Pourquoi venir en Polynésie ? -- et comment y faire des photos sous marines

Pourquoi venir en Polynésie ?

Lagon

Le Lagon est le critère numéro un, celui mis en avant par tous les tours opérateurs. Il est bleu azur lorsqu’il y a du corail et peu d’eau et cyan lorsqu’il n’y a que du sable. Les lagons sont beaux à regarder mais attention à ce qu’ils ne soient pas trop beau tel celui de Bora ! Les vastes espaces bleus cyans sont des parties mortes du lagon où il n’y a presque que du sable.
Les lagons sont très beaux lorsqu'on prend un pend d'altitude par exemple lors d'une randonnée.

Caresser les raies pastenagues sur un site sablonneux de faible profondeur est une attraction mondialement connue, proposée sur toutes les îles très touristiques de Polynésie. Les guides ont l’habitude de  nourrir discrètement les raies. Elles viennent alors se frotter pour avoir leur bout de poisson cru.

Les requins de récifs à pointe noire viennent aussi en nombre pour essayer de récupérer un petit bout de poisson égaré. De la même façon les petits poissons papillons jaunes sont aussi accros au nourrissage et arrivent, en groupe, toutes nageoires dehors. C’est un peu le cirque en pleine nature.
cf Tour lagon - Raies, requins et tortues

Avec palmes, masque et tuba et en prenant son temps il est possible d’observer de nombreux coraux et poissons tropicaux dans le lagon, cependant les sites de snorkeling sont à choisir avec précautions car ils ne sont pas tous intéressants.

Danse folklorique

Le Ori Tahiti est la danse de la Polynésie. Les femmes ont souvent des mouvements lents et chaloupés, les hommes sont plus toniques surtout lorsqu’ils miment les guerriers.
Certaines catégories d’Ori Tahiti, exigent des costumes uniquement végétals. Les tambours, les chants et les cris rythment la danse. Plus le nombre de danseurs est important, plus le spectacle est impressionnant. Les retransmissions à la télévision ou sur internet n’arrivent pas à retranscrire la force de cette danse, on y assistera, de préférence lors des compétitions, dans une salle de spectacle ou à défaut dans les grands hôtels.

Baleines à bosse

Les baleines à bosse viennent donner naissance en Polynésie. Les nouveaux nés, de quelques tonnes… apprennent les rudiments de la vie de baleineau comme sauter, taper la queue sur l’eau et comme ils sont curieux s’approchent des nageurs.
En octobre, les baleines repartent chercher de la nourriture en quantité au sud de la planète. La Polynésie fait partie des rares endroits au monde où il est possible de nager à quelques mètres des baleines et lorsque l’eau est claire, l’expérience est assez inoubliable.

Tatouages

Le tatouage polynésien avec ses motifs spécifiques et son fort encrage est connu dans le monde entier. L’iconographie des « îles sous le vent » est moins recherchée que celle des « marquises ».

Parmi les tatoueurs vous trouverez de  l’artisan du village qui pratique à l’occasion, au professionnel fortement expérimenté, internationalement connu, dont l’agenda déborde mais  aussi, certains tatoueurs venus s’installer en Polynésie mais qui n’ont pas de connaissance spécifique en motifs polynésiens. Une formation officielle de tatoueur n’existe que depuis 2021.
Si vous voulez repartir avec un tatouage, prenez rendez-vous à l’avance et respectez la consigne :  ni soleil ni baignade pendant les 10 jours qui suivent le tatouage.

Les bungalows sur pilotis dans le lagon

Moorea, Tahaa et bien sur Bora-Bora ont des bungalows sur pilotis, posés sur du sable blanc. Pour environ 1000$ vous pouvez y passer la nuit si vous en rêvez vraiment.

