Le monde perdu du parc du M'Goun..... et plein d'autres lieux .

Que du bonheur dans de tels endroits!



Imi N'ifri est un  pont naturel : une immense arche laisse couler une rivière  . C'est aussi un site ornithologique où on peut observer les oiseaux à hauteur d'yeux . D'abord les choucas ( me semble-t-il ? ), toujours en grand nombre . Une autre espèce d'oiseaux , assez grands et très colorés y virevoltait également . Lors d'un précédent passage, les faucons occupaient l'endroit et passaient sous le pont à très vive allure, puis revenaient, et ainsi de suite .... Les espèces présentes sur le site semblent changer avec le temps, la saison, peut-être les migrations ? .



C'est un joli lieu de promenade pour Demnate, à 6 km .



Sur le retour, nous nous arrêtons à un dernier site d'empreintes de pas de dinosaures .





L'endroit est protégé des garnements du pays , mais on vous ouvrira . 



Sur le retour, un immense champs de blé surprend . Dans un coin, une grosse troupe ( 10 ou 15 hommes et femmes ) a commencé à faucher, toujours à la faucille . Je pense immanquablement aux dernières grandes moissons collectives que j'ai vu tout petit par chez moi, juste avant que çà ne disparaisse définitivement . 




Nous rentrons . Demain sera un autre jour et de nouvelles aventures nous attendent .



A suivre .

Salut Dominique ,

Tu as peut être vu des guêpiers , il me semble qu’on en trouve au pont .

Bonjour, 

J'avais pour projet de relier Tabant à Imilchil par les routes et pistes figurant sur ma carte, via Zaouiat Ahansal . Mais la journée me réservera quelques surprises qui nous feront faire halte à Zaouiat . 

Avant de quitter la vallée heureuse, je note sur ma carte qu'il existe dans la vallée un lac de montagne semblable à ceux d'Imilchil . Il s'appelle lac d'Izourar et , si on rejoint le village le plus proche, il est accessible après une marche de 2 ou 3 km environ . Je l'ai vu en photo dans mes recherches et l'endroit me semble très beau également . Donc cette promenade est aussi inscrite dans mes tablettes pour mon prochain séjour .

Je vais donc rejoindre Zaouiat Ahansal par une belle route de haute montagne . Nous passons le col de Tizi N'Tirghist  entre 2 sommets à plus de 2900 mètres d'altitude . Nous sommes très haut et les montagnes sont quasi nues, à l'exception d'anciennes forêts mortes qui parfois occupent les versants .

La carte d'abord :

La route est bonne et ne présente pas de difficulté majeure .



Nous roulons dans un environnement désertique . Pas de villages ( sauf Assemssouk ) . Pas de bergers avec leurs troupeaux . Par contre de grands paysages dégagés très beaux .



Du côté du col .



D'anciennes forêts achèvent de mourir . Elle doivent aussi servir de réserve de bois pour la population et elles sont grignotées petit à petit . Dans une de mes recherches sur le secteur, ont parle des "forêts mortes" . 









Lorsqu'apparait Zaouiat Ahansal, c'est un émerveillement . Cette citée est blottie dans une gorge et surtout est considérée comme étant un véritable conservatoire de l'architecture traditionnelle berbère . Tout y est construit avec les techniques et matériaux traditionnels .
On va trouver mélangés 2 types de constructions . D'abord la construction en pierre de paille : il s'agit plutôt de bâtiments cubiques de toute taille qui constituent l'essentiel des villages . Au même endroit, on trouve également des kasbahs superbes construites en terre, comme dans le sud . Et le tout en parfait état . 
Je met ce village au même niveau qu'un autre village de l'Atlas Central : Megdaz, accessible par la R307 . Exceptionnel .
Sans parler du cadre qui est ..... !




Un bel ensemble de maisons en pierres de taille, et tout en haut, une kasbah de terre .



