Ici et là ....par la Lettonie

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la maquette d'un bateau livonien , entièrement en ambre :

ha c'est magnifique, ce musée de l'ambre

Au bord de la Baltique, on trouve de l'ambre sur la plage, après les tempêtes. Les gens en ont souvent plein chez eux, ils le mettent dans  des bouteilles...

Ils se font ainsi des trésors de lumière.
...J'en ferais sûrement autant si je vivais là.

Le Vieux Riga ( Vecriga ) aussi appelé Centre historique 

Le chauffeur de taxi qui m'avait amenée de l'aéroport m'avait indiqué la direction de la gare ferroviaire au départ de l'endroit où je logeais . Comme d'après la carte , la Vieille ville se trouvait dans la même direction que la gare , mais plus au sud , c'était très facile , il n'y avait qu'à marcher tout droit .
En marchant jusque tout au sud, on arrive sur Ratslaukums , juste avant le Pont Akmens qui traverse la Daugava .

Sur cette place , une maison emblêmatique de Riga : La Maison des Têtes Noires , construite en 1344 .
 En 1477, elle est devenue une résidence pour des marchands  , tous célibataires . Comme saint patron pour leur Confrérie , ils ont choisi  Saint Maurice , originaire de Nubie  . Ils se sont ainsi donné à eux mêmes le qualificatif de " têtes noires " .
La maison a été bombardée en juin 1941 par les Allemands  , pour être ensuite dynamitée par les Russes en 1948 ....en 1995 a été décidée sa reconstruction à l'identique , sur la base de nombruex plans et photos .

C'était , et c'est redevenu , un lieu de réception , de spectacles , où ont été reçus depuis sa reconstruction, un grand nombre de monarques de tous horizons 

En partant vers l'Ouest , on arrive très vite sur Doma Laukaums où trône Riga Doms, la Cathédrale de Riga .



" La plus grande église médiévale de la Baltique" a été fondée en 1211 . D'abord catholique , elle est devenue luthérienne , et aussi salle de concerts de musique classique pendant la période soviétique , grâce à son orgue monumental 


Juste à côté de l'église , on peut déambuler dans les galeries du cloître .

En continuant de tourner dans les rues de la vieille ville , on ne peut rater " Les Trois Frères " : 3 maisons collées les unes aux autres , l'une datant du 15e siècle , la deuxième , du 17e et la 3e , du 18e 



plusieurs églises, dont celle-ci au clocher bleu 



de grands véhicules qui circulent grâce à l'énergie fournie par les mollets des passagers , qui semblent bien s'amuser ( on ne le voit pas fort sur la photo, mais on les entendait arriver de loin )



D'une façon générale , j'ai trouvé la vieille ville fort vide . Je me suis parfois trouvée dans des rues désertes . C'était assez surprenant car en 2008 et en 2015, les vieilles villes de Vilnius et de Tallinn , même s'il faisait très gris à Tallinn aussi , étaient beaucoup plus fréquentées . Peut-être le contexte actuel a-t-il refroidi les touristes potentiels . Dans la Ville nouvelle , par contre , il y avait du monde , comme dans la plupart des villes .....et beaucoup de marques de solidarité pour l'Ukraine . les drapeaux ukrainiens de toutes les tailles étaient partout : accrochés aux balcons des logements privés, accrochés sur les lieux publics à côté des drapeaux letton et européen , sur les vitres de certains bâtiments publics et même sur les portes des autobus   .

Une autre place bien connue de Riga , c'est Livu Laukums .

On peut y voir la maison de la Grande Guilde, celle de la Petite Guilde , et la Maison des chats .

Je n'ai pas de photos à vous en montrer car il faisait vraiment trop sombre quand j'y suis passée .

Toutefois , j'aime bien l'histoire qui est racontée là : sur les deux toits côniques de la Maison des chats se trouvent deux chats noirs en équilibre incertain , chacun sur la pointe d'un cône . La maison date du début du 20e siècle , en style Art Nouveau , mais rappelle une légende propre à Riga : autrefois , les commerçants de la ville étaient réunis en deux Guildes : la grande Guilde rassemblait les riches commerçants , tandis que la Petite Guilde rassemblait les commerçants plus modestes .
Un membre de la petite Guilde , devenu prospère et riche , déposa sa candidature afin de devenir membre de la Grande Guilde . Celle-ci fut refusée . Le commerçant aurait alors construit un autre bâtiment , surplombé de deux chats noirs tournant le derrière vers la grande Guilde . Na !