La nonchalance des Polynésiens

Ce qui marque de prime abord est la gentillesse des Polynésiens et leur côté un peu zen. En y regardant de plus près, ils sont plus fatalistes que zen et se laissent porter par la vie. Ceux qui ont des terres savent vivre de cueillette et de pêche. Un peu de paka et la seule préoccupation sera bien souvent de trouver de la bière Hinano ou du rhum. La vie est souvent très simple dans ces îles tropicales et le stress n’est qu’une vague notion.

Où aller en Polynésie ?

Dans tous les archipels mais pas dans toutes les îles !

Les vols internationaux arrivent sur l’île de Tahiti.
Papeete, la capitale, est bitumée, très bétonnée, poussiéreuse, congestionnée par les voitures, bruyante et moche ! À fuir, sauf pour aller voir les compétitions de danse.

Îles de la société

Les proches “îles de la société”  - Moorea, Huahine, Raiatea, Tahaa, Bora-Bora, Maupiti - sont accessibles en bateau ou en avion et se ressemblent fortement : montagne verdoyante entourée d’un lagon. Seule la densité de population et l’intensité des activités touristiques vont changer.
Moorea, “l’île sœur” de Tahiti, à 40 minutes de bateau de Papeete, est, de plus en plus, l’annexe des Tahitiens, qui viennent y passer leur weekend. Les habitations se densifient fortement à Moorea mais l’île n’est pas encore congestionnée.
Bora-Bora est l’île des Américains et de l’argent très facilement gagné.
Les autres “îles sous le vent” sont plus calmes et toutes aussi intéressantes.

Tuamotus

L’archipel des Tuamotus est constitué d'un très long chapelet d’atolls  dont Tikehau, Rangiroa et Fakarava, comme sur les cartes postales ! On y vient pour les très belles plongées et il n’y a rien d’autre à y faire lorsqu’on a visité une ferme perlière.
Le mur des requins de Fakarava :

Marquises

Les Marquises sont à part, encore plus isolées. Elles sont réputées pour le savoir-faire artisanal des sculpteurs sur bois et os,  leurs paysages différents, leurs chevaux sauvages et leurs motifs spécifiques de tatouage. Peu de touristes vont jusqu’aux îles Marquises, l’avion est la seule option réaliste pour s’y rendre.

Enfin les Gambiers, au sud-est. Le climat est différent. Presque un no man’s land touristique.

Quand venir ?

De mi-juillet à début août !
C’est la très courte mais idéale période pour venir en Polynésie.
Fin juillet on pourra se presser d’aller voir la fin du Heiva I Tahiti (danse polynésienne) et début août on réservera les premières sorties de la saison pour aller nager avec les baleines.

Sinon mars à octobre est aussi un bon choix.
Le Heiva des écoles est début juin. Le Heiva I Tahiti va de fin juin à fin juillet.
La saison des baleines commence en août et se finit lorsqu’elles partent vers fin octobre.

Période à fuir : novembre.
Il n’y a pas de date précise mais lorsque le front nuageux de la saison des pluies arrive il y a couramment une semaine complète de fortes pluies où pas un centimètre carré de ciel bleu ne se montre.
Décembre est encore fortement pluvieux.
Les îles montagneuses sont beaucoup plus sujettes à la pluie que les atolls.

Pourquoi ne pas venir ?

Le prix

L’hébergement est hors de prix et la vie sur place plus chère qu’à Paris.

La distance

La Polynésie est presque aux antipodes de la métropole, dans le sud de l’océan Pacifique à plus de 20 heures d’avion.

La pauvreté de la culture !

Brisons le tabou…
Du temps des missionnaires, les croyances locales, la langue et les tatouages étaient interdits et ont alors presque complètement disparu.
Ils ont été redécouverts en s’appuyant sur les écrits des premiers missionnaires qui sont conservés en Europe. Depuis 1984, début de l’autonomie de la Polynésie Française, un certain retour aux sources est tenté.

MErci Arnaud pour ce descriptif et les photos...


C'est vrai que la Polynésie fait rêver, moi j'aimerais bien voir un lagon et un Atoll... et comme je suis snorkeleuse, peut être que je ferai le voyage un jour... SI tu as des bons endroits de snorkeling à conseiller ? 

