Séjour dans les "AÎT BOUGMEZ"la vallée Heureuse

15 jours dans la Vallée Heureuse «les Aït Bougmez»

«Au cœur du Haut-Atlas central, se nichent les Aït Bougmez, la “vallée heureuse” dont les Berbères sont les gardiens…»

«Le plus important pour les touristes c’est l’immersion culturelle, qu’ils puissent repartir avec un vécu, pas seulement consommer des paysages.»

Photo de la fresque de Tabant




Lors de mon dernier voyage au Maroc j’ai passé 15 jours dans les Aït Bouguemez  appelé aussi «La Vallée Heureuse». Située dans le Haut-Atlas dans la province d’Azilal, elle s’étend sur environ 30 kilomètres et 
on y compte 27 villages, pour environ 14500 habitants, le village le plus important est Tabant où un souk hebdomadaire permet aux habitants de la vallée de s’approvisionner.
La vallée est très enclavée elle est encerclée par de hauts monts et notamment par le mont M’Goun qui culmine à 4071 m. au sud le plus haut sommet du haut-Atlas central. L’altitude moyenne de la vallée est de 1800 m.. Grâce à la présence de nombreuses sources et à un système d’irrigation mis en place il y a quelques centaines d’années par les berbères qui se sont sédentarisés, un immense jardin où les nuances des couleurs des cultures en terrasses se mêlent à la couleur rouge de la terre. L’agriculture, l’élevage et l’artisanat sont les principales sources de revenus des habitants.
Les villes à proximité sont Azilal au nord-ouest à 75 km. et Beni-Mellal au nord à 160 km. Marrakech est à 260 km. à l’ouest environ 6 heures de trajet sur ces routes montagneuses.

Arrivé au Maroc par le ferry à Nador le 30 mars, 
j’ai fait une première étape jusqu’à Oujda
la deuxième étape Oujda, Guercif
la troisième étape Guercif, Midelt
la quarième étape Midelt, Tinghir
la cinquième Thinguir, Tizi Nisli
la sixième Tizi Nisli, Kourigba
la septième Kourigba, Beni Mellal
la huitième étape m’a amené au village de R’Bat  au départ de Beni Mellal j’ai pris la N6 jusqu’à Oulad M’Bareq puis la R302 direction Cathédrale Imsfrane, quelques kilomètres après Tizi N’ Tissili j’ai pris la direction de Tabant, Agoudil qui est l’autre extrémité de la Vallée Heureuse, j’ai suivi cette route jusqu’àTabant où j’ai pris à gauche vers R’Bat.


Première vue de "Cathédrale Imsfrane" rocher très imposant 



Vue du pied de Cathédrale le temps gris ne donne pas un très beau rendu de la photo.
Altitude 1820 m. et 600 m. de longueur.



Sur la piste on remonte petit à petit à hauteur du sommet de Cathédrale


Les oueds sont bien chargés en eau





De très belles vallées



Dans la vallée des construction en pierre




Sur les sommets encore de la neige




Belle rencontre d'une écolière et de son frère qui reviennent de l'école






Et la Vallée Heureuse




L'entrée de la vallée qui mène à R'Bat





Dans le village de Tabant on trouve des épiceries, des boucheries, des magasins de vêtements, des quincailleries, des vendeurs de matériaux, une pharmacie, enfin tout ce qu’il faut à une vallée pour vivre, c’est le centre névralgique de la vallée.
De part et d’autre de la vallée des ramifications avec des villages comme R’Bat, Arousse ou Iglaouane. Les villages sont construit à flanc de montagne sur la partie rocailleuse de la vallée afin de laisser à la culture le fond de la vallée.




Et l'entrée du village de R'BAT

Le village de R’Bat se trouve à 5 kilomètres de Tabant, il se situe au fond de la vallée entre les monts Ouaadoud à l’ouest (2150m.), Aghanbou à l’est (2800m.), Adazim au nord (2300m.), Aghoulid au sud (2150m.), la route qui y mène n’est goudronnée que depuis 4 ans, ce village bénéficie de ressources importantes en eau.

