Surtourisme: comment les destinations touristiques luttent contre la surfréquentation

Le Figaro 
Comment les principales destinations touristiques luttent contre la surfréquentation sans tuer la poule aux œufs d'or

ENQUÊTE - 95% des voyageurs vont visiter 5% de la planète. Mieux répartir leurs arrivées dans l’espace et le temps exige de plus en plus de créativité.

Construire une barrière noire pour boucher une vue exceptionnelle sur le Mont Fuji. Une aberration. C’est pourtant ce que les autorités de la ville de Fujikawaguchiko ont trouvé de mieux pour en finir avec des hordes de touristes venant chercher les like sur Instagram grâce à une image devenue virale: celle d’une supérette Lawson - une chaîne incontournable au Japon -, avec en arrière-plan le célèbre mont dans toute sa splendeur. La barrière, de 2,5 mètres de haut, gâchera tout. Les habitants excédés devraient retrouver leur calme. Mais c’est un crève-cœur pour la supérette, qui va perdre tous ses clients, et pour la beauté du paysage.

1,5 milliard de voyageurs dans le monde

Pendant longtemps, la montée en puissance des voyages a été vécue comme une bénédiction. C’était l'occasion d'engranger des recettes, toujours plus importantes, sans se soucier des à-côtés. C'est fini. Selon l'OMT (Organisation mondiale du tourisme), environ 1,5 milliard de personnes ont voyagé dans le monde l'an dernier. Or 95% des touristes internationaux se rendent sur moins de 5 % de la planète . Un désastre qui menace des joyaux naturels et historiques. Dégradations des lieux, piétinement des sols, déchets jetés n’importe où, fuite et colère des habitants. Sans parler des enjeux de sécurité. À Etretat, la série Lupin sur Netflix a provoqué un cataclysme touristique. En 2022, une touriste indienne s'est tuée en tombant d'une falaise, en tentant de faire un selfie...

En France, première destination touristique mondiale, 20% du territoire s'accaparent 80% de l'activité touristique. Paris n'est pas Barcelone ni Dubrovnik, mais l'affluence à la Tour Eiffel ou au Louvre est un sujet d'inquiétude.

Soucieux de la vie locale (Dubrovnik et Venise se sont vidées de leur population) et sensibles au mécontentement de leurs électeurs, les pouvoirs publics prennent de plus en plus de mesures qui se sophistiquent. La lutte contre AirBnB et les locations saisonnières est devenue la norme. Barcelone a été une des grandes villes pionnières ; New York interdit aujourd’hui la location de moins de moins de trente jours. Mais cela ne s’arrête pas là. Élargissement des horaires d’ouverture des sites, taxe d'entrée, réservation obligatoire, quotas, tarification démentielle... Sans tabou, la traque au surtourisme innove et surprend. C'est le prix à payer pour qu'à moyen terme, un avenir soit possible pour les sites et territoires les plus prisés. Quitte à priver de clients commerçants, hôteliers, restaurateurs, guides et autres acteurs du tourisme. Il s’agit d’accepter quelques sacrifices, pour que la poule aux oeufs d’or vive le plus longtemps possible.

Sélection par l’argent

«Le surtourisme est l'ennemi mortel du tourisme, affirme Jean-François Rial, président de Voyageurs du monde. C'est un sujet qui remonte à la nuit des temps. Mais il s'est aggravé au moment où les habitants de Barcelone et ceux de Dubrovnik ont réclamé des mesures drastiques pour baisser la fréquentation touristique. Il y a de plus en plus de voyageurs et tous ont tendance à faire un peu la même chose».

Au XIXe siècle déjà, Victor Hugo s'inquiétait du succès de Biarritz: «Déjà on y vient de Madrid, bientôt on y viendra de Paris. Alors Biarritz, ce village si agreste, si rustique et si honnête encore, sera pris du mauvais appétit de l'argent»... Qu'écrirait-il aujourd'hui?

