Balades au pays de la bicyclette , des canaux , des bras de mer et des pannekoeken...

Des Indonésiens , des Indiens , des Russes , des Japonais , des jeunes de tous les pays d’Europe , attendent un Flixbus au Boulevard Albert II à Bruxelles . C’est sûrement là que je dois attendre moi aussi . Je demande quand même par précaution , et oui, nous partons tous à Amsterdam …..destination fort prisée au vu du nombre de bus qui sont attendus .

C’est ainsi que je me rends généralement aux Pays-Bas au départ de Bruxelles , et aussi en train ( TGV ou Trains Intercités ) , pour des séjours d’un jour ou deux .

De cette façon , avec le temps , ma connaissance du Royaume des Pays-Bas est très plic ploc .

En reprenant une ville à la fois , je me propose de vous présenter ce pays , plat et coloré , aux habitants accueillants tout en restant discrets , tolérants en restant soucieux des convenances , ouverts sur le monde et les découvertes tout en chérissant leurs chez eux .

Pourquoi «  Pays-Bas « ? C’est que plus de 18 % du territoire de la métropole néerlandaise se situe sous le niveau de la mer , avec un point le plus bas à -6,70 mètres . On devine l’importance des drainages , des digues , des canaux , si charmants mais aussi combien nécessaires , pour y garder les pieds au sec . J’en reparlerai .

A bientôt 

Entre les deux grandes villes de La Haye et Rotterdam , une petite perle   : Delft , parcourue de canaux aux abords souvent fleuris , que l'on peut traverser sur de petits ponts .

 Les touristes visitent peu la ville en bateau , même si cela se fait aussi ...il faut dire que les ponts sont très bas , tellement bas qu’il faut souvent se pencher quand on passe en-dessous . On m’a raconté que sous certains d’entre eux , il faut se mettre à plat ventre pour passer 

La ville se situe au niveau de la mer , entre 0 et 1 mètre d’altitude , c’est dire combien elle doit sa survie aux travaux de drainage qui pompent l’eau des polders de la région environnante , depuis le 14^e siècle . 

Un terrain aussi plat fait la part belle aux cyclistes de tous les âges . Imaginez un peu , ne quasi jamais devoir appuyer sur les pédales pour grimper , jamais de descente raide , reste juste à pédaler à l'aise sans grand effort ....ceux qui doivent faire attention à eux , ce sont les piétons qui, vu la largeur des pistes cyclables , ne se rendent souvent pas compte qu'ils sont sur une piste cyclable ( du moins s'ils viennent de Belgique ou de France  ) . 

J'ai déjà failli provoquer une collision après 30 secondes dans la ville : j'étais sur une de ces " pistes cyclables " , ai tourné pour taverser la route ...et ai pu m'arrêter juste à temps ....De quoi me rappeler que je suis aux Pays-Bas  : les vélos sont partout , n'emploient pas de sonnette , à quoi bon puisqu'ils sont partout ? Et moi, je suis à pied  et dois faire gaffe .

Une fois sortis de la gare , on voit déjà un canal : Oude Delft , le plus vieux canal de la ville . Il suffit de le suivre pour rejoindre le centre de la vieille ville .

 En cours de route , on croise quelque chose qui ressemble à une cabine téléphonique aux bords bleus , portant le nom de ‘ Voor de kunst «  ( Pour l’art ) . Chaque mois , un artiste est invité à utiliser ce minuscule espace pour y exposer ce qu’il souhaite .

En ligne droite devant le canal , apparaît «  Oude Kerk « ( Vieille Eglise ) , dont le clocher , qui penche fameusement , lui vaut le surnom de «  Scheve Jan «  ( Jean le Penché ) . 

Sa première construction date de 1050 . Maintenant , ses vitraux colorés commémorent la libération du pays en 1945 . Elle rend aussi un hommage au peintre Vermeer , «  le peintre de la lumière «  qui a passé la plus grande partie de sa vie à Delft .

A 5 minutes à pied de là , on rejoint le Grote Markt ( la Grand Place ) , son hôtel de ville construit au 17^e siècle , qui ne se visite pas ,

 ainsi que «  Nieuwe Kerk «  ( Nouvelle Eglise ) .

L’ édification de cette dernière n’aurait pas eu lieu sans les visions d’un mendiant , nommé Symon , qui vit une église dorée où la Vierge Marie était assise sur un trône .