Je n'ai pas pris de photos des bâtiments , mais je n'ai pu résister à acheter quelques petits verres à l'aéroport ( il y en a aussi dans les magasins de souvenirs )
Ils conviennent très bien pour boire le Riga Black , ou baume noir de Riga , une boisson traditionnelle lettonne qui date du 18e siècle , et peut être préparée de diverses façons 
Wikipedia nous en donne les détails :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Baume_noir_de_Riga

Pour ma part, n'aimant pas trop l'amertume , j'ai opté pour le Black Riga currant , au goût prononcé de cassis .

Un break dans les bois , au Brîvdabas Muzejs , le Musée ethnographique en plein air de Lettonie .

Pour y aller , on prend le bus 1 sur Brivibas iela , au croisement avec Merkela iela . ....Et le bus nous conduit tout droit devant le musée en plein air en parcourant la Brivibas iela qui se poursuit encore au-delà .
De l'autobus , on voit le lac Jugla scintiller : on est arrivé . En plus , tous les arrêts sont annoncés , on ne risque vraiment pas de se tromper .

Pour circuler en bus, tram et trolleybus à Riga , il suffit d'acheter une carte magnétique , soit dans les boutiques Narvesen , soit à un distributeur . Ils ont  une option " Anglais" .Différentes formules sont possible . J'ai opté pour 5 tickets ( cela fait 1,25 euro le ticket ) . Quand tous les tickets sont utilisés, on peut recharger la e-carte au distributeur .
Pendant le trajet sont montées deux contrôleuses tout en noir aux visages impassibles , pas un mot , elles se contentaient de montrer leur appareil de contrôle devant chaque passager . On a compris que les contrevenants n'ont pas à discuter   .

Mais revenons au musée en plein air . Sur 90 ha boisés, il regroupe 120 bâtiments de tout le pays ( maisons, fermes, moulins, églises , ateliers, greniers ....) datant du 17e au début du 20e siècle .











On peut entrer dans quelques maisons . L'impression que j'ai eue est que les gens vivaient fort les uns sur les autres , même dans les grandes fermes : 5 ou 6 lits adultes  dans une même pièce , avec 1 ou 2 berceaux suspendus à côté de certains lits adultes ...Et en été , pendant les travaux des champs, les ouvriers agricoles s'ajoutaient aux membres des familles , ainsi une trentaine de personnes dormaient dans la même maison .

Quant à moi , j'ai marché 3 à 4 heures parmi ces bâtiments , avec parfois le sentiment de traverser des villages abandonnés , car à part 3 groupes d'écoliers et quelques visiteurs à l'entrée , j'étais toute seule .

Le Quartier Maskavas


Ce n'est vraiment pas le plus beau quartier de Riga , ni le plus gai . Les nazis en avaient fait le ghetto juif en 1941 . On peut d'ailleurs y visiter le " Musée du Ghetto de Riga et de l'Holocauste letton " .
L'ensemble du quartier présente un aspect déglingué , pauvre .

C'est pourtant là que se trouve le marché central de Riga . Il existe depuis 1570, ce marché , au bord de la rivière par où arrivaient les marchandises , mais les bâtiments actuels ont été construits vers 1930 pour abriter les ballons dirigeables zeppelins .
On y vend des tas de denrées alimentaires principalement .

En marchant par là, on voit un affreux bâtiment . Tellement affreux que j'ai voulu voir ce que c'était . Dans ce bâtiment surnommé " le gâteau d'annivervaire de Staline "  se trouve l'ancienne académie des sciences . Un ascenseur conduit jusqu'au 15e étage . Il reste à monter quelques rangées de marches pour se retrouver sur la terrasse panoramique qui offre un des meilleurs panoramas de Riga .

Voilà l'affaire :


Ici, on voit à droite, la gare ferroviaire de Riga , et les dômes dorés de la Cathédrale de la Nativité du Christ, qui se trouve à la lisière entre ville nouvelle et ville ancienne .



