douce température, propice à l'effort. Lorsque le chemin se rétrécit le paysage évolue et nous découvrons des zones naturelles de chênes et de genêts qui embaument l'atmosphère. D'anciens murets de pierres bordent le sentier et quelques rares troupeaux paissent sur ces vastes surfaces.
Au loin, la large vallée où s'écoule le Tage nous sépare de notre objectif de la journée qui apparaît, adossé à la montagne. Nous descendons vers les rives de l'immense lac créé par le barrage d'Alcantara. Un sentier étroit alternant montées et descentes longe à distance les rives du lac et évite, pour un moment, de marcher sur la route. Mais, nous n'échappons pas à quelques kilomètres de bitume au bord de cette route peu fréquentée. Après avoir traversé le pont sur le Tage un étroit sentier raide escalade la pente. Nous avions un peu oublié les sensations de gravir un chemin pentu et c'est avec plaisir que nous enchaînons cette grimpette, d'autant plus que nous avons aperçu, en haut, un petit kiosque ombragé, lieu idéal pour le pique-nique. Un chemin bordé de genêts gravit ensuite paisiblement le plateau dominant le lac.
Nous poursuivons sur ce plateau parsemé de nombreux mamelons. Nous sommes obligés de forcer le pas car de menaçants nuages d'orage s'accumulent autour des montagnes et quelques gouttes transportées par le vent nous font craindre l'arrivée imminente de l'averse. Chanceux que nous sommes, nous gagnons Canaveral au moment où le ciel s'éclaircit soudainement.
Au loin, la large vallée où s'écoule le Tage nous sépare de notre objectif de la journée qui apparaît, adossé à la montagne. Nous descendons vers les rives de l'immense lac créé par le barrage d'Alcantara. Un sentier étroit alternant montées et descentes longe à distance les rives du lac et évite, pour un moment, de marcher sur la route. Mais, nous n'échappons pas à quelques kilomètres de bitume au bord de cette route peu fréquentée. Après avoir traversé le pont sur le Tage un étroit sentier raide escalade la pente. Nous avions un peu oublié les sensations de gravir un chemin pentu et c'est avec plaisir que nous enchaînons cette grimpette, d'autant plus que nous avons aperçu, en haut, un petit kiosque ombragé, lieu idéal pour le pique-nique. Un chemin bordé de genêts gravit ensuite paisiblement le plateau dominant le lac.
Nous poursuivons sur ce plateau parsemé de nombreux mamelons. Nous sommes obligés de forcer le pas car de menaçants nuages d'orage s'accumulent autour des montagnes et quelques gouttes transportées par le vent nous font craindre l'arrivée imminente de l'averse. Chanceux que nous sommes, nous gagnons Canaveral au moment où le ciel s'éclaircit soudainement.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Bonjour ,
Ton carnet nous permet de découvrir toute la diversité de ce pays , un vrai plaisir de te lire et de parcourir tes photos .
Ton carnet nous permet de découvrir toute la diversité de ce pays , un vrai plaisir de te lire et de parcourir tes photos .
Hannah- modérateur
- Messages : 2490
Date d'inscription : 08/12/2021
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
@hannah a écrit:Ton carnet nous permet de découvrir toute la diversité de ce pays
C'est l'intérêt de voyager à pied qui permet d'évoluer à un rythme lent pour apprécier l'évolution des paysages, des modes de vie, des coutumes et découvrir des endroits où on ne s'arrêterait pas forcément en voiture
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Après un examen attentif de toutes les options et des hébergements pour les jours suivants nous décidons de faire une petite étape d'une vingtaine de kilomètres pour rejoindre Riolobos qui est un peu à l'écart du chemin direct mais semble une option adaptée pour scinder les étapes. Le ciel est d'une pureté absolue et les massifs lointains entièrement dégagés, à l'exception de quelques cumulus qui couronnent les plus hauts sommets. Une brise soutenue nous accompagne et modère les ardeurs des rayons solaires toute la journée. Après avoir quitté le village par la route nous empruntons un chemin qui va gravir la colline par un raidillon auquel nous n'étions plus habitués dans ces régions de plateaux et de plaines. Au milieu d'une végétation méditerranéenne les collines proches de Caceres apparaissent encore une dernière fois derrière nous, tandis que les sierras situées au nord affichent leurs sommets.