Après la mort de Symon, ce fut un certain Jan , Jan Col , qui eut la même vision ….Pendant 30 ans , il a insisté auprès des religieux de l’époque pour qu’une église soit réellement construite sur le Grote Markt . C’est ainsi qu’une première église en bois a été construite en 1381 .

En 1584, alors que les Pays-Bas étaient occupés par les Espagnols , le Prince Guillaume d’orange , ou Guillaume de Nassau fut assassiné à Delft .

La crypte de la famille d’Orange se trouvait alors à Breda , occupée par les Espagnols . C’est ainsi qu’il fut inhumé à Delft.

Devant son monument funéraire commence un tapis orange en spirale 

....car depuis , la plupart des membres de la famille d’Orange ont été inhumés ici .

Les derniers en date étant la reine Juliana en 2004 et le Prince Bernhard en 2004 également .

L’église est vaste et claire . Des merveilles se trouvent en hauteur : le plafond en bois, d’un si bel effet avec les piliers en pierre .

Et aussi l’immense orgue , utilisé pour les cérémonies religieuses et pour certains concerts :

En retournant vers Oude Kerk , un peu plus vers le Nord , on rejoint le Moulin De Roos , le dernier des 15 moulins à vent de Delft .

Depuis 2013, il est rouvert au public . On y broie des céréales bio , achetées par des particuliers, des restaurateurs et boulangers , tandis qu’une boulangerie est ouverte au rez-de-chaussée .

On y organise aussi des réceptions .

A bientôt, pour la suite de la visite de Delft 

La ville de Delft compte quelques musées :

- Le Prinsenhof ( Cour des Princes ) , devenu musée municipal , qui relate l’histoire de la ville et de la maison d’Orange ;

- Royal Delft – Koninklijke Porceleyne Fles ;

- Le Vermeer Centrum Delft ;

- Le Musée Paul Tetar van Elven : l’ancienne maison du peintre où sont exposés des objets lui ayant appartenu ;

- Le musée van Meerten : dans la maison d'un collectionneur d'objets du 17e siècle .

En une journée , en été , quand on souhaite aussi passer du temps dehors , il faut faire un choix .

Le mien s’est porté sur Royal Delft et le centre Vermeer .

Le Royal Delft Museum , ou De Porceleyne Fles se situe à l’écart du centre ville ( au 196, Rotterdamseweg ) , à une quinzaine de minutes de marche . Le chemin est bien indiqué .( D’après la brochure de l’office du tourisme , une navette électrique est possible , mais je ne l’ai pas vue (?) )

Un premier film relate l’histoire de la porcelaine aux Pays-Bas ; un deuxième montre les étapes de la fabrication .

Ensuite , on visite une salle d’exposition ainsi qu'un atelier .

Un peu d’histoire :

Au début du 17^e siècle , des bateaux de la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales naviguent vers l’Inde, la Chine , l’Indonésie . En plus des épices , les bateaux ramènent les fameuses faïences de Chine ( connues depuis le 13^e siècle ).

Beaucoup plus légères et raffinées que celles connues jusqu’alors aux pays-Bas , la faîence chinoise connaît rapidement un grand succès auprès de la population , ce qui incite les fabricants hollandais à revoir leurs méthodes de fabrication . En peu de temps , une trentaine de nouvelles fabriques voient le jour .

A partir du 19^e siècle , ils emploient une argile contenant du kaolin , qui ne nécessite pas de glaçage et est plus facile à peindre que ne l’était l’argile plus lourde employée auparavant .

Peu à peu , la concurrence anglaise aidant , les fabriques fermeront les unes après les autres .

Seule «  De Porceleyne Fles » subsistera . C’est elle que l’on visite aujourd’hui .

En 1879 , De Porceleyne Fles crée sa signature , toujours utilisée actuellement

Depuis 1955 , l’entreprise a ouvert un centre expérimental qui offre aux céramistes la possibilité de développer de nouvelles méthodes .

Actuellement se tient une exposition de l’école de peinture Bas Meeuws , qui allie des peintures de compositions florales au Bleu de Delft .

   

   

On connaît peu la vie de ce célèbre peintre hollandais . On devine qu’il a passé la majeure partie de sa vie à Delft , sa ville natale ( 1632 à 1675 ) et qu’il vivait simplement .

On ne lui connaît que 37 toiles , toutes étant le fruit d’un travail méticuleux , par lesquelles il s’est imposé comme le «  maître de la lumière hollandaise «  .

La visite commence par un film en immersion décrivant le milieu dans lequel le peintre a grandi , à savoir la ville de Delft au 17^e siècle .

