- Jemaflor
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CARAÏBES : PINEL, l'îlet aux deux visages
Jeu 9 Jan 2025 - 17:02
Parmi les immanquables de tout séjour sur l’île de Saint-Martin, une visite à Pinel est sans conteste une escale qui s’impose.
Pinel, c’est la petite île, l’îlet de charme de Saint-Martin. Un vrai « cocktail » de paysages, de douceurs et d’atmosphères saint-martinoises …
Mais Pinel, en fait, offre à ses visiteurs deux facettes :
- un côté farniente sur le sable, baignade et moments de restauration aux saveurs tropicales.
- l’autre aspect de l’îlet, c’est son côté nature sauvage et ses imprenables points de vue. Mais c’est à découvrir en s’éloignant un peu du très fréquenté bord de la principale plage-transats-parasols-paillotes.
……………………………………………………………………………………………..
Le dépaysement d’une île ... ce Saint-Martin en miniature est distant d’à peine un kilomètre de la côte aussi il faut obligatoirement embarquer pour quelques minutes de traversé avant de poser pied à terre sur le séduisant Pinel.
La balade débute donc sur un ponton, précisément à Cul-de-Sac, un nom pas vraiment flatteur pour cette baie du Nord Est de Saint-Martin. Pourtant ce lieu, petit village et anse, a son charme. Une baie en arc de cercle régulier et quelques coquettes maisons et résidences aux toits colorées.
En ce début de matinée, aux abords du simple quai-ponton de bois on commence à s’activer. Les premières embarcations à destination de Pinel sont réservées à l’acheminement vers l’îlet du ravitaillement du jour : boissons et produits frais. L’île est inhabitée, les deux bars-restos-paillotes sont ainsi livrés quotidiennement. Tiens, je vois parmi les victuailles, des canettes de bière et des bouteilles de jus de fruits tropicaux et aussi les incontournables bouteilles de rhum … on imagine les douces saveurs grisantes qui seront proposées aux touristes d’un jour.
Les capitaines des autres bateaux s’affairent également. Les premiers visiteurs commencent à arriver. Encore un peu de patience avant le moment de l’embarcation et de la traversée. Une courte navigation d’une dizaine de minutes est nécessaire pour gagner l’îlet.
Les eaux sont calmes ce matin, la proue du petit ferry fend les vaguelettes sans provoquer de gerbes d’écume. Nous ne seront donc pas éclaboussés d’embruns salés.
Derrière nous les côtes saint-martinoises s’éloignent alors qu’en face celles de Pinel approchent.
Finalement, on a juste un peu de temps pour contempler le paysage des alentours (superbe !) que déjà le bateau ralentie pour accoster.
Prévoyants, nous sommes sur le premier bateau qui achemine les touristes et donc nous voilà les premiers à fouler le sable du rivage de Pinel.
Assurément le meilleur moment pour bénéficier d’une vue d’exception de la renommée pointe de sable … c’est à dire sans aucun baigneur-promeneur.
Le pas pressé me voici déjà immortalisant cette vision de rêve : l’extrémité de cette langue sablonneuse pointe au bord de la plage avec en fond la silhouette des collines (mornes, c’est le terme ici) de l’île de Saint-Martin. Le tableau a tout pour ravir le contemplatif amateur de photos.
Ce banc de sable est l’endroit le plus convoité par les visiteurs, on pouvait s’en douter ! Et il ne faut que quelques minutes pour que le sable immaculé soit brassé par des dizaines de pieds. Quant aux transats, là aussi, ils sont vite pris d’assaut.
Cette pointe de sable si attractive pour la vue et le farniente mesurait il y a quelques années autour de 80 mètres de long. Cependant les courants et les intempéries l’ont un peu grignoté … mais elle reste un des emblèmes de Pinel.
- PINEL CÔTE NATURE
Laissons pour l’instant le sable de la plage pour faire un tour dans l’intérieur de l’îlet. Au programme, une petite rando à la découverte du côté nature de Pinel. Un des deux visages de l’îlet.
Une nature sauvage et préservée qui va nous faire emprunter une petite trace cheminant entre rochers, buissons et lande aride.
Derrière une cabane a été placé un panneau indicateur, histoire de renforcer le dépaysement et l’isolement de l’île. On est bien dans un ailleurs au bout du monde, loin de tout perdu dans les Caraïbes.