Ici, on voit les dômes verts de la petite église orthodoxe située juste derrière l'académie des sciences .


 les photos y sont interdites mais j'ai quand même pu en faire quelques - unes à la sauvette 




Par ici on voit quelques clochers , dont le plus haut , celui de l'église Saint-Pierre qui a été longtemps le plus haut clocher de bois d'Europe . On devine qu'il a brûlé plusieurs fois . Dans sa forme actuelle , il offre lui aussi un panorama sur la ville .



Et sur cette photo, on voit , parallèles au fleuve , les 4 bâtiments du marché central .

L'art Nouveau ( Jugendstil ) à Riga 


Les bâtiments Art Nouveau sont éparpillés dans toute la ville de Riga , il suffit de regarder les façades en marchant pour le remarquer . Ils donnent couleurs et élégance à pas mal de rues .


Toutefois, dans la partie ouest de la ville se trouve une concentration de bâtiments Art Nouveau , particulièrement sur Alberta iela, Elizabetes iela , et Dzirnavu iela .
Ils sont dus à plusieurs architectes de la fin 19e siècle et début 20e , le plus célèbre d'entre eux étant Mikhaïl Eisenstein ( le père du réalisateur soviétique Sergeï Eisenstein ) .









Au n° 12 d'Alberta iela , l'appartement de l'architecte Konstantins Peksens a été reconstitué comme il était à l'époque où il y vivait . Le bâtiment a été construit entre 1903 et 1905 par lui - même et E. Laube .Il abrite ainsi le centre d'Art Nouveau , Rigas Jugenstila Centrs , que l'on peut visiter :








Ce qui m'a le plus impressionnée , c'est l'escalier en spirale qui conduit à l'atelier du peintre Janis Rozentals ( que je n'ai pas pu visiter , le mardi étant un de ses jours de fermeture )

Par une matinée très pluvieuse , je suis entrée dans l'ancien siège du KGB de Riga , sur Brivibas iela , pas loin d'où je logeais .



Je préfère ne pas faire de commentaires . C'est juste horrible .

....et préfère terminer cette présentation de Riga sur une note très chère à ses habitants , celle de leur Liberté .



Ce n'est pas pour rien que la rue principale de la ville , longue de plusieurs kilomètres , s'appelle Brividas iela ( rue de la Liberté ) , avec dans le centre de la ville sur Brividas iela, le Monument de la Liberté .

Kuldiga , au coeur de la Courlande .

Pour se rendre à Kuldiga depuis Riga , on a le choix entre quelques bus par jour ( à 8h10, 11h25, 13h45 et 16h10 )
Le trajet , qui dure environ 3h15 , traverse la Courlande .

Le paysage est un peu monotone , avec des forêts sombres de longs  cônifères et quelques bouleaux . J'ai vu que des peupliers ( encore petits ) avaient été plantés .  Quelques chênes aussi .
De temps en temps , un champs de colza en fleurs illumine la plaine .

Le bus arrête à tous les villages , que souvent on ne voit pas , car le bus suit la route principale et arrête à proximité des villages .

A Kuldiga, j'ai réservé un petit appartement . Je ne le savais pas mais extérieurement , la maison ressemble à un vieux bistrot , mais il n'y a pas de bistrot , le rez-de-chaussée étant occupé par un  magasin de bonbons .
Il faisait froid dans l'appartement quand je suis arrivée . J'ai demandé du chauffage ...et ai été emmenée dans une pièce au centre de la maison au rez-de-chaussée où se trouve une chaudière alimentée en sortes de briques en pellets qui chauffe toute la maison ....très bien 

La ville n'est pas grande et compte environ 13 000 habitants . Pour moi, elle représente la plus belle surprise de Lettonie . Elle a été une des capitales de la Courlande ( fin 16e - début 17e siècle ) et regorge de maisons du 17e au 20e siècle . 












La rivière qui coule ici , la Venta , présente avec ses 249 mètres de large , la cascade la plus large d'Europe  : Ventas Rumba .
L'eau scintille au soleil et l'ensemble a un petit côté magique le soir venu . La cascade n'est pourtant pas bien haute ( elle doit faire un mètre de haut )




Quant à son pont de briques rouges , il est le 3e plus long pont de brique d'Europe, avec ses 154 mètres de long
Il est surtout beau le soir , quand le soleil l'illumine .



Les clochers de quelques églises des diverses traditions chrétiennes pointent vers le ciel .

