Voyage au Groenland : Kayak dans la baie de Disko

Une question concernant l’eau : aucun problème pour la boire ou bien as tu des pastilles ?

On boit l'eau comme ça, sauf une fois où la vasque était petite et l'eau pas trop claire, on a mis une pastille du coup.

Ça fait partie des choses qui m’angoissent un peu suivant les régions .
Il est vrai que le froid doit être garant de la pureté de l’eau .

J'ai plus d'arthrose que de rhumatisme. Et les douleurs articulaires c'est mon quotidien. Cela ne s'est pas aggravé. Par contre j'ai eu de très belles crampes dans les ischios les deux premiers soirs et mon mari a eu un peu mal à l'épaule. Il faut dire qu'on sortait à peine du covid qui nous avait bien atteint. Mais franchement rien de problématique.
Quand je me relis j'ai l'impression d'être une vraie Tamalou

19ème jour: Oqaitsut


Aujourd'hui on reste sur Oqaitsut. Il y a à ça une excellente raison: la douche. Hier on est arrivé trop tard et on voulait écourter le passage dans le village (on a vraiment eu du mal à retrouver la civilisation, même celle d'un village de 70 habitants...). Ensuite il nous reste des jours et il n'est pas urgent de rentrer sur Ilulissat qui est à une petite journée de kayak.
Après un petit déjeuner au soleil nous voilà partis avec un kayak à vide pour plusieurs missions: prendre une douche, acheter un peu de nourriture fraiche, visiter le village et le regarder vivre, se resocialiser.



On rencontre en arrivant 2 français de Lyon hyper sympas qui viennent pour la première fois au Groenland et se sont lancés comme nous avec essentiellement une expérience de randonneurs plus que de kayakistes. Ils viennent de remonter dans le Smallsund jusqu'à Eqip en aller retour.
On discute pas mal de kayak, eux ont choisi le plus petit modèle de Nautiraid (un chacun) mais ont été un peu gênés par le manque de dérive (et de gouvernail) par contre je pense qu'ils ont du avoir une excellente glisse. On discute de tout le matériel, des vivres, on s'échange des tuyaux sur nos trouvailles respectives. Bon pour la resocialisation c'est fait, je dirais même qu'on ne peut plus nous arrêter
Ensuite la douche. Quel bonheur que ces douches communales dans les petits villages groenlandais. Pour une somme modique on peut venir se doucher. Il faut savoir qu'il est très compliqué d'amener l'eau dans les maisons. Le sol est fait d'un très vieux granit extrêmement dur, il est donc difficile de mettre les tuyaux hors gel. Quant à les laisser apparents vues les températures hivernales, c'est très problématique. La plupart des maisons n'a donc pas l'eau courante. Il faut donc venir remplir des bidons à la pompe et prendre une douche dans la maison communale. On y trouve aussi des machines à laver, de l'internet (en fait ça, c'est généralement théorique...) et un (e) employé(e) municipal (e) plus ou moins avenant(e). En l’occurrence le monsieur de ce jour là est très gentil, c'est bien.
Quel bonheur de prendre cette douche, de se laver les cheveux. On se sent tout neuf.
On va ensuite rendre visite au Pilersuisoq. Quelle abondance!!!
Ça ressemble à ça:



Et après un petit pique nique au soleil on visite et on musarde dans Oqaitsut.



Pour ceux que ça intéresse, on peut louer des kayaks ici dans la maison rouge. Cela signifie qu'il faut venir en bateau bus d'Ilulissat avec Diskoline et démarrer et finir votre randonnée dans ce village. Pour nous qui avions une location sur Saqqaq en 2019, cela ne fonctionnait pas car la Diskoline n'accepte pas de kayak (j'ai vu que GNGL le fait parfois mais ce sont des clients fidèles). Et puis les prix sont chers, très chers. Si vous partez longtemps il vaut mieux acheter le matériel, c'est moins cher et ça peut se revendre ou resservir si le virus arctique vous gagne.