Pour les sentiers de l’île, compte tenu de la minuscule superficie de l’îlet, les distances à parcourir pour en faire le tour sont en mode miniature. Pinel s’étend au milieu des eaux sur 0,115 Km² ; exprimé en mètres, c’est sans doute plus parlant : soit quelques 500 sur 600 mètres environ d’un bord à l’autre.
Une pente à monter et tout de suite le panorama s’élargit. Le point de vue domine la langue de sable en se complétant de quelques cocotiers ; et surtout, en toile de fond s’étend une succession de silhouettes, celle des crêtes des « montagnes » de Saint-Martin. Splendide !
Poursuivons la randonnée vers la gauche en direction de la baie nord de Pinel. A proximité de la grève la végétation s’épaissit, un peu. Voilà que la trace nous conduit à une impasse formée par un rideau de végétation impénétrable.
La petite aventure sur l’île nécessiterait-elle de jouer aux découvreurs en s’armant d’un coupe-coupe pour progresser. Bien sûr que non ! Il faut juste rebrousser chemin et obliquer par une autre trace pour arriver sur le rivage.
Ici, la plage est on ne peu plus nature. Certainement pas ratissée par un plagiste dévoué chaque matin, il n’y pas non plus de transats ;-) ni de traces de pas. Pour autant, on constate qu’il y a eu ici quelques empreintes de pattes … séparées par un sillon ? Certainement le signe du passage d’un iguane et de sa queue.
Si il n’y aucun humain habitant ce territoire, quelques espèces animales s’y plaisent comme les iguanes, ces espèces de très gros lézards qui semblent avec leur drôle d’allure tout droit sortis de l’époque préhistorique ou de Jurassique Parc !
Dans ces buissons, j’en aperçois, un et même deux malgré leur tenue camouflage teinte vert végétal.
Après avoir jeté un coup d’œil craintif, ils fuient en se cachant entre les broussailles.
Quant à ce coquillage, il fait le dos rond et s’immobilise en faisant le mort, une astuce pour se protéger des prédateurs. Une attitude idéale pour me laisser le temps de lui tirer le portrait, face coquille !
Sur un rocher guette justement un prédateur armé d’un bec, style casse coquille. C’est un huîtrier d’Amérique, une espèce friand de coquillages.
Encore d’autres fuyards au bord de l’eau avec ces oiseaux marins qui accélèrent le pas. Deux devant et un derrière, à la traîne … mais comme dans un ballet, la coordination des pas est en parfaite harmonie, observez l’identique position de toutes ces pattes.
Du sable … aux galets, cailloux et coraux pétrifiés en bout de plage. Des coraux aux motifs ciselés qui attirent mon regard.
A mi-versant, le « bouquet » ne passe pas inaperçu avec sa teinte rouge. La plante est commune dans ces îles, ce sont des Melocactus intortus. Un nom bien savant qui le plus souvent est remplacé par des surnoms plus imagés. « Tête à l’Anglais » ou « Turk’s head » in english, pour leur ressemblance avec des coiffes turques ou encore, plus ironique, l’appellation « Siège de belle-mère ». Ses cactus sont couverts d’épines … Aïe ! Aïe ! Si on les frôles … quant à s’asseoir dessus, on n’ose imaginer la torture !
Le territoire insulaire de Pinel a presque un aspect en forme de triangle avec trois caps. Direction à présent vers le cap ouest de l’île. Là, le sommet constitue en fait le point culminant de toute l’île ; ne souriez pas, il s’élève à … 10 mètres de hauteur en surplomb de la mer.
Après avoir traverser le vallon-plateau central, la sente grimpe et zigzague entre savane et cailloux.
Parvenu au belvédère de l’île, la vue imprenable sur 360° a de quoi enchanter le visiteur comme également la bienvenue brise marine qui vous accueille.
Plein ouest, entre océan bleu marine et ciel bleu azur, l’île de Tintamarre semble posée sur la ligne d’horizon. Souvenirs …
D’excellents souvenirs d’une précédente balade sur cette île sauvage, déserte et 100 % nature refont surface dans ma mémoire.
Beaucoup moins fréquentée que Pinel, en s’y baladant on y découvre les quelques vestiges d’une époque de prospérité de ce lieu. Autrefois sur Tintammare, il y avait quelques habitants, des petites parcelles cultivées, des carrières et une surprenante … piste pour l’atterrissage et le décollage d’avions ! *
En suivant des yeux le bateau voiles au vent on s’imagine navigant paisiblement entre ces îles.
