Tunisie méconnue, etc... 2ème partie

Autre escapade, en février celle-ci. Elle commence par une tentative de faire un petit tour dans les sables blancs, au SW de Douz.
Un bout de piste et voici l'entrée d'un parc national; entrée de classe certes, mais le reste du parc est entouré de mauvais barbelés qu'une gazelle peut franchir d'un bond, et qui n'arrête pas non plus d'éventuels chasseurs de gazelle. mais il y a un contrôle pour y pénétrer. 

Nous contournons cette porte et partons vers un puits que je connais; au bout d'une demi-heure, le vent se lève, c'est une tempête de sable, ça vous rentre dans la bouche, le nez, les yeux et on n'y voit goutte comme dans un épais brouillard. Demi-tour donc vers Douz où nous dormirons dans une chambre plus confortable que nos tentes dans la tempête. Raté !
 Le lendemain matin, le vent est tombé, mais le vent a remué le sable : d'habitude le sable est un peu dur, surtout quand il fait froid, un peu comme le sable découvert par la marée. Mais ce matin-là le sable ressemble au sable sec de nos plages. Ls voitures peinent, je me plante, difficle d'en sortir. Mais une dépanneuse Simoun (relisez Tintin) vient à point nous dégager  


Ce voyage commence mal. Alors on décide de remonter par l'ouest de la Tunisie. D'abord en quittant Douz, on rencontre un chott (le chott el-kebir), ce qu'ailleurs on appellerait lac salé. Jadis, c'était un vrai lac qui commuiquait plus ou moins avec la mer, donc avec de l'eau salée. Mais le soleil a asséché tout ça, et seul le sel est resté. En apparence, car la nappe phréatique n'est pas loin. Donc s'il pleut pendant quelques jours, le chott redevient lac. Ou si l'on creuse un peu, même en été, on trouve très vite de l'eau. D'où ces canaux qui traversent le chott et qui ne servent à rien !
[url=https://servimg.com/view/20406918/288][url=https://servimg.com/view/20406918/289][url=https://servimg.com/view/20406918/287][/url][/url][/url]
  Fin du chott, et voici des montagnes qui se dressent, oh pas bien haut, mais mouvementées.[url=https://servimg.com/view/20406918/291][/url]

Ces montagnes cachent 3 jolies petits oasis, originales car loin des dunes et près de petits oueds qui permettent d'y vivre. 
A suivre

La première, Chebika : autrefois installée dans une petite gorge où cascade un petit oued, le village fut détruit par une crue il y a quelques dizaines d'années. Aujourd'hui les oasiens prudents l'ont reconstruit sur une crête. Balade sympa à l'ombre des palmiers en longeant l'oued.[url=https://servimg.com/view/20406918/292][/url]
 
Au dessus de Chebika, dominant la zone des chotts, un marabout et une gorge aride dignes de visite.
[url=https://servimg.com/view/20406918/296][url=https://servimg.com/view/20406918/295][/url][/url]

La lumière baisse. Nous reprenons les voitures, et là, mon gendre a un doute : le volant n'a plus l'air de piloter les roues ! Alors coup de fil à Tozeur, dépannage, hôtel. Le garagiste promet de réparer pour demain soir. 
   Et donc nous voilà en train de visiter Tozeur, grosse oasis, assez touristique avec son zoo, ses calèches, ses balades montées sur équidés ou camellidés. Et surtout un centre ville ancien, avec des murs en briques roses du plus bel effet.[url=https://servimg.com/view/20406918/299][url=https://servimg.com/view/20406918/298][/url][/url]

le zoo : la plupart des animaux dorment dans leurs niches à l'abri du solei et loin des touristes. Seuls souvenirs : la vipère des sables, le chameau qui ouvre une bouteille de coca et la boit, le scorpion jaune

.

[url=https://servimg.com/view/20406918/300][/url]

Le soir, on nous rend la voiture de location, avec les roues qui ne louchent plus !
Adieu Tozeur, repartons vers la deuxième oasis de montagne, à savoir Tamerza.