Pour limiter les arrivées de touristes, deux grandes mesures montent en puissance: sélectionner par l'argent, en augmentant les prix ou fixer des quotas, notamment en imposant des réservations. Le Rwanda a mis la barre très haut: il faut payer 1500 dollars par personne pour voir les gorilles de montagne (200 dollars pour les Rwandais). Cet argent finance pour l’essentiel de la protection des animaux. Il assure aussi leur tranquillité.

Même le Pape s’inquiète du tourisme de masse

Venise n’impose pas de quota. Mais depuis fin avril, sa municipalité exige un «péage» aux visiteurs à la journée . Cinq euros par personne, certains jours de haute saison (29 exactement). En 2023, la Cité des Doges a échappé de peu à l'inscription au patrimoine mondial en péril. Même le pape tire la sonnette d'alarme. Fin avril, devant 10 000 fidèles réunis place Saint-Marc, le souverain pontife s'est ému dans son homélie du trop-plein de touristes à la Cité des Doges: «Venise ne fait qu'un avec les eaux sur lesquelles elle se trouve, et sans le soin et la protection de ce cadre naturel, elle pourrait même cesser d'exister» .

Présenté comme une expérimentation, ce nouveau péage pourrait donner des idées à d'autres municipalités. Il suffirait que son prix augmente pour devenir une arme de dissuasion massive. La municipalité de Venise n’a visiblement pas voulu prendre le risque...

Au Boutan, le ministère du tourisme imposait une taxe de 200 dollars par nuitée passée dans le pays, avant le Covid. Le royaume bouddhiste cherchant à... faire revenir des touristes, il l’a finalement ramenée à 100 euros. Dans la même veine, aux îles Komodo et Padar en Indonésie, il avait été question de faire passer le ticket d’entrée de 250 000 rupiahs (15 euros) à 3,75 millions de rupiahs (environ 250 euros), afin de protéger les célèbres dragons de Komodo. Un projet finalement abandonné, face à la protestation des petits entrepreneurs vivant de l'activité du parc.

6000 personnes maximum par jour à Porquerolles

Difficile de trouver un juste équilibre. D’autant que la surfréquentation touristique se limite à quelques mois dans l’année, parfois quelques jours.

À Porquerolles, le problème est flagrant en juillet et août. Depuis 2021, les arrivées dans l’île sont limitées à 6000 personnes par jour, alors qu’elles pouvaient aller jusqu’à 12 000 avant. Ce site a fait le choix des quotas, tout comme la calanque de Sugiton près de Marseille. «Tout le monde est content à Porquerolles : les touristes apprécient mieux leur visite, les commerçants, les restaurateurs et les hôteliers travaillent mieux», déclare François de Canson, président du Comité régional de tourisme (CRT) de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pour le pont de l’Ascension, il y a eu 5200 visiteurs le samedi, jour le plus fréquenté. Pourtant, accéder à la gare maritime a été très compliqué. «Il n'y a pas eu de surtourisme,insiste l’élu. Mais la fermeture de la route du sel et la grève des bus ont créé des embouteillages. On peut toujours faire mieux. Mais le systèmes de quotas fonctionne. Il y a une volonté très nette ne plus opposer économise et écologie pour préserver ce territoire béni des Dieux».

Publicités pour visiter en hiver le Mont-Saint-Michel

Le Mont-Saint-Michel est un village, ouvert à tous : il joue sur plusieurs tableaux en même temps. «Il y a dix à quinze jours critiques dans l'année. L'Ascension est le plus fréquenté,reconnaît Thomas Velter, directeur général de l'établissement public national du Mont-Saint-Michel et administrateur de l'abbaye. Nous anticipons ces journées notamment avec des panneaux sur l'autoroute, dissuadant les gens de venir avant 15 heures, ou bien encore en ouvrant la réservation à l'avance de places de parkings. Mais nous ne pouvons pas interdire l'accès. Les quotas existent à travers les parkings ».

