Vols low cost : une baisse des prix en vue ?

par Deborah Lun 20 Mai 2024 - 19:53

lundi 20 mai 2024 -

Après deux ans de folie, les compagnies aériennes low cost contraintes de modérer les prix des billets

Le Figaro

DÉCRYPTAGE - Déjà en avril et en mai, Ryanair a réduit certains de ses tarifs. Le mouvement devrait se poursuivre. Explications.

La nouvelle va réjouir les passagers et les voyagistes qui travaillent avec Ryanair. La compagnie à bas coût devrait calmer son ardeur à relever les prix de ses billets d’avion. Déjà en avril et en mai, la low cost irlandaise a été contrainte de réduire ses tarifs, notamment en milieu de semaine, pour « parvenir à remplir ses appareils » du mieux possible, a déclaré Neil Sorahan, le directeur financier. Le mouvement devrait se poursuivre.
Lundi, lors de la présentation des résultats financiers de son exercice décalé , Michael O’Leary, le PDG de Ryanair a reconnu que «l’ambiance de récession qui règne en Europe » pourrait modérer plus que prévu la hausse des tarifs. Un ralentissement bienvenu après les fortes augmentations de ces dernières années. Entre avril 2023 et mars 2024, le prix moyen des billets d’avion a grimpé de 21 % chez Ryanair pour atteindre 49,80 euros - et ce sans compter les revenus annexes, comme le choix du siège, le bagage, les consommations à bord… Ces revenus supplémentaires ont quant à eux progressé de 12 %, soit 23,40 euros en moyenne par passager, près de la moitié du billet d’avion lui-même. Il y a deux semaines, Michael O’Leary avait prévenu que les prix facturés cet été pourraient augmenter moins que les 5 % à 10 % prévus en avril. Selon les dirigeants de la compagnie aérienne, tout va dépendre des réservations de dernière minute.

Les prix des billets ont grimpé de 21 %

Pour l’instant, moins de 50 % des réservations ont été faites pour la période de juillet à septembre, le trimestre qui dégage la majeure partie des bénéfices. Michael O’Leary juge donc que rien n’est encore tranché et que les prix peuvent encore « évoluer dans un sens ou dans l’autre ». Il reconnaît d’ailleurs que la première compagnie low cost européenne a largement su profiter de la reprise de voyages. La low cost a publié un résultat net en hausse de 34 % à 1,92 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de 13,44 milliards d’euros (+ 25 %), lors de l’exercice 2023-2024 (clos fin mars). « Nous sortons de deux étés où les prix ont augmenté de 20 % » après la pandémie de Covid-19, a admis le dirigeant.

Les hausses des tarifs ne sont d’ailleurs par toutes imputables à la compagnie, selon Michael O’Leary. Fidèle à sa réputation de franc-parler, le patron a dénoncé les pratiques des agences de voyages en ligne « pirates » qui font grimper le prix des billets à cause de commissions facturées aux clients pour des frais de dossier ou des services fictifs. Il n’a pas hésité à faire la grimace aux côtés de silhouettes de pirates en tricornes armés de sabres baptisés Opodo, eDreams et Booking, lors de la présentation des résultats. La low cost fait la chasse aux intermédiaires qui réalisent des marges sur son dos, selon elle. En début d’année, Ryanair a fini par signer avec certains opérateurs comme Loveholidays, Kiwi ou même TUI pour qu’ils se branchent sur le système de réservation de la compagnie sans alourdir les tarifs. Plusieurs agences avaient en effet arrêté de commercialiser les billets de Ryanair, pesant sur son trafic.

Plus optimiste, easyJet qui a publié la semaine dernière une perte de 257 millions de livres (300 millions d’euros) au premier semestre de son exercice décalé, s’attend à «un nouvel été record qui devrait générer une forte croissance des bénéfices pour l’exercice»annuel en cours. La demande des clients pour les voyages ne se dément pas, a assuré son directeur général. Quant à Transavia, la low cost d’Air France-KLM, elle a pris exemple sur ses homologues européennes pour accroître ses revenus et ses marges en faisant payer les bagages en cabine . Elle était dans le rouge en 2023 avec une perte d’exploitation de 97 millions d’euros. Comme easyJet et Ryanair, elle fait désormais payer de 10 à 27 euros la petite valise de moins de 10 kg, et vise 25 % à 30 % de son chiffre d’affaires réalisé avec les revenus annexes.

Les réservations stagnent

Néanmoins, la tendance à la modération des tarifs devrait s’installer dans l’aérien. Après une période euphorique où les voyages ont fortement repris, les clients ne sont plus prêts à dépenser sans mesure pour leurs vacances. Fin avril, lors du forum du Seto, le syndicat professionnel des tour-opérateurs français, ces derniers jugeaient que le marché était désormais stable et que les réservations avaient tendance à stagner.

Un retour au calme qui ne contrarie pas l’optimisme du patron de Ryanair. Le ralentissement à court terme ne modifiera pas les perspectives pour les deux ou trois prochains étés, au cours desquels les limitations de capacités, causées par le retard des livraisons des Boeing et les révisions sur les moteurs de plusieurs compagnies, entraîneront selon lui une légère hausse des tarifs. « Je ne crois pas que l’histoire à moyen terme ait changé d’un iota », a-t-il affirmé lundi. De 184 millions de passagers l’an dernier, Ryanair devrait en transporter 198 à 200 millions l’an prochain… et 300 millions en 2034.

par Daisyone Lun 20 Mai 2024 - 22:37

On aimerait bien que les autres compagnies baissent aussi leurs prix. Quand on fait des simulations, ça fait peur.

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Re: Vols low cost : une baisse des prix en vue ?