Seul le bruissement continu des véhicules nous rappelle la proximité de l'autoroute, car tout autour de nous la nature nous entoure et nous épargne le spectacle des voies de circulation. Le petit sentier serpente entre les arbres, les murets de pierre et les clôtures. De grandes plantations de chênes verts accueillent quelques troupeaux et nous sommes amenés à ouvrir et refermer un nombre incalculable de barrières. La progression est vraiment très agréable et nous prenons tout notre temps.
Petit à petit la chênaie cède la place à des espaces dégagés fleuris de massifs de genêts. Nous arrivons en tout début d'après-midi à la bifurcation vers Riolobos. Le temps est magnifique, le cheminement très plaisant et nous décidons finalement de poursuivre vers Galisteo pour profiter de cette belle journée. En louvoyant entre les monticules nous apercevons rapidement Galisteo avec sa ceinture de remparts de galets perchée au dessus des maisons blanches du village moderne. Les cultures sont irriguées par un système de canaux empruntant de petits aqueducs au travers des multiples vallons.
Seul le bruissement continu des véhicules nous rappelle la proximité de l'autoroute, car tout autour de nous la nature nous entoure et nous épargne le spectacle des voies de circulation. Le petit sentier serpente entre les arbres, les murets de pierre et les clôtures. De grandes plantations de chênes verts accueillent quelques troupeaux et nous sommes amenés à ouvrir et refermer un nombre incalculable de barrières. La progression est vraiment très agréable et nous prenons tout notre temps.
Petit à petit la chênaie cède la place à des espaces dégagés fleuris de massifs de genêts. Nous arrivons en tout début d'après-midi à la bifurcation vers Riolobos. Le temps est magnifique, le cheminement très plaisant et nous décidons finalement de poursuivre vers Galisteo pour profiter de cette belle journée. En louvoyant entre les monticules nous apercevons rapidement Galisteo avec sa ceinture de remparts de galets perchée au dessus des maisons blanches du village moderne. Les cultures sont irriguées par un système de canaux empruntant de petits aqueducs au travers des multiples vallons.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
@mjp a écrit:
Ah, la Plaza Mayor de Caceres...
Ce n'est pas celle de Madrid, mais elle est magnifique.
Casar de Caceres
As-tu goûté le Gran Casar, le fromage du coin, élu meilleur fromage de l'année 2021 en Espagne ?
Canaveral
Je n'ai jamais fait de stop à Cañaveral, mais le pont a l'air intéressant.
Riolobos
Plasencia n'est plus très loin. C'est prévu ?
Masterpo- Spécialiste Japon
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Date d'inscription : 11/03/2022
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
@Masterpo
Caceres est en effet une très belle ville, et en particulier la plaza Major
Je n'avais pas entendu parler de ce si fameux fromage, mais j'en ai peut être gouté sans m'en souvenir
Je suppose que le pont près de Canaveral est maintenant terminé (mon périple date de 2017)
Plasencia était proche de l'itinéraire suivi, mais à une dizaine de kilomètres quand même sur des routes goudronnées; donc je n'ai pas fait le détour, cherchant avant tout les chemins non revêtus pour le bien être de mes articulations ...
Caceres est en effet une très belle ville, et en particulier la plaza Major
Je n'avais pas entendu parler de ce si fameux fromage, mais j'en ai peut être gouté sans m'en souvenir
Je suppose que le pont près de Canaveral est maintenant terminé (mon périple date de 2017)
Plasencia était proche de l'itinéraire suivi, mais à une dizaine de kilomètres quand même sur des routes goudronnées; donc je n'ai pas fait le détour, cherchant avant tout les chemins non revêtus pour le bien être de mes articulations ...
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
@mjp
La Torta del Casar .
Tu en as peut être goûté au resto , mais ça ne s’amène pas dans un sac à dos .
Le principe de cette excellente appellation de l’extramadure ( lait cru de brebis) c’est de la déguster en l’ouvrant sur le dessus et de la manger sur du pain ou avec une cuillère .
C’est délicieux et on en trouve très peu en dehors de l’Espagne .
La Torta del Casar .
Tu en as peut être goûté au resto , mais ça ne s’amène pas dans un sac à dos .
