Dix jours autour d'Erevan avec bébé (octobre 2019)

Barev dzes !

Voici le compte-rendu d’un très beau séjour d’une dizaine de jours à Erevan, à l'automne 2019. (Ce carnet est recopié depuis feu un autre forum, vous m'aurez compris...)

L’Arménie étant un pays aux dimensions assez restreintes il est possible de rayonner à la journée depuis Erevan pour voir les principaux sites touristiques du pays. C'est ce que nous avons fait avec note petit de 8 mois. Seul le Sud et l’extrême Nord nécessitent de partir plusieurs jours loin de la capitale (ainsi que le Haut-Karabagh/Artsakh). Par exemple comptez 2h de route pour atteindre Areni à une centaine de kilomètres au sud d’Erevan. Le pays est montagneux et les routes sinueuses !

Nous avons donc loué un appartement pour 10 jours. C’est la solution qui nous a paru la plus pratique pour ne pas déménager touts les affaires avec bébé à chaque fois (et aussi pour profiter à fond de la famille). En plus le centre d’Erevan est dense en sites d’intérêt et de nombreuses balades sont faisables à pied.



Je vais commencer par le bilan pratique, ensuite les lecteurs les plus assidus auront droit au dessert avec moult détails et photos !

Hébergement
Pour louer un appart voire une maison via Air**b, il n’y a que l’embarras du choix. Toute la gamme de prix est présente à Erevan. La principale question est le parking de l’éventuelle voiture de location. En plein centre, entre la Cascade et la place de la République ce n’est pas facile de se garer dans la rue.
Dates
Côté météo je dois dire que la fin septembre et le début octobre sont parfaits. Ni froid ni trop chaud, entre 22 et 28 degrés tous les jours et du soleil garanti. En fait on a eu un seul jour avec une météo vraiment moche, c’est quand on est allé au lac Sevan, pas de bol !
Vols
Aller avec Air France, retour avec Aeroflot via Moscou. 550 euros par personne. Notre compagnie nationale profite de son monopole depuis la France vers l’Arménie. C’est clairement le point noir du budget. Heureusement en dessous de 2 ans bébé ne paye que 10% du billet et a droit à son propre bagage en soute et en cabine (et une poussette cane) !
Transports
Les taxis sont très bon marché et n’essayent pas de vous arnaquer... sauf à l’aéroport ou les prix s’envolent. Cela dit 10 euros pour un européen ça reste abordable. Une course du centre vers la banlieue coûte 2 ou 3 euros. La plupart des taxis rechignent à faire des petits trajets restants dans le centre.
Attention si vous avez beaucoup de bagages ou une grande poussette pour bébé, la plupart des taxis ne peuvent rien mettre dans leur coffre car ils y ont installé un réservoir supplémentaire pour rouler au gaz ! Il vaut donc mieux commander par téléphone et demander un grand coffre si besoin. Cela n’est pas valable pour les taxis de l’aéroport qui ont tous un van ou grand coffre, fort heureusement
La ville est très bien couverte par le réseau de bus mais ceux-ci peuvent être compliqués à prendre. Les bus de ville sont les moins chers et les horaires sont réguliers mais ils circulent dans le centre uniquement. Les mini-bus sont un peu plus chers, ils vont plus loin et vous laissent ou vous voulez sur le chemin pour connaitre la destination il faut demander au chauffeur qui souvent ne parle ni anglais ni français !
Pour sortir de Erevan je voulais louer une voiture mais sous la « pression » de la famille nous nous sommes retrouvés à chaque fois avec un chauffeur et un mini-van pour nous amener ou nous voulions. Souvent c’était un ami d’un ami d’un cousin , parfois ils avaient réservé et payé taxi et guide. Il faut savoir qu’un arménien même modeste financièrement fera tout pour vous aider et rendre votre séjour mémorable.

Pour ceux qui voudraient louer une voiture les tarifs sont abordables sans être pour autant bon marché comparé au coût de la vie en Arménie. S’orienter est assez facile, le réseau de routes goudronnées (souvent en mauvais état) est assez restreint. La conduite est un peu sportive mais reste moins risquée que ce que j’ai vu dans d’autres pays d’Asie ou d’Afrique. Les panneaux de direction sont presque tous en alphabets arménien + latin. Très peu sont encore en cyrillique.

Accueil
Faut-il le préciser, les visiteurs sont extrêmement bien reçus dans ce petit pays peu touristique. En dehors des arméniens de la diaspora qui viennent voir la famille et des touristes de l’ex bloc soviétique la destination reste confidentielle. Une culture authentique et un peuple chaleureux à découvrir !
Programme
J’avais fait une liste de choses à voir et à faire plus qu’un programme. On s’est adapté à la disponibilité des gens (famille, amis) que l’on voulait voir à Erevan. Finalement le bilan est le suivant :
Erevan : 5 jours au total dont 4 jours de visite + 1 jour consacré à une grande fête de famille
Khor Virap + Areni + Noravank : 1 journée
Garni + Gherard : 1 journée
Etchmiadzine + Zvartnots : ½ journée
Lac Sevan : 1 journée
Mont Aragats : ½ journée
J’aurais voulu aller jusqu’à Dilidjan ou Gyumri mais ça ne s’est pas fait. Ce sera pour la prochaine fois !