Celle-ci était située au bord d'un oued à sec de belle largeur, et l'oasis proprement dite avec sa cascade est en aval. La même crue que celle de Chebikan a ébranlé les maisons de terre, qui sont devenues inhabitables ; sur l'autre rive, un superbe hôtel, meublé avec bon goût, à l'architecture raffinée, offrait des couchers de soleil fantastiques, offrait car suite aux événements de 2011, ce bijou a été dévasté. N'empêche que le site est très chouette, que la cascade en aval est charmante et se prête à la douche, que depuis cette cascade, un chemin romanesque permet de revenir vers l'ancien village , et donc que Tamerza est un en droit très agréable, même s'il n'y a plus d'hôtels.   [url=https://servimg.com/view/20406918/304][url=https://servimg.com/view/20406918/303][/url][/url]
 
Quelques km au NW, se trouve Midès, la 3ème des oasis, qui jouxte la frontière algérienne. Le village, assez ruiné (punition de la France pendant le guerre d'Algérie :  des armes et des hommes passaient par là), est posé sur une crête, dominant un profond canyon; la partie cultivée est à l'entrèe, des oasiens vendent aux touristes des babioles, des chèches, des objets en cuir ou en plastique. Depuis le centre-ville (humour  :D:D) un vague chemin permet de descendre dans le canyon ; ça en jette !
[url=https://servimg.com/view/20406918/307][url=https://servimg.com/view/20406918/306][/url][/url]

Maintenant il nous faut remonter vers le Nord, et là, surprise, la chaine de montagnes modestes qui sert de frontière sont enneigées !

Du côté du Kef, on trouve mêm de la neige en bord de route ! en février !

Nous sommes sur la grande route la plus à l'ouest de Tunisie, qui flirte avec la frontière algérienne, et nous conduit au Kef, petite ville avec du charme dès le printemps. Des ruelles blanches, qui montent vers la mosquée et la citadelle ottomane; les murs de certaines sont couvertes de Street Art. Et puis, près de la placette, une zaouïa : c'est un lieu saint où a résidé, dit-on, un saint homme, qui a fait des miracles; et sa descendance, qui bénéficie des mêmes pouvoirs que l'ancêtre,  a agrandi le tombeau initial pour en faire une sorte de monastère; et les miracles ne sont pas gratuits bien sûr; en outre, les femmes stériles en reviennent enceinte, le fantôme du saint s'active à cela.
    Quant à la citadelle, renforcée par les turcs, c'est un sacré morceau d'architecture militaire. Y dormir était (est encore ?) confortable, un bel hôtel nous accueille, architecture moderne mais sans le bling-bling des hotels d'Hammamet ou Jerba.
    Encore 50km et on atteint Jendouba sans intérêt notable. Alentour, deux sites romains originaux: Chemtou et Bulla Regia.

Chemtou : village romain et surtout carrière au pied d'une colline qui fournissait aux Romains un marbre coloré de belle qualité. Ce qui reste de la carrière est impressionnant, et il fait bon se promener sur du marbre de cette qualité in-situ 

Bulla Regia : ruines d'une ville romaine assez particulière. En effet, quand on aborde le champ de ruines, il y a fort peu de constructions qui attirent l'oeil, encore une arnaque, peut-on penser. Mais non : il faisait déjà très chaud l'été dans cette région et les architectes romains ont trouvé comment y vivre sans clim; En fait, avant de construire une maison, on creusait un sous-sol conséquent, qu'on agrémentait de colonnes, qui s'ouvrait vers le ciel et devenait un salon à la romaine, avec pièce d'eau ou mosïque au centre, colonnades tout autour qui supportent le ou les étages supérieurs, elle-même entourée de chambres et de salle à manger. En outre, quand les Romains ont quitté le pays, les murs se sont écroulés et la pièce centrale s'st trouvée comblée de terre et de gravats. ce qui a protégé ces salons d'été des pillards et des supplices du temps. [url=https://servimg.com/view/20406918/312][url=https://servimg.com/view/20406918/314][/url][/url]    
Enfin, retour vers Tunis. La route passe par Dougga, LE site romain en Tunisie (quand je pense qu'on emmène les touristes voir Carthage qui a been peu d'intérêt et qu'on leur évite la visite de Dougga).Là, il y a un théatre en assez bon état, des rues, des thermes, des latrines, des temples endommagés par le temps certes, mais évocateurs (sans avoir besoin d'imagination) avec un joli paysage alentour.
 

   [url=https://servimg.com/view/20406918/316][url=https://servimg.com/view/20406918/317][/url][/url]


   J'espère vous avoir intéressé et surtout fait envie d'y aller (quand le pays aura redressé la barre, peut-être)
NB : tout ceci date des années 2004-2005, époque des premiers appareils photo numériques qui étaient très fragiles (sable, eau, chocs les rendait vite inaptes) et donc, dans ces années, on privilégiait l'argentique, d'où un choix de photos très incomplet.
  B'slama, comme on dit là-bas

Merci de nous avoir fait découvrir cette Tunisie méconnue...

Ca donnera envie aux lecteurs de voir autre chose que les plages de Hammamet