les "flashs" en voyage

par Lucbertrand Jeu 22 Sep - 14:07

Le voyage peut laisser des "flashs entraperçus" parfois quelques secondes, mais qui cependant vous marquent pour la vie.

je vous en relate deux:

Un jour j'étais en avion à la verticlale du lac Léman, que je voyais très nettement en dessous. Mon oeil passe de la verticale à l'horizontale au hublot et, qu'est ce que je vois: la chaîne des Pyrénées. Pendant quelques secondes j'ai pu la contempler depuis la Méditerrannée jusque vers le pic du Midi d'Ossau. Connaissant bien ces montagnes, j'ai pu reconnaître très nettement un certain nombre de sommets dont le Canigou et le mont Valier. J'en suis resté interloqué. Ces quelques secondes m'ont paru une éternité.

Une autre fois je rentrais de Corse sur un petit voilier. Nous étions au milieu de la mer encore à plusieurs centaines de kilomètres de Hyères. La nuit était tombée, le vent nul, la brume se levait et commençait à restreindre la visibilité . Dans cette situation, on a l'impression d'être au centre d'un cercle rigoureusement plat de quelques kilomètres, au-delà duquel tout disparaît. J'étais là dans le calme de la nuit, assis et appuyé au mât. La lune qui était pleine a émergé de la mer, prodiguant toute sa lumiosité. A peine s'était-elle élevée au-dessus de la surface de l'eau, que d'un coup comme sur l'affiche du Grand Bleu, j'ai vu le dauphin sur la lune. Wahou !

Ces images fugaces qui ne durent que quelques secondes, voire moins, s'impriment dans votre mémoire pour la vie.

Et vous, avez-vous vécu de tels "flashs"?

par xrctn Jeu 3 Nov - 14:28

Oui, celui que je me suis recemment paye sur une route en travaux pres de Nevers.
Fallait reduire sa vitesse trop vite, honnete, et paf dans les yeux !!!

par Lucbertrand Jeu 3 Nov - 15:14

Bonjour Xavier, effectivement un flash, et de toute évidence tu étais en voyage loin de ton Australie. Je ne sais pas si c'est ce genre d'expérience dont j'attendais la description, certes on s'en souvient aussi.

Des flashes sur la route même sans radar, il y a un temps révolu où j'en ai vécu des puissants sur une grosse moto et, à l'époque le permis toutes cylindrées était accessible dès 16 ans, ce qui rétrospectivement est une folie.

Mais ça laisse aussi des flashes pour la vie, sans l'éblouissement du radar dans les yeux , bien que le regard reste rêveur à ces évocations de temps un peu fous et au souvenir des nombreux accidents qui en résultaient. Heureusement, mon père était chirurgien. Il rappliquait dare-dare, sans doute la culpabilité l'accablait de m'avoir acheté l'un des plus gros bolides de l'époque. En ces temps rêvés des jeunes inconscients à moto, les gendarmes étaient d'une tolérance que l'on qualifierait de coupable de nos jours. Il faut dire que l'on obéissait aux injonctions en disant "oui Monsieur".

il s'agit d'un temps révolu (que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître) de l'abondance comme vient de le déclarer notre Président de la République.

par Heliot100 Jeu 3 Nov - 15:53

Je suis passé par hasard sur ce post .... le "N" m'ayant interloqué , du coup j'ai également un flash en magasin ...
Ce n'est pas à proprement parler au cours d'un "voyage", quoique ...

Il fut un temps où j'étais amateur de ski de rando et de pentes raides. C'était un jour de février, j'avais déjà fait, les jours précédents, pas mal de sorties un peu " épuisantes " et n'était plus au mieux de mes capacités physiques.
Un ami m'a convaincu de l'accompagner, pour une course assez engagée dans le massif du Mont blanc. J'ai accepté et nous sommes partis pour une escalade d'environ 600/700 m en neige/rocher/ glace ( nous nous étions plantés d'itinéraire ) pour atteindre enfin le col convoité ...où je suis arrivé complètement "en vrac" .
Quelques instants de récupération...et un peu fébrile j'attaque le premier virage . La neige est très dure, soufflée, gelée par endroit ...les jambes fatiguées ont du mal a stabiliser les skis ...je refais un autre virage , même constat, aucune assurance dans les appuis ...et 500m de pente à près de 50° .
Au troisième virage, je manque de tomber et là j'ai "dans mon esprit", vu mon épouse et ma fille assise dans le jardin en train de discuter tranquillement autour d'un verre ...ça m'a complètement remis la tête d'aplomb , je me suis dit " Pu.. qu'est ce que tu fous là à faire le c...!!!!! "
Du coup, j'ai sorti le piolet et j'ai terminé tout le couloir en dérapage sans retenter de virage.
Après cette course , j'ai arrêté les conneries ...

par Lucbertrand Jeu 3 Nov - 18:51

Bonsoir JP, oui effectivement les flashes en montagne on a beaucoup d'occasions d'en ressentir, entre les cailloux qui passent, les avalanches desquelles on réchappe par un grand coup de chance, les crevasses sur lesquelles on sent les ponts s'affaisser, les ponts qui cèdente et par chance on reste planté juste avant le grand trou noir, les plaques à vent qui craquent dans un grand souffle et qui ne déclenchent pas, les passages d'escalade où c'est la course en avant se sentant à sa limite technique jusqu'à un point où l'on peut se reposer, échappant à un immense vol avec une réception funeste.

C'est vrai qu'à skis dans une pente raide quand on commence à douter ça fout la trouille.

C'est vrai que l'alpinisme après l'avoir pratiqué longtemps, on se demande comment on est encore vivant.

Le coup où pour moi c'est passé le plus près c'était dans la directe américaine au Petit Dru, pas eu le temps d'avoir peur, gigantesque éboulement. Dans d'autres situations j'ai eu le temps d'analyser et de penser que j'allais probablement me tuer, en particulier à l'Aletchhorn, où dans une pente raide au-dessus d'une barre j'ai cru partir avec une plaque à vent et non je suis tombé dans une crevasse et resté planté juste avant le grand bond dans le noir, et comme un inconscient je n'étais pas encordé.

Alors pourquoi à un moment on dit "j'arrête les conneries?"

J'ai fait un récit de cette ascension de la directe américaine:

https://forumvoyage.forumactif.com/t1520-voyage-en-verticalite-delitee-directe-americaine-au-petit-dru

par schischi Lun 28 Nov - 19:08

C'était au siècle dernier, en 1987 précisément en Egypte. Nous allions voir le "son et lumière" de Philae. Il faisait nuit, nous étions sur un petit bateau pour rejoindre l'île. Legèrement en retard,,( il y avait du monde), le spectacle venait de commencer et au loin, les temples éclairés se détachaient partiellement sur le ciel sombre; Des reflets, des faisceaux lumineux mouvants atteignaient notre barque.Soudainement, je me suis vue dans un tableau du peintre Arnold Böcklin (19ème), une des versions de " L'île des morts" C'etait admirable, atmosphère étrange et troublante J'etais dans le chef d' oeuvre et je m'approchais de l'île.

Le souvenir de cet instant est gravé dans ma mémoire pour toujours. Je citerai volontiers Stendhal ( syndrôme du même nom ou du voyageur ): "Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J' etais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés."

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