Un voilier qui maintenant passe à proximité de la pointe nord de Saint-Martin. En fond de décor on aperçoit la silhouette toute en longueur de l’île d’Anguilla.
Une île nommée ainsi par le « découvreur » de nombreuses îles de l’arc antillais, le célèbre Christophe Colomb. C’était dans les années 1492 …
Cette forme allongée avait évoqué au navigateur celle longiligne d’une anguille.
Autrefois, sur ces eaux de la Caraïbe, ne voguaient pas seulement les aventuriers du Nouveau Monde. Cette mer était sillonnée régulièrement par des flibustiers en quête de fortune. L’occasion de citer ici un de ces pirates dont l’embarcation a échoué (1689) sur un récif des alentours, et comment s’appelait ce flibustier aguerri ? Capitaine Pinel ! A défaut de conquête ou de découverte d’un fabuleux trésor, il demeure dans l’histoire locale avec ce nom donné à l’îlet.
Descendu de notre « balcon » panoramique, la randonnée sur Pinel nous fait traverser à nouveau la savane. On se faufile entre les touffes d’herbes ondulant au gré des vents et de gros blocs de pierre dont certains sont couverts de lichens particulièrement colorés.
Par endroits, des touches de couleurs (blanches) sont apportées par des arbustes en fleurs et surtout par les pompons rouges des cactus, esthétiques mais couverts d’épines !
Au loin, côté rivage sud, ce sont les silhouettes de la sélecte île de Saint-Bathélemy, St Barth. pour les initiés.
La forte luminosité et le contre-jour dessinent avec beaucoup de contraste le relief de l’île. Quant à la mer, elle scintille et brille de mille feux. Éblouissant !
Les rivages ne sont jamais très éloignés sur cette île confetti de Pinel. Une autre grève, une autre plage et des eaux invitantes pour une pause rafraîchissante ? Attention, tout de même, sous l’eau translucide, il y a des cailloux et des rochers acérés, c’est complètement nature certes mais pour les pieds, le massage manque de douceur.
On poursuit en longeant le littoral vers la troisième pointe de l’îlel, celle qui s’avance au sud. Là, un amas de rochers se dresse pour marquer le cap. Et toujours en fond de décor, le superbe panorama des montagnes de Saint-Martin. On ne s’en lasse pas !
L’intérêt et le charme de Pinel, c’est aussi sous l’eau. Prés des rochers et de ce cap, un parcours immergé offre une découverte sous-marine qui vaut dit-on la plongée ou une nage en masque-tuba-palmes. Rochers, coraux, poissons multicolores et éventuellement nage avec une tortue marine. Bref, je reste très vague sur cette aventure subaquatique … vous l’avez compris, je ne l’ai pas expérimenté !
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Tous les sentiers de Pinel mènent immanquablement vers le littoral … nous voici maintenant au bord de la grande plage de sable de l’îlet, l’autre visage de Pinel : son côté sable.
- PINEL CÔTE SABLE
Place à la séquence balnéaire.
Il faut le reconnaître c’est bien cet aspect paradisiaque qui attire ici la plupart des visiteurs d’un jour.
Cette anse et sa langue de sable constituent un véritable éden au bord de la belle bleue. Pas de doute, voilà l’atout charme de Pinel.
Dans sa partie non aménagée, sur la plage sont alignés non pas des parasols mais des kayaks de mer.
Atteindre l’îlet à coups de pagaies et au ras de l’eau doit être sympa. Une condition tout de même, que la surface de l’eau ne soit pas trop agitée. La balade semble séduisante et tentante … qui sait ? Pour une prochaine visite ?
Inutile d’ajouter sans doute qu’après la rando autour de Pinel, le promeneur n’a plus qu’un souhait : goûter aux plaisirs de la relaxante baignade.
Autour de la célèbre pointe de sable, les eaux cristallines, calmes, chaudes à souhait (27/28°C !) et le faible fond de sable clair vous invitent à des bains qui s’éternisent … ces instants de détente sont inoubliables.
Avec une telle atmosphère et une si plaisante ambiance, le temps semble ne plus avoir de mise sur l’îlet … cependant, la rando dans la chaleur tropicale et la journée qui avance a tout de même tendance à vous ouvrir l’appétit.