Budget
Au moment du voyage (2019) la conversion euro-dram était de 1 EUR=500 AMD
Quelques prix moyens à Erevan :
1 ticket de bus = 100 AMD
1 taxi du centre à Erebouni = 2000 AMD
1 taxi de l’aéroport au centre = 5000 AMD
1 shawarma (càd de la viande et de la garniture dans un pain) = 1500 AMD
1 bouteille d’eau d’1L = 300 AMD
1 bière dans un bar branché = 3000 AMD

Jour 1
Nous retrouvons les frères de ma femme qui vont nous servir de guide pour découvrir la ville à pied. Le temps est très agréable, le ciel parfaitement bleu, les arbres encore verts.
Les arméniens surnomment Erevan "la ville rose" à cause de la couleur de la pierre volcanique dans laquelle la ville est construite. Sacrilège !!! Il n’y a qu’une seule ville rose et j’y suis né ! Ces arméniens ne savent pas qu’il parle à un toulousain pur jus !? Une fois ce moment d’intense émotion passé, et après mûre réflexion, j’accepte quand même de continuer la visite

Nous commençons au pied de la Cascade lieu emblématique de la ville. C’est une sorte d’escalier géant sous lequel se cache une galerie d’art contemporain. Cette création relativement récente a été financée par le milliardaire américain d'origine arménienne Gerard Cafesjian (d'oû le nom de Cafesjian Center pour la galerie). L'Arménie est un petit pays enclavé sans ressources naturelles, pas forcément pauvre mais l'économie stagne depuis 30 ans et la chute de l'URSS. La diaspora arménienne (notamment en France et aux Etats-Unis) fait beaucoup de mécénat pour développer des projets dans le pays.
Au pied se trouve un jardin orné par la statue d'Alexandre Tamanian, le "bâtisseur" de la ville. Il fit des plans pour la reconstruction du centre-ville au début du XXe siècle: grandes avenues, parcs, disposition géométrique, unité architecturale. Bref on ne peut s’empêcher de penser à l’œuvre du baron Haussmann à Paris.

Pour les sportifs les escaliers extérieurs de la Cascade relient plusieurs paliers offrants fontaines et jardins. Pour les faignants des escalators se cachent à l’intérieur ! Le sommet de la Cascade n’est toujours pas fini et le chantier est arrêté depuis plusieurs années, a priori faute de budget. Depuis le sommet la vue embrasse toute la ville. Malheureusement la matinée est brumeuse et l’Ararat, le volcan emblématique qui surplombe la ville, joue à cache-cache. Nous reviendrons ce soir pour voir la montagne sacrée...

Après être redescendus nous repartons de la Cascade en longeant une enfilade de bars et cafés. La ville est très animée. A la belle saison les terrasses sont partout. Je retrouve un côté "latin" agréable, les gens de la capitale vivent dans la rue en été. Il y a beaucoup de jeunes.
La circulation automobile est intense, heureusement les avenues sont très arborées et bordées par de nombreux parcs.



Statue de Komitas prêtre musicien réfugié et mort en France dans les années 1920-1930 :


Voici l'opéra, un des seuls bâtiments qui n'est pas en tuf volcanique rouge/orange :

Derrière l’opéra se trouve un jardin agréable et un « lac des cygnes » bordés par des les terrasses de bars à la mode et bondés le soir.



Arno Babayan le "Gainsbourg arménien ":


Ensuite nous descendons une rue piétonne (North Avenue) sans grand intérêt, bordée de bâtiments modernes et de magasins. Au bout se trouve la place de la République, autre lieu emblématique de la ville. Place remarquable entourée de bâtiments en pierre plus jaune que rouge. Et en son centre les fameuses fontaines qui chaque nuit d'été s’illuminent et « chantent ». Il faudra revenir. Pour l’instant nous allons rentrer par la belle rue Abovyan et la place Charles Aznavour, manger un morceau et faire la sieste !

La très belle place de la République, malheureusement un peu gâchée à mon goût par les trop nombreuses voitures :

La ville rose, toute de tuff volcanique construite :







Le soir venu, malgré la fatigue du voyage et du décalage horaire (2h seulement mais dans le mauvais sens) mon frère et moi voulons absolument aller voir le coucher de soleil sur l’Ararat. Nous voilà donc de retour à la Cascade pour finir cette première journée. Depuis le sommet le coucher de soleil découpant la silhouette des monts Ararat (et oui en fait ils sont deux : le grand Massis et le petit Sis) est magnifique. Les soubresauts de l'histoire ont placé le mont Ararat, montagne sacrée des Arméniens, en Turquie. Aujourd'hui la frontière (qui est fermée en permanence par la Turquie) passe entre Erevan et la montagne. C'est sur le mont Ararat, plus haute montagne de cette région du Sud-Caucase,  que l'arche de Noé se serait échouée après le déluge...

Jour 2

Le matin nous allons visiter le trésor culturel national : le Matenadaran. L’imposant édifice tout en pierre grise est une bibliothèque-musée. "mat" en arménien veut dire doigt, donc littéralement ce bâtiment est l'endroit où l'on garde ce qui a été écrit avec les doigts, c’est-à-dire des manuscrits et non des livres imprimés. Bref c’est une "manuscrithèque". En théorie car en pratique il y a aussi des livres anciens. La visite est très intéressante, encore plus avec un-e guide car souvent les commentaires affichés dans les vitrines sont succincts et pas forcément en français. A faire pour se rendre compte de l'importance de la langue et de l'écriture dans la culture arménienne.