Cet hiver, le Mont-Saint-Michel a lancé une campagne de communication dans le métro parisien, avec des photos du site désert, incitant les visiteurs à venir en basse et moyenne saison. «L'hiver, le parking coûte 30 % moins cher que l'été,précise Thomas Velter. D'une manière générale, nous incitons les gens à venir avant 11 heures le matin, ou après 15 heures l'après-midi. Le message commence à passer. Mais lorsque le jeudi de l'Ascension, des croisiéristes et tour-opérateurs font venir 450 personnes par bus à midi, on se dit que la prise de conscience n'est pas générale et qu'il reste du chemin à parcourir» .

«Ne venez pas»

Sortir des radars, arrêter toute communication. Amsterdam a franchi un cap l’an passé, avec son slogan «Ne venez pas», lancé à l’intention des jeunes fêtards. La consommation de drogues douces est désormais illégale pour les touristes dans le vieux centre-ville. La ville est un cas d’école : elle est allée très loin dans les initiatives contre le surtourisme. Sa municipalité a décidé de racheter des magasins de souvenirs, des coffee-shops et des restaurants dédiés aux touristes pour les transformer en logements abordables ou en magasins utiles aux habitants. En avril dernier, elle a même dit «non» aux nouveaux hôtels, après être partie en guerre contre les locations saisonnières depuis longtemps. Elle a aussi annoncé une division par deux des croisières fluviales dans les cinq ans.

Dans le même esprit, à Barcelone a fermé son port le plus proche du centre-ville aux bateaux de croisières. Les autorités ont aussi fait en sorte que la ligne de bus 116 bondée de touristes se rendant au parc Guell, n’apparaisse plus sur les applis de localisation et recherche d’itinéraires.

«Impression d’être à Disneyland»

Les touristes eux-mêmes se plaignent dès qu’il y a trop de monde. «On avait l'impression d'être à Disneyland, dans le quartier historique de Prague, regrette un Français parti en amoureux dans la capitale tchèque pour l’Ascension. On n'avait qu'une envie, c'était fuir ces hordes. Cela nous gâché le plaisir jusqu'à ce que l'on trouve des quartiers plus authentiques, sans touristes».

Sortir des sentiers battus. Une réponse évidente au surtourisme. C’est pourtant compliqué. «L'été, il existe des îles grecques des Cyclades , où personne ne va, assure Jean-François Rial. Mais c'est plus difficile d'accès que Santorin, Mikonos et Paros, où tout le monde est. Elles sont peu mises en avant dans les guides.

 D’une manière générale, les gens ne font pas l'effort de voyager à contre-courant. Dans le Cantal, ils se ruent tous au Puy Mary, le seul endroit plein de touristes» . En Île-de-France, faire la promotion de la basilique de Saint-Denis ou du château de Fontainebleau ne suffit pas à mieux répartir les flux. Quand ils viennent, surtout la première fois, les touristes se précipitent sur les incontournables parisiens: La Joconde, la Tour Eiffel...

 

Les professionnels du tourisme (réceptifs, guides, réceptifs offices du tourisme, croisiéristes...) doivent faire leur révolution. «Ils ont tendance à se conforter au tourisme de masse parce qu'il est plus simple à gérer, analyse Jean-François Rial. Remplir un bus de 25 personnes coûte moins cher en transport et c'est plus rentable pour l'agent de voyages local que de faire du transfert individuel».

Voyageurs du monde déconseille désormais d’aller à la baie d’Along, au Vietnam. Aux États-Unis, le voyagiste haut de gamme propose des voyages dans le Vermont, le Montana, et au Nouveau Mexique pour découvrir des paysages grandioses, encore peu fréquentés.

Le tour-opérateur Asia, spécialiste de l’Asie-Pacifique, ne programme plus les séjours de moins de huit nuits et il ne met plus en avant les city-breaks en long-courrier. «Nous incitons nos voyageurs à combiner plusieurs destinations lors d'un même voyage, précise son PDG Guillaume Linton. C'est une façon de motiver des départs à contre-courant, avec davantage de temps sur place pour visiter un plus grand nombre de sites ou et explorer la périphérie beaucoup moins fréquentée des sites iconiques» . Au Japon, il ne recommande pas la saison de floraison des cerisiers, de fin mars à mi-avril, trop demandée. C’est pourtant la plus belle.