Il est donc temps de passer à table, au bord de l’eau et face à ce décor de rêve.
Il y a deux restaurants de plage sur Pinel et nous avions pris la précaution de retenir une table avant de partir en randonnée. Avec le flot de touristes et l’attrait de la situation du Yellow Beach ou du Karibuni, il vaut mieux être prévoyant.
Un des plats parmi les plus prisés dans ce cadre est … une bonne langouste grillée.
D’ailleurs, on n’est pas sans remarquer que les crustacés sont en nombre dans des casiers, entre deux eaux, au bord du sable. Un dernier bain pour ces langoustes avant de finir sur le grill ! Bon, c’est un peu cruel … mais qu’est-ce que c’est savoureux !
Le rituel des amateurs de langoustes est toujours le même : choisir sa langouste et avant de l’apprécier poser pour le selfie souvenir.
Il faut bien empoigner les longues pattes pour maîtriser l’animal. Car très vite le crustacé agite sa queue … et à la différence d’un chien qui remue la queue quand il est content, les langoustes semblent exprimer par cette agitation une vraie mauvaise humeur, c’est ainsi !
Et dire qu’en tenant ainsi sa langouste, le touriste arbore toujours un large sourire.
Je le reconnais, j’ai fait de même, mais pour la petite photo présentée je ne vous montre que ma main et la langouste … sans ma bobine réjouie ;-)
Vient ensuite la pesée du crustacé afin de préciser la note à régler.
Pour compléter le menu, on pense au cocktail pour l’apéro avec quelques acras et comme dessert, pourquoi pas une part de gâteau coco ou au chocolat.
La suite du classique programme d’une journée à Pinel … un cocktail composé de bains, de repos sur le sable, de bains de soleil et ou de sieste … en deux mots, de farniente et d’insouciance. A vous de doser à votre guise chaque ingrédients.
On ne s’en aperçoit pas vraiment mais le temps passe tout de même à Pinel. Sans regarder sa montre ou son portable, on commence à remarquer le départ de quelques amateurs de cette journée au paradis. La plage peu à peu redevient presque déserte, enfin presque !
Le dernier ferry part à 16 h, il est temps de rejoindre le ponton de bois pour l’embarquement vers Saint-Martin.
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Quelques minutes de traversée qui laissent le temps de repenser aux bons moments passés sur cet îlet du bout du monde.
Alors, des deux visages de Pinel, lequel nous a le plus séduit : euh ? Le côté plage ou bien l’aspect nature lors de la rando ?
Impossible de trancher : Pinel c’est un tout ! et par chance en une journée la taille confetti de l’îlet permet finalement d’en apprécier tous les aspects.
En quittant Pinel, ce n’est jamais un adieu qu’on lui fait ... car chaque visiteur enthousiaste garde en tête le souhait d’y revenir un jour. Donc pour Pinel, ce ne sera qu’un au revoir.
Jean SM – îlet Pinel – Collectivité de Saint-Martin – Novembre 2024.
* Tintamarre : Mon récit photos/texte sur l'île de Tintamarre dans le site Forum du Voyage
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Un peu plus sur Pinel et Cul de Sac
La carte de l’île aux deux visages et aux trois pointes.
Pinel … en bateau/ferry/navette (30-40 places) c’est toutes les demi-heures à partir de 9h30 au départ de Cul de Sac (côte Est de Saint-Martin).
5-10 minutes de traversée. 10 €. Dernier bateau retour depuis l’îlet à 16 h. Et Pinel de retrouver sa solitude, son côté sauvage et naturel. Personne ne réside sur l’île.
Pinel … à la pagaie pour une expérience avec un petit goût d’aventure au ras de l’eau. En solo ou en duo en kayak de mer. Caribeen Paddling : case et départ au ponton embarcadère de Cul de Sac. Environ 1/2 h de coups de pagaie pour atteindre la plage de Pinel. Autre alternative en paddle.
Cul de Sac, une jolie anse certes, mais par périodes … les algues sargasses ont la fâcheuse habitude d’y débarquer par vagues ! A ces moments-là, la baie ne présente pas son plus bel aspect. Mais il y en a qui semble apprécier ;-). La vase, les algues … les oiseaux des marécages aiment y barboter comme ces échasses d’Amérique.
