De Luxor à Aswan, quels moyens de transport et que voir ?

Bonjour !
Voici un petit récapitulatif des modes de transport entre les 2 villes 'phares' de la Haute vallée du Nil ; déjà, éliminez l'avion qui vous ferait remonter au Caire entre les 2 : coûteux en temps et en argent !

-- Imaginons : vous désirez aller, le plus vite possible d'une ville à l'autre pour économiser du temps .
Dans ce cas, train ou voiture avec chauffeur ? 

Cette dernière, pour 3 personnes au maximum, vous coûterait environs 60 à 70 $ ; le temps : de 3 h 30 annoncé, on passe vite à 4 heures à cause de TRES nombreux casse - vitesse !

Le train est donc vivement conseillé : équivalent de 6 € par personne, à acheter au guichet de la gare, de préférence la veille . Durée : 3 h 30 . Petit bémol : si vous allez d'Aswan à Luxor, le timing est respecté car Aswan est le terminus ; dans l'autre sens, les trains viennent du Caire : retard possible .
Se renseigner sur les heures sur le site officiel https://www.seat61.com/Egypt.htm et prendre la 1ère ou la VIP classe ( les autres ne sont accessibles qu'aux Egyptiens ) .

Question paysage, c'est pareil : la route et la voie ferrée suivent le fleuve .

Voici une photo explicite, prise en dessous de Luxor devant une muraille historique qui  longe le Nil  :



Les autres hypothèses, demain !

#carnet   #carnet-egypte

Autre hypothèse !
-- Rêvons ! Vous avez une journée pleine pour aller d'une ville à l'autre ET, EN CHEMIN, visiter les sites les plus réputés ; cela est envisageable dans les 2 sens !
Le train, méthode privilégiée pour son prix et sa fiabilité, n'est pas applicable ici : les gares ne sont pas tout près des sites, il existe des bus mais sans garantie sur l'horaire, ... : c'est faisable mais compliqué, surtout en famille et bardé de bagages .
Il faut alors vous chercher, la veille, un véhicule avec chauffeur ( pas de panique : en trouver un n'est pas un problème ... ), négocier le prix et donner au chauffeur une photocopie de vos passeports ou carte d'identité ; il en a besoin car il faut l'autorisation de la police pour passer d'un nome ( province ) à l'autre .

Les prix : sans garantie et selon vos capacités à négocier, le max. serait de 120 € par véhicule pour 3 personnes maximum et de 155 € pour un mini bus ( environ 6 personnes ) : ceci pour une journée de 8 à 9heures et y compris le retour de la voiture à vide.
Nombreux check points le long de la route ; le chauffeur dira simplement, en montrant vos papiers : '3 belges' ou '2 français' ! Partons d'un temps de route de 4 heures ; vous pouvez choisir 2 ou 3 sites intermédiaires . La voiture vous attendra : en général, comptez 1 h 30 à 2 h par site ; les plus visités ( ils le méritent ) sont les 2 temples d'Edfou et de Kom Ombo .

Si vous venez de Luxor, vous visiterez d'abord celui d'Edfou : le moyen de transport privilégié est la calèche qui relie le Nil au temple .




Edfou est un temple ptomémaïque, qui fut bâti à une époque très tardive de l'histoire égyptienne, précisément le 23 août 237 avant JC ( gravé sur une pierre ! ) .
Son plan est celui des temples de l'époque classique, tel que Medinet Abu par ex. ; il est dans un état de conservation exceptionnel .


Ce temple est dédié à Horus, le faucon, fils d'Isis, assimilé ici au dieu solaire ; vous verrez son portrait partout dans le temple !


Voici la magnifique barque solaire du dieu, utilisée lors des processions .


Une heure de voiture après, Kom Ombo est en vue : des tuk tuk de plus en plus nombreux, le long de la route, signalent l'arrivée en ville .

