Meuse, Saône et canaux de Bourgogne

De Givet à Nevers: du 13 au 28 octobre 2023










samedi : Rocher du Frey – Deville (83km)
dimanche : Deville – Charleville-Mézières (35km)



Au réveil de mon campement la température a subitement chuté. Je rejoints la France à Givet en passant par une route surplombant la Meuse.








La véloroute retrouve les berges du fleuve qui au cours des siècles a entaillé dans la roche calcaire un tracé sinueux. Les versants sont recouverts d’une forêt dense ; on se croirait dans une vallée du Périgord lorsqu’à la même saison les brouillards matinaux ne se dissipent qu’aux premières heures de l’après-midi.
La centrale nucléaire de Chooz est bien dissimulée par cet écran de verdure.




Deville






Bogny/Meuse






Au terme de cette balade bucolique j’entre dans Charleville, articulée autour de la majestueuse et symétrique place ducale.








Le collège où Rimbaud composait déjà son œuvre littéraire est à deux pas, ainsi que le musée qui lui est consacré.








Plus au sud, c’est Mézières et les vestiges de ses fortifications.





lundi : Charleville-Mézières – (Sedan) – les Flaviers (61km)



A partir de Sedan et de son imposant château la vallée s’élargit.




Le village de Mouzon est deux fois millénaires. Ce marché sur la Meuse créé sous les Romains a été le siège d’une importante abbaye au Moyen-Age.
Une seule porte subsiste de ses fortifications qui ont disparu après que Louis XIV l’eut intégré a son Royaume.





Le panneau qui indique la véloroute rive droite est un leurre. La voie verte se termine dans un chemin herbeux en cul de sac.


Tant pis. Je fais un détour par la grosse départementale, et bivouaque à proximité du site des Flaviers, où les fondations d’un temple gallo-romain ont été dégagées.






mardi : les Flaviers – (Verdun) – Ancemont (93km)



A Stenay je récupère la trace de l’eurovélo 19 via le net.



Elle suit en rive gauche des petites départementales au faible trafic, 




Dun/Meuse








avant de s’engager le long du canal de l’est pour entrer au cœur de Verdun.






Le site de la bataille est situé trois kilomètres plus au nord, autour de Douaumont. Je l’ai déjà visité par le passé, et garde un souvenir fort de ce site mémoriel incontournable.



A Ancemont, un petit sentier qui longe la Meuse me découvre un très joli spot pour la nuit sur une mini plage de graviers blancs.







mercredi : Ancemont – (Commercy) – Void-Vacon (66km)



Saint-Mihiel est appelée parfois la Florence lorraine. On y trouve une quantité de monuments historiques.




maison des gargouilles








Tandis qu’à Commercy, la cité de la madeleine, c’est le château remanié par Stanislas qui attire l’attention. Il fut détruit par un incendie en 1944, et reconstruit à l’identique à partir de 1957.







jeudi : Void-Vacon – (Domrémy) – Frebécourt (46km)
vendredi : Frebécourt – (Neufchâteau) – Bourmont (44km)



J’arrive à temps à Vaucouleurs pour éviter le déluge, et me réfugier manger sous une halle. Une perturbation orageuse traverse la Lorraine pendant ces deux jours.
Je me faufile dans le pays de Jeanne d’Arc via Domrémy et Neufchâteau entre les averses.


basilique Ste jeanne d'Arc






Neufchâteau ; hôtel de ville








Après avoir quitté la ville la véloroute plonge à gauche vers la vallée du Mouzon. Les roches calcaires qui dominent la rivière filtrent l’eau de pluie et alimentent le réseau potable des villages.
La balade est très agréable jusqu’à Sommerécourt.




Puis par une belle montée dans la forêt je récupère le cours de la Meuse en longeant la voie ferrée jusqu’au pied de Bourmont.

Le pittoresque petit village aux deux églises recouvre de ses tuiles le sommet d’un plateau que l’on appelle une cuesta.

La montée est sèche mais la visite vaut le coup d’œil, agrémentée par l’apparition soudaine d’un ciel bleu qui donne à ce début de soirée automnale une atmosphère très toscane.











samedi : Bourmont – (source de la Meuse) – Plesnoy (71km)
dimanche : Plesnoy – (Langres) – canal Champagne/Bourgogne (69km)




C’est en suivant toujours de petites départementales que la véloroute remonte la Meuse jusqu’à sa source, à Pouilly-en-Bassigny.




Découverte part l’abbé liégeois Justin Evrard en 1967, après avoir remonté le fleuve à pied depuis Givet sur 450km, elle ne fut officiellement reconnue que 13 ans plus tard.




L’eurovélo 19 continue jusqu’à Langres. La plus grande enceinte fortifiée d’Europe se remarque de loin, un peu comme la ville de Laon dominant la campagne picarde.




Je fais d’abord un crochet par le lac réservoir de la Liez, puis grimpe à l’assaut de la forteresse.

La ville où vécurent les Diderot, le célèbre philosophe de l’Encyclopédie et son estimé père coutelier, est une belle surprise. Les maisons anciennes, sans doute rénovées pour certaines d’entre elles, sont très bien conservées. Elles gravitent autour de la cathédrale Sainte-Même, élevée dès le XII^ème siècle, symbole de la puissance de l’église au Moyen-Age.










Je quitte Langres par le sud, en descendant progressivement vers le canal de la Marne à la Saône, et en gagnant par la même occasion une nouvelle véloroute, celle du canal entre Champagne et Bourgogne.







lundi : canal Champagne/Bourgogne – Auxonne (46km)



Le canal rejoint la Saône à Pontailler, où je me branche sur la voie bleue qui longe plus ou moins la rivière.



mardi : Auxonne – Gergy (74km)
mercredi : Gergy – St Bérain/Dheune (68km)
jeudi : St Bérain/Dheune – Paray-le-Monial (70km)


halles "Vauban" à Auxonne






St-Jean de Losne






Verdun sur le Doubs






A Chalon/Saône je quitte la Saône pour le canal du centre que je suis jusqu’à Paray-le-Monial.


Paray-le-Monial







vendredi : Paray-le-Monial – Charrin (81km)
samedi : Charrin – Nevers (56km)


pont-canal de Digouin sur la Loire






réserve naturelle de la Loire de Bourgogne...









Je stoppe ce voyage de retour à Nevers.



Un peu de moins de 10 000 km sur un peu plus de 5 mois, pour ce voyage difficile depuis le centre de la France jusqu’en Islande.


Mais moi qui habite près de Nantes, je ne pouvais manquer un jour de visiter le pays où Jules Verne a situé l’entrée vers le Centre de la Terre.

Très belle série de photos. Vraiment bravo !

zolie en effet