Depuis les hauteurs : toujours l'îlet Pinel avec cette vue panoramique plongeante (prise depuis la route en direction d'Anse Marcel)
Pinel, c’est la petite île, l’îlet de charme de Saint-Martin. Un vrai « cocktail » de paysages, de douceurs et d’atmosphères saint-martinoises …
Mais Pinel, en fait, offre à ses visiteurs deux facettes :
- un côté farniente sur le sable, baignade et moments de restauration aux saveurs tropicales.
- l’autre aspect de l’îlet, c’est son côté nature sauvage et ses imprenables points de vue. Mais c’est à découvrir en s’éloignant un peu du très fréquenté bord de la principale plage-transats-parasols-paillotes.
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Le dépaysement d’une île ... ce Saint-Martin en miniature est distant d’à peine un kilomètre de la côte aussi il faut obligatoirement embarquer pour quelques minutes de traversé avant de poser pied à terre sur le séduisant Pinel.
La balade débute donc sur un ponton, précisément à Cul-de-Sac, un nom pas vraiment flatteur pour cette baie du Nord Est de Saint-Martin. Pourtant ce lieu, petit village et anse, a son charme. Une baie en arc de cercle régulier et quelques coquettes maisons et résidences aux toits colorées.
En ce début de matinée, aux abords du simple quai-ponton de bois on commence à s’activer. Les premières embarcations à destination de Pinel sont réservées à l’acheminement vers l’îlet du ravitaillement du jour : boissons et produits frais. L’île est inhabitée, les deux bars-restos-paillotes sont ainsi livrés quotidiennement. Tiens, je vois parmi les victuailles, des canettes de bière et des bouteilles de jus de fruits tropicaux et aussi les incontournables bouteilles de rhum … on imagine les douces saveurs grisantes qui seront proposées aux touristes d’un jour.
Les capitaines des autres bateaux s’affairent également. Les premiers visiteurs commencent à arriver. Encore un peu de patience avant le moment de l’embarcation et de la traversée. Une courte navigation d’une dizaine de minutes est nécessaire pour gagner l’îlet.
Les eaux sont calmes ce matin, la proue du petit ferry fend les vaguelettes sans provoquer de gerbes d’écume. Nous ne seront donc pas éclaboussés d’embruns salés.
Derrière nous les côtes saint-martinoises s’éloignent alors qu’en face celles de Pinel approchent.
Finalement, on a juste un peu de temps pour contempler le paysage des alentours (superbe !) que déjà le bateau ralentie pour accoster.
Prévoyants, nous sommes sur le premier bateau qui achemine les touristes et donc nous voilà les premiers à fouler le sable du rivage de Pinel.
Assurément le meilleur moment pour bénéficier d’une vue d’exception de la renommée pointe de sable … c’est à dire sans aucun baigneur-promeneur.
Le pas pressé me voici déjà immortalisant cette vision de rêve : l’extrémité de cette langue sablonneuse pointe au bord de la plage avec en fond la silhouette des collines (mornes, c’est le terme ici) de l’île de Saint-Martin. Le tableau a tout pour ravir le contemplatif amateur de photos.
Ce banc de sable est l’endroit le plus convoité par les visiteurs, on pouvait s’en douter ! Et il ne faut que quelques minutes pour que le sable immaculé soit brassé par des dizaines de pieds. Quant aux transats, là aussi, ils sont vite pris d’assaut.
Cette pointe de sable si attractive pour la vue et le farniente mesurait il y a quelques années autour de 80 mètres de long. Cependant les courants et les intempéries l’ont un peu grignoté … mais elle reste un des emblèmes de Pinel.
- PINEL CÔTE NATURE
Laissons pour l’instant le sable de la plage pour faire un tour dans l’intérieur de l’îlet. Au programme, une petite rando à la découverte du côté nature de Pinel. Un des deux visages de l’îlet.
Une nature sauvage et préservée qui va nous faire emprunter une petite trace cheminant entre rochers, buissons et lande aride.
Derrière une cabane a été placé un panneau indicateur, histoire de renforcer le dépaysement et l’isolement de l’île. On est bien dans un ailleurs au bout du monde, loin de tout perdu dans les Caraïbes.
