De Marrakech jusqu'à l'Oriental

Après-midi au jardin,au calme.
Les premières roses commencent à se montrer timidement. Mais c'est trop tôt. On n'est qu'à la mi-mars.
Les fleurs du palmier mâle attendent impatiemment de passer à l'action. La pollinisation se fait à la main. Ça commence tout juste.


Les oranges du jardin nous font de l'oeil !


Un peu de lecture en terrasse pour préparer la suite de notre voyage en prenant le thé.


Et un petit coup d'oeil en cuisine où toute la famille s'active pour préparer le ftour qui doit rompre le jeûne...il ne faut pas prendre de retard.
Ce soir, Ghizlane a fait des petits pains farcis.



Il s'agit de petits pains cuits à la poêle et garnis de viande,de légumes et de pâtes de riz...le tout savamment parfumé d'épices variées.

Ce sont des bateboutes farcis,des petits pains cuits à la poêle et garnis de viande, de légumes,de pâtes de riz et le tout savamment parfumé d'épices variées.

Dès 9h, le lendemain,on est prêts à partir…En route pour l’Oriental. On sait qu’on ne sera pas à Figuig le soir même. Ça fait beaucoup de route,640km…On a repéré plusieurs étapes possibles. On verra bien où nous serons ce soir,on n’a rien réservé…La route est à nous… Grand sentiment de liberté quand on prend le volant !!!
Exceptionnellement,on traverse Tinghir sans s’arrêter,on continue sur Errachidia et on fait un petit crochet pour voir la source de Meski… Grosse déception : c’est triste et désolé, plus d’eau. Quelques camping-cars et quelques vendeurs qui attendent désespérément des touristes qui sont de plus en plus rares. Pourtant c’était certainement très beau autrefois. Quelques femmes font leur lessive au point d’eau.


Plus loin on aperçoit une famille de nomades autour d'un puits. Ils sont venus se ravitailler en eau et faire boire leurs troupeaux. On constate avec étonnement qu'ils ont énormément d'ânes.




On croise de plus en plus de dromadaires et c'est la saison des naissances,les nouveaux nés sont nombreux et la maman n'apprécie pas toujours les amateurs de photos.



A Boudnib on décide de s'arrêter au camping Rekkam pour la nuit. C'est juste à l'entrée de la ville.
Accueil très sympa de Khadija. Très bon dîner. Ambiance agréable. Et on est surpris de voir qu'on est assez nombreux finalement. Mais il n'y a pas grand chose dans le coin...
Chambre bungalow sans sanitaires plutôt spartiate mais propre. Pour une nuit, c'est suffisant.

Voilà Meski,ce qui reste du bassin alimenté par la source.

Et les femmes à la lessive.

Et des rencontres insolites au bord du chemin.
Et oui,il n'y a pas qu'à Essaouira que les chèvres montent dans les arbres !

Les voici...

Et dès le lendemain matin on repart en direction de Figuig.
On va faire un petit détour pour aller voir l’ancienne gare de Bouarfa qui a été construite par les Français pour transporter le manganèse de la mine voisine. Elle est à l’abandon. Les chèvres et les moutons ont pris possession des lieux.


Des nomades se sont installés à proximité.
Des villages entiers de nomades. Sont - ils installés temporairement ou pas?




On se rend compte que le désert avance inexorablement... Mais la végétation tente parfois de résister comme elle peut.



Même l'école semble menacée par l'ensablement.

L'Oriental, bonne idée ! Je vais suivre ton car avec intérêt. Ça sort des sentiers battus. Je suis intéressée pour un prochain voyage...

Je vais suivre ton carnet... Pas ton car. Désolée.

Petite note d'histoire : 
Les gares de Bouarfa, de Mengoub, de Tendrara ont été construites par les internés (républicains espagnols, juifs d'Europe centrale, communistes, gaullistes, franc-maçons etc.) "complétés" à partir de 1943 de prisonniers de guerre allemands et italiens, du camp de Bouarfa pour le compte de la compagnie de chemin de fer Méditerranée-Niger. 
Beaucoup sont morts de mauvais traitements, de torture, de maladie, de faim ou de soif, de piqûres de scorpions ou de serpents.
Il y avait d'autres camps d'internement au Maroc, dont dans l'oriental, à Boudnid, Aïn Beni Mathar.