Tes photos de tortue et de raie font rêver...

C'est vrai que c'est cher et compliqué (j'ai lu une fois la complication d'utilisation du pass interîles avec ses contraintes), surtout l'hébergement... 

Et toi qui vis là bas, qu'est ce que tu y apprécies ? Es tu plongeur ou snorkeleur ? Que fais tu de ton temps libre ? 

@deborah , pour les sites de snokeling je regarde beaucoup sur les photos satellites

En Polynésie on a la change d'avoir du corail dans moins de 2 mètres d'eau et en regardant les photos satellites on peux s'en faire une bonne idée.
On en trouve beaucoup pourvu que l'eau ne soit pas trop polluée (donc pas trop d'activité humaine autour et pas de pesticide de l'agriculture).

Sur la photo, les contours du corail doivent être bien contrastés comme ici.


En bas les traces ne sont pas très nettes, un peu diffuses et verdâtres et comme on voit bien la couleur du sable, il n'y a presque pas de fond :  c'est essentiellement des algues.
En haut c'est plus contrasté. Il y a plus de corail.
Dans la zone bleu en haut à gauche, c'est bien du corail mais comme il est plus profond (environ 6m) le constate est plus faible.



Là il y a de très nombreuses patates de corail et peu d'algues. Par contre on ne s'aventurera pas trop en haut, près des traits jaunes qui trahissent de forts courants récurrents. Le corail pousse en ligne dans le sens du courant (créé par les vagues qui passent par dessus la barrière).




Ici on voit bien qu'il n'y pas grand chose à voir en snorkeling, si ce n'est dans la partie droite, du corail planté (bouturé puis "planté" par l'être humain)


A Moorea :
- la plage de Temae <3
- le nord des motus de Tiahura
A Bora:
- le "coral garden" à l'est de la point de Matira

Bonjour Arnaud, merci pour cette présentation de la Polynésie.  Tes photos sont très belles,  notamment les photos sous-marines. Quel appareil utilises-tu quand tu plonges ?
Anne

Très intéressant cette analyse des photos satellites.

Bonjour @siouxie ,

je suis assez embêté pour donner une réponse courte et honnête sur l’appareil photo utilisé car :
- les images sont toutes fortement retouchées (couleurs, contraste, etc) dans un logiciel de traitement d’image
- pour les poissons de récifs, il y a un taux de flou hallucinant.
Si je m’en tiens à ces deux remarques, il n’y a pas de bon appareil qui livre systématiquement de belles photos subaquatiques.

Version courte

J’utilise mon appareil photo terrestre, un Sony Alpha plein format avec soit un 20mm soit un 35mm dans un caisson étanche Easydive.

Version longue

Les points noirs de la photo sous marine.

La Mise au point

Sur terre, la mise au point est rapide et très précise. Lors de spectacle ou compétition sportive il fait la mise au point sur les yeux dans environ 90 % des cas. Résultat vraiment très bon. Pompeusement les constructeurs dissent qu’ils utilisent des algorithmes d’intelligence artificielle.

Dans les faits c’est de la reconnaissance d’image qui est utilisé, l’appareil détecte la présence d’humains et fait la mise au point sur les yeux (par détection de phase et détection de contraste sur cette partie de l’image).

Le gros problème est qu’il n’y a pas de détection de poisson car l’appareil photo n’a pas été programmé avec des images de poisson pour les reconnaître. Il ne sait donc pas où faire la mise au point. Il choisit alors très souvent les objets les plus contrastés et les plus près.

Avec les poissons de récif et du corail proche en arrière plan, la mise au point est presque systématiquement faite sur le corail. J’ai environ 90 % d’échec de mise au point dans ce cas !

Avec des poissons en pleine eau. C’est beaucoup mieux surtout s’ils sont de face. S’ils sont complètement de profil, c’est souvent la queue qui sera nette, car elle a souvent des nervures brillantes fortement contrastées.