On apprécie beaucoup le village d'Oqaitsut, les gens y sont sympas et ouverts. Il faut savoir que ce n'est pas toujours le cas dans les villages groenlandais. Le tourisme qui est arrivé dans ces tout petits villages a du être difficile parfois car si on trouve encore beaucoup de visages souriants, on peut aussi tomber sur des villages fermés. J'ai souvenir à Saqqaq d'un accueil un peu difficile. Nous qui revenions d'Indonésie où l’accueil est vraiment impressionnant, on a été un peu douché, je dois le dire. Nous étions venu dans ce village car un collègue en revenait et m'avait donné le plan de cette location à prix très raisonnable. Ayant toujours imaginé le Groenland plat et plein de moustiques (je ne sais pas pourquoi...), je n'avais jamais pensé à cette destination. En regardant ses photos j'ai eu le coup de cœur. On arrivait donc à Saqqaq avec un album photo à donner à un pêcheur auprès de qui mon collègue avait acheté une excursion de pêche. On s'était dit un peu naïvement que ce cadeau serait une excellente introduction pour rencontrer des gens et pourquoi pas être invité dans un de ces kaffemiq qui est un élément de la vie sociale inuit. Et bien on est resté sur le perron avec notre cadeau, on l'a donné et la porte s'est refermée avec à peine un merci... Ceci dit, je ne leur jette pas la pierre car j'ai entendu que la culture les amène à être assez timide, alors tous ces touristes... Les récits semblaient bien différents quand le tourisme était inexistant et en lisant les bouquins sur la culture inuit, il semblerait qu'ils aient beaucoup d'humour. N'oublions pas que ces gens ont réussi un exploit incroyable: survivre à des conditions climatiques effroyables. Ce que n'ont pas réussi les vikings par exemple, ils se sont tous éteints. Pourtant un viking, ça avait l'air costaud!











Nous retrouvons avec plaisir les magnifiques chiens groenlandais. Les adultes sont attachés et les petits gambadent partout. Jeff, le français rencontré à Saqqaq en 2019, nous avait expliqué que ces chiens qui sont de l'espèce la plus proche des loups au monde, trainaient avant partout l'été dans les villages et qu'il y avait parfois des accidents, des enfants se faisaient tuer. Un touriste de Grand Nord Grand Large avait voulu bivouaquer dehors dans le village,  il y a longtemps, mais un habitant est vite venu lui dire qu'il ne fallait surtout pas car en se couchant il risquait de se faire dévorer par un meute dans son sommeil. 
Il a donc été décidé de les attacher puis ensuite de les installer à la périphérie des villages. Au moment du repas du soir, l'air se remplit du son des aboiements. On imagine qu'ils doivent être contents de retrouver l'hiver pour partir dans des courses de traineaux échevelées. Il faut savoir que le nombre de chiens diminue à toute vitesse car les motoneiges les remplacent. Mais beaucoup d'inuits disent que seuls les chiens savent reconnaitre si la banquise est fragile, ce que ne sait pas faire un engin motorisé. II semblerait que les chiens servent de plus en plus pour les touristes l'hiver et pour pratiquer le traineau comme un sport. Il reste encore quelques chasseurs en traineau mais ils disparaissent de plus en plus.





Après cette journée agréable à Oqaitsut nous repartons pour notre dernier bivouac en excursion kayak. En effet les deux lyonnais ont consulté la météo et pour rejoindre Ilulissat, il ne reste que demain pour ne pas avoir un fort vent contraire, après il se lève pour plusieurs jours dans le mauvais sens et puissamment.. Eux décident de partir dès ce soir car le vent peut s'inverser dans la journée de demain. Nous préférons de notre coté tenter notre chance après une bonne nuit. Nous avions projeté de visiter cette baie mais c'est plus prudent de partir car la date de l'avion se rapproche quand même.
Nous dégustons notre dernière plâtrée de moules, qu'elles sont bonnes!



Dans la nuit je tombe sur un coucher de soleil magnifique. On pense à nos deux lyonnais qui pagaient dans ce décor incroyable. Quel merveille cela doit être avec les icebergs!