Pour les sentiers de l’île, compte tenu de la minuscule superficie de l’îlet, les distances à parcourir pour en faire le tour sont en mode miniature. Pinel s’étend au milieu des eaux sur 0,115 Km² ; exprimé en mètres, c’est sans doute plus parlant : soit quelques 500 sur 600 mètres environ d’un bord à l’autre.
Une pente à monter et tout de suite le panorama s’élargit. Le point de vue domine la langue de sable en se complétant de quelques cocotiers ; et surtout, en toile de fond s’étend une succession de silhouettes, celle des crêtes des « montagnes » de Saint-Martin. Splendide !
Poursuivons la randonnée vers la gauche en direction de la baie nord de Pinel. A proximité de la grève la végétation s’épaissit, un peu. Voilà que la trace nous conduit à une impasse formée par un rideau de végétation impénétrable.
La petite aventure sur l’île nécessiterait-elle de jouer aux découvreurs en s’armant d’un coupe-coupe pour progresser. Bien sûr que non ! Il faut juste rebrousser chemin et obliquer par une autre trace pour arriver sur le rivage.
Ici, la plage est on ne peu plus nature. Certainement pas ratissée par un plagiste dévoué chaque matin, il n’y pas non plus de transats ;-) ni de traces de pas. Pour autant, on constate qu’il y a eu ici quelques empreintes de pattes … séparées par un sillon ? Certainement le signe du passage d’un iguane et de sa queue.
Si il n’y aucun humain habitant ce territoire, quelques espèces animales s’y plaisent comme les iguanes, ces espèces de très gros lézards qui semblent avec leur drôle d’allure tout droit sortis de l’époque préhistorique ou de Jurassique Parc !
Dans ces buissons, j’en aperçois, un et même deux malgré leur tenue camouflage teinte vert végétal.
Après avoir jeté un coup d’œil craintif, ils fuient en se cachant entre les broussailles.
Quant à ce coquillage, il fait le dos rond et s’immobilise en faisant le mort, une astuce pour se protéger des prédateurs. Une attitude idéale pour me laisser le temps de lui tirer le portrait, face coquille !
Sur un rocher guette justement un prédateur armé d’un bec, style casse coquille. C’est un huîtrier d’Amérique, une espèce friand de coquillages.
Encore d’autres fuyards au bord de l’eau avec ces oiseaux marins qui accélèrent le pas. Deux devant et un derrière, à la traîne … mais comme dans un ballet, la coordination des pas est en parfaite harmonie, observez l’identique position de toutes ces pattes.
Du sable … aux galets, cailloux et coraux pétrifiés en bout de plage. Des coraux aux motifs ciselés qui attirent mon regard.
A mi-versant, le « bouquet » ne passe pas inaperçu avec sa teinte rouge. La plante est commune dans ces îles, ce sont des Melocactus intortus. Un nom bien savant qui le plus souvent est remplacé par des surnoms plus imagés. « Tête à l’Anglais » ou « Turk’s head » in english, pour leur ressemblance avec des coiffes turques ou encore, plus ironique, l’appellation « Siège de belle-mère ». Ses cactus sont couverts d’épines … Aïe ! Aïe ! Si on les frôles … quant à s’asseoir dessus, on n’ose imaginer la torture !
Le territoire insulaire de Pinel a presque un aspect en forme de triangle avec trois caps. Direction à présent vers le cap ouest de l’île. Là, le sommet constitue en fait le point culminant de toute l’île ; ne souriez pas, il s’élève à … 10 mètres de hauteur en surplomb de la mer.
Après avoir traverser le vallon-plateau central, la sente grimpe et zigzague entre savane et cailloux.
Parvenu au belvédère de l’île, la vue imprenable sur 360° a de quoi enchanter le visiteur comme également la bienvenue brise marine qui vous accueille.
Plein ouest, entre océan bleu marine et ciel bleu azur, l’île de Tintamarre semble posée sur la ligne d’horizon. Souvenirs …
D’excellents souvenirs d’une précédente balade sur cette île sauvage, déserte et 100 % nature refont surface dans ma mémoire.
Beaucoup moins fréquentée que Pinel, en s’y baladant on y découvre les quelques vestiges d’une époque de prospérité de ce lieu. Autrefois sur Tintammare, il y avait quelques habitants, des petites parcelles cultivées, des carrières et une surprenante … piste pour l’atterrissage et le décollage d’avions ! *
En suivant des yeux le bateau voiles au vent on s’imagine navigant paisiblement entre ces îles.