Je ne pense pas avoir déjà vu dans un même village autant de belles kasbahs habitées ( sauf à N'kob ) . 




Quand la kasbah se prend pour un château !





Une vue générale du site de Zaouiat .



A suivre

Darzel a écrit:Pas de villages (sauf Assemssouk)

A propos d'Assemssouk ou plutôt Ass n'Souq, une anecdote. Ce nom provient d'un quiproquo du topographe colonial, à la belle époque. En mission sur le terrain, il aperçoit un attroupement. "C'est quoi, ça?" demande-t-il à son informateur indigène. "Assensouq". Très bien, c'est noté. Il aurait dû savoir que Ass n'Souq veut juste dire "Jour du souk".

Nous poursuivons notre route après cette découverte de Zaouiat . Je souhaitais rejoindre Anergi en passant par le site naturel appelé "la cathédrale" . Sur la carte, le trajet est indiqué en "route carrossable" .



A la sortie du village , une kasbah immense est plantée dans un village . 



La route est refaite sur 20 kilomètres environ et nous la poursuivons jusqu'à ce qu'elle se transforme petit à petit en piste . Elle se met à monter de plus en plus le long d'une gigantesque falaise . Les paysages sont remarquables et chemin faisant, nous passons par dessus cette immense falaise, la piste, parfois goudronnée, continue en altitude . Nous roulons longtemps, un peu surpris et nous pique-niquerons dans des alpages fleuris .

En fait, nous sommes sur une fausse piste et nous apprendrons plus tard qu'en général, ceux qui quitte Zaouiat pour la première fois se plantent systématiquement au même endroit . Une nouvelle route ( d'abord goudronnée puis piste ) dessert la tribut des Aït Abdi qui l'ont réclamée à corps et à cris sans doute pendant des décennies . Pour aller au souk, il leur fallait 3 jours ( 1 aller, 1 sur place et 1 retour ! ) Cette route rejoint la route principale dans une sorte d'épingle à cheveux et c'est naturellement que l'étranger poursuit sur la plus belle route, la goudronnée, faute de signalisation claire . En face, la vraie route devient subitement une mauvaise piste caillouteuse et il ne vient à l'idée de personne que la mauvaise piste est la route principale ( celle qui figure sur la carte ) ....et que  la route goudronnée est un cul de sac qui dessert une tribu de montagne .  La nouvelle route ne figure pas sur la carte . 

Tout ceci en photos .  Les paysages deviennent de plus en plus beaux .



Et nous entamons l'ascension de cette immense falaise . La nouvelle route est taillée dans la pierre . Parfois, un peu comme dans certaines routes de Chine ou d'Inde, la route est creusée à l'intérieur de la falaise ? C'est très impressionnant .




Une belle route ... qui ne mène nulle part ! 



Nous commençons à être vraiment très haut .



Nous faisions sans le savoir l'ascension d'un grand site géologique du Maroc appelé tout simplement " la falaise des Aït Abdi" .( repaire 16 sur la carte ) . 







Nous nous retrouvons finalement au sommet de cette falaise, sur des hauts plateaux . Entre 2500 et 3000 mètres à priori . Et la fameuse piste continue , et nous n'avons vu âme qui vive .
Les sommets conservent des traces de neige en cette seconde quinzaine de mai .



A suivre

Nous nous doutions bien que nous n'étions pas sur la bonne route et , en discutant entre nous, nous ne comprenions absolument pas où nous avions pu nous tromper car à aucun moment nous n'avions quitté la route principale ! C'était très perturbant . Mais nous avons poursuivi .

Les premières trace de vie sont des petits champs de blé ( toujours verts à cette altitude ) . Un village se fond dans le paysage ( j'ai failli le manquer tant il est discret , en bas de la photo à droite ) Il s'agit sans doute de Maskou, seul village mentionné dans ce coin ? . Je ne verrai pas d'autres villages dont je dois bien être chez les Aït Abdi ? 