20ème jour: le retour vers Ilulissat


Le temps n'est pas terrible quand on se lève mais on sait qu'on doit y aller à cause des vents annoncés. Il y a 17 kms jusqu'à l'aéroport, cela devrait être assez tranquille.
On contourne Oqaitsut et nous voilà partis pour l'étape la plus rapide du séjour. On aura une vitesse proche de 7 kms/h, c'est vraiment bien pour un gonflable. On suppose qu'on a sans doute un courant dans le bon sens car il y a un peu de vent déjà. Heureusement qu'on a ce courant avec nous car le temps est bas et le froid très vif. C'est la première fois qu'on vraiment froid aux mains malgré nos gants néoprène et on est content d'arriver dans la petite baie de l'aéroport. On débarque sous une petite pluie fine, ce n'est pas agréable du tout. Il nous faut maintenant hisser bateau et matériel tout en haut puis redescendre dans notre lieu du bivouac plus près de l'aéroport. C'est un gros travail qui nous occupe bien. Impossible de ranger le matériel de kayak, la pluie ne cesse pas, bien au contraire. On monte rapidement la tente et on rejoint l'aéroport pour se mettre à l'abri et manger un morceau (un snack bien huileux...). On décide ensuite de prendre un taxi pour aller à Ilulissat. On y passe un peu de temps à retrouver avec plaisir les lieux déjà visités en 2019 puis on va manger un morceau au café Iluliaq.







On retrouve là Eric Chazal que nous avions croisé à Saqqaq. C'est un guide de kayak très réputé avec une grosse expérience arctique. On se reconnait mutuellement et on discute de kayak, de Jeff qu'il connait, etc.  Et puis on parle du conducteur de bateau qui nous a fait peur avec ses ours. Et là grosse peur rétrospective, Eric nous apprend que notre conducteur ne blaguait pas et qu'il y a bien maintenant une possibilité d'avoir des ours en baie de Disko! En effet cette année une grosse femelle a été abattue fin mai dans le Torssukatak. Heureusement en fin de compte qu'on ne l'a su qu'après, cela nous aurait peut être pourri la rando, n'ayant avec nous aucun moyen de se défendre devant le numéro un de la chaine alimentaire. Eric nous dit que désormais, il emmène ses clients en rando équipé d'un fusil. Cela ne rigole plus.
La conversation avec Eric est agréable mais on prend conscience que cela est déjà derrière nous... Nous aurons navigué moins longtemps que prévu mais nous sommes quand même assez fiers d'avoir osé nous lancer. Nous ne regrettons pas de n'être partis qu'à 2, cela aura été un beau moment ensemble.
Après une derrière ballade le long de la côte nous reprenons un taxi pour rejoindre notre "camping". Le conducteur surpris qu'on se rende à l'aéroport alors qu'il n'y a plus d'avion, nous conseille d'être prudent quand il apprend qu'on y va pour camper. Il craint les ours polaires et nous conseille de faire du bruit à la moindre alerte. Décidément cette ourse dans le Torssukatak a réveillé les peurs ancestrales...

Je me régale toujours en visionnant tes photos et en lisant ce superbe carnet de voyage .

Concernant le caractère un peu fermé dont tu parles je me souviens avoir vu une étude qui mettait en évidence qu'en 2013, le taux de suicide chez les Inuit était 50 fois plus élevé que dans le reste du monde. triste réalité .

Pour les ours , je te conseille d’amener un Kangal , avec lui tu pagayeras tranquille .



https://www.youtube.com/watch?v=nvu7FvNP2yc

21ème jour: ranger...


Au réveil cela recommence: une belle pluie qui va nous bloquer jusqu'à midi. On craque un peu là... On aura déjà eu suffisamment de pluie pendant cette rando et ça continue.
Mais heureusement le soleil se lève enfin dans l'après midi et on va réussir à faire sécher tout le matériel avant de le ranger. Kayaks, combinaisons sèches, gilets de sauvetages, jupes, etc, tous trouvent leur place dans les sacs et vont être stockés dans les consignes de l'aéroport. Tout cela nous prend pas mal de temps et à Ilulissat nous reprenons le chemin côtier qui mène à l'Icefjord, c'est magnifique avec la brume.



















Et puis la lumière baisse lorsqu'on se rapproche de l'Icefjord.
Regardez la taille du bateau par rapport aux icebergs.