C'est sans doute ce qui explique la présence des bâtiments qui sont devant la gare et qui selon un monsieur âgé qui y vit encore aujourd'hui, auraient été construits par des Allemands.

Avant d’arriver à Figuig on va encore faire des rencontres vraiment sympas notamment avec une famille de nomades. Ils nous ont accueillis à bras ouverts. Ils nous ont photographiés avec le même plaisir qu’on a pris à les prendre en photo. Ils voulaient nous inviter à manger. On a partagé un excellent moment avec eux.





Et c'est ainsi qu'on arrive à Figuig,la ville aux 7 ksours.Nous, c'est au ksar Zénaga qu'on se rend. On laisse la voiture à côté de l'une des entrées du ksar. Et on se dirige tranquillement vers la maison de Nanna. Mais ce ksar est un vrai labyrinthe...on doit demander de l'aide. Et gentiment on nous accompagne jusqu'à la maison d'hôtes.


Sans aide on n'aurait pas trouvé.
L'accueil de Zineb est chaleureux. On se sent tout de suite à l'aise.
La maison est belle et confortable.


[url=https://servimg.com/view/20404706/762][img]https://i.servimg.com/

Pendant notre séjour, Zineb et Meryem vont prendre soin de nous. Présentes mais très discrètes, attentives à nos souhaits, excellentes cuisinières et de très bons conseils pour découvrir Figuig. Zineb est parfaitement francophone et très attachée à sa ville, c’est un plaisir d’échanger avec elle.
Après un très bon dîner on passe une excellente nuit. C’est tellement calme. On est isolés du monde dans cette maison,un vrai cocon.
Le petit déjeuner est délicieux. On fait de notre mieux pour l’honorer… Mais Zineb va s’étonner de voir qu’on a fait des restes.


Dans un premier temps, on va partir seuls à la découverte du ksar Zénaga. Zineb nous donne quelques conseils pour qu'on puisse se repérer et retrouver notre chemin parce que c'est un vrai dédale.
Tout est fait pour se protéger du soleil et de la chaleur.
Mais quel charme !
Quelle sérénité et quelle gentillesse !'



Un petit côté mystérieux... qu'est-ce qui se cache derrière ces portes?



Les enfants jouent tranquillement, aucune sollicitation de personne....que des sourires bienveillants et quelques mots de bienvenue.

Et puis on emprunte une porte de sortie du ksar pour arriver dans la partie plus moderne de la ville. Les femmes se retrouvent là pour bavarder à l'abri du soleil avant d'aller faire leurs courses.



On prend des chemins bordés de grands murs de terre pour aller voir les jardins.




Certains jardins sont entièrement clos et d'autres complètement accessibles.

Les dattes de Figuig ont la réputation d'être parmi les meilleures du Maroc.

@Jeean ,

Merci pour ce carnet qui me rappelle de bons souvenirs .

@ Marabamu 

Merci pour ce rappel de l’histoire , concernant ces « indésirables » comme les appelait le régime de Vichy ,  un article qui donne quelques repaires sur les espagnols .

http://retirada37.com/les-refugies-espagnols-dans-les-camps-dinternement-en-afrique-du-nord/

Après cette première découverte par nous-mêmes, Zineb nous confie à Mohamed qui va nous accompagner sur le chemin de l’eau.
Nous allons donc suivre l’eau depuis son arrivée dans la ville,sa répartition,les bassins de rétention qui sont très très nombreux,les séguias qui acheminent l’eau dans les différentes parcelles de terrain…


Et si j'ai bien retenu la leçon ce sont des canaux et une rivière en partie souterraine qui alimente la ville en eau. Et cette eau est partagée à son arrivée et canalisée. C'était en travaux lors de notre visite.




Des tours avaient été construites pour surveiller la palmeraie et la gestion de l'eau.

