Séjour en Espagne pendant la Semaine sainte

J'envisage de partir en Espagne pendant la semaine sainte .
Je ne souhaite pas me rendre à Seville ou dans une grande ville . Je ne suis pas agoraphobe mais je pense que ça doit être un peu compliqué de bien en profiter à cause de la foule .
Connaitriez vous une ville moyenne ou petite ville entre Teruel et l'Andalousie où des festivités se dérouleraient un peu plus tranquillement ?

D'avance merci pour votre réponse .

Bonjour ,

Dans la province de Teruel , la petite ville de Calanda correspondra à vos attentes .
Je met un lien sur une vieille discussion de VF pour vous donner une idée . C’est totalement différent des autres
formes de manifestation de la semaine sainte en Espagne .  

https://voyageforum.com/v.f?post=8708973;search_string=Tambours%20teruel

Sur ce site vous trouverez le programme 2023 de Calanda .

https://rutadeltamborybombo.com/pueblos/calanda/programa-semana-santa/

Par contre dépêchez vous pour réserver un hébergement car tout risque d’être déjà plein .

Je reste à votre disposition pour répondre à toutes vos questions .

Je rajoute ce lien avec des photos que j’avais mis en ligne sur un autre forum , il y a 7 villages qui continuent cette tradition .
https://voyageforum.com/discussion/paques-tambours-bas-aragon-photos-d6386020/

Merci Hannah pour toutes ces informations , c'est tout à fait ce que je recherche .
Pour l'hébergement ce n'est pas un problème , nous sommes équipés pour dormir n'importe où .

Je sais que le vendredi est la journée la plus chargée en évènement mais si par hasard tu connais d'autres festivités plus au sud de Teruel durant cette semaine je suis également preneur .

J’avoue ne pas trop connaître la semaine sainte en dessous de Teruel donc je ne peux pas te donner de renseignements fiables .
Pour Calanda tu peux faire un doublon , le jeudi à minuit dans le village d’Andorra commence le « romper la hora » , les tambours vont battre durant 24 heures , toute la nuit sans s’arrêter , c’est fabuleux . En suivant si tu n’es pas fatigué tu fonces à Calanda le matin , c’est  juste à 7 kms .
Bonnes fêtes .

Salut Gaetan,
De mémoire, sur un site du genre "Turismo Teruel", tu trouveras des infos sur la Semaine Sainte, la rte des tambours, etc..
Dans les villes, en début de semaine Ste, les "confréries" (Cofradias ?), défilent chacune leur tour.
Le vendredi, ce sera la totale !
Ambiance festive et familiale assurée !
Att ! : Selon les villes, il peut y avoir des "After".
Par exemple, à Llerida, la semaine "suivante" sera aussi bookée que la précédente ! 
Bonnes recherches,
Razul,

Hola !!

La Semaine sainte est à "notre" porte, avec ses coutumes, ses musiques, ses processions qui tiennent parfois presque du défilé mêlant païen, militaire et religieux, enfin tout ce qui fait qu'en Espagne, celà reste un moment vraiment trés particulier.
Les palanquins, certains trés lourds sont portés à dos d'homme (et plus rarement de femmes), mais également, et celà ne peut se deviner à leur passage, par des jeunes gens, et même trés jeunes, dont c'est souvent la première expérience dans cet exercice "fisico-religioso".
Pour exemple, je poste une photo, prise il y a quelques jours dans une petite ville andalouse, photo sur laquelle on peut voir un groupe de jeunes gens (filles et garçons) littéralement s'entraîner à porter l'un de ces palanquins.
Il faut prendre et apprendre le rythme, lent et lancinant, le balancement d'un pied sur l'autre au moment des "sur place", réagir à l'unisson aux commandements, et repartir dans le même ensemble et du même pied !!! ...

Il est évident que pour cet entraînement dans les rues de la cité, la confrérie à laquelle appartiennent ces jeunes, ne va pas sortir son "palanquin officiel", donc ils usent d'un artifice.
Il s'agit d'une structure métallique, ayant les dimensions du futur palanquin, et selon le degré de formation des porteurs, les meneurs de cet entraînement augmentent le poids en ajoutant sur la plate-forme des parpaings en ciment... cet artifice à les dimensions et le poids du futur palanquin qu'ils aurint à porter ... simple mais efficace !