Et si bien voyager, c’était désormais se priver de certains musts ?


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Qu'en pensez vous ?

Intéressant !
Observation d’une Venise confinée. Le tourisme, pharmakon vénitien, à la fois remède unique, poison addictif et bouc émissaire

En Corse, ils ont trouvé !
« Venir en Corse est tout simplement inabordable »

ce qui est bien dans cette nouvelle : 

Or 95% des touristes internationaux se rendent sur moins de 5 % de la planète 

>> il reste 95% de la planète qui n'est pas envahie ! Alors il y a de quoi faire de beaux voyages

Or 95% des touristes internationaux se rendent sur moins de 5 % de la planète

J'aimerais bien savoir à partir de quoi ces chiffres, un peu trop ronds pour être honnêtes, sont calculés...
Le rapport 95% - 5% m'interpelle...

Le site de l'OMT est superbe, mais vraiment très business-business, avec des intentions "durables", très "tendance" en ce moment.
ONU Tourisme
Coup d'envoi de l'aventure des Meilleurs villages touristiques 2024
On va pouvoir s'y précipiter...

c'est simple: tu prends un endroit super touristique, tu t'éloignes de quelques km, vers un endroit non connu .... et il n'y a plus personne

La semaine dernière fontaine de Trevi à Rome et piazza del duomo à Pise

Voyageurs du Monde a bien raison de déconseiller la baie d'Along. C'est une gigantesque poubelle, les pécheurs locaux jetant à l'eau leurs casiers en polystyrène expansé (durée de vie supérieure à 75 ans) . Les bateaux de pécheurs n'étant pas munis de toilettes (et celles des bateaux de tourisme étant douteuses) , l'eau n'est pas mieux en profondeur qu'en surface.
Par ailleurs, le surtourisme n'est que la conséquence de l'amélioration du niveau de vie de la planète et de l'augmentation de la population. Ces deux facteurs évoluent positivement parce que la planète est globalement en paix, mais les arbres ne montent pas jusqu'au ciel et une bonne guerre nucléaire devrait remettre les choses à leur place.

Aggir a écrit:une bonne guerre nucléaire devrait remettre les choses à leur place.

Pas sur que la planète y trouve son compte, vu les conséquence de moult explosions nucléaires

Aucune guerre n'est bonne... aucune.

VdP a écrit:Aucune guerre n'est bonne... aucune.

Sur le site du Dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes
Il faudrait une bonne guerre [il fodrè yn bòn ɡèr]

Oui, j'ai reconnu un tas de gens dans les details de cette définition, que je n'ignorais pas, bien entendu.
Ceci n'enlève rien au fait que je trouve cette formule, au mieux, mal venue , au pire, totalement effroyable.

Vaudrait mieux une bonne pandémie ?

Moi je verrais bien une bonne paix fraternelle....

VdP a écrit:Moi je verrais bien une bonne paix fraternelle....

Si ça existait, ça se saurait...

Pour limiter la surfréquentation touristique, un bon choc pétrolier serait sûrement efficace.
Des touristes, oui, mais en petit nombre et riches, très riches de préférence.

"Ça se saurait".
Mais on est dans la spéculation depuis le début, pas dans la réalité.
" Il FAUDRAIT une bonne guerre" c'est du conditionnel, un souhait....
Quant à limiter les voyages aux gens riches, ça va amener la mort des sites comme celui-ci, car ( à de rares exceptions près), les personnes qui le fréquentent ne sont pas Cresus.
Et puis, pourquoi les pauvres n'auraient-ils pas le droit au beau et au dépaysement récréatif? Je ne parle pas du dépaysement des réfugiés migrants.
Bien, spéculations que tout cela... l'argent sera une fois de plus le nerf de la guerre... GUERRE...la boucle est bouclée.
Bonne nuit à toutes et tous. Je vais spéculer en rêve dans mon lit...