Dommage d'arriver en voiture : en venant par le fleuve, la situation du temple est étonnante : il est posé sur une colline au bord de la rive, à 3 kms de la ville et il domine des champs verdoyants ... et le Nil !
Le temple de Kom Ombo est le seul d'Egypte à être double et on le voit dès l'arrivée !

L'édifice lui-même date de l’époque gréco-romaine romaine : entamé av. JC et terminé au IIIème S. de notre ère ; il est dédié à 2 divinités : la moitié gauche est réservée au dieu faucon Haroéris, "Horus l'Ancien" et la partie droite est consacrée au dieu crocodile Sobek ; la déesse Hathor figure sur de nombreuses scènes .



Prenez le temps pour le visiter !

Il recèle des trésors : depuis les scènes très rares d'instruments chirurgicaux gravés, sur le mur du fond, le Nilomètre devant le Nil et le petit musée des crocodiles momifiés .

La suite !
Entre les 2 villes les plus connues, il y a d'autres sites intermédiaires ; en route, nous avons découvert les plus visités : les 2 temples d'Edfou et de Kom Ombo .

En se levant assez tôt et en allant dans le sens Assouan-Luxor, voici un endroit à ne pas rater, surtout si vous vous organisez pour y passer un samedi ou un dimanche ( vous renseigner sur place ! ) ; il s'agit de Daraw, un gros village dans la campagne, à quelques km au Nord de Kom Ombo .

Il est célèbre pour son marché très animé, qui se tient plusieurs fois par semaine, et plus encore, pour son marché aux dromadaires, renommé dans toute l'Afrique du Nord depuis des millénaires : c'est donc aussi un morceau d'Egypte antique, non dévolu au tourisme, que nous découvrirons ce matin !
Vous pouvez y arriver en voiture ou, comme nous il y a 3 ou 4 ans, par bâteau : de grands prés verts et humides bordent le Nil à cet endroit : des vaches et des jolis ânes gris et blancs y paissent tout à leur aise.


Une escadrille de tuk tuk bariolés est garée sur le quai où notre bateau s'est amarré : ils attendent les nombreux paysans venus par le ferry local, de l'autre rive, avec des grands paniers contenant des volailles ou des légumes .



Arrivés au centre, nous avons l'occasion de voir le manège de véhicules improbables et des ânes, chargés de cannes à sucre ; les étals sont couverts de légumes et de fruits qui donnent envie.


Activité indispensable en Haute-Egypte, un jeune homme cuit et vend des beignets de courgettes dont il a préparé la pâte un instant avant.



Entre les échoppes de produits alimentaires, fleurissent les étals d'anciens métiers : rémouleur ambulant, réparateurs de vélos,...



Nous voilà arrivés sur le lieu du marché principal : tous les W E, des camions arrivent du Soudan, chargés de dromadaires qui seront vendus ; on les amène dans un grand terrain vague, clôturé, au bord de la route d'Assouan : ce sont plusieurs centaines de bêtes qui arrivent après un voyage de 2 ou 3 jours.


Avant que l'usage des camions ne soit devenu populaire, les animaux venaient à pied, par la piste dite "des 40 jours ", en référence au temps nécessaire pour faire le trajet  !
Pour le transport, les bêtes ont une patte entravée, qu'on libère sitôt l'arrivée, et ( on nous a dit que ... ) on leur donne des herbes 'anti stress' pour la route : pour diminuer leur agressivité.




La plupart d'entre eux repartiront rapidement vers le Caire et les autres, non destinés à la boucherie, seront utilisés comme bêtes de somme ou pour des activités touristiques, à Assouan par ex. 

Les 2 derniers sites dont j'ai parlés, Kom Ombo et Daraw, peuvent se visiter facilement en aller-retour, lors d'un séjour à Assouan : comptez une bonne matinée !
Cependant, la plupart des voyageurs dans ce pays n'envisagent pas de découvrir l'Egypte autrement qu'en bâteau : il y a 40 ou 50 ans, c'était encore le moyen le plus populaire, si pas le seul, de se déplacer ici . Nous verrons demain les avantages et inconvénients de ce transport par rapport à la voiture !