Je ne pense pas que beaucoup de ceux qui assistent aux processions s'imaginent les longs préparatifs et les entraînements que celà impose aux confréries (cofradias).
J'ai observé cet entraînement pendant quelques longues minutes, et je peux vous certifier que l'effort est réel pour ne pas dire violent. 
Bien évidemment, l'entraînement est "sonorisé et il se déroule au son de la musique traditionnelle que l'on entend au cours de ces processions.

Et encore je ne l'ai observé que dans une rue trés calme, à l'heure "de la comida", sans foule ni spectateurs, sur un sol bien asphalté et "plat" ... il faut imaginer que dans leur parcours ces porteurs emprunteront des itinéraires bien moins "confortables", entourés et observés par un nombreux public, souvent avec une pente à gravir pour accéder à un quartier ou une chapelle, négocier des "virages" étroits et très serrés pour emprunter les callejones des vieux quartiers, sans rien accrocher au passage,  ou encore sur des revêtement non asphaltés dans les endroits ruraux !! Ouffff... 

Ancien joueur de rugby je connais le "chevalet" pour l'entraînement à la mêlée, mais sans aucun doute l'exercice illustré par ma photo est bien antérieur à l'invention de ce sport par Sir Webb Ellis, et à coup sûr, et à minima, tout aussi exigeant !!!
Dernier "détail", à l'heure de cette photo, donc de ces efforts, au soleil, le thermomètre affichait allègrement >30° 
Hasta luego !

Hola "bis" !

En me relisant je vois que j'ai systématiquement employé le mot français de "palanquin".
Le mot espagnol que j'aurais dû utiliser est PALCO !
Chaque confrérie religieuse (cofradia) possède le sien, qu'elle ne sort qu'en de trés rares occasions.
Ne devient pas qui veut et quand il veut, membre d'une cofradia ! C'est presque héréditaire.

Pour la semaine sainte, dans certaines villes ou villages, ces palcos sont précédés des membres de la "cofradia", portant la tenue des pénitents, souvent la tête et le visage masqués.
Le palco le plus "célèbre" de ce cérémonial de Semana Santaest sans doute celui de la "Virgen de la Macarena" à Sevilla.

Une vidéo trouvée sur le net, de la sortie de la Macarena de la Cathedrale de Seville :
"Pasa la Virgen Macarena" y "Como tú, ninguna" | Esperanza de Triana - Salida Extraordinaria - Bing video

Pour avoir une idée de l'ambiance musicale :
Sevilla Cofrade, Selección de Marchas Procesionales (Audio Álbum) - YouTube

Au passage des palcos, il est fréquent que des croyants/tes lancent ce que l'on appelle des "SAETAS"
Littéralement ce sont des flèches ... En l'occurrence, ce sont des phrases, trés courtes, criées, quelques fois chantées, mais jamais plus de quelques secondes, pour remercier d'une action ou solliciter une aide divine au passage d'une effigie religieuse.
L'action de celui ou celle qui lance une saeta est toujours respectée, souvent saluée d'un "viva" par la foule, ou aussi quelques fois applaudie.
J'évoque ici la Macarena de Sevilla, mais il y a d'autres palco, dans l'Espagne en général, qui déclenchent la même ferveur.
Comme "meilleur" exemple, de l'autre côté du Guadalquivir, le quartier de Triana a "su Virgen" et sa confrérie de pénitents.
Une autre vidéo de cette "Virgen de la Esperanza de Triana".
Salida de la Esperanza de Triana | Madrugá 2019 - Bing video
Hasta luego !!

La Macarena en Campana 2022 - Madrugá - YouTube
Une dernière vidéo sur la sortie des deux plus imposants palcos sévillans, trés richement et lourdement décorés, sortis, à l'occasion de la "semana santa" de leur églises paroissiales ou ils restent toute l'année. 