En cette veille de Pentecôte , j'ai vu que les églises luthériennes et catholique se décoraient de quantité de feuillages pour la circonstance ( J'avais déjà vu cela en Moldavie , mais c'était dans une église orthodoxe , j'ignore d'où vient cette tradition ° .



Un petit musée , à l'entrée gratuite,  reproduit le logement de notables du début du 20e siècle ( la famille Bangerts ) et présente un peu l'histoire de Kuldiga .
J'ai surtout aimé les tenues 18e siècle des conservatrices du musée , qui parlaient par ailleurs un Anglais impeccable , comme beaucoup de jeunes Lettons .

Coucou tout le monde !

On dirait que je vais continuer d'avoir la Lettonie pour moi toute seule 

 Ses plages, ses châteaux, son Black Riga, ses légendes, ses villes du 17e siècle , ses habitants serviables qui aiment la langue française mais apprennent l'Anglais  , ses transports en commun qui vont dans tous les villages , son ambre , ses magasins ouverts jusqu'à 22 heures , ses journées de juin où il ne fait jamais vraiment nuit . 

J'envisage d'y retourner un de ses futurs mois de juin . En partant de l'isthme de Courlande , je longerai les côtes de la Baltique jusqu'au nord de l'Estonie .

Un petit avant-goût de ses variétés de plages .

A Jurmala, plage fréquentée ( peu en mai et juin quand même ) , avec une marée très faible , une eau claire peu profonde , quasi pas de vent  , à 22 km à l'ouest de Riga . Si on veut y aller de Riga , il suffit de prendre le train , il y en a deux par heure dans les deux sens .







Rien à voir avec la plage de Saultkrasti ( 44 km à l'est de Riga , un train par heure )

Ici, on se croirait au bord de l'Atlantique , la mer est forte, foncée, profonde , et le vent ne vous lâche pas .
Les visiteurs sont encore moins nombreux . En 4 heures , j'ai vu trois promeneurs pendant 5 minutes .
la Lettonie pour moi toute seule , que je vous disais  !






La forêt longe la plage sur des kilomètres .

Je m'y suis enfoncée quelques temps et constaté qu'il ne faut pas aller loin pour trouver des appartements à louer , plus ou moins entre plage et village .
On peut tout faire à pied . Il y a toutefois des autobus le long de la route principale ainsi qu'une piste cyclable .

Mais si vous allez en Lettonie, vous constaterez que vélos et trotinnettes se trouvent plus souvent sur les trottoirs que sur les pistes cyclables et encore moins sur les routes carrossables ....Quant aux voitures , elles circulent phares allumés nuit et jour, par tous les temps , c'est obligatoire , même quand il fait plein soleil .

Sigulda, à l'entrée du Parc National de la Gauja 

La Gauja , le plus long cours d'eau de Lettonie , prend sa source près de Cesis et parcoure 452 km avant de se jeter dans la mer Baltique , dans le golfe de Riga .

Le Parc National de la Gauja est une zone boisée , où on vient surtout pour la nature ,  randonner à pied ou à vélo ,faire du canoë , s'adonner à des sports extrêmes , et aussi pour visiter ses châteaux . Notez que le camping sauvage y est autorisé et que l'entrée du parc est gratuite .

Le trajet en bus de Riga à Sigulda dure environ 1h15 .

Quant à la ville , elle est peu peuplée ( 11400 habitants ) et j'avoue que j'ai du mal à y voir une ville , du moins une ville comme on l'entend habituellement .
Il y a bien un "centre" avec la gare ferroviaire et quelques bus qui arrêtent devant elle ,  Gare ferroviaire et Autosta ( gare routière ) ne sont pas bien délimitées , et sont complétées par un centre d'informations touristiques .
Dans le "centre" se trouvent la majorité des commerces , le long de Ausekla iela et Darza iela .

Sinon, la ville est faite de parcs et de groupes d'immeubles à appartements sur 3 ou 4 étages , plantés dans des pelouses . C'est clair que l'on vient ici pour la nature et pour les châteaux , pas pour la ville .

L'appartement où je loge se trouve au rez-de-chaussée d'un vieil immeuble soviétique . Comme souvent dans ces cas-là , l'entrée est très laide , ressemble à une entrée de vieille cave pelée, puis une fois franchie cette première impression , on se retrouve dans un appartement pimpant , joliment rénové , avec tout ce qu'il faut pour un séjour confortable .