Une statue de Mesrop Machtots, créateur de l'alphabet arménien au IVe siècle, trône à l'entrée:



Quelques trésors du musée :





Partition de musique italienne du XVe siècle :



Le midi retour à l’appartement pour le repas et le dodo de bébé... et aussi de certains « grands » ! Il y a des supérettes un peu partout dans la ville, facile de faire des courses. Dans la rue à côté nous avons aussi un magasin célèbre et populaire parmi les érevanais : Grand Candy. Magasin de confiseries locales qui fait aussi salon de thé. Le paradis des gourmands

L'après midi nous descendons l'avenue Mesrop Machtots, une grande artère du centre-ville très animée ponctuée de jardins. Nous arrivons devant la mosquée bleue, la seule du pays. Nous ne sommes pas rentré, nous avons seulement fait le tour pour voir le dôme et le minaret.





Juste en face se trouve le marché couvert. Jusqu’à il y a quelques années c’en était vraiment un, maintenant l’intérieur ressemble à une sorte de supermarché sans intérêt. Seule la porte d’entrée monumentale est demeurée, aux motifs magnifiquement ciselés.



Nous continuons à descendre la rue, traversons un grand carrefour par des souterrains, et nous arrivons à la très belle église Saint Sargis qui domine le canyon bordant le centre-ville côté ouest. L’impressionnante façade de l’église rougeoie sous la lumière de fin d’après-midi. Quelques personnes âgées prennent un bain de soleil. De l’autre côté du canyon nous voyons la célèbre distillerie de cognac « Ararat », le grand stade de la ville, et au loin la flèche du mémorial du génocide.





Le tuf volcanique "rose" (en fait plutôt orange) vu de plus près :



Nous repassons devant la Mairie bâtiment imposant et sans charme malgré son « campanile ».
De l’autre côté de la rue nous atteignons notre destination finale de la journée : les Jardins de l’anniversaire. Fraîchement inaugurés pour commémorer les 2800 ans de la ville d'Erevan ils sont devenus une sortie à la mode pour les habitants. On y trouve des statues et une profusion de fontaines qui la nuit venue s’illuminent dans un assortiment changeant de couleurs. Magnifique.







La nuit venue tout s'illumine :

Merci d’avoir pris le temps de reporter ici ce beau carnet de voyage .
Bien documenté , un plaisir .
Hannah .

Merci pour le retour, Hannah

Et voici le Jour 3

Mon frère et moi-même, férus d’archéologie et d’histoire, décidons de partir tôt tous les deux en direction de la forteresse d’Erebouni, un site antique dans les faubourgs sud de la ville. En fait c’est là que les Arméniens actent la naissance de leur capitale il y a 2800 ans. A l’entrée un petit musée raconte l’histoire du site et de l’antique royaume d’Ourartou, rival des Assyriens. Certains aspects technologiques de l’époque sont épatants. Bref, petit mais bien fait. Une belle mise en bouche avant d’attaquer les longs escaliers menant au sommet de la colline. Les murs d’enceinte de la forteresse ont été reconstruits. A l’intérieur seulement des ruines mais qui laissent imaginer les dimensions du palais. On s'y promène comme dans un labyrinthe. Sous un préau reconstruit à l’entrée de la forteresse, surplombant les collines desséchées par la fin de l’été, deux femmes chantent a cappella d’anciennes mélodies arméniennes. Moment de beauté et de grâce   
... Interrompu par l’arrivée d’un bus de touristes allemands. Car oui une route monte jusqu’aux murs de la forteresse par l’autre flanc de la colline. Pour nous il est temps de rentrer. Au pied du musée la chasse au taxi s’organise. De nombreux passent, nous faisons signe de la main mais aucun ne s’arrête ! Y a-t-il une technique secrète que nous ne connaissons pas ? Nous décidons d’aller vers un endroit plus stratégique en remontant le grand boulevard Erebouni en direction de la gare ferroviaire. Finalement nous arrivons à en attraper un. Nous négocions le prix avec un vieux chauffeur en étalant notre connaissance des chiffres arméniens... et surtout en comptant sur nos doigts 2000 drams pour aller au centre-ville, ok c’est parti !

Musée d'Erebouni







Système d’adduction d'eau potable datant de 2500 ans !


Les murs d'enceinte de la forteresse :



Ici de dressait une immense salle de colonnades:

L’après-midi nous avons promis de rendre visite à une grand-tante d’une cousine au 3e degré et à sa meilleure amie... Bref elles veulent voir le bébé On décolle en fin d’après-midi et comme elles habitent au sud du centre on en profite pour faire un arrêt à la cathédrale Saint Grégoire l’Illuminateur. Construction récente achevée en 2001. L’édifice est monumental et austère ce qui tranche avec les églises arméniennes habituelles de dimensions souvent modestes mais avec des intérieurs chaleureux. A voir quand même si vous passez devant, le volume intérieur est impressionnant.
Ensuite direction chez la mamie qui nous attend de pied ferme avec un repas gargantuesque sur la table. On avait pourtant prévenu qu’un thé suffirait, on a mangé tard ce midi. Je me sens quand même obligé de goûter le poulet rôti après le troisième «pourquoi tu manges pas, il est pas bon le poulet ? » 





Le soir l’objectif est la place de la République pour voir le fameux son et lumière de nuit. En plus comme on a décidé de jeûner maintenant, on a tout le temps nécessaire. 
Mais nous somme lundi et ce jour-là c’est relâche, en arrivant sur la place tout est éteint ! ô tristesse ! ô rage ! ô désespoir !
Nous reviendrons donc 2 jours plus tard pour finalement réussir à voir les fameuses « fontaines chantantes ». Les soirs d'été c’est une sortie incontournable : les fontaines lumineuses se mettent en mouvement au son de la musique classique, pop internationale, ou traditionnelle arménienne. Le spectacle est tout simplement merveilleux. Je vous mets quelques photos (qui ne rendent pas vraiment grâce malheureusement) pour ne pas vous faire languir 2 jours de plus :

Bonjour,
Un compte rendu comme je les aime! On côtoie la population, on se sent d'emblée dans le pays, c'est très bien!
Je crois que mon prochain voyage me conduira en Arménie! La région de Dilidjan m'attire bien...On doit pouvoir aussi  faire  de belles randos en montagne dans ce pays.