Ensuite , des copies grandeur nature de ses œuvres sont exposées , ainsi que celles de quelques artistes contemporains qui s’en sont inspirés .

   

    

Finalement , dans 5 alcôves , nous sommes invités à observer comment la lumière modifie les sujets représentés et comment Vermeer a utilisé les caprices des jeux de la lumière pour obtenir les effets souhaités .

J’aurais aimé en savoir plus sur les techniques utilisées , mais elles sont peu évoquées .

A bientôt à Amsterdam 

LA destination par excellence aux Pays-Bas . Celle qui résume le pays . Beaucoup de visiteurs viennent même uniquement à Amsterdam s’ils se rendent aux Pays-Bas , pour quelques jours .

LA ville de la fête, le Quartier Rouge , les coffee shops ,

la capitale du premier pays au monde à avoir reconnu le mariage homosexuel ( en 2001 ) ,

une ville de canaux , comme toutes les villes du pays , certes , mais quand même plus que d’autres . Le quartier Grachtengordel , dans l’ouest de la ville , délimité par trois de ses principaux canaux ( Herengracht , Prinsengracht et Keizergracht ) figure ainsi depuis 2010 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco .

une ville de marins ( Brel a bien appuyé sur cet aspect-là ) , et qui dit marins dit ports et donc commerce et richesses . Amsterdam est en effet un des principaux centres économiques du pays et un des grands centres financiers d’Europe .

une ville qui a connu son siècle d’or , le 17^e siècle , où elle était la ville la plus riche du monde . Le 17^e siècle correspond au développement de l’empire colonial néerlandais , période où les Pays-Bas étaient la plus grande puissance maritime et économique du monde .

Ses riches habitants ont alors pris plaisir à disposer d’oeuvres d’art chez eux , les marchands d’art devenant du même coup de plus en plus nombreux .

De grands musées sont regroupés autour de Museumplein ( le musée Van Gogh , le Riksmuseum , le Stedelijk Museum ou fondation d’art moderne ) ,

je pense aussi au musée du cinéma , EYE , au musée scientifique NEMO ….

une ville qui doit continuellement se protéger de la montée des eaux , se situant 2 mètres sous le niveau de la mer ,

une ville multiculturelle ,

une ville gastronomique , vitrine de son multiculturalisme .

un passé religieux où protestants et catholiques se sont étripés avant de s’entendre et devenir un modèle de tolérance religieuse .

…..autant de centres d’intérêts qui attirent les visiteurs à Amsterdam .

Inutile de dire qu’en toutes saisons , ils sont nombreux . Les prix des hébergements y sont élevés .

Ceux des restaurants et sorties correspondent à ceux des pays voisins , me semble-t-il .

Pour moi , passer une journée ou deux à Amsterdam , c’est surtout marcher le long des canaux , m’y perdre , peu importe , la ville n’étant pas très grande , on finit toujours par s’y retrouver . C’est même à mes yeux une ville idéale pour se perdre . Il suffit de regarder un plan de la ville pour voir qu’on rejoindra toujours finalement le quartier de la gare centrale .

Le long des canaux , on échappe à la circulation routière bruyante et polluée de beaucoup d’autres capitales . Ici, il faut juste se souvenir que les cyclistes savent que la route est à eux et veiller à ne pas en heurter .

Des conditions idéales pour savourer la vue des maisons colorées mais pas criardes , des pignons de diverses formes , des ponts en pierre , des barques et péniches …..

         

Ici , on circule beaucoup en bateau sur les canaux .....on peut rester debout 

Même si les canaux ont été construits par l'homme , il y a des endroits où on se croirait au bord d'une rivière 

A bientôt pour la suite de la visite d'Amsterdam 

Qui veut visiter un des grands musées d’Amsterdam doit se dire qu’il sera loin d’être seul .

Même en ayant réservé , on peut s’attendre à suivre encore une longue file avant de pouvoir entrer .

Je l’ai bien constaté en visitant le Musée Van Gogh , avec réservation .

Ensuite , une fois entré , on est toujours aussi nombreux . Tellement nombreux que j’ai renoncé à faire des photos comme j’aime pourtant le faire . Surtout pour Van Gogh , un de mes peintres préférés . Plutôt que de faire des photos , j’ai acheté des cartes postales .

Une fois libérée de la « tâche » photos , j’ai pu regarder les œuvres et n’ai vraiment pas été déçue d’avoir persévéré .