Nous poursuivons et soudain, nous arrivons à une sorte de cirque dominé par une montagnes . Là, je reconnais de suite une série d'abris sous roche remarquables . Il y en a une dizaine. Le lieu doit être occupé depuis la préhistoire et , le plus étonnant c'est qu'il est toujours habité . Des enfants sortent des cavités . Un garçonnet, plus hardi, vient à la voiture et ma femme lui donne une banane . Le gamin explose littéralement de joie en voyant le fruit : manifestement, la banane ne monte pas souvent dans ces alpages .

Ces sites sont occupés aux beaux jours par les semi-nomades . C'est la transhumance . Dans les abris, les femmes et les enfants . Les hommes sont sans doutes ailleurs avec leurs troupeaux . Il fait 19 degrés vers 13 heures .



La plupart des abris sont aménagés, mais nous ne verrons pas d'adultes . 



Nous apprendrons que le lieu se nomme Aïn Tafraout ( Aïn = source et Tafraout = rocher en berbère .... si mes souvenirs sont bons ).
Nous allons pique-niquer un peu au dessus des abris . La piste est toujours bonne et le lieu incroyablement fleuri . A cette altitude, tout est en fleurs avec des mauves, des jaunes pâles, des jaunes vifs, des verts . Magnifique .




Le rocher .



Pour ceux qui prendraient un jour cette route, c'est là qu'il faut faire demi-tour . Après çà continue à monter sur une piste qui se dégrade ...



.... mais, surement un peu têtu , je poursuis sur cette piste quelques kilomètres : çà monte , çà descend, le goudron disparait totalement . Nous trouvons un ultime village abandonné, je poursuis jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de piste . 



L'ultime village ? Je me trouve sur une crête, très haut .... et là, pfuittt...nous crevons !



Nous réparons et  redescendons  jusqu'à notre point de départ et décidons de rester dormir à zaouiat . Comme c'est parti, nous ne rejoindrons jamais Imilchil aujourd'hui ! Nous ne sommes pas déçu de notre fausse route car nous avons vu de si beaux paysages, et de plus, notre hébergement sera exceptionnel , un des tout meilleur que j'ai jamais eu au Maroc . Mais j'en reparlerai demain .



A suivre .

La "fausse piste", c'est bien celle qui part à gauche, traverse Zw Ahançal et continue vers le plateau des Aït Abdi ?

La "bonne" pour Cathédrale/Anergui part à droite (en rive gauche de l'oued).
Une erreur de 180° ?
Je ne comprends pas bien comment vous avez pu vous tromper de direction...

Darzel a écrit:Nous apprendrons que le lieu se nomme Aïn Tafraout ( Aïn = source et Tafraout = rocher en berbère .... si mes souvenirs sont bons ).

Pas tout à fait... Le rocher, c'est... Azrou.
Tafraout, c'est un petit bassin pour retenir l'eau sous une petite source (Aghbalou ou Taghbaloute).
C'est un peu bizarre de trouver Aïn (source en arabe) chez les Aït Abdi.

Salut, 

Ce n'est pas au niveau de Zaouiat . Il faut prendre la route vers "la cathédrale", le repère "16" sur la carte est celui de la falaise des Aït Abdi . 
C'est là qu'abouti la nouvelle route, par la droite . Cà fait une épingle à cheveux sur google earth ., puis on peut la suivre ( à un moment , elle disparait car elle est sous la falaise), puis on peut la suivre jusqu'à ce qu'elle se perde dans les hauteurs , mais très loin . 
A Plus .

Darzel a écrit:Cà fait une épingle à cheveux sur google earth

Effectivement un beau sac de noeuds...

Bonjour, 

C'est effectivement impressionnant quand on prend " de l'altitude" . Lorsqu'on suit la piste au plus loin ( là où elle s'arrête ), on trouve en fouillant , encore plus loin, des villages qui semblent n'être desservis par rien .