Oui quelques belles randos à faire autour de Dilidjan, c'est de la moyenne montagne. Pour de la haute montagne autour de l'Aragats il y a des sentiers. La rando n'est pas très pratiquée en Arménie, on est souvent seul sur les sentiers...

A noter depuis plusieurs années le développement du Transcaucasian Trail (équivalent des GR français) qui va traverser toute l'Arménie et la Géorgie.
https://www.altitude.news/sports/rando/2021/08/08/itineraire-trek-caucase-transcaucasian-trail/

Super ! Merci pour l'info du transcaucasien. Je ferai des morceaux en Arménie.S'il n'y a pas de monde sur les sentiers, ce que j'imagine bien, c'est parfait !
Pour info on parle un peu le russe en Arménie ?
PS:j'ai vu qu'il y a des vols directs Lyon/Erevan Transavia à  petit prix(168 euros) en septembre..

Oui tout le monde ou presque parle russe, même les jeunes. De plus depuis le début de la guerre en Ukraine beaucoup de Russes ayant les moyens se sont exilés à Erevan (et aussi Tbilissi). On en croise beaucoup dans les rues et le cout de la vie a bien augmenté...

J'ai déjà pris Transavia depuis Orly, c'est moins cher qu'Air France depuis CDG. Je crois que cette année Transavia ouvre une ligne depuis Marseille et je suis content de voir qu'il y a aussi Lyon
Pendant l'été 2024 il y a aussi des vols FlyOne directs depuis Nice ! 
https://actu.fr/provence-alpes-cote-d-azur/nice_06088/aeroport-de-nice-ces-nouvelles-destinations-peu-connues-sont-de-veritables-joyaux_60711438.html

Autres musées à Erevan
Les prochains jours nous allons partir en dehors d’Erevan. Pour le côté pratique et pour en finir avec Erevan je regroupe donc ici, de façon non chronologique, des impressions sur d’autres musées intéressants de la ville que nous avons visité quand nous avions le temps.

Musée d’histoire de l’Arménie
L’ancien musée national a été séparé en 2 entités : arts (Galerie nationale d’Arménie) et histoire. Nous avons visité la partie histoire. Le contenu est très intéressant notamment les périodes préhistorique et antique. Certaines pièces exposées sont impressionnantes (chariots en bois). Le génocide est rapidement passé mais bien fait (et de toute façon le musée du mémorial à Tsitsernakaberd est très fourni et très complet.) Par contre le reste du XXe siècle est passé trop rapidement à mon goût. J’aurais aimé en voir plus sur la période soviétique et sur la création de la république actuelle.
Côté muséographie certaines salles ont été refaites récemment, d’autres non. C’est parfois franchement vieillot et certaines salles n'ont de commentaires qu'en arménien ! Mais globalement la plupart des objets présentés ont des légendes en arménien, russe, anglais. Pour les francophones exclusifs seuls les textes généraux d'introduction de section seront lisibles sur des fiches plastifiées en libre service.
J’ai été déçu par la boutique qui est indigne d'un tel musée. Quelques livres photo présentant les collections, 4 cartes postales et c'est tout ! Finalement le petit musée d'Erebouni proposait beaucoup plus de livres intéressants sur l'histoire du pays.
Note utile: Les photos sont interdites à l'intérieur du musée...


Maison-musée Sergueï Paradjanov
Tout petit musée mais très original, à la gloire du célèbre réalisateur de La couleur de la grenade et icône dans le monde ex-soviétique. A voir pour s’imprégner de son univers et découvrir l’artiste complet en dehors du cinéma. On y trouve des réalisations de l’artiste, peinture et art moderne, autant que des objets qu’il collectionnait.

Musée de géologie H Karapetyan
Je ne peux m’empêcher de visiter ce genre de musée partout où je vais Celui-là est caché au fond d’une ruelle et baigne dans son jus. Au moins on n’est pas dérangé par la foule. Mention bien à la salle des minéraux qui recèle des pièces magnifiques. Il y aussi un vrai squelette de mammouth

Carte géologique 3D de la région du lac Sevan. Les pustules noires sont des cônes volcaniques :

Jour 4 : excursion à Garni et Geghard (ou Gherart)
Nous partons de bonne heure le matin en mini-van avec chauffeur + guide + famille + la voisine. En plus c’est payé par la belle famille, donc comment refuser ? Au départ je voulais louer une voiture pour quelques jours mais à chaque fois que je dis que je veux aller quelque part quelqu'un de la famille appelle directement un ami ou réserve illico un taxi...

En sortant d’Erevan la route monte rapidement sur un plateau qui surplombe la vallée de l’Araxe. L’Ararat est visible au loin. Encore une belle journée ensoleillée qui s’annonce. Premier arrêt à l’arche de Tcharents, un monument en pierre érigé sur une corniche, pour une séance photo devant un paysage aux ambiances automnales. Puis à peine 10 minutes de route plus tard voici Garni, village célèbre pour ses vestiges archéologiques.