La vie du peintre est bien expliquée , son enfance austère , son désir de devenir pasteur , son séjour en Belgique auprès de mineurs . Les peintures sombres des débuts , puis le travail sur la lumière , son histoire avec Gauguin , sa relation avec son frère , Théo , marchand d’art , ses problèmes mentaux , sa mort à Auvers-sur-Oise , comment son frère puis sa belle-sœur et son neveu ont fait connaître son œuvre ….

Le Musée de Van Gogh donne sur Museeplein , de même que le Rijksmuseum , et le Stedelijk Museum .

Ici , place à la détente . Dès qu’il y a un peu de soleil , les pelouses sont pleines ...cela n’empêche pas la détente .

La maison où Anne Franck a écrit son journal , cachée dans l’annexe d’une maison avec ses parents , sa sœur et 4 autres personnes , dans l’espoir d’ échapper aux nazis , se trouve sur Prinsengracht . Mieux vaut réserver ici aussi .

Beaucoup de monde , mais à l’intérieur , l’ambiance est respectueuse .

Pas de photos .

J’ai évoqué plus haut les relations entre catholiques et protestants .

Au 16^e siècle , Charles Quint à la tête des « Dix - Sept Provinces «  ( Pays-Bas, Belgique, Luxembourg et Nord de la France ) combattait le calvinisme , qui se répandait dans le pays au départ de la Wallonie .

Le Prince d’Orange quant à lui , combattait l’inquisition catholique espagnole qui sévissait sur le territoire .

Ces querelles ont conduit à la séparation des Dix-Sept Provinces : Celles du sud sont restées catholiques , tandis que celles du Nord sont restées calvinistes et ont formé les Provinces Unies .

Guillaume d’Orange en aurait vraisemblablement été le roi , mais vu son assassinat à Delft en 1584, les Provinces Unies se sont organisées en République ….pour céder la place à la monarchie actuelle en 1813 .

On devine qu’au 17^e siècle , les institutions catholiques étaient devenues indésirables . Jusqu’au 19^e siècle , les catholiques ne pouvaient plus construire d’églises aux Pays-Bas .

Je parle de cela car c’est dans ce contexte qu’a évolué la chapelle du Béguinage ( het Begijnhof ) qui se visite maintenant

Une première chapelle avait été construite au 14^e siècle par les béguines suite à un miracle : une hostie vomie par un mourant se déplaçant toute seule après avoir été jetée au feu . D’où son nom de «  chapelle du miracle « 

Au 17^e siècle , elles ont du céder la chapelle aux presbytériens anglais , les églises catholiques étant alors confisquées . Le pouvoir a toutefois permis aux béguines d’exercer leur culte « discrètement «  . C’est ainsi qu’une nouvelle chapelle a été construite avec la condition qu’elle n’ait pas l’aspect d’une chapelle catholique , vue de l’extérieur . Cela lui a laissé la réputation de «  chapelle clandestine «  . La porte d'entrée de la chapelle semble ainsi être la porte de n'importe quelle maison de béguine .

Les vitraux ne sont apparus qu’au 19^e siècle , quand l’interdiction catholique est tombée .

( la première chapelle a été détruite en 1908 )

Pour nous , visiteurs , le Béguinage représente un petit havre de paix bienvenu pour une pause dans l'effervescence de la ville , avec son parc et ses petits jardins potagers 

A bientôt pour d'autres visites 

- 1 cuillérée à café de sel

Mélanger le sel et la farine

⇒ délayer la levure dans un fonds de lait tiède

⇒ verser le liquide dans la farine

⇒ graisser les cavités avec un rien de beurre

⇒ laisser cuire à feu moyen

⇒ quand le fond est sec , retourner les poffertjes avec un ustensile en bois

Je l’ai visité deux fois . La visite est très instructive ; on peut facilement y passer 3 ou 4 heures , voire plus .

https://www.holland.com/fr/tourisme/destinations/les-provinces/zelande/les-ouvrages-du-plan-delta.htm

C’est ici que se trouve le tombeau de Saint-Servais , le premier évêque des Pays-Bas . Au départ, il était évêque de Tongres , mais au 4^e siècle , il a fui les Germains et s’est réfugié à Maastricht .

ainsi que la châsse de Saint-Servais , œuvre principale de l’orfèvrerie mosane du 12^e siècle . Tous les 7 ans , elle est portée en procession dans Maastricht .

En-dessous, on accède aux ruines de l’église carolingienne

….et aussi le Bergportaal coloré , le seul exemple d’un portail sculpté de style français aux Pays-Bas . On s’en doute , les personnages représentés sont des personnes bibliques .