Il est temps de rentrer. A nouveau notre taxi nous conseillera d'être vigilant par rapport aux ours... Le traumatisme est bien là.

Ah ah oui Hannah mais ça prend de la place dans un kayak... Ceci dit en hiver, c'est pas mal de prendre un chien car il avertit quand un ours arrive ce qui permet de préparer ce qu'il faut pour l'éloigner.

22ème jour: Retour à l'Icefjord
 
Ce matin c'est bien, nous avons du temps et il ne pleut pas. Nous passons à l'aéroport pour déposer quelques affaires et nous tombons sur le jeune couple de randonneurs si sympas qu'on avait croisé à Oqaitsut, on papote pas mal et ils nous informent qu'il y a une concert gratuit à l'entrée du sentier pour l'Icefjord. Ils nous donnent aussi un super tuyau pour la douche, il suffit d'aller au gymnase, excellente idée en effet!

Nous y retrouvons aussi les 2 lyonnais que nous ne reconnaissons pas d'ailleurs dans un premier temps car ils se sont rasés...   
C'est un sacré bazar à l'aéroport, aucun avion ne décolle pour l'instant et les gens sont à cran car souvent ils ont un avion qui enchaine après à Copenhague.
Beaucoup de vols sont reportés au lendemain. Nos deux lyonnais finiront par embarquer mais leur vol a déjà été retardé d'un jour. Le jeune couple voit son avion reporté au lendemain. Dans tous les cas, ils ont tous eu droit à un hébergement à l’hôtel ce qui représente un beau luxe quand on campe. On profite d'ailleurs du taxi de leur hôtel, bon plan.
De notre coté nous allons voir l'Icefjord une dernière fois, séquence nostalgie...
C'est toujours un spectacle extraordinaire, on ne s'en lasse pas.















Au retour de l'Icefjord nous allons écouter ce concert mais j'avoue que cette musique classique pourtant très bien exécutée (il s'agit d'un quatuor à cordes) me met mal à l'aise. Seuls des danois dans les spectateurs... Il y a un coté musique de colons qui me gêne un peu et on sait à quel point les groenlandais aspirent à leur indépendance et à retrouver leur culture. On a même conseillé au jeune couple à l'office de tourisme de bien signaler en soirée qu'ils n'étaient pas danois. La colonisation danoise n'a pas été exemplaire, comme sans doute toutes les colonisations...
Nous allons ensuite profiter de la douche au gymnase, nous serons propres comme des sous neufs demain pour le voyage.
Après un dernier repas plutôt bon à la brasserie Icecap nous prenons le dernier taxi pour notre camping.On a le cœur serré pour notre dernière soirée, nous sommes vraiment tombés amoureux de ces contrées arctiques et c’est difficile de partir en se disant que nous voyons Ilulissat pour la dernière fois...

Ces derniers icebergs sont un enchantement au niveau des couleurs et de l’atmosphère qui s’en dégage .

23 et 24 ème jour: le départ pour Kangerlussuaq et la fin de notre voyage au Groenland



Cette fois ci c'est bien fini, snif. On démonte le campement et on rejoint l'aéroport assez tôt car on sait qu'il peut se passer n'importe quoi avec Greenlandair. On retrouve notre jeune couple et on passe le temps en discutant voyage, randonnée et coup de cœur pour les mondes arctiques.
Leur avion est à l'heure, les choses ont l'air de bien se passer aujourd'hui. Puis c'est à nous de décoller, on ressent un vrai déchirement.
Notre arrivée à Kangerlussuaq se passe sans encombre et nos sacs sont là. Nous rejoignons le Vandrehjem et y trouvons 2 places dans un dortoir. Il y a beaucoup plus de monde cette fois ci. L'ambiance est sans plus ou peut être est ce nous qui sommes devenus sauvages. Nous allons manger à l'aéroport où on mange vraiment bien pour le prix (toutes choses égales par ailleurs, on est quand même au Groenland).
Nous repartirons le lendemain sans difficulté. Il existe un bus au prix modique pour aller de l'aéroport à l'auberge et vice versa c'est pratique quand on est très chargé.
Cette fois ci c'est vraiment fini. Nous ne pourrons même pas jeter un coup d’œil à l'Inlandsis car le ciel est entièrement bouché. Copenhague nous attends puis la France.