Toujours est-t-il que nous sommes retournés à Zaouiat et nous nous arrêtons dans un établissement qui s'appelle Dar Ahansal, situé au bord de la route quelques kilomètres avant le village . Il s'agit d'un très bel établissement de construction récente dans le plus pur respect des traditions architecturale de la région . De plus ce qui ne gâche rien , la nourriture est excellente, aussi bien le repas que le petit déjeuner . La cuisinière nous concocte un tajine de chevreau digne d'une grande table . Que du plaisir . Les chambres ont une terrasse avec une vue magnifique . 

Le prix : 600 dirhams pour 2 personnes en demi-pension ( ou 300 dirhams par personne ), ce qui tout compte fait est  bon marché , vu la qualité de l'établissement .





Nos mésaventures du jour nous permettent de découvrir ce bel établissement . C'est un Marrakchi amoureux de la région et de l'architecture berbère qui a construit l'établissement . Il nous dira qu'il a pris les meilleurs architectes locaux et les a " laissé faire" . 

Le Géoparc du M'goun à un site internet qu'il peut être intéressant de consulter pour préparer son voyage ( ce que je n'avais pas fait ...)

https://www.geoparc-mgoun.ma/

Nous reprenons la route le lendemain matin, sans nous tromper cette fois . Nous empruntons une piste dans une belle forêt qui offre des points de vue remarquables . De gros oiseaux, à priori des faisans détalent  souvent devant nous . Nous prenons du recul par rapport à notre falaise d'hier .  Elle est vraiment impressionnante .



La forêt est dense . La piste n'est pas très difficile et reste carrossable .



Avec toujours au fond, cette falaise . On devine le haut plateau, derrière, où je me suis égaré hier .



En changeant son angle de vue, apparait le rocher de Mastfrane, connu sous le nom de "La cathédrale" . La falaise et la Cathédrale se ressemblent d'ailleurs sous certains angles .



C'est vraiment superbe . Peu avant le rocher se trouve l'embranchement de la piste pour Anergui . Mon épouse ne veut pas prendre la piste car nous n'avons plus de roue de secours, suite à notre crevaison d'hier . Cette piste fait 39 kilomètres . Nous ferons un grand tour par Bin El Ouidane, mais au final, vu l'état des routes dans le secteur, je ne pense pas qu'on ai gagné au change .





Et pour ceux qui aime visualiser, voici l'embranchement de la piste pour Anergui, juste avant le rocher . Passé la rivière, la route est de nouveau goudronnée . 



Le village de Ouaouizaght se trouve près du lac de Bin El Ouidane, puis nous prendrons en direction de Tagleft, puis de Tasraft pour rejoindre la nationale à Tassent, au dessus d'Imilchil.



et la suite 



A suivre

Le trajet de l'après-midi sera plutôt déplaisant en tant que conducteur . Question routes, c'est une catastrophe : des portions goudronnées deviennent subitement des pistes, des travaux un peu partout, des distances importantes à faire sur des routes à nids de poules  ( que dis-je, de dindes ! ), avec des trous très profonds partout, une signalétique parfois inexistante.....  

Bon, mais quand même toujours de beaux paysages .
Le niveau du lac de Bin El Ouidane est vraiment très très bas .

 

De grandes perspectives ...






Bien que les cartes mentionnent ces routes, le goudron n'est souvent presque plus qu'un souvenir . Les moutons dorment souvent sur le bitume ( c'est surement plus confortable ) et il faut jouer du klaxon pour passer .






Nous allons de nouveau nous fourvoyer à l'embranchement qui conduit vers Tasraft . Il n'y a pas de panneau et nous poursuivons tout droit . Nous nous retrouvons donc au dessus d'Anergui . En fait, sur notre gauche se trouvait un début de piste tout à fait anodin . Un peu de goudron n'apparait que quelques centaine de mètres plus loin . Mais c'était bien la route .  Je photographie le site d' Anergui d'en haut . Je ne m'y arrête pas car je suis un peu échaudé par la fausse route d'hier et je ne veux pas trop trainer . Donc demi-tour .