Point de vue météo, j'ai de la chance depuis Kuldiga , cela contribue sûrement à rendre le voyage sympa .
Kuldiga sous un peu de pluie aurait son charme , mais Sigulda, non, je ne crois pas . En tous cas , ce serait moins bien .

L'appartement où je loge se trouve entre la gare et les châteaux . Il me suffit de marcher vers le nord pour les rejoindre .

En route , on passe devant l'église luthérienne 



devant le parc des cannes , la canne étant un souvenir populaire de Sigulda : on conseillait déjà au 19e siècle aux randonneurs de se procurer une canne à Sigulda avant de randonner dans les vallées voisines .


Ensuite , je me suis un peu perdue . Je suis descendue par une route dont les trottoirs étaient en travaux , ce qui obligeait de marcher sur la route . Heureusement dans un tournant se trouvait une entrée vers la forêt , par où je suis partie 


Comme ça , je suis arrivée au pied du vieux château de Sigulda ( alors que la plupart des visiteurs arrivent par le nouveau château , où se trouve aussi un parking )

Ce château appartient à l'ordre de Livonie et a été construit entre 1207 et 1209 par les chevaliers Porte Glaive .
Pour le contexte, il faut se souvenir que les pays baltes ont été les derniers pays d'Europe à être christianisés . Les premiers missionnaires sont arrivés  à la fin du 12e siècle, et la sauce a eu beaucoup de mal à prendre .
Puis au début du 13e siècle , des croisés allemands ont conquis le pays ( en 1201) . Un an plus tard , fut créé l'ordre religieux et militaire des chevaliers Porte-Glaive destiné à évangéliser la Livonie .
Le château a été fort abîmé avec le temps et avec les guerres .
Il est maintenant en partie restauré . On peut monter dans deux tours et se promener sur les murs de garde du château .

Juste derrière le château du 13e siècle , se trouve celui qu'on appelle " le château neuf " . 
Le mari de l'héritière du domaine , le prince russe Dimitri Kropotkine , y a fait construire ce château en 1878 .

C'est maintenant le siège du conseil régional et on peut le visiter .





Il est ensuite possible de traverser la Gauja en téléphérique et rejoindre ainsi Krimulda .
On trouve le téléphérique au bout de Poruka iela .
On se trouve à 43 mètres de haut , mais j'avais l'impression de beaucoup plus haut .

Une occasion de voir la forêt d'en haut .


Entre les arbres apparaît un autre château de la région , celui de Turaida , aussi construit au début du 13e siècle . je trouve qu'il ressemble fort , du moins vu de loin , au château de Trakai en Lituanie .



Nous ne savions pas en montant dans le téléphérique que nous avions deux passagers supplémentaires sur le toit , qui sont apparus un peu plus tard devant la cabine 

De l'autre côté de la Gauja , le téléphérique arrête près du manoir de Krimulda , un grans manoir néo-classique .
Des chambres sont louées aux touristes dans une partie du domaine . Et une autre partie est devenue un centre de SPA.



On peut le visiter mais j'ai préféré me balader dans la forêt , où apparaissent encore quelques ruines du vieux château de Krimulda :


Ceux qui souhaitent rejoindre la grotte Gutmana , haute d'environ 4 mètres , dont les parois sont couverts d'inscriptions de différentes périodes depuis le 17e siècle , trouveront un sentier qui y mène .
Un autre sentier conduit aussi au château de Turaida . Il faut descendre énormément de marches , c'est assez raide , puis remonter de l'autre côté . Pour le retour, j'ai entendu parler d'un autobus qui rejoindrait Sigulda , mais d'après mes informations prises à la gare , il y en a peu par jour ( 3 ou 4 dans les deux sens )

merci @Moushika de nous faire rêver et de nous transporter dans des endroits aussi extraordinaires.

Il y a longtemps que je voulais réagir à chacun de tes beaux messages, il fallait juste que je trouve le temps !

Riga est en effet une ville exceptionnelle par la variété de son architecture et son histoire multiculturelle. Je n'y suis pas encore allée, mais c'est une ville sur laquelle j'ai beaucoup lu, comme j'aime bien l'histoire.