Petit bilan sur cette aventure arctique et conseils techniques
 
Le matériel de navigation:
 
- Nous avons opté pour un kayak gonflable de la marque Gumotex. Il s'agit d'un Seawave parfaitement adapté à la mer. Il est ponté avec des arceaux en renfort, peut charger 250 kilos. Il pèse lui même, pontage compris sans le gouvernail 20,6 kilos. Sa stabilité est impressionnante et sa glisse aussi. Certains ont eu des difficultés à fixer leur jupe. De notre coté aucun problème à ce niveau. Elles n'étaient pas évidentes à mettre (mon mari devenait fou et du coup à la fin c'est moi qui le faisait) mais une fois mises, elle tenaient bien ce qui est l'essentiel. On lui avait ajouté un gouvernail de la même marque qui a bien fonctionné. Par contre entrainez vous avant car le réglage n'était pas évident. Il faut savoir qu'il n'y a pas énormément de place à l'intérieur à cause des boudins mais on pouvait y mettre quand même: la tente, l'essence et le réchaud, les sacs avec fringues, liseuses et duvet. Le reste, en particulier la nourriture allait sur le pont (un sac à l'avant et à l'arrière). Nous avions aussi un sac au milieu un peu fourre tout avec chaussures, affaires de toilette, trousse de secours etc ainsi que des petits sacs pour le matériel électronique (appareil photo, panneaux solaires, drone dont nous n'avons pas réussi à nous servir car on ne pouvait recharger la commande sur les panneaux (pensez à apporter une batterie pour éviter cela...).
- Des pagaies premier prix, on envisage quand même de réinvestir dans du mieux à ce niveau. Pas de 3ème pagaie, je sais ce n'est pas bien mais on a au moins mis des leashs pour accrocher les pagaies.
- Une éponge écope, un couteau
- Une petite voile qui se plie et déplie comme une tente 2": très bon achat, léger et utile
- Des sacs étanches Decat décris au dessus, un double sac poubelle épais pour la tente
 
Tenue de navigation:
- Combinaison sèche avec une espèce de baby gros en polaire pour avoir chaud (on en a trouvé de la marque Typhoon à moins de 400 euros). Attention c'est un vrai budget mais c'est indispensable. Pas question de tomber dans de l'eau à 2° sans cet équipement.
- Des gilets de sauvetage avec sifflets et miroir pour les secours
- Des jupes de la marque Dag
- Des chaussons de bateau premier prix Decat plus grands que nos pieds pour y entrer les pieds de la combi sèche. Certains préfèrent les crocs mais je trouve que ça ne protège pas assez les pieds de la combi et c'est volumineux.
- Des gants néoprène mais la dernière journée nous a montré que cela a ses limites. Investir dans des manchons semble une bonne idée.
 
Sécurité et navigation
- Des smartphones avec l'application Russian topo maps qui utilise les seules cartes topo du Groenland donc c'est vraiment top
- Des cartes papiers dans un porte carte étanche avec une boussole. C'est Sagamaps qui fait ça en 1/250 000 et 1/100 00 pour certaines parties.
- Une balise Spot dont a vu que c'était une catastrophe dans cette région. Prenez plutôt du Garmin Inreach.
- du scotch spécial pour une réparation d'urgence sur le bateau.
 
Fringues
On a opté pour un combo: pantalon de rando qui fait short, legging chaud, teeshirt technique à manche longue x2 plus un teeshirt manche courte pour le voyage, petite polaire de nuit et polaire de jour, anorak plume qui ne tient pas de place, cape de pluie, 2 paires de chaussette, 3 slips (on peut faire des lessives sans arrêt. Le legging , un teeshirt manche longue et une polaire peuvent servir de pyjama mais sont "mettables" aussi de jour, des gants polaires, un bonnet, un tour du cou. Pour les chaussures une paire de rando légères, goretex c'est mieux. On a trouvé ça parfait et léger.
Des moustiquaires de tête. C'est un élément indispensable. Une casquette qui tient bien et des lunettes de soleil.