Dans la vallée, Anergui . A l'horizon, la montagne où je me suis égaré hier, avec quelques lambeaux de neige.



Les paysages changent . Nous arrivons petit à petit dans ces hauts alpages du Haut Atlas oriental .



A Tassent, nous rejoignons la R317 et prenons la direction d'Imilchil . 
Au détour d'un virage, une apparition : le lac de Tislit . 



A suivre

Bonjour, 

Je vais mettre en pause quelques jours mon carnet pour cause de vacances : 1 semaine dans le sud Bretagne, à Concarneau . Après je reprends , promis ...
A bientôt

Darzel a écrit:Je vais mettre en pause quelques jours mon carnet pour cause de vacances

Bonsoir!
Avec l'autorisation du chef*, je mettrai ici en son absence quelques photos des mêmes régions.

*La preuve :

Si tu le souhaites, tu peux insérer tes photos et diaporama dans le carnet . Pas de problème . On fait vraiment le même trajet . On a même photographié parfois les mêmes maisons !

Bonne vacances!
Ici, ça craint un peu. Paraît que c'est la Teuf du Tonmou...


On commencera par "La Cathédrale"

LA CATHEDRALE
De AJFT, quelques photos datant d'août 2008.

Au nord de Zawiat Ahançal, sur la route vers Tillouguite et Ouaouizerte, le célèbre rocher dit "La Cathédrale", un gigantesque bloc de poudingue, domine l'Assif Ahançal, près du confluent de l'Assif Melloul qui descend d'Anergui et d'Imilchil.
Un sentier très rustique a été aménagé pour atteindre le sommet. Auparavant il était presque impossible de trouver le bon itinéraire.

Au loin, la Cathédrale, vue arrière...


De son vrai nom Mastfrane


Au pied de la Cathédrale, l'Evéché...

...qui fait aussi gite d'étape!


En route vers le sommet

Un bon sentier, et un long détour.

Au sommet, montée au clocher...


Et la redescente, par un superbe sentier.


Il était temps ! Le maître des lieux allait se fâcher!

De AJFT, par autorisation spéciale de Darzel, quelques photos datant d'août 2008.
Retour dans la vallée des Aït Bouguemmez.
L'agadir de Sidi Moussa.


Très caractéristique, le grenier collectif de Sidi Moussa domine une colline parfaitement conique.
Il est aussi remarquable par sa forme inhabituelle, circulaire.


Un randonneur atypique commence la montée...
Pas de guide, pas de short, pas de sac, un bâton, un chapeau de paille en lambeaux...


Vers le marabout tutélaire des Aït Bouguemmez, Sidi Moussa, qui veille sur les récoltes.


A défaut d'être vraiment utilisé, le grenier est gardienné.
Poussons la porte.


On y trouve rassemblés les objets de base de la vie berbère.

Du toit, vue panoramique sur la "Vallée heureuse".



Reviens en hiver, pour voir...



Dialogue, en berbère, intergénérationnel.
Adil, qui prépare un Master, et le vieux gardien.



Beaucoup de choses à apprendre...


Qu'elle était belle, ma vallée !

Bonjour,

Merci pour les photos de Sidi Moussa . On m'a dit qu'il était restauré maintenant . Peut-être à mon prochain séjour, ne serait-ce que pour la vue ! 
A plus .

@darzel @AJFT

merci pour ces photos spectaculaires. C'est quand même très aride et rocheux, je comprends Darzel qui craint la 2e crevaison

une question à propos de la "forêt morte" : comment est ce possible que toute une forêt se soit ainsi desséchée, l'eau est elle venue à manquer soudain ?

Deborah a écrit:une question à propos de la "forêt morte" : comment est ce possible que toute une forêt se soit ainsi desséchée, l'eau est elle venue à manquer soudain ?