Un voilier qui maintenant passe à proximité de la pointe nord de Saint-Martin. En fond de décor on aperçoit la silhouette toute en longueur de l’île d’Anguilla.
Une île nommée ainsi par le « découvreur » de nombreuses îles de l’arc antillais, le célèbre Christophe Colomb. C’était dans les années 1492 …
Cette forme allongée avait évoqué au navigateur celle longiligne d’une anguille.
Autrefois, sur ces eaux de la Caraïbe, ne voguaient pas seulement les aventuriers du Nouveau Monde. Cette mer était sillonnée régulièrement par des flibustiers en quête de fortune. L’occasion de citer ici un de ces pirates dont l’embarcation a échoué (1689) sur un récif des alentours, et comment s’appelait ce flibustier aguerri ? Capitaine Pinel ! A défaut de conquête ou de découverte d’un fabuleux trésor, il demeure dans l’histoire locale avec ce nom donné à l’îlet.
Descendu de notre « balcon » panoramique, la randonnée sur Pinel nous fait traverser à nouveau la savane. On se faufile entre les touffes d’herbes ondulant au gré des vents et de gros blocs de pierre dont certains sont couverts de lichens particulièrement colorés.
Par endroits, des touches de couleurs (blanches) sont apportées par des arbustes en fleurs et surtout par les pompons rouges des cactus, esthétiques mais couverts d’épines !
Au loin, côté rivage sud, ce sont les silhouettes de la sélecte île de Saint-Bathélemy, St Barth. pour les initiés.
La forte luminosité et le contre-jour dessinent avec beaucoup de contraste le relief de l’île. Quant à la mer, elle scintille et brille de mille feux. Éblouissant !
Les rivages ne sont jamais très éloignés sur cette île confetti de Pinel. Une autre grève, une autre plage et des eaux invitantes pour une pause rafraîchissante ? Attention, tout de même, sous l’eau translucide, il y a des cailloux et des rochers acérés, c’est complètement nature certes mais pour les pieds, le massage manque de douceur.
On poursuit en longeant le littoral vers la troisième pointe de l’îlel, celle qui s’avance au sud. Là, un amas de rochers se dresse pour marquer le cap. Et toujours en fond de décor, le superbe panorama des montagnes de Saint-Martin. On ne s’en lasse pas !
L’intérêt et le charme de Pinel, c’est aussi sous l’eau. Prés des rochers et de ce cap, un parcours immergé offre une découverte sous-marine qui vaut dit-on la plongée ou une nage en masque-tuba-palmes. Rochers, coraux, poissons multicolores et éventuellement nage avec une tortue marine. Bref, je reste très vague sur cette aventure subaquatique … vous l’avez compris, je ne l’ai pas expérimenté !
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Tous les sentiers de Pinel mènent immanquablement vers le littoral … nous voici maintenant au bord de la grande plage de sable de l’îlet, l’autre visage de Pinel : son côté sable.
- PINEL CÔTE SABLE
Place à la séquence balnéaire.
Il faut le reconnaître c’est bien cet aspect paradisiaque qui attire ici la plupart des visiteurs d’un jour.
Cette anse et sa langue de sable constituent un véritable éden au bord de la belle bleue. Pas de doute, voilà l’atout charme de Pinel.
Dans sa partie non aménagée, sur la plage sont alignés non pas des parasols mais des kayaks de mer.
Atteindre l’îlet à coups de pagaies et au ras de l’eau doit être sympa. Une condition tout de même, que la surface de l’eau ne soit pas trop agitée. La balade semble séduisante et tentante … qui sait ? Pour une prochaine visite ?
Inutile d’ajouter sans doute qu’après la rando autour de Pinel, le promeneur n’a plus qu’un souhait : goûter aux plaisirs de la relaxante baignade.
Autour de la célèbre pointe de sable, les eaux cristallines, calmes, chaudes à souhait (27/28°C !) et le faible fond de sable clair vous invitent à des bains qui s’éternisent … ces instants de détente sont inoubliables.
Avec une telle atmosphère et une si plaisante ambiance, le temps semble ne plus avoir de mise sur l’îlet … cependant, la rando dans la chaleur tropicale et la journée qui avance a tout de même tendance à vous ouvrir l’appétit.
Il est donc temps de passer à table, au bord de l’eau et face à ce décor de rêve.