Panorama depuis Tcharents:


Le temple antique de Garni d'inspiration hellénique est un peu survendu par les locaux qui en sont très fiers Cela n'enlève rien à la beauté du site au sommet d'une falaise surplombant des gorges profondes. Notre guide (une étudiante parlant presque parfaitement le français) propose des commentaires bienvenus et intéressants sur le site notamment concernant les thermes antiques découvert à proximité. Petite déception pour certains : il n'y a rien à voir à l'intérieur du temple lui-même  Celui-ci avait été détruit par un séisme et a été reconstruit il y a quelques années avec 80% des pierres d’origine.

Beaucoup de touristes arméniens devant le temple:




Les restes d'une église :

Reste d'hypocauste, système de chauffage bien connu des Grecs et des Romains de l'antiquité:


Repas le midi dans un des nombreux restaurants/tables d’hôte du village. En terrasse sous de grands arbres c’est plus qu’agréable. La spécialité locale : la truite saumonée du lac Sevan. Un délice !

La « symphonie des pierres »
Pour digérer nous descendons dans les gorges au pied du village et du temple. Les prismes volcaniques en forme d’orgues et formés naturellement lors du refroidissement de la lave (phénomène bien connu des géologues) sont ici très spectaculaires, tant par leur nombre que leur taille. Les sections hexagonales sont bien visibles. La hauteur des "orgues" est vertigineuse.




Au loin le temple domine les gorges:

Après une copieuse séance photo nous remontons au village et reprenons la route direction le fameux monastère de Geghard.

Ce monastère est constitué d'un ensemble de plusieurs églises, dont certaines troglodytiques, magnifiques, très anciennes et bien préservées. Dans l’église principale adossée à la falaise une source jaillie de la roche, on lui prête des vertus miraculeuses. Différents symboles, religieux ou royaux, ornent les murs et les portails.
En plus de la situation du monastère dans un cirque montagneux, au bout du bout de la route, l'atmosphère qui se dégage à l'intérieur vous fera remonter le temps...





L'intérieur est très sombre, difficile de faire des photos sans le flash qui est interdit...


Blason sculpté des princes Prochian :


Puits de lumière au plafond:


En repartant nous croisons une mariée dans sa robe accompagnée de son escorte. Peu après apparait le marié qui distribue des boites de dragées à toutes les personnes sur son chemin ! L’ambiance est à la fête. Juste après sur le parking voilà les marchands du temple. Rien de bien méchant, principalement des mamies qui vendent quelques souvenirs, foulards, et des fruits séchés. Les assortiments de fruits séchés sont typiques de la gastronomie arménienne et sont un en-cas très pratique à transporter : pommes, abricots, pruneaux, divers fruits rouges. Il y a aussi des soudjoukhs littéralement des « saucisses », et effectivement ça y ressemble mais c’est en fait une confiserie recherchée : des cerneaux de noix enfilés sur une ficelle et recouvert d’une gélatine sucrée et légèrement épicée. Il y a aussi des « lavaches » (pains plats) de fruits séchés. Inutile de préciser que nous avons fait le plein avant d’attaquer le voyage de retour vers Erevan !
Je n’ai pas pris de photo mais voilà à quoi ça ressemble :
www.alamyimages.fr/...-image212098352.html

Jour 5
Le matin une amie de la famille passe nous prendre avec sa voiture pour nous emmener à Etchmiadzine mon frère et moi (sans bébé et maman qui se reposent avec les grands-parents). Elle a travaillé là-bas, elle en profitera pour saluer quelques personnes. Ce n’est pas loin du centre d’Erevan, une vingtaine de minutes.

Pour décrire simplement Etchmiadzine on peut dire que c’est le « Vatican arménien ». Il faut avouer que c’est quand même moins impressionnant que son alter ego romain, pour ne pas dire un peu décevant. L’entrée se fait par un portique monumental ouvrant sur une grande allée bordée de verdure. Au bout, la cathédrale Sainte Etchmiadzine qui était malheureusement fermée pour travaux. Nous nous contenterons de faire le tour et d’admirer le portail ouest. Nous allons ensuite pour la visite des quartiers de résidence du pope qui comprennent un jardin et un trésor. La visite se fait obligatoirement avec guide. Il y a foule au guichet, toutes les nationalités. La prochaine visite en français est dans 2h, trop long... En anglais dans 1h, vendu ! Nous prenons nos tickets et nous ressortons, nous avons le temps d’aller jusqu’à Sainte Gayané, une autre église du site. Il faut 10 minutes à pied et longer la clôture d’un pensionnat. Cette église entourée d’un petit jardin est typique du style arménien, c’est-à-dire à l’aspect assez massif et monolithique mais néanmoins gracieux. A l’intérieur des peintures à même la pierre et à moitié effacées. Seul l’autel est décoré avec des lumières, draperies et quelques icônes. Retour à la résidence pontificale. Le jardin-esplanade est joli mais rien d’extraordinaire. Le musée ne m’impressionne pas non plus. Il faut dire que la guide n’aide pas, elle est aussi souriante qu’une porte de prison et récite ses explications machinalement. Après avoir vu nombre de reliques, nous repartons et retrouvent Aïda notre chauffeuse. Sur le chemin de la sortie se trouve l’église moderne de Sainte Asdvatsazine, que je trouve finalement plus intéressante que les autres. L’architecture géométrique est originale avec notamment des puits de lumière en forme de croix.