Ne pas imaginer une forêt "à la française". Il s'git de spécimens espacés de genévriers thurifères, parfois de thuyas ou de cèdres, vieux de plusieurs siècles et morts de vieillesse.

Source : Géant de l'Atlas

@AJFT .
2008 , nous avons dû nous croiser . 
Merci pour ces photos de Sidi Moussa ou j’ai eu la flemme de monter , il faisait bien chaud ce jour de mai . 
Avec Darzel vous avez fait du bon travail , l’ai juste peur que ça n’attire un peu trop de monde vers cette vallée .
Illustration de Soulcie.

Effectivement Hannah, ça donne envie d'y aller ou d'y retourner !
Ah, cette lumière...
en Novembre pour moi Insha'Allah ( mais un retour en Algérie me tente aussi ).
Le livre de Lamazou/Huet proposé par Ajft est une merveille.

Salut Yves ,

Je n’avais pas fait le rapprochement avec toi .
Est ce que tu connais ? Il faut se dépêcher . 
En attendant je vois la colonne de fumée des feux  de Landiras , a presque 40kms a vol d’oiseau . J’ai habité longtemps à quelques kilomètres c’est un vrai creve cœur .

Bonjour à tous et merci à ceux qui ont complété ce carnet . 

J'ai trouvé l'article sur les forêts du Haut-Atlas  (Le géant de l'Atlas) mis par Ajft très intéressant : j'ai dormi moins bête . Je remets le lien car il n'était pas très visible et peut être que certains n'ont pas cliqué dessus .

https://www.foret-mediterraneenne.org/upload/biblio/FORET_MED_1993_4_306.pdf

Me voici donc arrivé à ces lacs d'Imilchil, Tislit et Isly . Le premier, Tislit, est une sorte d'apparition au détour d'un virage, après des heures, voire des journées sans voir beaucoup d'eau . La route le longe .

2 photos de Tisly





Pour aller à Isly, il faut emprunter une piste carrossable sur 6/8 km environ . Je me garerai dès mon arrivée au lac, mais manifestement, il est possible de faire le tour de celui-ci par une piste . Par ailleurs, ma carte du Géoparc  mentionne 2 sites d'empreintes de dinosaures à Isly: ils doit être possible de les trouver car les grandes dalles à empreintes sont assez caractéristiques ( et comme j'en ai vu 3 au cours de mon voyage). J'en laisse un peu pour un prochain séjour .

Voici donc Isly





Il y a beaucoup de buissons à fleurs jaunes, du plus bel effet dans cet environnement .



En ce mois de mai, ces buissons en fleurs auront coloré la plupart de mes promenades . Parfois le spectacle est surprenant comme ces euphorbes en fleurs, photographiées en un autre endroit . Le miel d'euphorbe est un délice aussi bien qu'un médicament . Les marocains le connaisse sous le nom de  "darmouss" .
 . 


Nous descendrons finalement jusqu'à Agoudal . Nous passons juste à Imilchil et prolongeons notre route .
Nous posons nos sacs à l'auberge Dar Agoudal , située avant d'arriver au village .

L'endroit est magnifique car l'auberge est située juste au dessus de la vallée agricole et cultivée . Nous verrons le soir comme le matin le défilé des femmes d'Agoudal allant et revenant des champs, à dos d'âne . Leur mode vestimentaire est caractéristique ( on dirait leur "guise" chez moi ) . L'auberge est une auberge simple et sympathique .



L'environnement est très beau . Les femmes marchent jusqu'au bourg où elles seront escortées par une troupe de jeunes filles qui leur racontent qu'ici, elles n'ont école que le matin ou l'après-midi. Les enfants de ces lieux isolés n'ont manifestement pas les mêmes chances d'accéder au savoir que leurs compatriotes des villes . 
Elles apprendrons qu'une semaine auparavant, les femmes d'Agoudal ont fait une grande fête ou cérémonies de musique, de danses et de prières pour que la pluie arrive ( enfin ) . Zut, j'ai raté cela . Je me serai fait petite souris .... 