La grande largeur du fond de la vallée à permis la plantation récente de pommiers qui petit à petit remplacent les noyers qui étaient la culture la plus importante à R’Bat, sous les pommiers la culture de  céréales : orge, blé et maïs ainsi que de la luzerne utilisée pour l’alimentation des animaux. Certaines parcelles sont semées deux fois dans l’année. On y trouve aussi des pommes de terre, navets, oignons et même des carottes et des tomates destinés la plupart du temps à la consommation familiale. 
Les seguias canaux servant à transporter l’eau de ruissellement, des sources ou les eaux fluviales vers les champs éloignés.

La vallée offre de nombreuses activités pour les amateurs de nature et de culture. On peut y pratiquer la randonnée, le trekking, l’escalade vers le M’Goun (second sommet du Maroc culminant à 4071 mètres) ou même vers le Toubkal le point culminant du haut Atlas et du Maroc (avec  4167 mètres). Vous pourrez découvrir des villages et des traditions berbères.

Quelques photos de mon séjour suivront...

La vallée du village de R'BAT vue du point le plus haut du village


Quelques parcelles de culture


Parcelle à flanc de montagne


Au fond de la vallée les pommiers en fleurs
et les parcelles où les jeunes pousses de pommiers sont plantées depuis cette année et autour les cultures destinées aux animaux





Beaucoup de fleurs certainement bonne récolte


Au soleil couchant


Labourage

Merci pour ton récit . Ça me rappelle de bons souvenirs .
Est ce que tu as pu observer les cigognes ?

oui il y a un bon nombre de nids de cigognes à Tabant

La source qui alimente la vallée avec les séguias aménagés tout le long des parcelles



Les séguias qui canalisent l'eau vers les parcelles










Ils servent aussi à faire tourner des moulins où les agriculteurs amènent leur grain à moudre








Une petite retenue où les enfants du village vont se baigner leur "piscine municipale"


Bien sûr ils servent aussi d'abreuvoir

Le village et ses maisons en pisé, 
Au fond la route qui vient de Tabant






La cours de la coopérative des femmes










Le bâtiment qui abrite la coopérative






Quelques vaches qui servent pour la consommation familiale, faire le beurre.
Elles sortent ponctuellement toujours accompagnées et tenues en "laisse"








L'épicerie

Visite du site des traces de dinosaures à 2 kilomètres de Tabant
quelques photos pour les amateurs de préhistoire.

et les cigognes dans le ciel de Tabant



et les nids 

A R'Bat une association aide à 

- Lutter contre la déscolarisation et favoriser l'éducation et la formation des jeunes
- Favoriser l'amélioration des conditions sanitaires des populations rurales
- Promouvoir la protection de l'environnement
- Revaloriser la culture et le patrimoine architecturel et historique
- Lutter contre l'analphabétisme
- Développement de l’agriculture Biologique

Le projet du centre Socio Culturel est destiné aux enfants, femmes et jeunes du village de R’bat, grâce à ses activités proposées.

Un après-midi les enfants vont faire un mini tournoi de foot dans la cours de la maison de l'association.





Ce chantier va permettre d'agrandir la cours de la maison de l'association. Le trou de la fondation est faite à la pioche et à la pelle le mur sera fait en pisé.

Merci de nous faire découvrir la vie de ces jolis villages. 
En quoi sont les maisons ? Es tu entré ã l'intérieur ? 

Je n'avais jamais vu de traces de dinosaures

Merci pour tes photos de cigognes .
C’est bien le souvenir que j’en avais avec des nids dans les arbres .

A la fin du Ramadam j'ai été invité à participer à la fête appelée Aït El-Firt.



La fille de la famille fait office de tatoueuse de Hénné avec beaucoup de talent

Au sein de l'association il y a une coopérative de femmes qui fabriquent des tapis, du savons et des pièces de broderie.
Pour faire le savon elles pilent des aiguilles de pin d'Alep qu'elles mélangeront avec de l'huile d'olive et tous les ingrédients nécessaires pour faire les pierres de savon. Le temps de ma visite je n'ai pas assisté à sa fabrication.