   

Porche d'entrée de Sainte Etchmiadzine:


Sainte Gayané:
  

Le musée:
   

Puis après un arrêt rapide à la boutique très bien fournie en souvenirs et livres nous reprenons la route pour un arrêt à l’église de Sainte Hripsimé, une église ancienne et entourée d’un petit mur de fortification située un peu à l’écart de la ville. Le jardin devant le parking est complètement à l’abandon, mais à l’intérieur du petit rempart tout est bien vert. Il y a foule pour un mariage. Nous arrivons quand même à nous faufiler à l’intérieur de l’église, typiquement arménien, c’est-à-dire avec cette lumière tamisée, quelques icônes et cette odeur de cierge. Derrière l’église se trouve quelques khatchkars, ces pierres-croix uniques de l’art religieux arménien.

   

Nous repartons en voiture et à notre surprise nous avons droit à un dernier arrêt : Zvartnots. Site archéologique majeur mais où malheureusement il n’y a pas grand-chose à voir. Ici se dressait il y a plusieurs siècles une cathédrale aux dimensions impressionnantes et de forme circulaire. Elle fut détruite par un tremblement de terre. Les quelques colonnes qui ont été redressées ont pourtant l’air mastoc

    

L’après-midi est consacré à la visite du Mémorial du génocide sur la colline de Tsitsernakaberd, littéralement le « fort aux hirondelles ». Le taxi commandé sur U*er nous laisse au pied du palais des sports. Après 15 minutes de marche facile avec la poussette à travers le parc nous arrivons sur l’esplanade. Le long de l’allée se trouvent des arbres plantés par les chefs d’Etat ayant visité le site. Nous trouvons l’arbre de J Chirac puis celui de F Hollande Ensuite nous descendons l’allée vers l’aiguille immense et coupée en deux, symbolisant les deux Arménie, occidentale (celle qui a disparu suite au génocide) et orientale (le pays actuel). Le long d’un mur sont gravés les noms des villages vidés de leurs habitants. La ville s’étale à nos pieds et le géant blanc, l’Ararat, domine le paysage. 
A côté un monument circulaire à l’intérieur duquel brûle une flamme éternelle. En descendant à l’intérieur je vois un groupe d’étudiantes debout en cercle déclamant des poèmes ou des textes, une rose à la main. Moment d’émotion. Il paraît que le 24 avril, jour officiel du souvenir du génocide, il faut faire la queue pendant des heures pour ne serait-ce qu’accéder à l’esplanade tellement la foule est dense.

  

Nous allons ensuite visiter le musée du génocide, situé en fait sous l’esplanade. Le musée est bien plus grand que ce à quoi je m’attendais. Il faut au moins 2 heures pour tout voir. Nous n’avons qu’une heure avant la fermeture mais ce sera suffisant pour s’imprégner du lieu et réaliser l’ampleur du désastre de ce qu’on appelle souvent « le premier génocide du XXe siècle ». Outre le génocide arménien, ceux des Assyriens et des Grecs de l’Empire Ottoman sont aussi abordés, à travers de nombreuses photos et documents d’époque. Toutes les explications sur les panneaux sont traduites en français.

   

Après cette visite fort intéressante mais naturellement peu joyeuse, nous décidons de rentrer à pied vers le centre pour nous vider la tête. 30 minutes de marche (peu agréable) vers le grand stade puis sur un petit trottoir le long d’une route très fréquentée. Nous passons devant la distillerie de cognac ‘Ararat ‘ qui peut se visiter certains jours de la semaine, traversons le pont, passons devant la mairie et hop le soleil se couche c’est l’heure d’aller voir les fontaines musicales place de la République dont j’ai déjà posté les photos plus haut ^^

Nous retrouvons des amis de ma femme pour admirer ce spectacle pendant 1 heure. Ensuite il est temps d’aller au bar à bière « Kilikia «, situé dans la rue juste à côté pour boire, grignoter et terminer cette journée bien remplie !

En avant pour le jour 6 : Khor Virap + Areni + Noravank !

Au départ je voulais seulement faire l’aller-retour à Khor Virap, pensant que Noravank est trop loin pour bébé (presque 2h de route). Mais devant l’insistance des autres membres de la famille qui de plus me font remarquer que une fois à Khor Virap un tiers du chemin est déjà fait, nous décidons de faire la totale !
Nous voilà donc une fois de plus dans un mini-bus avec chauffeur et guide. Aujourd’hui notre guide est Rasmig, un Arménien de la diaspora. Il vient de Syrie où existe une importante communauté arménienne et a quitté ce pays en guerre pour venir s’installer en Arménie il y a quelques mois. De fait il parle donc l’arménien occidental qui est légèrement différent de l’arménien oriental parlé dans la République d’Arménie. Pour moi cela ne fait aucune différence car il parle aussi parfaitement français Le chauffeur est lui un vrai local de l’étape, il ne parle qu’arménien mais se montrera très communicatif avec les mains et rigoleur tout au long de la journée, notamment avec bébé.

Khor Virap
Un incontournable de n’importe quel voyage en Arménie. Mais disons-le tout de suite : les superbes photos du monastère sur fond d’Ararat tout blanc sont prises au printemps. En été et à l’automne non seulement la neige se cantonne au sommet de la montagne mais en plus l’atmosphère est moins claire et la vue sur la montagne souvent brumeuse. Cela n’enlève rien à la majesté du site. Le monastère est planté sur un éperon rocheux au milieu de la plaine agricole de l’Araxe. Le panorama reste très beau en toute saison. Et surtout le site est un haut lieu de l’histoire arménienne : c’est là que Grégoire l’Illuminateur fut emprisonné pendant de nombreuses années avant de réussir à christianiser le pays au IVe siècle. On peut même descendre dans l’oubliette où fut soi-disant enfermé Grégoire. On voit même le petit trou par lequel des habitants, selon la légende, venaient le nourrir en cachette.