Couchage
-       Une tente de randonnée avec une petite abside (2.3 kilos). Pour ça, on va réinvestir dans une tente avec une vraie belle abside vraiment utile pour le mauvais temps et en particulier permettant de cuisiner. Notre tente a maintenant trop vécue et elle a perdu de l’efficacité malgré plusieurs réimperméabilisations. L’idée est de ne pas dépasser 3.5 kilos. Attention à ne pas prendre trop grand pour les emplacements parfois difficiles à trouver.
-       Des duvets à  -5 et - 15 degrés (c’est mon mari qui vivait dans le luxe  )
-       Des petits oreillers gonflables. On aime le confort et ils sont très légers
-       Des matelas gonflables de rando (vive Decat, trop bien, léger !)

Alimentation
-          Une popote Decat car la précédente était vraiment trop petite pour cuire des moules : gamelle en inox, couvercle en plastique (nul une catastrophe, à remplacer par un couvercle inox), assiette bien profonde en plastique, tasses Sea to summit qui s’aplatissent (très bien), opinel, cuillères plastiques Decat  (nulles)
-          Un réchaud MSR whisperlite international gaz et essence plus 2 bouteilles essence msr (nickel) et 1 petite bouteille avec de l’alcool pour chauffer le réchaud (excellente idée car cela salit moins)
-          Des briquets et une mini éponge
-          2 pochettes à eau et une bouteille en plastique

Loisirs et électroniques
- D7500 et son 16-80 plus un 70-300 avec batteries et carte sd. Je réfléchis à un gros zoom (mon 150-600) pour  la prochaine rando, on verra ce qu'il restera comme place et comme poids possible mais pour la faune cela serait vraiment bien.
- Un drone pour rien...
- Une gopro mais on n'a pas l'idée de s'en servir, on a pris très peu de plan.
- Des liseuses (ça c'était vraiment indispensable)
- Un chargeur solaire Big Blue (super) et un vieux panneau de rando qu'on n'a pas utilsé.

Toilettes et santé

- Une petite trousse Decat bien fichue
- Un savon à tout faire du Dr Bronner
- Des mini brosses à dent et un mini dentifrice
- Pince à épiler et coupe ongles
- mini brosse
- 2 mini serviettes microfibre Decat
- Une trousse de secours classique avec antibio à large spectre et un autre spécifique à la peau et des pansements adaptés à l'eau car avec le sel il faut être vigilant sur les blessures de ce type.

Réparation
- une dérive supplémentaire
- des soupapes de surpression et de gonflage supplémentaires avec la clé Gumotex pour les visser et devisser
- la boîte de réparation avec colle et pièces pour le kayak
- des cordelettes nylon solides
- une mini trousse de couture
- de quoi réparer la tente et les arceaux

Magnifique commentaire Lucbertrand. Je ne doute pas que tu as du vivre très intensément tes grands périples à vélo. Oui c'est addictif et on a un mal de chien à s'en remettre. C'est pour ça qu'on est déjà en train de réfléchir à une prochaine expédition. On se dépêche avant qu'il ne soit trop tard à cause de l'âge.
En tout cas je suis heureuse d'avoir pu te faire ressentir toute l'intensité qu'offrent ces contrées arctiques.
Merci encore à toi pour ce commentaire, j'en sens toutes les émotions et tous les souvenirs d'expédition que cela a ravivé chez toi.

Carnet vraiment instructif pour moi car tellement différent de ce qui m'attire dans les voyages.
Autant j'adore me sentir seul au milieu d'un paysage grandiose, autant je ne m'imagine pas rester plusieurs jours coupé du monde des humains, surtout en étant obligé de ne compter que sur mes capacités physiques pour continuer.
Mais je pense appréhender ce que l'on peut ressentir de très fort dans ce style de voyage (ou à vélo comme Lucbertrand).
Heureusement que l'on n'est pas tous pareils. On peut ainsi échanger avec bonheur.