Il y a deux restaurants de plage sur Pinel et nous avions pris la précaution de retenir une table avant de partir en randonnée. Avec le flot de touristes et l’attrait de la situation du Yellow Beach ou du Karibuni, il vaut mieux être prévoyant.
Un des plats parmi les plus prisés dans ce cadre est … une bonne langouste grillée.
D’ailleurs, on n’est pas sans remarquer que les crustacés sont en nombre dans des casiers, entre deux eaux, au bord du sable. Un dernier bain pour ces langoustes avant de finir sur le grill ! Bon, c’est un peu cruel … mais qu’est-ce que c’est savoureux !
Le rituel des amateurs de langoustes est toujours le même : choisir sa langouste et avant de l’apprécier poser pour le selfie souvenir.
Il faut bien empoigner les longues pattes pour maîtriser l’animal. Car très vite le crustacé agite sa queue … et à la différence d’un chien qui remue la queue quand il est content, les langoustes semblent exprimer par cette agitation une vraie mauvaise humeur, c’est ainsi !
Et dire qu’en tenant ainsi sa langouste, le touriste arbore toujours un large sourire.
Je le reconnais, j’ai fait de même, mais pour la petite photo présentée je ne vous montre que ma main et la langouste … sans ma bobine réjouie ;-)
Vient ensuite la pesée du crustacé afin de préciser la note à régler.
Pour compléter le menu, on pense au cocktail pour l’apéro avec quelques acras et comme dessert, pourquoi pas une part de gâteau coco ou au chocolat.
La suite du classique programme d’une journée à Pinel … un cocktail composé de bains, de repos sur le sable, de bains de soleil et ou de sieste … en deux mots, de farniente et d’insouciance. A vous de doser à votre guise chaque ingrédients.
On ne s’en aperçoit pas vraiment mais le temps passe tout de même à Pinel. Sans regarder sa montre ou son portable, on commence à remarquer le départ de quelques amateurs de cette journée au paradis. La plage peu à peu redevient presque déserte, enfin presque !
Le dernier ferry part à 16 h, il est temps de rejoindre le ponton de bois pour l’embarquement vers Saint-Martin.
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Quelques minutes de traversée qui laissent le temps de repenser aux bons moments passés sur cet îlet du bout du monde.
Alors, des deux visages de Pinel, lequel nous a le plus séduit : euh ? Le côté plage ou bien l’aspect nature lors de la rando ?
Impossible de trancher : Pinel c’est un tout ! et par chance en une journée la taille confetti de l’îlet permet finalement d’en apprécier tous les aspects.
En quittant Pinel, ce n’est jamais un adieu qu’on lui fait ... car chaque visiteur enthousiaste garde en tête le souhait d’y revenir un jour. Donc pour Pinel, ce ne sera qu’un au revoir.
Jean SM – îlet Pinel – Collectivité de Saint-Martin – Novembre 2024.
* Tintamarre : Mon récit photos/texte sur l'île de Tintamarre dans le site Forum du Voyage
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Un peu plus sur Pinel et Cul de Sac
La carte de l’île aux deux visages et aux trois pointes.
Pinel … en bateau/ferry/navette (30-40 places) c’est toutes les demi-heures à partir de 9h30 au départ de Cul de Sac (côte Est de Saint-Martin).
5-10 minutes de traversée. 10 €. Dernier bateau retour depuis l’îlet à 16 h. Et Pinel de retrouver sa solitude, son côté sauvage et naturel. Personne ne réside sur l’île.
Pinel … à la pagaie pour une expérience avec un petit goût d’aventure au ras de l’eau. En solo ou en duo en kayak de mer. Caribeen Paddling : case et départ au ponton embarcadère de Cul de Sac. Environ 1/2 h de coups de pagaie pour atteindre la plage de Pinel. Autre alternative en paddle.
Cul de Sac, une jolie anse certes, mais par périodes … les algues sargasses ont la fâcheuse habitude d’y débarquer par vagues ! A ces moments-là, la baie ne présente pas son plus bel aspect. Mais il y en a qui semble apprécier ;-). La vase, les algues … les oiseaux des marécages aiment y barboter comme ces échasses d’Amérique.
Depuis les hauteurs : toujours l'îlet Pinel avec cette vue panoramique plongeante (prise depuis la route en direction d'Anse Marcel)
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