J'ai tout de même pu voir comment elles pilaient les aiguilles de pin d'Alep.
Dans un panier qui je pense est en raphia elles mettent une pièce en terre cuite plate avec au centre un axe sur lequel elles posent une autre pièce aussi en terre cuite avec une perforation au centre et une poignée qui leur sert à tourner la presse au fur et à mesure elles l'alimentent par le trou situé au milieu du couvercle. La poudre des aiguilles est récupérée dans le panier et viendra parfumer le savon.




En ce qui concerne la fabrication des tapis elles partent de la laine de brebis brute, elles la lavent, la nettoient de toutes les impuretés qui restent accrochées, elles cardent, filent, la teintent si besoin et la mettent en écheveaux puis en pelotes. Elles montent la base du tapis sur un cadre puis avec leur savoir faire nouent les fils de laine en faisant des dessins selon leur imagination. Le plus souvent la laine est teintée avec du Henné qui lui donne une couleur marron, il y avait aussi une trame de tapis rouge

A la demande des femmes de la coopératives qui ne souhaitaient pas apparaître sur les réseaux sociaux, je considère que ce forum ne fait pas partie des réseaux sociaux mais est visible par tous, alors lorsqu'on les voit de face j'ai flouté leur visage.











Un tapis fabriqué à la coopérative et exposé sur le mur de la salle de l'association.


Après le travail un moment de détente avec le thé et les sablés fabriqués et cuits sur place.
Un vrai moment de convivialité et de partage que j'ai beaucoup apprécié.








Une précision le résultat de leur travail à la coopérative elles le vendent le plus souvent aux touristes ou visiteurs ce qui leur permet d'améliorer leur quotidien.

Pour répondre à Deborah voilà mon expérience sur les maisons du village, je ne suis rentré que dans 3 maisons et je n'ai aucune photo. 
La plupart des maisons sont en pisé certaines rares ont des extensions en blocs de bétons (querons, parpaings ou moellons) les constructions faites encore aujourd'hui sont de manière traditionnelle.
Je suis rentré dans quelques maisons hormis dans le gîte où j'étais hébergé. Lorsque il y a un étage le sol du rez-de-chaussée est en terre, à l'étage du carrelage ou du plancher recouvert de tapis. Le rez-de-chaussée sert de bergerie ou d'étable. La chaleur des animaux participe au chauffage en hiver.
Je suis rentré dans une maison de plain pied le sol était en terre avec des tapis dans la pièce principale. 
Souvent un four est à l'extérieur pour cuire le pain mais aussi les repas.
Pour le chauffage un poêle à bois dans la pièce principale.
A la maison de l'association pour faire l'intérieur du mur le maçon utilisait de la terre fine passée à travers un tamis puis mélangée à du plâtre.

Le tamis pour passer la terre





Un apperçu des maisons en pisé du village




Un four à l'extérieur de la maison

Le dimanche c'est le souk hebdomadaire à Tabant le village le plus important de la Vallée Heureuse, on y trouve de tout mais vraiment de tout.

De très bonnes pâtisseries enfin à mon goût


de la quincaillerie des magasins que l'on ne voit plus chez nous


avec des produits tout à fait récents comme ces burineurs et tronçonneuses


Et sur le même stand des fenêtres des lavabos des casseroles des tasses...


Un stand bien sympathique aussi celui des fruits secs, des dattes et des biscuits.




Le coin des légumes











La vente de volailles




Le bazar


Du recyclage de bidons


Boullioires et théières


Les métiers se déplacent aussi. Le maréchal ferrant plutôt rare chez nous mais encore quelques uns existent.


Le parking véhicules et animaux cohabitent


Vêtements, chaussures






Il y a même une bonne dose de solidarité cette voiture à la roue avant droite dans le vide en quelques secondes les gens autour vont la soulever et la remettre sur l'asphalte







Du tissus


Il y a aussi des fers à béton et pour les transporter ils les mettent autour de l'axe de la selle de leur mobylettes et ils démarrent les fers traînent par terre mais suivent bien

Bonjour!
J'apprécie vivement ce regard candide et amical sur les réalités quotidiennes du Maroc rural.
Merci pour ce beau reportage.