Riga a en fait été fondée par les Allemands: c'est l'évêque de Brême qui l'a fondée, a christianisé la région par la force en fondant l'ordre des chevaliers porte-glaive. Ensuite la région a été colonisée par les chevaliers teutoniques, et ville faisait partie de la ligue Hanséatique, association de villes marchandes sur la Baltique, elle était régie par le droit de Lübeck !

Riga était donc une ville "germano-balte" peuplée par des Allemands de la Baltique, et tous ou presque les monuments historiques dont tu nous as parlé (la Maison des têtes noires, les "trois frères", les églises et cathédrale) ont été construits par les Allemands, qui étaient la population urbaine, avec les Juifs d'ailleurs, tandis que les Lettons étaient des ruraux et habitaient les campagnes environnantes. Ces allemands étaient des navigateurs et des marchands et on les retrouvait dans les deux guildes de marchands dont tu as parlé (la Grande Guilde et la Petite Guilde).

Au 16e siècle, c'était une ville libre rattachée... au  Saint empire romain germanique...

Puis ont suivi les conquêtes par la Pologne, la Suède et surtout au 18e siècle, par l'empire russe. Donc d'autres populations sont arrivées, notamment l'administration impériale russe. Des Lettons sont arrivés des campagnes avec l'exode rural mais c'est au 19e siècle.

En 1800, la moitié des habitants étaient encore Allemands, mais ce nombre va se réduire au profit des Russes et des Lettons, même si l'administration de la ville continuera de se faire en allemand jusqu'à la fin du 19e siècle. Au recensement de 1897, il y avait encore 46 % d'Allemands, 20 % de Russes, 20 % de Lettons, 8% de Juifs...

La plupart des batiments Art Nouveau ont été réalisés par l'architecte russe Mikhaïl Eisenstein, c'est aussi une des particularités de cette ville, de receler des trésors architecturaux de tant de périodes différentes (du Gothique  au Baroque et à l'Art nouveau...).

Aujourd'hui la minorité russe reste très importante et c'est souvent une source de conflit car les nationalistes lettons veulent effacer la culture russe (ceci se retrouve dans d'autres pays post-soviétiques comme l'Ukraine par ex.). Mais souvent on ne sait pas que ces villes ont une origine bien différente, avant la guerre la population était radicalement autre, dans ce cas ici  Allemande. Et ce qu'on nous présente comme des monuments de l'histoire "lettone" est bien souvent complètement faux ! Les Lettons ne sont arrivés que très tardivement des campagnes et sont restés minoritaires).

Merci Deborah pour ces compléments historiques . 

Le détail des différentes ethnies à diverses époques nous en dit long sur le brassage culturel qui a donné les sociétés d'aujourd'hui . D'où l'utilité de les rappeler .

Je n'étais pas certaine que la Lettonie ait un tel passé allemand . Je savais que des commerçants allemands y avaient fondé de puissantes corporations et que l'évangélisation était arrivée par les Allemands . Pour le reste , je préférais ne pas trop me lancer .

Actuellement , les langues entendues sont le Letton et le Russe . Je ne parle ni l'une ni l'autre , mais je reconnais certains mots , et oui , on entend bien ces deux langues .

En allant à Jurmala , j'ai rencontré dans le train une Ukrainienne née à Riga et nous avons passé la journée ensemble . Pour elles ils sont très différents et se côtoient peu . 

En lisant à propos de la Lettonie , je me suis rendu compte combien la guerre 40-45 avait modifié des équilibres , un peu partout , mais dans certains pays plus que d'autres .

Ici , je cite un petit passage du lonely Planet , donc pas un manuel d'histoire  " D'après un recensement effectué en 1897 , 46% de la population de Daugavpils étaient d'origine juive , ce qui en faisait la communauté la plus importante , sinon la plus influente . La ville était parsemée de commerces , mais aussi d'institutions culturelles , religieuses et politiques appartenant à des Juifs . Dans les rues , on entendait plus souvent parler Yiddish que Russe , Letton ou Polonais . Il ne reste plus que quelques centaines de Juifs aujourd'hui et rares sont ceux qui descendent des habitants d'autrefois ..."

oui tu as raison de souligner aussi l'importance de la population juive, exterminée par les Nazis. Elle était importante à Riga avant guerre (plus de 10% de la population, 43.000 à la veille de la Shoah, presque aucun n'est revenu, et il faut aussi ajouter la forte participation des Lettons dans l'extermination des Juifs locaux).