        

Noravank
Nous reprenons la route pour une bonne heure, direction Noravank. Il faut passer un col, ça tourne pas mal. Il y a des malades derrière, on s’arrête 5 minutes pour respirer et regarder le paysage de montagnes brûlées par le soleil. Puis une descente rapide à travers des vergers nous amène sur le village d’Areni célèbre pour son vin. On s’y arrêtera au retour. Pour l’instant on prend une petite route tracée dans des gorges étroites. Et nous arrivons enfin au monastère de Noravank dans un cirque rocheux d’apparence inaccessible.
Une fois arrivés nous allons directement au restaurant du site pour un repas sur la belle terrasse ombragée. Comme d’habitude c’est bon et copieux. Et le prix reste correct même si plus élevé que la moyenne.
La digestion se fera en visitant tranquillement le site constitué de deux églises dont une très originale avec deux salles superposées, la salle supérieure étant accessible par deux escaliers très raides et étroits que tout le monde escalade à 4 pattes ! Le site est magnifique entouré de falaises aux roches bien rouges malgré le soleil écrasant de l’après-midi. Mon scepticisme de départ n’est plus. Ce n’est pas « un monastère de plus » comme l’Arménie en compte tant, ce site est véritablement unique !

    

    


Il est temps de redescendre sur Areni. Mais avant de passer aux caves à vin, il y a un autre site à visiter. Un site archéologique majeur, une grotte occupée par l’Homme il y a des milliers d’années au pied d’une falaise calcaire. Visite assez courte mais les découvertes faites ici sont impressionnantes : une sandale en cuir vieille de 5000 ans, et un pressoir à vin encore plus ancien !



Oui le vin allons-y ! La cave coopérative du village est facilement identifiable au bord de la route principale. Après une visite rapide du chai, passons aux choses sérieuses ! Les vins arméniens sont très variés, on trouve de tout et surtout une sorte de vin qui n’existe pas en France : du rouge sucré ! C’est très différent de ce que nous buvons habituellement. Ça ressemble à certains vins géorgiens ou grecs. A part ça il y a aussi des blancs secs ou doux, et des rouges secs comme en France. Seul le rosé n’ est pas courant en Arménie, c’est une création récente.

  


La route du retour s’effectue dans le soleil couchant, au milieu des ces paysages de plaines verdoyantes entourées de montagnes desséchées. Quelques villages et stands de vente de fruits ponctuent la route. Nous arrivons sur Erevan au milieu de la circulation à l’heure de pointe, la fin d’une bien belle journée.

    

Jour 7

Le matin est consacré pour certains d’entre nous à la visite du musée national d’Histoire, place de la République. Pour les commentaires voir plus haut mon post sur les musées d’Erevan.
Puis retour de bonne heure à l’appart pour manger et se préparer... car aujourd’hui est un grand jour, c’est le baptême de bébé !
Dans la petite et charmante église Surb Zoravor Astvatsatsin, en plein centre-ville. En ressortant on croise de futurs mariés impatients. Il y a foule aujourd’hui sur le parvis de l’église !
Ensuite comme d’habitude nous avons droit à un repas gargantuesque dans un restaurant local : dolma (feuilles de vigne garnies de riz et viande), kholovats (grosses brochettes de viande) et d’innombrables salades, du fromage et de la charcuterie arménienne... Accompagné de vin et de cognac !

Jour 8

Après un réveil tardif des amis nous téléphonent et nous proposent de nous emmener avec leur voiture pour voir le mont Aragats, volcan qui est le plus haut sommet du pays, car ils m’ont entendu en parler lors du repas la veille. Ils passent nous prendre vers 14h, direction le lac Kari.

A l’intersection de 2 routes nous nous arrêtons voir un des sculptures de lettres géantes représentant l'alphabet arménien. Le jeu est de trouver l’initiale de son prénom, un bon moyen de réviser son arménien
Au loin le sommet de l'Aragats parait un peu blanc mais pas d'inquiétude...




      

Jour 9


Aujourd’hui nous allons enfin aller voir le célèbre lac Sevan, immense lac de montagne au cœur du pays. Un chauffeur encore une fois réservé par la famille passe nous prendre avec un van. Pas de guide cette fois, c’est en fait un taxi. Et il ne va pas se révéler très sympathique, tout comme la météo du jour. Le lac n’est pas très loin, une fois sortie du trafic d’Erevan seulement 30 minutes d’autoroute. Nous sommes serrés comme des sardines à l’arrière du van et l’air est très lourd. Nous demandons en anglais à mettre un peu de ventilation. Le chauffeur répond d’abord que ce n’est pas possible, nous insistions, la conversation bascule en arménien, c’est animé, on se retrouve avec la climatisation à fond dans la figure. Après 30 secondes on demande d’arrêter, c’est intenable... Finalement on comprend que son système d’aération est cassé, seule la clim fonctionne mais sans thermostat, c’est-à-dire hyper froide. C’est bizarre. Ou alors il ne veut pas l’allumer pour pas consommer plus de carburant ?