En chemin Mohamed nous explique la pollinisation des palmiers.


Et en nous raccompagnant à la maison de Nanna il nous montre l'ancienne boîte aux lettres qui date de l'époque française.


Et on décide de se retrouver après le repas pour poursuivre la visite.

@Hannah
Deux autres publications sur le sujet :

Les « réfugiés » juifs européens au Maroc pendant la Seconde Guerre mondiale par Jamaâ Baïda
https://books.openedition.org/cjb/165
 
L’histoire oubliée des camps marocains, par Jean-Paul Fhima
https://www.tribunejuive.info/2014/04/21/lhistoire-oubliee-des-camps-marocains-par-jean-paul-fhima/

Merci , de la lecture en perspective .
L’histoire de ces camps m’intéresse toujours .

On retrouve donc notre guide en début d’après midi et cette fois on prend la voiture et on quitte le ksar Zénaga pour aller voir les autres ksours.
Mohamed nous emmène d'abord au-dessus de la palmeraie. De cette terrasse on a une vue d'ensemble de toute la palmeraie et en face c'est l'Algérie.


Derrière nous, on a un petit mausolée et un cimetière. Et toujours d'anciennes tours de surveillance.




On suit un moment le chemin de l'eau et on y trouve une fleur de palmier invitée à s'ouvrir davantage les pieds dans l'eau avant la pollinisation.



Plus loin, derrière une petite porte,un escalier sombre et étroit de 115 marches nous conduit jusqu'à une source d'eau chaude et les habitants l'utilisent comme hammam,le hammam El Foukani qui a donné son nom au ksar.

On poursuit notre découverte et en passant par des ruelles on arrive au pied du minaret octogonal du ksar El Oudahir. C'est un minaret en pierre qui a été érigé au 11ème siècle.

On retrouve des tours de surveillance de la palmeraie et de la répartition de l'eau. Elles datent de l'époque où les différentes communautés de Figuig se disputaient au sujet de l'eau et des pâturages. Aujourd'hui ces tours ont été restaurées.



Même si l'eau est présente dans la palmeraie de Figuig,on note que certains bassins ne sont plus approvisionnés en eau.


Et on rentrant on s'arrête au petit souk du soir.

]
Dans le ksar Zénaga,on avait vu aussi un ancien bassin de rétention d'eau qui avait été transformé en terrain de football.

merci pour ces visites très intéressantes, les jardins, les palmeraies, les canaux d'irrigation et les ruelles au moins pas du tout touristiques...

As tu pu voir quelque chose du patrimoine juif de Figuig ? Apparemment il reste 2 cimetières, une synagogue, on y a fait des fouilles récemment pour reconstruire l'histoire du Mellah. 
https://www.youtube.com/watch?v=fYQHJUJw1zs&ab_channel=HistoireduMarocDesliens

Nous n'avons pas visité le quartier juif mais notre guide nous l'a fait voir quand on y était. Et il nous a dit qu'il avait gardé un bon souvenir de cette époque où tous cohabitaient sans problème.

Au dîner, Zineb et Meryem nous ont préparé la spécialité de Figuig,le trid. C’est délicieux comme tous les plats qui nous ont été servis au cours de notre séjour.
Le lendemain on prend congé. Zineb nous donne un pain pour pique-niquer en chemin parce que c’est le Ramadan,les restaurants sont fermés dans ce secteur encore peu visité par les touristes. Et les boulangeries ne seront pas tout ouvertes en matinée.
On quitte donc Figuig, enchantés de notre séjour. Bel accueil des habitants de la ville,bel accueil à la maison de Nanna.
Et magnifique oasis du bout du monde !

On repart en direction de la vallée du Ziz.
On était invités à repasser voir les nomades qu’on avait rencontrés à l’aller mais pas facile de se souvenir précisément de l’endroit où on les avait croisés. On s’arrête près d’un campement où on est à nouveau très gentiment accueillis.



La route est superbe et en très bon état.


On va faire étape à Aoufous,au gîte Tamlli,une belle maison de famille qui a été entièrement refaite. Les propriétaires sont charmants.
C'est calme.