@Deborah

Aux États-Unis, le voyagiste haut de gamme propose des voyages dans le Vermont, le Montana, et au Nouveau Mexique pour découvrir des paysages grandioses, encore peu fréquentés.

Rares sont les voyageurs qui commencent à visiter ces Etats lorsqu'ils vont aux Etats-Unis pour la première fois. Afin d'admirer des paysages grandioses, ils préfèrent faire une boucle dans l'Utah et l'Arizona. Cela leur permet de visiter, notamment, le Grand Canyon, Monument Valley, Bryce Canyon, et Antelope Canyon (qui est devenu l'un des sites les plus fréquentés) et, d'inclure, la Californie à leur circuit.

Les personnes qui y vont en été ont le temps d'élargir leur boucle et vont à "Arches National Park". Ce magnifique parc est maintenant victime de son succès. Cependant, comme dans la plupart des parcs, quand nous y sommes retournés en 2019, nous avons constaté que les balades courtes sont les plus fréquentées. En faisant des randonnées un peu plus longues, nous avons été tranquilles (à part celle qui mène à "Delicate Arch", elle est devenue la plus populaire).
Afin de limiter le nombre de visiteurs par jour, maintenant, il faut réserver l'entrée au parc si on souhaite y entrer entre 7 h et 16 h pendant la période allant du 1er avril au 31 octobre.

Dans ce secteur (les alentours de Moab), quand on randonne en dehors des parcs, on rencontre peu de monde.
Des idées de randonnées ici :
http://ouestusa.fr/moabarea.htm 

J'ai beaucoup aimé le Vermont et le Nouveau-Mexique, mais ce ne sont pas les Etats où j'ai vu les paysages les plus spectaculaires.

Concernant le Montana, j'ai adoré le "Glacier National Park". Mais, il est fréquenté essentiellement en été parce qu'en dehors de cette saison, la route panoramique qui le traverse (la "Going-to-the-Sun") est fermée à cause de la neige.
Pour limiter le nombre de visiteurs, un système de réservation a également été instauré pour entrer dans ce parc :
https://www.nps.gov/glac/planyourvisit/vehicle-reservations.htm

Un système de réservation a été instauré aussi pour entrer dans le "Yosemite National Park" situé en Californie 
https://www.nps.gov/yose/index.htm

Dans "Zion National Park", ce n'est pas l'entrée au parc qu'il faut réserver, mais une randonnée qui est devenue très populaire : "Angels Landing" 
https://www.nps.gov/zion/planyourvisit/angels-landing-hiking-permits.htm

Afin que les endroits fragiles ne soient pas victimes d'une surfréquentation, le BLM organise une loterie pour obtenir le permis qui permet de découvrir "The Wave"
https://www.roadtrippin.fr/arizona/the-wave/the-wave.php

Pour Coyote Buttes South, il faut un permis également. Là, ce n'est pas une loterie, il faut réserver au bon moment (si possible, dès l'ouverture de la vente des permis) :
https://www.roadtrippin.fr/arizona/coyote-buttes-south/coyote-buttes-south.php

Quand on le peut, quel que soit le pays, pour certains sites très visités, l'idéal et d'y aller à la basse saison touristique. Je suis allée en Andalousie (notamment, à l'Alhambra à Grenade) début décembre 2018. C'était très bien, il y avait peu de visiteurs.

Bonne nuit !

Christine

Réponse de Jean Pinard...

source Linkedin


Jean Pinard
consultant en progrès touristiques

Et moi qui pensait que l'ennemi mortel du tourisme, c'était l'assignement à résidences de ceux qui n'ont pas l'argent pour se payer des vacances, et le poids croissant des externalités causées par le tourisme.

En vous lisant Mr Rial, je me suis demandé ce qui vous a amené à cette prise de position ce we de Pentecôte.

