Danemark à vélo

Du 29 mai au 9 juin 2023 : de la Basse-Saxe au Jutland




En Allemagne, après Oldenbourg, j’arrive à Brême, traversée par la Wesser.





Allemagne ; des canaux toujours





après les villas d’une avenue périphérique…





...le centre d’Oldenbourg est contigu au Schlossgarten, un grand parc urbain





la Wesser à Brême





La place du marché est le centre névralgique de la ville, cernée par la mairie et la cathédrale St-Pierre.










On y trouve la statue des musiciens de Brême, dans la position qui dans le conte des Grimm les a fait fuir les brigands : le coq perché sur le chat, lui-même grimpé sur le chien, qui avait auparavant pris place sur le dos de l’âne.




A deux pas, le Schnoor, avec ses petites ruelles, est le quartier historique.





J’oblique plein nord en empruntant les pistes cyclables qui bordent les routes à voitures, et en trouvant à bivouaquer dans les nombreux bois qui peuplent le Länder de Basse Saxe.





L’Oste est dominée par un superbe pont transbordeur, et je passe l’Elbe au moyen d’un bac. Des porte-containers remontent le large fleuve jusqu’à Hambourg.









Après Brunsbüttel je longe au mieux la mer des Wadden, cette frange côtière de la mer du Nord qui va du Helder néerlandais jusqu’à Esbjerg, au Danemark. Inscrite au patrimoine de l’Unesco, elle offre un refuge pour de nombreuses espèces, dont les oiseaux, qui m’accompagnent parfois sur quelques hectomètres.


Brunsbüttel : villa de l’estuaire de l’Elbe
















nursery au pied d’un pont







Mer des Wadden…





une église danoise (Brons)





ce renard n’a pas perdu une miette de l’installation de mon campement…




...sur son immense terrain de chasse








A Tonder je quitte le Länder de Schleswig-Holstein pour le Danemark. Esbjerg est la grande ville danoise de la côte ouest. Le centre, aux maisons en briques, est ramassé autour d’avenues perpendiculaires qui surplombent le port. Au nord-ouest commencent les plages, séparées de la ville par les quatre statues blanches des « Men at Sea ».


Esbjerg ; place du centre





« Men at Sea »






Saeding






Après Oksbol la véloroute de la mer du Nord devient moins monotone. Elle traverse de grandes forêts de pins, puis serpente au pied des dunes en empruntant des pistes constituées d’un mélange de sable et de cailloux. Entre ces sections un peu bosselées surgissent des petits villages aux maisons construites en bois dont on devine au travers de certains vitrages un intérieur très cosy.


North Sea Cycle Route… (eurovélo 12)











phare de Lyngvig, le dernier construit au Danemark






« shelter » : une parmi les aires naturelles de camping nichées au milieu des bois, avec parfois un point d’eau, une réserve de bois pour le feu, des toilettes sèches





Un peu avant Ferring la véloroute oblique vers la côte et débouche sur une superbe falaise. La piste qui longe le bord du gouffre s’est effondrée à un endroit, obligeant à un petit détour sur l’herbe. La Mer du Nord, ici sauvage, se fracasse contre la terre ferme, continuant inlassablement son travail de sape. Au large gisent les carcasses de navires, comme celle du « Stanley », échoué le 22 décembre 1894, et dont un seul des 23 marins a survécu au naufrage.








Norre Vorupor, un petit spot de surf





côte sauvage à l’est d’Hanstholm







En m’approchant d’Hirthshals, la baie de Jammer est préservée du bitume. Les habitations se fondent dans le paysage, et les stations balnéaires ne possèdent pas de grandes barres d’immeubles au pied d’interminables remblais ; quel déplaisir à la pensée de ce qu’on a pu si mal faire sur nos littoraux.


Petites maisons au toit végétal





celles-ci sont un peu moins discrètes





A Lokken, la route continue … sur la plage !







Quelques kilomètres plus loin, une longue dune invisible depuis la route abrite le phare de Rubjerg Knude … insolite.






Mon itinéraire d’introduction à un gros été à passer sur la route prend fin. Deux mille kilomètres de plat intégral : à peine ais-je eu besoin de resserrer les freins !


à suivre...

Un récit intéressant et original. Belles photos montrant des aspects divers de l'itinéraire.

J'attends la suite!

Ponor

merci !
la suite du voyage se situe pour l'instant dans la rubrique îles Féroé...

Jutland retour : du 23 au 28 septembre 2023







samedi : Hirtshals – Hammer Bakker (64km)

dimanche : Hammer Bakker – Lerkenfeldt A (77km)

lundi : Lerkenfeldt A – Ilskov (83km)

mardi : Ilskov – Okslund (94km)

mercredi : Okslund – Stubbaek (86km)






Pour commencer ce voyage retour je traverse la péninsule du Jutland par le centre. La carte électronique me trouve un itinéraire en grande partie sur pistes cyclables.