Finalement après une petite averse nous arrivons à notre premier arrêt : Sevanavank. Le soleil brille de nouveau. Il y a pas mal de monde. Nous montons quelques escaliers jusqu’au sommet du promontoire rocheux où se trouve deux églises dominant le lac. Le lac s’étend vers le sud, entouré de montagnes. Le paysage est grandiose malgré le fait que l’autre bout du lac ne soit pas clairement visible, caché sous des nuages noirs. La rive la plus proche de la presqu’île me paraît également décevante, avec une ribambelle d’installations hôtelières. Bref ce n’est pas le coin le plus sauvage du lac mais que ça fait du bien de respirer de l'air frais face à ce paysage de lac et de montagne ! Les deux petites églises se visitent rapidement, il y a quelques khachkars entassés et cassés le long d’un mur... En redescendant nous passons devant plusieurs stands de souvenirs sans grand intérêt. Nous flânons au bord du lac.

  

      

Puis il est l’heure de repartir direction Hayravank un site qui me parait plus prometteur pour les photos, et surtout Noradouz, célèbre champ de khachkars. Au nom de Noradouz le chauffeur commence à secouer la tête. C’est trop loin nous dit-il, on m’a commandé un aller-retour pour voir le lac Sevan, pas pour faire tout le tour du lac ! On lui explique qu’il a été engagé pour la journée, donc en théorie qu’il doit nous emmener où on veut, dans la mesure du possible. Il commence à nous dire que Noradouz n’est pas intéressant, que lui il préfère Dilijan qui est moins loin. La conversation s’enflamme pendant 10 minutes en arménien. Mais nous n’allons pas rester toute la journée à argumenter dans le van. Pendant ce temps-là la météo se dégrade vitesse grand V. Finalement il baisse les armes et reprend la route vers le sud. Nous allons directement à Noradouz, en espérant pouvoir nous promener avant que les orages arrivent. Mais après 10 minutes de route ce sont des trombes d’eau qui nous tombent dessus. Tout le monde roule au ralenti, on ne voit presque rien. On décide donc d’aller manger dans un restaurant réputé à quelques kilomètres d’ici, en espérant qu’après le repas la météo nous permettra de continuer les visites.

Le restaurant Tsovatsots est très connu dans la région. Et très grand aussi, ce qui peut laisser craindre l’usine à touriste. Mais la qualité est là (poisson excellent) et le cadre est magnifique. Un bâtiment tout en pierre, l’autre tout en bois, les deux avec vue panoramique sur le lac. Bon ce jour là on n’a pas trop vu le panorama mais la pluie et les nuages noirs défilés sur le lac. Et un éclair tombé tout prêt sur l’eau ! Après presque 2 heures une accalmie de quelques minutes nous permet de descendre au bord de l’eau... avant que l’orage ne reprenne de plus belle.

Après consultation des prévisions météos nous rentrons sur Erevan sous la pluie, avec un sentiment mitigé, celui d’avoir goûté à la majesté du lac Sevan mais de ne pas avoir pu en profiter pleinement. Et puis le chauffeur plus que moyen, comme quoi un arménien pas sympa ça existe aussi !

Jour 10

Le dernier jour est déjà arrivé. Il fait beau et chaud de nouveau. Cette journée est consacrée à des flâneries pour profiter une dernière fois de Erevan et à la collecte de quelques souvenirs à ramener en France. Le matin nous allons dans un quartier encore inexploré, vers le petit musée de géologie (déjà évoqué plus haut pour les détails). Celui-ci est installé dans une aile de l’Académie Nationale des Sciences, un grand bâtiment de pierre de tuf rose.
En face et de l’autre côté de l’avenue Maréchal Baghramyan, se trouve l’Assemblée nationale arménienne, autre édifice remarquable où s’est joué plusieurs fois le destin du pays ces dernières années. On peut entrer dans le jardin pour une petit promenade et admirer le bel édifice. En continuant sur l’avenue, juste à côté se trouve le très agréable parc des amoureux avec lac, fontaines, sculptures et même un petit café. C'est un lieu très prisé pour faire des photos de mariage, communion, etc, dans un cadre bucolique.

Après la pause repas nous allons une dernière fois au centre-ville, vers le « vernissage » qui est un marché de plein air avec des produits artisanaux. Un bon endroit pour dénicher quelques souvenirs. Celui-ci est accessible à pied depuis l’incontournable place de la République en longeant un parc bordé de très beaux khachkars (si vous n’en avez pas vu assez !).
La fin de journée est occupée par un dernier repas en famille, bien évidemment Avant de prendre l’avion très tôt le matin !

Merci pour avoir suivi ce carnet !
Chnorakaloutsioun ! Շնորհակալություն !




Bilan personnel

• Erevan : ville très agréable, très animée et à l’architecture unique ****
Cascade ****
Place de la République ****
Matenadaran ****
Musée national d’Histoire ***
Maison-musée Sergueï Paradjanov **
Musée de géologie *

• Erebouni : musée + site archéologique ***
• Mémorial aux victimes du génocide (Tsitsernakaberd) ***

• Etchmiadzine : pourquoi pas si vous avez le temps **
• Zvartnots : en fait pas grand-chose à voir *
• Khor Virap : dépend beaucoup de la météo, quand on voit l’Ararat ça change tout ***
• Areni : à voir sur le chemin **
• Noravank : site fabuleux ****
• Garni : j’ai préféré la vue depuis le site que le temple lui-même **
• Monastère de Gherard : atmosphère, atmosphère... ***
• Lac Sevan : ***
• Mont Aragats / Lac Kari : * A faire en été. A éviter à partir de fin septembre la neige empêche d'emprunter les sentiers.