Et aussi à Kuldiga, autre ville qui faisait partie de ligue hanséatique également fondée par les Allemands. Là c'est assez étonnant car les marchands juifs ont progressivement supplanté les marchands allemands et la ville était juive à 70% vers 1800. Mais ensuite il y a eu l'arrivée des Russes, des Lettons etc.

Les pays Baltes, comme beaucoup de régions d'Europe orientale, sont multiculturels, mais avec la création des Etats-nations entre les deux guerres (et leur retour après la fin de l'URSS) une version "nationaliste" de l'histoire est en général servie aux touristes, ce qui fait que l'on ne fait que très peu référence à la multiculturalité passée, car les Allemands, les Juifs, les Russes, sont, on va  dire, mal vus des nationalistes, ils sont considérés comme "étrangers" même s'ils  habitaient la ville depuis des siècles et que les Lettons sont arrivés... après eux !

Concernant Daugavpils, oui c'était une ville essentiellement juive, car les Juifs n'avaient pas le droit d'habiter les campagnes, donc ils formaient souvent une part importante des populations urbaines, souvent aussi avec des artisans allemands qui ont fondé les premières corporations de métiers, tandis que les Juifs avaient pour domaine le commerce et le change, et faisaient l'intermédiaire entre la ville et les campagnes.

Je trouve tout cela assez passionnant, mais dommage que peu de guides en parlent, il faut lire les livres d'histoire et plutot en allemand pour en apprendre plus

En fait c'est un peu ainsi dans toute l'Europe orientale: les populations des villes et celles des campagnes n'étaient pas les mêmes, et les catégories religieuses, ethniques et socio-professionnelles se recoupaient.

ainsi les Lettons étaient des paysans, les marchands étaient Allemands puis aussi juifs, les Russes étaient dans l'administration et l'armée (à partir de la conquête russe bien sûr)... Les bourgeoisie urbaine a été longtemps allemande et juive, on le voit à PRague, Varsovie, Budapest... Dans certaines régions qui ont fait partie du Royaume de Pologne, il y avait aussi des Polonais, qui formaient aussi souvent la noblesse et les grands propriétaires terriens...

Enfin en Prusse orientale et jusque dans les pays Baltes, donc dans l'actuelle Lettonie, les grands propriétaires, les nobles et le clergé étaient des Allemands...

Voilà toute une sociologie ethnique, religieuse et socio-économique. ce n'est que lentement au 19e siècle que les Lettons sont arrivés dans les villes, avec l'exode rural. C'est pareil en Lituanie: les villes (Vilnius, Kaunas) étaient polono-juives. A Vilnius je crois que les Lituaniens étaient 2% de la population, un chiffre dérisoire... etc.

Mais jamais tu ne verras le discours officiel de ces petits pays récemment indépendants accepter de reconnaître que "leur" capitale n'était pas peuplée par leur groupe national, c'est pourquoi tu trouveras rarement ces informations. N'oublie pas  que la Lettonie n'existait pas en tant que pays avant 1918... et qu'elle a été sous domination allemande, polonaise, suédois, russe, puis soviétique l'essentiel du temps. Les Lettons n'ont exprimé de sentiment national que très tard, puisqu'ils étaient des paysans souvent illétrés et tout en bas de l'échelle sociale.

par ailleurs il faut ajouter que les Lettons sont moins de 2 millions et que historiquement, ils ne parlaient pas forcément le letton mais des dialectes aujourd'hui oubliés: le coure (de Courlande), le Latgale, le Schemaite, le Selonique et le Sémigale... Le Livonien a été déclaré éteint en 2013.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Lettonie#/media/Fichier:Baltic_Tribes_c_1200.svg

Bref beaucoup de langues, de cultures et de traditions régionales d'autrefois sont perdues et le mouvement national "letton" est comme tous les mouvements nationaux, une création de toutes pièces, datant de la fin du 19e siècle-début 20e siècle...

Voilà qui est très clair . Et très intéressant ce recoupement religieux-ethnique - socio - professionnel .

C'est ainsi qu'au 13e siècle  , après avoir fondé Riga , les Allemands avaient en main le commerce, l'armée et l'église .