Quant à moi, je vais marcher dans les environs pour profiter des lieux jusqu'à la tombée de la nuit . 

Après le repas, vers 22 heures ( il fait nuit) , nous voyons arriver un Duster avec 2 hommes manifestement exténués par leur journée . Ils se sont perdus dans la montagne, et comme on dit : " j'ai vu de la lumière, alors je suis entré ..." . Ce sont 2 marseillais ( si, si ....) qui, me disent -t-ils, ont suivi le GPS de leur véhicule et .... je ne vous dis pas la catastrophe : ils n'ont aucune idée de l'endroit où ils sont . C'est plus fort que moi, je les charrie et leur apprends que le seul GPS fiable au Maroc, c'est d'ouvrir sa fenêtre et de demander .... Ils sont là en éclaireur pour préparer un futur voyage de groupe ( çà va pas être triste ! ) . 

Sympa, le patron de l'auberge leur concoctera un tajine car ils sont aussi affamés (ils n'ont pas mangé de la journée)  . 



Le lendemain, je reprendrai la route pour descendre vers Tinghir, puis aller directement à Ouarzazate où nous resterons 2 nuits .

Quelques photos de cette si belle route .

Au loin, un village de kasbahs abandonnées .







Le paysage devient de plus en plus minéral au fur et à mesure que nous approchons des gorges du Todgha .



A suivre

Darzel a écrit:Nous posons nos sacs à l'auberge Dar Agoudal

Bonjour !
Jamais entendu parler de "Dar Agoudal". C'est nouveau ?
Ou bien serait-ce plutôt l' "Auberge Agoudal" ?
Et qu'en penser ?

Merci pour la rectification : il s'agit bien de l'auberge Agoudal .

Nous rejoignons donc Ouarzazate par La N10 : il s'agit d'une journée de transition dans notre petit voyage . Peu d'arrêts et de nouveautés donc au programme : les gorges du Todgha et un détour à la kasbah Amridill .

Les gorges sont paisibles en ce milieu de matinée . Il y a peu de touristes et je ferai d'ailleurs ce constat pendant tout mon séjour . 






Un marchand nous propose une jolie palette de couleurs ...



Presque seul .... c'est rare ici .



Puis nous longeons les palmeraies de Tinghir 



Dès lors, nous changeons de monde : fini ce monde des montagnes, les ruines des habitats anciens sont partout, et ..... les routes sont neuves . Je ne peux m'empêcher d'être frappé par la différence de traitement en terme d'entretien des routes entre ces 2 Maroc . L'un semble oublié de Rabat, celui du Haut Atlas alors que l'autre bénéficie d'investissements notables dans ce domaine.




Sur cette route, nous faisons un petit détour pour voir la kasbah Amridill, à Skoura . Ici aussi la route a été refaite récemment . Le plus, c'est que la myriade de panneaux publicitaires qui bordait la route a disparu, le moins c'est qu'il n'y a presque plus d'indication des maisons d'hôtes, auberges etc,  . 

Il faut noter également qu'une voie de contournement de la RN10 a été construite  : la RN10 est très encombrée et traverse des zones d'habitation sans fin, ainsi que les villes de Boulmane, El kelaa. La circulation y est difficile, les radars nombreux...  Désormais, il est possible d'éviter tout cela en empruntant cette voie, bien indiquée : cette nouvelle route est dans le désert, entre la nationale et le Jebel Saghro .

On trouve à Amridill une kasbah-musée qui se visite et une kasbah auberge-restaurant-café . J'y ai séjourné une fois dans le passé . J'avais aimé le niveau de confort (un bon standing)  et le restaurant qui fonctionne à la carte : on peut donc y déguster autre chose que l'incontournable tajine-couscous qui vous est servi dans la plupart des maisons d'hôtes .