D'abord je me suis demandé,  pourquoi ce choix de photo comme illustration: c'est vrai, vous avez été Président de l'OT de Paris, vous auriez pu prendre une photo de la queue devant le Louvre.  En tant que voyagiste vous auriez pu aussi prendre 1 photo des Ramblas noir de monde,  puisque vous vendez Barcelone.

Et puis je me suis surtout interrogé sur le sens de cette affirmation qui consiste à dire que les touristes "ont tous tendance à faire la même chose". En clair vous nous dites que les touristes sont un peu cons, manquent d'imagination et surtout n'élèvent pas leur niveau d'éxigence et de curiosité pour aller dans des endroits moins fréquentés.

Et j'ai repensé à mon WE avec des potes kayakistes qui sont venus chez moi en Auvergne. On a fait plein de balades, et le dernier jour je les ai amené au Puy de Pariou parce que c'est beau, et comme c'est beau plein de monde y va. Je n'ai pas eu le sentiment d'être con ou de manquer d'imagination en les amenant là. Je suis juste fier de la beauté de la chaine des Puys,  et j'ai envie de partager la beauté de ces lieux.

Et puis je me suis dit, il est gonflé le patron de Voyageurs du Monde, lui qui vend des (supers) voyages dans tous les coins du monde. Dans notre société, il y a plus de gens qui vont chez Carrouf, que dans les épiceries bio, plus de gens qui vont voir le Titanic que les films iraniens dans les ciné d'arts et d'essai, plus de gens pour écouter Jul, que de gens à l'Opéra... et oui,  plus de gens qui vont au Pariou qu'à l'ile de Pâques.

Les "sur touristes" que vous montrez du doigts, ne manquent pas d'imagination, mais un peu d'argent pour se payer les voyages de votre catalogue.

La Norvège en famille à 3000€/pax ça pique peu quand même, non?

Et puis j'ai regardé vos voyages au Chili. Valparaiso et l'ile de Pâques, c'est quand même pas super original de la part de celui qui voudrait que les gens ne fassent pas la même chose !

Franchement, vous êtes un super capitaine d'industrie, mais votre commentaire sur le surtourisme, est d'un cynisme et d'un mépris de classe assez dégueulasse!
Votre business de voyagiste de luxe, vous ne le devez qu'au tourisme de masse. Prenez garde que les gens que vous moquez, ne vous demandent pas des comptes sur le bilan carbone de vos clients!

Opposer les pratiques des touristes n'est pas très pro

Aggir a écrit:une bonne guerre nucléaire devrait remettre les choses à leur place

Je suppute à ta phrase une suite que tu n'as pas osé écrire: "mais moi je m'en fout puisque étant vieux je s'rai déjà mort avant"...

ce qui serait intéressant c'est d'avoir des propositions de lieux alternatifs pas loin d'un lieu surfréquenté.

Ex: baie d'Halong, à remplacer par Baie de Lan Ha ou Baie de Bai Tu long.

Il y a même des articles sur les lieux alternatifs de ce genre

https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2024-04-18/dix-destinations-de-vacances-alternatives-en-france-et-en-europe-pour-fuir-les-sites-surfrequentes-05427554-af69-4fff-a54c-b8c47e40f6c3

Et vous, avez vous des suggestions à faire ?

Deborah a écrit:ce qui serait intéressant c'est d'avoir des propositions de lieux alternatifs pas loin d'un lieu surfréquenté.
Et vous, avez vous des suggestions à faire ?

Bien sûr, mais non!
Pas envie de les voir à leur tour surfréquentées!

@Deborah,
Dans les rubriques Thaïlande et Indonésie çà a déjà été pas mal fait.

Demain et après-demain, il va me falloir le fameux QR Code pour pouvoir me promener à Venise.
Y dormant, il est gratuit pour moi, mais de toute façon, il paraît que les contrôles sont rares, en tout cas dans la ville.

Masterpro a écrit:Demain et après-demain, il va me falloir le fameux QR Code pour pouvoir me promener à Venise.

Nous vivons décidément une époque formidable !