Pour le bivouac je m’aide de l’application danoise « Shelter ». Elle répertorie tous les lieux où l’on peut camper librement. Les commentaires sur chaque shelter est en danois, mais des pictogrammes indiquent ce qu’on y trouve : type d’abri, eau, bois pour le feu … parfois même électricité.


Il me suffit lorsque le soir commence à tomber de me diriger vers le shelter le plus proche.


Le temps est idéal en ce début d’automne (soleil et températures agréables) ; j’apprécie cet itinéraire tranquille qui serpente au milieu d’un bocage livré à l’élevage et aux petites cultures.


Les voies vertes se fraient un passage au milieu de haies arbustives entrecoupées de chênes qui ont su tirer ici leur épingle du jeu ; je me croirais presque au cœur d’un chemin creux vendéen.






chênaie






autour du Shelter de Lerkenfeldt ; l'herbe est toujours meilleure le long de la piste !











Contrairement à l’Islande où les arbres perdaient déjà leur feuillage, les espèces profitent encore des beaux jours pour capter un maximum de lumière et faire un stock d’énergie avant l’hibernation.


Je me régale pour l’instant de pommes sauvages ; peut-être trouverai-je plus tard quelques châtaignes.




Dans la forêt de Hammer Bakker, où je déniche mon premier shelter, j’avais oublié que les arbres pouvaient pousser aussi haut. La compétition pour avoir sa place au soleil est permanente ; et à ce jeu, ce sont souvent les hêtres qui gagnent.


shelter de Hammer Bakker








Aalborg est la grande ville du nord. De rares ponts sont jetés sur ce que je pense être une rivière. Mais il s’agit d’un bras de mer, le Limfjord, qui sépare l’extrême nord du reste du Jutland.








Comme les autres petites villes que je traverse plus tard, comme Viborg – une des plus anciennes occupations vikking – ou Herning, Aalborg possède une grosse rue piétonne à l’animation très nordique, et de belles maisons danoises aux façades colorées.


Aalborg ...








cathédrale luthérienne








quartier périphérique








le long du Limfjord...








Nibe








Viborg








Herning








Dans les villages, les petites églises blanches ont du style.




Ajstrup








Hammer Kirke








Vodskov








En me rapprochant vers la côte est les pistes cyclables se font plus rares, mais les routes gardent une circulation honnête.


Au bord de l’une d’entre elles j’observe une femme faire la cueillette de fruits étranges. J’apprends qu’il s’agit du fruit du rosier rugueux, arbuste originaire d’Asie, mais considéré en climat océanique comme une plante invasive.





Je ne me risque pas à sa consommation, même si c’est paraît-il plein de vitamines C.


Aabenraa possède une petite plage faisant face à une cimenterie.














Il ne me reste que quelques kilomètres pour atteindre mon shelter du soir.









jeudi : Stubbaek – Kollund (49km)



Pour mon dernier jour au Danemark je fais un circuit en demi-cercle autour d’une petite péninsule qui s’avance vers l’est.

Première pause à Ballebro, où un petit ferry traverse un bras de mer.






Puis un arrêt plus prolongé au Palace de Graasten, entouré de lacs et de jardins, et d’agiles écureuils.





La famille royale danoise y passe quelques jours l’été ; c’est beaucoup moins bling-bling que Buckingham !


Mon dernier shelter est dans un bois côtier, au pied de magnifiques hêtres.

A propos des fruits du rosier rugueux, ce sont des cynorhodons, les églantiers en portent aussi, plus allongés que ceux du rosier rugueux, et ce sont ceux que je connais ici. En Suisse ( en Allemagne aussi je crois), mais  il ne me semble pas en avoir jamais vu en France, on fait des tisanes , des confitures et des gelées à partir des cynorhodons. Cela se trouve sans peine dans les magasins.

c'est vraiment génial cette idée de "shelter" avec tout ce qu'il faut. Il y  a une couchette à l'intérieur ? 

A propos

Au bord de l’une d’entre elles j’observe une femme faire la cueillette de fruits étranges. J’apprends qu’il s’agit du fruit du rosier rugueux, arbuste originaire d’Asie, mais considéré en climat océanique comme une plante invasive.

mais oui bien sûr, je connais bien, on en fait des confitures délicieuses. J'en fais chaque année

Bonjour Déborah,
la majorité des shelters possèdent des abris, même si de plus modestes n'ont qu'un espace pour camper.
Il peut y avoir jusqu'à 4-5 abris en bois dans un shelter. Le sol est plutôt dur, et on le ressent un peu même avec un matelas.

Suite du voyage retour dans "le plat pays à vélo"