A Ouarzazate, nous avons loué un appartement situé sur l'artère principale de la ville, pas très loin du récent Carrefour Market . Il s'agit de "Dar El Janoub" que vous trouverez sur Booking . Parfait si vous voyagez en famille ou à 2 couples par exemple . 

La journée du lendemain est paisible . Le matin, je décide de prendre cette nouvelle route de 70 kms en direction des R108 et R110 , et permet de rejoindre la ville de Tazenakht . Elle dessert en premier l'oasis de Fint, puis permet désormais d'aller voir les oasis cachés de ce coin de l'Anti-Atlas .

En direction de Fint, l'affreuse ville nouvelle de Ouarzazate commence à voir ses premières constructions sortir de terre . Pourquoi affreuse ? Un des plus beau reg (ou désert de pierres) de la région a été massacré pour construire cet énorme lotissement prévu au milieu de nulle part . Ce reg était un trésor géologique, écologique et archéologique, mais il est dépecé pour faire des lotissements, puis un peu plus loin des plantations d'arbres ( de l'agriculture ! ) , maintenant la route neuve qui n'avait pas forcément besoin d'être aussi grande, un nouveau studio de cinéma, des pistes sauvages partout . Bref, çà me fout un peu les boules car j'ai connu l'endroit avant ..... 

Cela étant, l'oasis de Fint ne bouge pas et j'aime m'y rendre, au bord de l'oued . 

Un morceau préservé de ce reg, où j'ai pu trouver de beaux artéfacts préhistoriques nous rappelant que le lieu a été occupé par l'homme pendant des centaines de milliers d'années . 



A suivre

Je prends donc cette belle route vers Tazanakht et mon premier arrêt, après Fint, est l'oasis de Taguenzelt . Il s'agit d'un petit monde niché dans une gorge pierreuse, loin de tout . On en fait rapidement le tour mais c'est très mignon . La population est accueillante, causante et je laisse Mina et Zohra papoter avec des dames du pays pendant que je fais le tour de l'oasis avec mon épouse .

Une vue d'ensemble de ce micro-monde qui s'étire sur 1 km environ .



L'oasis est très sec et je n'y ai jamais vu la moindre goute d'eau . 
Lors de mon premier passage dans le village, il y a quelques années, un vieil homme était sorti de sa maison et nous avait offert  (nous étions 2), une énorme poignée de belles dates . Cà marque l'esprit une attention pareille .... 




Peut-être un amandier et ses amandes ? 



Je récupère donc mes coéquipières, Mina et Zohra, et là j'apprends qu'on nous propose de nous installer à Taguenzelt . L'affaire est dans le sac . C'est négocié . On nous donnera un terrain . D'ailleurs, je constate qu'effectivement une bonne dizaine de nouvelles maisons  est en cours de construction . Mon seul problème : je n'aime pas trop la grande chaleur et à Taguenzelt ...!

Nous quittons cet endroit attachant et empruntons la nouvelle route . Nous sommes seuls . 
A 15 ou 20 km, l'oasis suivant s'appelle Ighls . Oubliés des dieux depuis longtemps, ces lieux sont en mode survie . La route va-t-elle les sauver ? 

Voici Ighls, qui semble toujours assez actif, malgré tout .



Une jolie kasbah récente vous accueille à votre arrivée .

 

Quelques kilomètres plus loin, vous avez également Tamayousste . Là, c'est un peu la fin . Il n'y a pas beaucoup de traces de vie . Un ksar en ruines et quelques habitations .



Nous faisons demi-tour pour nous rendre à l'oasis de Fint . C'est très rapide avec la nouvelle route . Je ne peux m'empêcher de penser à l'ancienne piste, une des pires que j'ai connu, cahoteuse avec de grandes portions de "tôle ondulée" . Finalement, le progrès a du bon ...

Regardez comme elle est belle !