Le principe de cette excellente appellation de l’extramadure ( lait cru de brebis) c’est de la déguster en l’ouvrant sur le dessus et de la manger sur du pain ou avec une cuillère .
C’est délicieux et on en trouve très peu en dehors de l’Espagne .
Hannah- modérateur
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Date d'inscription : 08/12/2021
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Je n’ai jamais gouté de cancoillotte, alors je ne saurais te dire .
Seule deux races de brebis peuvent donner leur lait , Mérinos et une autre , lait cru évidemment .
Seule deux races de brebis peuvent donner leur lait , Mérinos et une autre , lait cru évidemment .
Hannah- modérateur
- Messages : 2490
Date d'inscription : 08/12/2021
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Une nouvelle longue étape s'annonce. Après un petit cafouillage qui nous amène à une ruelle sans issue nous nous engageons ensuite sur la petite route qui conduit à Carcaboso. Nous voilà donc partis pour une dizaine de kilomètres de bitume. Au départ la route, peu fréquentée, serpente au milieu de zones agricoles très verdoyantes. De grands greniers en brique se dressent au milieu des champs.
Non loin, la rivière déploie ses méandres. Après Aldehuela de Huerte la route devient toute droite et le paysage assez monotone. Une brise du nord relativement forte oblige à forcer sur les bâtons pour maintenir l'allure. J'avance en mode automatique en essayant de ne pas regarder au loin mais en fixant la ligne blanche du bord avec comme seul objectif les pas suivants. Heureusement, après la traversée de Carcaboso nous retrouvons un chemin qui, une fois la zone cultivée dépassée, s'élève au milieu des chênes verts et des genêts pour atteindre un plateau. Au milieu de blocs rocheux de magnifiques chênes surgissent des prairies rases, étonnamment verdoyantes.
Les massifs montagneux de la sierra de Gredos, ourlé de quelques minuscules névés apparaissent bientôt. La lumière est exceptionnellement pure et l'atmosphère paisible. Nous arrivons ainsi sans difficulté au site romain de Caparra.
À partir de là, il reste encore 20 kilomètres pour rejoindre le village suivant, ce qui nous imposerait une étape d'une cinquantaine de kilomètres. Nous n'imaginons pas une seconde un tel challenge bien que notre objectif soit de rallier intégralement à pied l'Atlantique et que nous n'ayons aucune envie de rompre ce pacte tacite. C'est donc avec un peu de regret que nous avons convenu au téléphone avec l’hôtelier situé à quelques kilomètres de le contacter à notre arrivée pour qu'une voiture vienne nous récupérer et nous transporter à son hôtel. En attendant, nous visitons rapidement le site de l'ancienne ville romaine.
Non loin, la rivière déploie ses méandres. Après Aldehuela de Huerte la route devient toute droite et le paysage assez monotone. Une brise du nord relativement forte oblige à forcer sur les bâtons pour maintenir l'allure. J'avance en mode automatique en essayant de ne pas regarder au loin mais en fixant la ligne blanche du bord avec comme seul objectif les pas suivants. Heureusement, après la traversée de Carcaboso nous retrouvons un chemin qui, une fois la zone cultivée dépassée, s'élève au milieu des chênes verts et des genêts pour atteindre un plateau. Au milieu de blocs rocheux de magnifiques chênes surgissent des prairies rases, étonnamment verdoyantes.
Les massifs montagneux de la sierra de Gredos, ourlé de quelques minuscules névés apparaissent bientôt. La lumière est exceptionnellement pure et l'atmosphère paisible. Nous arrivons ainsi sans difficulté au site romain de Caparra.
À partir de là, il reste encore 20 kilomètres pour rejoindre le village suivant, ce qui nous imposerait une étape d'une cinquantaine de kilomètres. Nous n'imaginons pas une seconde un tel challenge bien que notre objectif soit de rallier intégralement à pied l'Atlantique et que nous n'ayons aucune envie de rompre ce pacte tacite. C'est donc avec un peu de regret que nous avons convenu au téléphone avec l’hôtelier situé à quelques kilomètres de le contacter à notre arrivée pour qu'une voiture vienne nous récupérer et nous transporter à son hôtel. En attendant, nous visitons rapidement le site de l'ancienne ville romaine.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Nous nous réjouissons de retrouver un paysage montagneux tout autour de nous à l'approche de la sierra de Gredos. Malheureusement, l'examen de la carte ne nous offre pas d'autre possibilité que d'emprunter une route, certes peu fréquentée, mais nous ne sommes pas très enthousiastes à l'idée de la suivre. Par chance, une flèche bleue sur le bord d'une piste semble montrer un cheminement partant sur la droite. Nous nous y engageons en espérant qu'il ne va pas nous emmener dans une mauvaise direction. Quelques villages perchés s'allongent au pied des montagnes. Le cheminement est varié au milieu des champs et des chênes liège.