Vous pourrez admirer la richesse des décorations, la minutie des "petites mains"qui réalisent ce superbe travail qui doit tout autant à la croyance et au respect religieux qu'aux croyances plus "ordinaires" ou "coutumière".
Vous pourrez constater que l'effort des porteurs n'est pas feint. Certains de ces palcos dépassent allègrement des poids d'une ou deux tonnes (le plus lourd à Malaga fait 2t4!!). Et il faut les porter à "hombros" (sur les épaules) en respectant scrupuleusement le rythme des petits pas dont la cadence est donné par "le baston" du maître de cérémonie, les surplaces, les levers, les posers, les changements de directions se font au son d'un butoir, sorte de cloche installée à l'arrière du palco, et les balancement de la statue sur le palco, ainsi que tous les décors qui l'entoure, plus les cierges allumés, tout celà se balance au même rythme, et quand on voit "ça" la première fois on pense : "quand celà va-t-il tomber" ?? ... Hé bé ... Nunca!  
En général, au premier coup de cloche, les porteurs se préparent et prennent leurs places, trés précises (taille oblige), sous les barres des palcos, au deuxième coup de cloche, tous les porteurs lèvent presque violemment le palco et se recalent les épaules, puis un double coup de cloche signale la prise du pas chaloupé, on se dandine, sur place, d'un pied sur l'autre, au rythme de la musique lancinante, et on attend l'ordre de se mettre en marche, ordre donné par le grand ordonnateur généralement habillé comme un amiral de la Marine mexicaine, et sa cloche fixée sur la palalquin, ce qui la fait raisonner trés distinctement sous le palco. Puis viennent les inévitables virages, ceux des "cascos viejos" étant parfois trés compliqués à négocier, obligeant les palcos à effectuer d'authentiques manoeuvres a tous petits pas, certaines en arrière, durant lesquelles tous les porteurs sont obligés de trés bien se coordonner au risque d'accrocher gravement leur palco à un balcon ou tout autre décors urbaine, et risquer la destruction de ces authentiques oeuvres d'art populaire. Ces virages se prennent sous les doubles ordres du chapelain qui mène le palco, en parfait accord avec l'homme dédié à la cloche, et c'est la conjugaison, et la coordination de ces deux efforts qui permettent aux palcos de s'engager dans les étroites ruelles des vieux quartiers, sans laisser des morceaux de leurs riches dentelles accrochées aux balcon. Trés souvent le passage se joue à quelques millimètres, mais le miracle se répète chque fois ... ça passe !!!
Rajoutez à ce stress des porteurs, la musique lancinante et envoutante, la ferveur du public toujours trés nombreux, la pression de ceux/celles qui veulent à tout prix toucher "leur" sainte ou saint", et les actes spontanés généralement issus de la foule et que l'on appelle des "saetas' dont j'ai parlé dans un msg précédent !!!
Voilà, je pense avoir décris les principaux ingrédients qui font de la Semaine Sainte espagnole un moment fort de la vie sociale de ce pays, un acte religieux certes, mais dont certains aspects se rapprochent de pratiques moins "catholiques", pour ne pas dire païennes) - 
Assister a une, ou des processions de Semaine Sainte en Espagne, surtout dans les régions centrales du pays et/ou dans toute l'Andalousie "intérieure" (moins de touristes), vous fera comprendre en l'espace d'une soirée les différentes facettes de l'âme andalouse, pour certains d'un autre temps, mais tellement fascinantes de sincérité et de croyance.
Hasta luego !

Merci pour ces explications ; je l'ai vécu une seule fois ... et c'était exactement cela !

Il y a plus de 30 ans, nous ignorions à quel point Séville allait être encombrée et quasi invivable à cette époque pour des touristes ... Nous avons donc 'fui' vers Carmona et y avons passé 2 nuits de la Semaine sainte .
Nous avons eu la chance ( et l'énorme surprise) de pouvoir nous mêler à la foule qui suivait l'un des palcos ( ' chars' ) ; en début de soirée, le temps, au départ clément, a tourné à l'orage et, au moment où les porteurs gravissaient la dernière côte avant d'entrer dans l'église, une tornade s'est abattue sur le quartier : ils se sont mis à courir, le char sur les épaules et se sont engouffrés dans l'église, talonnés par la foule . On s'est retrouvé dans le noir complet et les portes extérieures se sont fermées .
Un homme a commencé à chanter, un autre a allumé une des bougies du char, puis 2, puis toutes tandis que des chants se sont mis à monter, parmi les applaudissements : moment émouvant et magique ! Nous n'avons pas regretté Séville .

Bonne journée !

J’ai vécu une autre approche de la semaine sainte , toujours en bas Aragon , dans un village proche de Calanda : Alcorisa .

Dans ce village chaque année on revit le drame de la passion . Un habitant portait La Croix sur un chemin  qui tenait tout  d’un bon raidillon , les gens l’insultaient , lui lançaient de l’eau , bref on s’y serait cru jusqu’au bout. A la fin le malheureux se retrouve hissé sur La Croix , retenu par des cordes . Bon on s’était abstenu de le clouer .

En comparaison avec les autres villages où les tambours faisaient entrer en transe le public , en battant toute la nuit ,  l’aspect païen et festif ressortant  en premier lieu ,  cette approche macabre de la semaine sainte m’a vraiment dérangé .

Photo du net : j’avais oublié la vraie couronne d’épine .