@Marifb

Merci pour ce magnifique carnet au cœur de la nature loin de tout et de tous. Je n'imaginerais jamais partir ainsi (cela ne me plairait pas du tout pour beaucoup de raisons) mais j'ai eu beaucoup de plaisir à vous lire et à vous suivre tout au long de ce périple, vous m'avez fait découvrir ces paysages sous un angle que je ne connaissais pas. J'ai fait une croisière dans ces contrées, s'il vous plait ne me lapidez pas , et j'ai du mal à comprendre le plaisir que vous ressentez à voyager dans ces conditions difficiles et très spartiates.

Aussi la phrase de 

Lucbertrand a écrit:Ces expériences émotionellement très intenses présentent  un inconvénient, c'est que tout autre voyage classique motorisé avec hébergement type hôtel, on a du mal à y ressentir cette vibration de vivre pleinement et cette immense sensation de liberté. Donc on ne  ressent plus d'envie forte à voyager autrement. 
 

m'éclaire sur vos aspirations. Heureusement pour moi, que ce n'est pas la seule façon de voyager. 

Bonne préparation pour votre future expédition, c'est déjà un peu le début du prochain voyage.

Merci pour ton retour 4yne, contrairement à ce que tu penses ce n'est pas si difficile et spartiate en fait, c'est juste plus intense parce qu'on est maitre de ses actions.
On dort bien sur des matelas confortables, on trouve toujours un caillou pour faire table et chaise. On est bien couvert en kayak et à part le dernier jour pour les mains, on a jamais eu froid. Par contre en cas de pluie, oui c'est un peu plus pénible car la tente est petite (c'est pour ça qu'on cherche un peu plus grand ).
Et contrairement à Lucbertrand j'apprécie aussi les voyages plus confortables. C'est ce qu'on fait en particulier avec les petits enfants et c'est un vrai plaisir aussi.
En fait on s'en fait souvent un monde mais, quand on y est, on se rend compte que ce n'est pas si compliqué. Comme un voyageur en autonomie, avant de partir on se fait un monde de tout et quand on y est, tout est facile.
Mais oui, bien sur que tout le monde ne voyage pas de la même façon et tant mieux.

La seule chose qui me ferait peur c’est un problème de santé , peut être en raison de mon âge , avant je n’y pensais pas . 
Sinon la solitude , pour moi qui voyage seule ou en couple ça ne me pose pas de problème , bien au contraire . Les grands espaces , pouvoir se fondre dans la nature c’est addictif .

Oui Hannah la santé est un point important. D'où l’intérêt d'une balise qui fonctionne.

Oui , j’ai vu que vous aviez prévu la balise et c’est vraiment indispensable dans cet environnement . Même sur une rando solitaire de trois quatre jours je commence à m’inquiéter , et on n’amène pas une balise en rando .
La trousse de Décat me semble tout de même un peu légère pour un déplacement de ce genre . Peut être y aviez vous fait des ajouts ?

Non c'est juste la trousse, nous on remplit.

Merci beaucoup pour ce récit détaillé, je me suis régalée!
Bons préparatifs pour la prochaine aventure...dans quel coin cette fois?
Marie

je suis très impressionnée par ton récit et votre périple qui est à la fois très sportif et quand même dangereux : les icebergs, le "tsunami", les ours, les chiens, le froid, les glaciers... et surtout avec la balise et vos téléphones qui ne fonctionnent pas.

je tremble à l'idée qu'il aurait pu vous arriver quelque chose, ouf ! j'ai eu le même sentiment à la lecture de quelques unes des équipées de @lucbertrand d'ailleurs, cela ne m'étonne pas que vous communiiez dans le même types d'expériences extrêmes.

En tous cas merci pour ce carnet totalement inédit, vous nous avez fait découvrir des paysages totalement inconnus, glacés et splendides 
et bravo pour  votre courage, vous êtes vraiment de vrais explorateurs 

Ah ah merci Déborah mais comme je l'ai déjà dit. Tout cela paraît peut-être extrême car j'évoque les doutes et les difficultés qu'on a traversé mais si tu randonnes par exemple tu rencontreras des risques tout aussi importants. J'ai entendu encore récemment comment un randonneur avait dévissé en montagne. Bref je ne veux pas passer pour ce que je ne suis pas.