Notre forme n'est pas brillante ce matin et après avoir fait quelques courses à Aldeanueva del camino nous pique-niquons sur la place du village dès 11h avant de traverser les rues bordées de maisons aux balcons de bois ouvragés.
La fin de l'étape vers Banos de Montemayor, quasi exclusivement sur la route, n'est pas réjouissante bien que le paysage de montagne qui nous entoure soit ravissant.
Notre forme n'est pas brillante ce matin et après avoir fait quelques courses à Aldeanueva del camino nous pique-niquons sur la place du village dès 11h avant de traverser les rues bordées de maisons aux balcons de bois ouvragés.
La fin de l'étape vers Banos de Montemayor, quasi exclusivement sur la route, n'est pas réjouissante bien que le paysage de montagne qui nous entoure soit ravissant.
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Nous démarrons tranquillement pour cette courte étape. Le temps est couvert et la chaleur un peu moite. Décidément, nous sommes à contretemps : pour les étapes en montagne nous avons une météo médiocre et décevante pour la photo de paysages. Le cheminement débute par une raide montée empierrée sur les traces de l'ancienne voie romaine. Je trouve la montée plutôt reposante pour les pieds après des jours et des jours de terrain plat. Nous grimpons au milieu d'une verdure florissante et, comme souvent en pareil cas, les chants d'oiseaux nous accompagnent.
Nous rejoignons la route... que nous suivons jusqu'au puerto de Bejar, où nous quittons l’Estrémadure pour rejoindre la région de Castille et Léon. Cette limite marque le basculement vers la partie nord de l'Espagne et nous pouvons apprécier, avec une joie contenue et un peu de fierté, le chemin parcouru. En suivant toujours d'assez près la voie romaine, le Camino redescend sur une large piste sinueuse au milieu des bois et des pâturages. L'ambiance est très montagnarde et les maisons de pierre sont massives. Tout au long du chemin des vestiges romains apparaissent : revêtements de chaussée, bornes miliaires.
Nous prenons notre temps en flânant et atteignons Calzada, joli village de montagne aux maisons trapues ornées de balcons fleuris supportés par des colonnes de pierre. L'accueil des habitants est sympathique, plusieurs d'entre eux nous souhaitent un joyeux « buen camino ».
Nous rejoignons la route... que nous suivons jusqu'au puerto de Bejar, où nous quittons l’Estrémadure pour rejoindre la région de Castille et Léon. Cette limite marque le basculement vers la partie nord de l'Espagne et nous pouvons apprécier, avec une joie contenue et un peu de fierté, le chemin parcouru. En suivant toujours d'assez près la voie romaine, le Camino redescend sur une large piste sinueuse au milieu des bois et des pâturages. L'ambiance est très montagnarde et les maisons de pierre sont massives. Tout au long du chemin des vestiges romains apparaissent : revêtements de chaussée, bornes miliaires.
Nous prenons notre temps en flânant et atteignons Calzada, joli village de montagne aux maisons trapues ornées de balcons fleuris supportés par des colonnes de pierre. L'accueil des habitants est sympathique, plusieurs d'entre eux nous souhaitent un joyeux « buen camino ».
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
J’ai fait un tour sur l’ancienne voie romaine en juin , ça grimpe sec , du moins pour moi .
Tout était fleurie et c’était superbe .
Tout était fleurie et c’était superbe .
Hannah- modérateur
- Messages : 2490
Date d'inscription : 08/12/2021
Re: Traversée du sud au nord de l'Espagne
Oui, la voie monte assez raide mais pour nous qui apprécions de crapahuter en montagne c'était un vrai bonheur après les journées sur les plateaux d'Estrémadure
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