S’il y des particules dans l’eau de type sable blanc, l’autofocus est – dans ce cas malheureusement – assez précis pour faire la mise au point dessus (un grain de sable blanc sur un fond bleu a un bon contraste).

Bref coté autofocus c’est la galère

Il faudrait sélectionner précisément la zone AF et ne pas laisser l’appareil photo trouver le sujet seul.

Sur la plupart des appareils on sélectionne cette zone via un joystick et sur la plupart (peut être la totalité) des caissons étanches il n’y a pas de bouton devant les joysticks, la fonction n’est alors généralement pas disponible. Techniquement mon caisson Easydive me permet par une voie détournée de sélectionner la zone de mise au point mais c’est alambiqué.

Les couleurs

L’eau n’absorbe pas linéairement les couleurs.


A environ 1 mètre le rouge disparaît, puis le orange, puis le jaune, puis le vert.
A 50m il ne reste que du bleu.

Si on veux des images colorées et non avec une très grosse dominante bleu, il faut pousser les couleurs partiellement absorbées. Mais il faut le faire en fonction de la profondeur de la prise de vue ou pour être plus précis en fonction de la distance d’eau traversée par la lumière (profondeur+distance sujet-appareil).

Pas simple, car on ne peux pas utiliser toujours la même correction dans le logiciel de traitement d’image.

Et pour finir de compliquer les choses, lorsque le rouge (puis l’orange, puis le jaune,…) a été complètement absorbé par l’eau et est à 0 % dans l’image, inutile de pousser sa valeur dans un logiciel de traitement d’image, çà restera forcement à zéro. Le traitement des images photos est assez long pour cette raison!

Les flashs

La solution pour avoir un spectre lumineux complet est d’amener de la lumière via des flashs ou des lampes.

Le rendu peu alors être très étrange. Par exemple, la gorgone que l’on voit jaune et bleu, va devenir toutes rouge avec de l’éclairage. Il faut aimer ce rendu. Pour avoir de belle image il faut 2 flashs vraiment puissants à 45 degrés du sujet.

Personnellement je n’utilise plus de flash.

Pour faire des photos en profondeur, là ou il commence à faire un peu sombre, j’ai donc besoin que mon appareil ait un bon rendu lorsque je monte en iso . Ce n’est pas parce qu’il monte bien en iso que j’aurai plus de couleurs, c’est jusque qu’il me faut une vitesse minimale pour ne pas avoir de flou de bougé.

Là il y à des grosses différences entre les appareils, notamment du à la grandeur du capteur.
On peut regarder sur ce site   https://www.dxomark.com/Cameras/ c’est la colonne « sport », plus c’est élevé meilleur sera la monté en iso.

Les photos

La raie pastenague est à environ 50cm sous l'eau.
La tortue est à moins de 2 m de profondeur.
Les requins sont entre 20 et 30 m de fond, c'est tout bleu ...


Désolé, pas de réponse magique ...

Merci pour ta réponse précise sur la photo sous marine. Ce qui me pose souvent problème c'est ces tâches lumineuses rondes qui gâchent malheureusement la photo. Je ne sais pas ce que c'est mais ça m'a souvent fichu en l'air des photos. De mon côté j'utilise un petit compact baroudeur (TG4 Olympus) qui va sous l'eau et prend en raw car le prix d'un caisson est rédhibitoire.

Merci pour cette longue réponse très intéressante.  Comme marifb, j’utilise un petit appareil étanche et mes photos sont souvent décevantes.  Je comprends mieux pourquoi maintenant.  Je ne suis pas une pro et j’ai déjà du mal à me stabiliser moi-même pour prendre des photos. Souvent, d’ailleurs, il est préférable de filmer,  bizarrement,  le rendu est beaucoup plus beau.

On arrive quand même à faire des photos souvenirs acceptables mais pas de quoi faire desd agrandissements pour son salon comme avec un plein format.